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30/12/2016

Des coups d'épée dans l'eau

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Sisyphe - Risque systémique, sculpture de Hervé Delamare

Les journées ne suffiraient pas à corriger la désinformation des gouvernements, des grands médias occidentaux. Elles ne suffiraient plus à corriger la mascarade servie de plus en plus souvent au prix de la vie d'innocents pour justifier la censure, la disparition des libertés et permettre le service de la finance et l'expression de quelques dogmes.

Comme la dette, la surenchère du spectacle a ses limites et le grotesque, l'indigeste sont déjà atteints, ils crèvent les yeux.

Il ne reste plus qu'à attendre le retour du réel.

 

A lire :

Occident : la réécriture du passé

L’art de la guerre

12:14 Publié dans Actualité | Tags : occident, terreur, spectacle, désinformation | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | | | Pin it!

01/01/2016

Meilleurs vœux de l'Au-delà

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Liberté d'expression et Démocratie sont les pires ennemies de la criminalité et du terrorisme. Tout système optant pour une autre voie comprenant censure, persécution des opposants voire surveillance des écoliers a manifestement un autre adversaire et c'est sans doute vous. 

Les dés sont jetés. Le nouveau siècle n'a pas commencé par les attentats du 11 septembre, apogée de l'artifice américain mais bien par l'année 2015.
Le renversement de tendance a été majeur, visible par tous et de la vie réelle au monde numérique, il demeure palpable.
Le rêve de domination planétaire occidental est mort en Syrie plaçant bel et bien les deux grands en confrontation et s'il faut s'attendre à des années de terrorisme et de pseudo guérilla, le pire, pour le monde libre est évité. Car personne n'est dupe, un match nul est clairement une défaite pour Washington et la surenchère des médias américains, la menace de nouvelles sanctions contre l'Iran sans aucune justification qui ne sont rien d'autre que l'aveu, la reconnaissance d'un échec sont l'erreur de trop.

On peut de plus ajouter que nul n'ignore désormais qui est derrière l'EI, achète ou pille les pétroles syriens et irakiens. Ce ne sont pas des ennemis de l'Occident, ce sont des alliés directs et même des membres de l'OTAN.

Les israéliens perspicaces ont senti depuis longtemps le vent de l'histoire tourner et aussi bien leur renseignement que leur état-major disent haut et fort que la croyance dans la nécessité de l'alliance américaine, sa fiabilité d'un Netanyahou n'ont ni sens ni avenir. On se souvient alors de son origine européenne et slave.

Que penser en effet d'une superpuissance incapable de former ses chercheurs, ses ingénieurs et qui doit les importer d'Inde, de Chine ou d'Europe ?

La belle machine hollywoodienne peut rapporter, faire passer une vessie pour une lanterne, justifier des guerres mais n'est en rien la condition suffisante pour les gagner. Sur le terrain un patriote ayant foi en son pays sera toujours plus efficace qu'un jeune afro-américain de banlieue contraint de s'engager pour tenter de financer ses études.

L'échec interne et externe du modèle américain suscitera une digestion amère, difficile pour les adeptes de la vision marchande du monde. Cela ne veut pas dire que les États-Unis vont disparaître comme l'ex-URSS mais qu'un système multipolaire, le seul viable, va s'imposer progressivement dans les années qui viennent.

Multipolaire ne veut pas dire cohabitation de Démocraties.

S'informer par la famille, les amis, les voyages et en éteignant la télévision

D'ailleurs les années qui viennent seront douloureuses surtout dans les pays contrôlés par le système en perdition car la nomenklatura mise en place, préparée depuis l'enfance refusera jusqu'au bout de renoncer à ses privilèges de classe et de naissance. La notion de partage est inconnue des enfants gâtés.

La panique conduira aussi aux pires violences contre ceux qui annoncent la pente fatale et ils sont de plus en plus nombreux de droite ou de gauche (Onfray, Zemour, Michéa. Debray...) et ils ont malgré les invectives et les sanctions de plus en plus d'audience.

