« Massacre de Berlin, pourquoi le terroriste a-t-il laissé ses papiers ? » : se demande le Corriere della Sera, en parlant d’ « étrangetés ». Pour avoir la réponse il suffit de regarder le passé récent, mais de celui-là il n’y a plus de mémoire.
Il a été réécrit par le « Ministère de la Vérité » qui -imaginé par George Orwell dans son roman de politique-fiction 1984, critique du « totalitarisme stalinien » – est devenu réalité dans les « démocraties occidentales ». Ainsi a été effacée l’histoire documentée des dernières années.
...
Effacée la documentation photographique du sénateur McCain qui, en mission en Syrie pour le compte de la Maison Blanche, rencontre en mai 2013 Ibrahim al-Badri, le « calife » à la tête de l’Isis. En même temps, s’inspirant de la « novlangue » orwellienne, on adapte au cas par cas le langage politico-médiatique : les terroristes, ainsi définis seulement quand ils servent à terroriser l’opinion publique occidentale pour qu’elle soutienne la stratégie USA/Otan, se trouvent qualifiés d’ « opposants » ou de « rebelles » lorsqu’ils perpètrent des massacres de civils en Syrie. Utilisant la « novlangue » des images, on cache pendant des années la condition dramatique de la population d’Alep, occupée par les formations terroristes soutenues par l’Occident, mais, quand les forces syriennes soutenues par la Russie commencent à libérer la ville, on montre chaque jour le « martyre d’Alep ».
On dissimule par contre la capture par les forces gouvernementales, le 16 décembre, d’un commando de la « Coalition pour la Syrie » -formé de 14 officiers des Etats-Unis, Israël, Arabie Saoudite, Qatar, Turquie, Jordanie, Maroc, – qui, d’un bunker dans Alep-Est, coordonnait les terroristes d’Al Nosra et autres.
On peut, sur ce fond, répondre à la question du Corriere della Sera : comme il est déjà arrivé dans le massacre de Charlie Hebdo et dans d’autres, les terroristes oublient ou laissent volontairement une carte d’identité pour être immédiatement identifiés et tués. A Berlin d’autres « étrangetés » ont été constatées : en perquisitionnant le camion immédiatement après le massacre, la police et les services secrets ne s’aperçoivent pas que sous le siège du conducteur se trouve la carte d’identité du Tunisien, avec un tas de photos. Ils arrêtent donc un Pakistanais, qu’ils relâchent un jour après pour insuffisance de preuves. C’est alors qu’un agent particulièrement expert va regarder sous le siège du conducteur, où il découvre les papiers du terroriste. Intercepté par hasard en pleine nuit et tué par une patrouille vers la gare de Sesto San Giovanni (Milan), à un kilomètre de l’endroit d’où était parti le camion polonais utilisé pour le massacre. Tout cela documenté par le « Ministère de la Vérité ».
Manlio Dinucci
Occidente: la riscrittura del passato
http://ilmanifesto.info/occidente-la-riscrittura-del-pass...
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
Lire l'article en intégralité sur Mondialisation.ca
Les commentaires sont fermés.