Dans des pays ou l'hystérie quasi religieuse et l'instabilité fruit d'abus médicamenteux se cumulent, il faut craindre le pire. Les temps seront durs pour ceux qui ne veulent pas admettre que croire (sic) en la République assure leur sécurité. Car il s'agit de croyance, de dogme et plus de raison.

Cette prise de conscience d'un changement, phase de transition dont on ignore la durée, est peut-être une des raisons qui explique les initiatives en apparence incohérentes de la Turquie. Des actes de chien fou qui embarrassent l'OTAN mais vont aussi contre les intérêts économiques évidents d'un pays qui compte plus que l'Allemagne pour Washington. Non seulement la Turquie se fâche avec un important partenaire commercial mais aussi avec un fournisseur d'énergie. La renaissance d'un empire ottoman est un rêve qui a bien peu d'avenir surtout contre les intérêts stratégiques russes, iraniens et chinois. L'histoire tranche toujours pour la réalité contre la nostalgie.

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1100 tués par la police en 2015 aux Etats-Unis dont 16% non armés. Voilà le modèle communautariste en construction en France depuis plus de  30 ans.

Ranger le mot croissance au grenier

Sur un autre plan bien complémentaire, si on observe l'année 2015, le bilan est éloquent. Le mythe de la reprise économique s'est totalement effondré. C'est désormais la fuite en avant au moyen de la planche à billets en attendant le grand krach que seule la lente mise en place des outils chinois et russes retarde. Car l'élite financière aime toujours avoir un refuge.

Il faut ainsi s'attendre en 2016 à des lendemains qui déchantent (gare au yo-yo boursier) avec en prime à une dégradation croissante de la situation économique et sociale en Europe de l'Ouest liée au traité transatlantique qui sera vendu comme une protection contre le terrorisme et une fantasmée menace russe.

Il est vraisemblable que le sang pourra couler de manière opportune pour crédibiliser ces menaces si l'électorat traine les pieds.

Mais les élections, un peu partout, prouvent que l'abrutissement des peuples est devenu tel qu'aucun changement de viendra désormais pacifiquement des urnes (le peuple, classes populaires, petits patrons des PME et PMI, artisans se partage entre opposition réelle et l'abstention dernière victoire du pouvoir laissant les mains libres aux fossoyeurs habituels) et on a toujours su corriger au Parlement un vote incorrect.

Entre ce Traité destructeur des protections sociales et sanitaires mais aussi facteur d'une certaine très forte hausse du chômage (qui sera de plus augmenté de l'effet robotisation/automatisation de nombreux services en préparation), les déficits créés par le financements des migrants économiques (solution pour faire baisser les salaires et électorat de rechange), les tensions sociales seront de plus en plus fortes.

D'autant que faire venir des migrants sans qualification en pleine récession n'a jamais été la clé d'une reprise mais juste celle de bénéfices améliorés pour les plus favorisés par le bon vieux dégraissage du personnel.

La Chine moteur de la croissance mondiale est à l'arrêt, se tournant depuis des mois sur la fabrication accélérée et certes vitale d'un marché intérieur pour retrouver la croissance envolée (s'éviter aussi le risque de chantages) en raison de la récession américaine, de la croissance zéro européenne bientôt plombée par l'importation otanisée des migrants économiques (rebaptisés réfugiés pour obtenir l'aide du Vatican et des naïfs).

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R.I.P. Occident. C'est l'heure, pour les rats, de quitter le navire, de piller tout ce qui peut l'être.

Comme aux États-Unis ou en Corse, les affaires de délinquances, les colères liées à la crise ou fabriquées vont être transférées par les politiques, les médias et des lobbies sur le plan religieux et racial. Cela évite généralement de voir qui sont les vrais responsables des problèmes et surtout de les mettre en danger.

Les pauvres, les sans-dents, se battent si facilement entre eux qu'on se priverait de ne pas en user et abuser de plus en plus souvent...

L'état policier va donc se renforcer, sans difficultés, à chaque occasion (et elles seront régulières, de plus en plus fréquentes pour maintenir la tension), entre attentats dits islamistes (cet islamiste si peu musulman mais tellement lié à la criminalité et aux services) et émeutes de banlieues avec une réduction constante des libertés fondamentales, une inquisition des administrations, une surveillance de la population et des opposants par des organismes privés et l'appel constant à la dénonciation ce dès l'école.

Plus précisément, vous à une alternance affaire Corse ou de Pantin, attentat islamiste ou d'extrême droite. Le spectateur sinon finirait par se douter... et puis c'est meilleur pour l'audimat.

Je ne suis ni Toto ni ein Berliner mais un ex-citoyen pressé de retrouver ses droits

Car la vraie cible est le citoyen et ceux qui lui apprennent à penser, les dissidents et si les américains ont Snowden les européens, les français, les suisses... ont les leurs. Pour les noms, cherchez à la chronique judiciaire comme sous toutes les dictatures.

Le fameux croisement des bases de donnés informatiques dénoncé pendant des années forcément à tort par les vilains complotistes est désormais institué, recommandé, préconisé, au nom de la présomption de terrorisme.

Une pratique probablement salutaire d'autant que certaines Républiques se sont privées cet hiver de la contrainte des droits de l'homme par un coup d'état, une violation constitutionnelle passé sous silence par les partis politiques et les "journalistes". C'est sans doute du flan.

On ne connait pas encore le nom du nouveau régime mais il fait plus penser aux fameuses années 30 qu'à la Démocratie pourtant sur toutes les lèvres et dont la mensongère défense sert de justification à nous traiter comme du bétail.

Les cyniques seront les premiers à se féliciter du changement car c'est non seulement maintenant mais qui regrettera une République mafieuse dont le système basé sur l'élection écartait le peuple de toute représentation au profit des plus riches ? Au moins les choses sont claires.

Au cœur de l'appareil de contrôle des ex-citoyens mais nouveaux esclaves, le monde numérique aura de toute évidence un rôle majeur.

La disparition prochaine du paiement en espèce déjà très limité (montants, capacité de retrait des distributeurs ou en agence)  permettra de surveiller la consommation et les déplacement. D'autant que les agences avec un personnel humain ont autant d'avenir que le minitel.

L'imposition plus que probables de puces au nom de la sécurité, de la santé, sera le complément rapide de la main mise intégrale de l'état sur la personne.

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Anno 1284 am dage Johannis et Pauli war der 26. junii Dorch einen piper mit allerlei farve bekledet
gewesen CXXX kinder verledet binnen Hamelen gebo[re]n to calvarie bi den koppen verloren.

Petits enfants de France si un joueur de flute prétend que nous sommes en guerre ne l'écoutez pas et fuyez !

Appareil connecté = appareil espion

Notez déjà le zèle des géants des réseaux sociaux, de l'informatique pour communiquer des informations au nom de la lutte contre le terrorisme ou rassurer hypocritement les proches. Allez, cliquez, où êtes vous, où est votre contact ?

Par pitié, ne jouez pas avec le cloud !

Mails, appels Skype doivent être considérer comme publics.

Cette politique de collaboration a déjà fait ses victimes en Ukraine et tout est fait pour abattre le monopole de ce sanglant régime.

Il faut aussi s'attendre à court terme à un accès aux réseaux sociaux aux personnes inscrites avec une carte de crédit afin de dévoiler leur identité sous prétexte de vérifier leur majorité. Nombreux sont les parlementaires européens qui le demandent, pour notre bien, depuis des années.

Il existe des clones de Facebook, certains sont en Russie avec interface en français, en anglais... Il est plus que temps d'y penser. Car si le monde numérique a pour vocation de nous informer, de nous distraire, il ne doit pas nous isoler ou nous dissimuler la réalité.

Alors, bonne année 2016 ?

Non plutôt 1984 voire 1940 pour les pessimistes. Car les mêmes idéologies produisent les mêmes dérives.

 


Pour vous remettre, Joe Hisaishi (compositeur, chef d'orchestre, pianiste japonais: Le Château dans le ciel (1986), Mon voisin Totoro (1988), Kiki la petite sorcière (1989), Porco Rosso (1992), Princesse Mononoké (1997), Le voyage de Chihiro (2001)) in Budokan - Studio Ghibli 25 Years Concert.

11:29 Publié dans Actualité | Tags : vœux, poutine, occident, dictature, crise, déclin | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | | | Pin it!

06/12/2014

Russie : Nos médias aux ordres de Washington

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Le 4 décembre le président de Russie Vladimir Poutine a prononcé au Kremlin un message à l'Assemblée fédérale de Russie, le Parlement. Son intervention traditionnelle est à la fois une analyse approfondie mais aussi un commentaire mis à jour jusqu'aux derniers minutes, des évènements, des situations russes et internationale mais aussi une réponse aux déclarations de dirigeants étrangers. Elle est l'annonce d'une orientation pour l'année à venir. En ce sens, les propos font écho au rapport de défense américain que nous traitions il y a quelques jours.

 Ce qui est intéressant, en plus de ce discours, est son commentaire invraisemblable dans les médias de France. Poutine est présenté d'une manière hallucinée et les commentaires sont stupéfiants de mauvaise foi. Certains n'ayant pas peur du ridicule vont jusqu'à médicalisé le propos en évoquant un Poutine fiévreux etc. Ce sont pourtant les politiciens français qui ont, depuis un moment, sombré dans un délire idéologique total par servilité envers Washington. Cerains pensent voir des chars et des troupes russes en Ukraine par exemple, une vision dans le pur sens du terme que l'OTAN a même du démentir. Servir la cause, c'est bien mais bon quand c'est trop gros, ça ne marche pas.

Bien loin d'une telle hystérie amplifiée par la pression liée à une crise économique qui s'aggrave sans cesse de l'Europe au Japon, c'est un Poutine droit dans ses bottes qui s'est exprimé depuis la salle des fêtes du Kremlin. Le propos se veut avant tout rassurant pour le peuple russe mais il l'est aussi pour de nombreux peuples à travers le monde conscients de la dérive actuelle de l'Occident. Parmi ces peuples il faut citer ceux qui subissent la guerre que nos impôts financent comme les syriens mais aussi les libyens, les libanais, les ivoiriens et des pays aspirant à la souveraineté pleine et entière comme la Chine, l'Inde, l'Iran, l'Afrique du Sud, le Brésil, le Venezuela, le Vietnam. Oui car de nombreux pays et de réelles puissances ne condamnent nullement la Russie dans l'affaire ukrainienne. La prétendue communauté internationale qui trépigne, c'est bien peu de chose en fait, une famille idéologique, en Italie on dirait une mafia.

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Novembre 2014, Poutine annonce la création d'une zone de libre échange entre l'Union douanière (Née en 2010, l'Union douanière entre le Bélarus, le Kazakhstan et la Russie exempte de droits de douane les marchandises circulant entre ces trois États, et permet leur libre circulation au sein de l'Union) suscitée par la Russie et le Vietnam. Elle initie ce type d'accord entre l'Union douanière et un pays tiers. Un camouflet de plus pour Washington.

 Poutine s'est montré pédagogique en expliquant que l'ennemi que devait combattre la Russie n'est pas en particulier un pays ou une alliance mais que la lutte se passe avant tout sur le plan des valeurs. En effet, l'Occident n'intervient plus directement sur le terrain en 2014 sauf s'il y a une totale absence de risques et qu'il peut user de la canonnière (Libye, Côte d'Ivoire). Il utilise désormais des intermédiaires, se contentant de facturer les opérations aux alliés. C'est le cas en Syrie avec l'islamisme radical ou en Ukraine avec la mafia et les milices néo-nazies entrainées en Pologne. Les sponsors américains du nouveau régime de Kiev sont ainsi mentionnés. Le pouvoir russe n'est évident pas dupe de l'origine du coup d’État et de la menace réelle qu'il fait peser sur les intérêts stratégiques militaires et économiques russes. S'il se refuse à rompre ouvertement avec l'Union européenne et les États-Unis, Poutine se montre ferme et admet que la crise est profonde et ne se réglera pas à court terme.

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Comme Bonaparte prit le pouvoir alors que les souvenirs de la Terreur étaient encore vifs, pour en empêcher le retour par l'ordre, et mettre fin surtout à la ploutocratie directoriale qui lui avait succédé, Poutine rétablit dans sa liberté une nation qui, ayant connu le plus durable des systèmes totalitaires, fut livrée après qu'il s'était lentement - et heureusement - amolli, à tous les désordres, violences, injustices que provoque inévitablement le consensus néolibéral de Washington. Toute la politique de Poutine possède une grande force démonstrative. Yannick Jaffré en parcourt le détail. Yannick Jaffré puise au meilleur de la philosophie politique pour nous faire suivre les étapes de ce retour russe. Pratiquant un billard à trois bandes historique, il confronte la Russie contemporaine, le Consulat et la France contemporaine. Il en sort une grande leçon de politique qui dessine en même temps une espérance pour la France. Yannick Jaffré est professeur agrégé de philosophie. Il préside le Collectif Racine, au sein duquel il milite pour la sauvegarde des savoirs et des humanités.Vladimir Bonaparte Poutine Ed. Perspectives Libres, 27€).

La question ukrainienne n'est donc pas éludée dans cette allocution (la Russie à quand même soutenu l'Ukraine à hauteur de 33 milliards de dollars pour apaiser la situation et soutenir un voisin qui livre son pays au pillage de groupes économiques étrangers)et le rappel des crimes de guerre sous la responsabilité de Kiev (sont cités par exemple les fusillades sans jugement, les opposants brulés vifs à Odessa...), de la stricte défense du droit international par la Russie alors qu'il est curieusement nié par l'Union Européenne et la fameuse communauté internationale n'est pas de trop.Il est à noter que Poutine distingue encore, à ce niveau, la fonction d'exécutant de Kiev et la véritable responsabilité criminelle des parrains occidentaux. On ne saurait être plus clair.

Mais ce conflit aux portes de la Russie n'est qu'un prétexte : Même sans la Crimée et l'Ukraine, les États-Unis et leurs alliés auraient inventé autre chose pour freiner les opportunités de la Russie. Et cette manière de faire ne date pas d'hier. Là encore, difficile de contredire le leader russe lorsqu'on a en mémoire la guerre contre la Serbie, l'Irak... Et il s'empresse d'insister sur un point, la Russie dispose d'une armée moderne, redoutable, prête au combat, un profil qui ne peut certes rivaliser avec le démentiel budget et arsenal de l'OTAN mais pourtant dissuasif, interdisant à ses ennemis d'espérer acquérir la suprématie militaire. Poutine se livre alors à quelques rappels historiques loin d'être superflues pour les jeunes générations. Il évoque la lutte russe contre l'invasion nazie (si on est au fait du financement anglo-saxon de la montée du nazisme, ce rapprochement prend tout son sens). Hitler s'apprêtait à anéantir la Russie et à nous repousser jusqu'à l'Oural. Tout le monde doit se souvenir comment ce genre de choses se termine précise t-il et cette mise en garde souligne la violation flagrante des accords de Moscou passés autrefois entre la Russie et les États-Unis. La progression constante de l'OTAN vers l'Est depuis des années en est, en effet, la permanente trahison.

 Poutine une politique de type gaulliste (sans ses erreurs à ce jour) et avec des résultats incontestables sauf pour les partisans d'une France dirigée depuis Washington. Sous sa direction le PIB russe est passé de la 36e place mondiale à la 5e. Il a nationalisé 65% de l'industrie pétrolière et 95% de celle du gaz, les réserves de changes du pays ont été multiplié par 48. Les exportations de céréale dépassent maintenant celles des États-Unis. Le déclin démographique de 1.5 millions d'habitant par en en 1999 est stoppé et on constate désormais une croissance naturelle de 0.22%/an. Décembre 2014 la cote de popularité atteint 87% et le niveau de vie est quatre fois supérieur à celui de l'Ukraine.

Cette progression désormais plus seulement par la corruption mais par la guerre et le terrorisme offre à la Russie une opportunité, celle de retrouver la position évoquant la France des années De Gaulle, celle d'un pays non aligné et menant une politique dans l'intérêt de sa population avant tout dogme idéologique. Un politique qui est de toute évidence celle du nouveau géant économique chinois. Et alors que de manière comique et décalée par rapport à la réalité le secrétaire d'État américain, John Kerry, appelait depuis Bâle la Russie à ne pas s'isoler par ses propres actions on a constaté ses derniers mois la multiplications des accords de coopération entre la Russie et de nombreux pays comprenant sa position et la nécessité d'un monde multipolaire. Nous avons hélas vu comment la France trahie au plus haut niveau a encore une opportunité formidable de relancer son économie et de bâtir un partenariat fructueux pour son appareil militaro-industriel avec un fournisseur d'énergie majeur pour le siècle qui débute.

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Il ne faut jamais désespérer. Qui aurait pu croire à un avenir russe après les années Eltsine? L'histoire nous apprend que les bonnes personnes se trouvent parfois au bon endroit au bon moment et elles sont parfois une simple femme de chambre dans un Sofitel. Hélas, certains partent trop tôt.

Pour conclure, Poutine s'est penchée sur la question économique et si la Russie a été bien peu touchée par les sanctions injustifiées de l'Europe et retrouve cette année de la croissance avec des contrats fabuleux signés avec la Chine, l'Amérique du Sud et même la Turquie, cette situation de tension a été l'occasion d'une prise de conscience salutaire. Un pays doit avant tout compter sur ses propres forces, notre développement dépend d'abord de nous-mêmes. Une amnistie totale va être offerte aux affairistes russes rapatriant leurs biens (on ne leur demandera pas d'où vient cet argent ni comment il a été gagné) cela concerne un montant de l'ordre de 110 milliards et le combat d'une dépendance critique aux technologies et productions industrielles étrangères sont au programme. Avec une cote de popularité de 80% le maître du Kremlin ne devrait avoir aucun obstacle sur cette route.

Au final l'allocution du président russe devant le parlement n'est pas différente d'une position conservatrice de type gaulliste par sa défense de la patrie et des intérêts vitaux, des valeurs traditionnelles, celles qui ont fait leurs preuves. La défense de la famille et la fin des années d'effondrement du taux de natalité sont le meilleur exemple de la réussite du travail de Poutine. Cette politique appuyée sur des élections, une immense popularité admise par les observateurs même américains (de l'ordre de 80% de satisfaits) et des résultats spectaculaires depuis 10 ans est aussi sur le plan économique un libéralisme économique dont seuls les excès sont limités par l’État. C'est sans doute cette réussite d'un système qui n'est pas sans rappeler le modèle français des 30 glorieuses qui fait aujourd'hui l'horreur d'un Occident en échec.

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Interrogé il y a peu dans le Point sur sa politique s'il était encore en activité, Roland Dumas déclare: J’aurais rétabli une vraie politique française avec la Russie ! La France doit rétablir une relation privilégiée avec la Russie. Nous traitons mal les Russes, contrairement à ce qui peut se dire dans le monde ! Nous ne tenons compte d’aucun des engagements qui ont été pris, notamment avec Gorbatchev concernant la conférence de Moscou. L’alliance outre-Atlantique n’a pas tenu ses engagements envers Moscou. Je suis contre l’injustice même en politique internationale.

Car le désastre social et économique de l'Occident, de cette fameuse communauté internationale qui se limite à un tout petit bout de la planète à savoir l'OTAN et ses alliés directs est essentiellement du au rejet du politique au profit d'un capitalisme purement financier et prédateur. Ce capitalisme néo-libéral est parvenu à s'affranchir de toutes les limites hier imposées par les religions traditionnelles (catholicisme, islam, orthodoxie), le politique pour s'imposer comme seul référent au nom du progrès, de l'égalité, de la croissance. Cet objectif qui comporte la destruction de la famille, de la nation, ces cellules élémentaires qui protègent la personne est aujourd'hui largement atteint et on peut déjà juger de son résultat, un appauvrissement global, un accroissement des écarts entre pauvres et riches (destruction accélérée de la classe moyenne), la diminution constante des libertés fondamentales (censure, uniformisation de information, persécution des dissidences). La Russie opte pour un chemin différent et ses objectifs en matière de "progrès" ne sont pour l'instant pas synonyme de régression sociale et de perte de souveraineté. Il serait bon de s'en inspirer.

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