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14/07/2024

Ce 14 juillet n'oublions pas l’Enfant de la Rue Saint-Denis

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Car avant la création de la jeunesse du Quartier, avant qu'elle ne soit abusée par le feu d'un l'olympisme de pacotille de la marchandise, le Capitaliste encore bourgeois trompait déjà le monde pour se donner une bonne conscience et en tirer avantage.

 

L’Enfant de la Rue Saint-Denis

Dans les sombres ruelles de Paris, au cœur du quartier de la rue Saint-Denis, vivait un garçon nommé Julien. À peine âgé de dix ans, il avait déjà vu plus de misère que bien des hommes en une vie entière. Son père, un ouvrier tombé en disgrâce, et sa mère, une lavandière épuisée par le labeur, n'avaient rien d'autre à offrir à leur fils que leur amour inconditionnel. Pourtant, dans un monde dominé par l'argent et la corruption, cet amour semblait bien futile.

Un jour, alors que Julien traînait dans les marchés bruyants, il vit une scène qui allait changer le cours de sa vie. Un riche marchand, Monsieur Dubois, exhibait avec fierté une affiche annonçant la grande fête de charité de l'année. Cette fête, organisée par les puissants de la ville, prétendait venir en aide aux pauvres orphelins de Paris. Les images de visages angéliques d'enfants souriants contrastaient cruellement avec la réalité de la rue.

Julien, malgré sa jeune âge, comprit rapidement que cette fête n'était qu'un spectacle, une mise en scène destinée à apaiser les consciences des riches tout en maintenant l'ordre social. Les véritables enfants des rues, ceux comme lui, n'étaient que des fantômes invisibles aux yeux de ces bienfaiteurs.

Cependant, le destin voulut que ce même marchand, Monsieur Dubois, croisât le chemin de Julien. Impressionné par l'intelligence et la vivacité du garçon, il décida de l'utiliser à son avantage. "Viens avec moi, mon garçon", dit-il d'une voix mielleuse. "Je te promets un avenir meilleur."

Julien, méfiant mais attiré par la promesse d'une vie meilleure, suivit Monsieur Dubois. Il fut rapidement intégré dans le cercle restreint des enfants "choisis" pour représenter la misère aux yeux du monde. On le nourrissait, on l'habillait de vêtements propres, et on lui demandait de sourire devant le photographe. Il devenait ainsi l'incarnation vivante de la charité publique, l'exemple que les riches exhibaient pour prouver leur générosité.

Mais Julien n'était pas dupe. Chaque sourire forcé, chaque parole apprise par cœur, lui rappelaient l'hypocrisie de ce monde. Les fêtes de charité n'étaient qu'un masque, une façade derrière laquelle se cachait la vérité cruelle d'une société où la vie d'un enfant n'avait aucune importance, sauf lorsqu'elle servait à la propagande des puissants.

Un jour, lors d'une grande cérémonie, Julien décida de révéler la vérité. Devant une assemblée éblouie par le faste, il prit la parole. "Mesdames et Messieurs," commença-t-il d'une voix claire, "je ne suis pas un orphelin heureux sauvé par votre charité. Je suis un enfant des rues, utilisé comme un outil pour vos jeux de pouvoir."

Le silence qui suivit ses mots fut assourdissant. Les regards se tournèrent vers Monsieur Dubois, dont le visage se décomposa. Mais Julien n'avait pas fini. "La véritable charité ne se fait pas sous les lumières. Elle se fait dans l'ombre, loin des regards, avec sincérité et humilité."

Cette révélation fit l'effet d'une bombe. Les journaux toujours prompts à sentir le sentiment du lecteur et du profit, d'abord choqués, se retournèrent contre les organisateurs de la fête. Les riches mécènes, honteux, tentèrent de se racheter en investissant véritablement mais provisoirement dans des œuvres sociales. Quant à Julien, il retrouva sa place dans les rues de Paris, mais avec une lueur d'espoir dans les yeux. Il avait prouvé que même dans un monde corrompu par l'argent, la voix d'un enfant pouvait encore résonner avec vérité et justice.

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05/07/2024

Le Capitalisme en crise est d'abord le spectacle du mensonge

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N'en déplaise à une minorité d'agités jouant sur l'ignorance et surtout la peur, l'idéologie de gauche fasciste, ce capitalisme d'état mort en 1945 ne reviendra pas et ne menace en rien l'Europe ou la France. Précisons encore que Doriot vient du socialisme et du communisme stalinien, Déat et Laval du socialisme. Et pour finir, c'est le socialiste radical Daladier qui déclare la guerre à l'Allemagne en 1939 suivant soumis la Grande Bretagne. L’antifascisme est devenu l’idéologie conformiste contemporaine, c'est l'idéologie obligatoire du pouvoir politique démocratique donc celle de la classe capitaliste.

 

« Durant les années du mitterrandisme tout antifascisme n’était que du théâtre » car « il n’y a jamais eu de menace fasciste ».

Lionel Jospin, Premier ministre socialiste, déclaration du 29 septembre 2007 sur France Culture

 

"La menace Le Pen c'était de la rigolade ! La dernière fois on a fait voter tous les socialistes comme des couillons ! Marine n'a jamais fait peur ni mm le père"

Roland Dumas, Ministre socialiste.

 

« Ce qui domine, c’est l’indignation. J’avais sous les yeux les souffrances de mes parents ; à l’école, j’avais été humilié ; alors j’ai grandi comme révolutionnaire, avec les espoirs des déshérités. Qu’aurais-je pu devenir d’autre que socialiste à outrance, blanquiste, plutôt communiste au fond ? »

Benito Mussolini

 

« Les fascistes de demain s'appelleront eux-mêmes antifascistes »

Winston Churchill

 

 

La démocratie, souvent perçue comme le pilier des sociétés modernes, est en réalité intrinsèquement liée à la valeur d’échange. Cette relation remonte à l'Antiquité, lorsqu'en Grèce, le dèmos (δῆμος), représentant la collectivité civique du dème, a pris la place du génos (γένος), la structure sociale fondée sur les liens de sang et la terre communiste. Le dèmos, en se substituant au génos, a donné naissance à l'agora, un espace public où les affaires de la cité étaient discutées et où les échanges commerciaux jouaient un rôle central.

Cette transformation a marqué le début d'une dynamique où les relations sociales et politiques ont commencé à être définies par des échanges économiques. La mutation capitaliste des cités commerçantes d’Italie au Moyen Âge a amplifié ce phénomène. L'essor du commerce a conduit à une société où chaque aspect de la vie humaine était progressivement absorbé par la reproduction sociale de la domestication, c'est-à-dire le processus par lequel les individus sont intégrés et contrôlés au sein d'un système économique de production.

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Notre thèse est l'idée qu'un marché s'ajustant lui même était purement utopique. Une telle institution ne pouvait exister de façon suivie sans anéantir la substance humaine et naturelle de la société, sans détruire l'homme et sans transformer son milieu en désert. La Grande Transformation (1944), Karl Polanyi. 

L’historien Karl Polanyi souligne dans La Grande Transformation que la montée du capitalisme a transformé non seulement l'économie mais aussi les structures sociales et politiques. Cette mutation a vu le peuple du dèmos devenir la population d'un espace de production soumis à la logique de la valorisation mercantile et de l’amortissement.

Les révolutions capitalistes de 1649 en Angleterre et de 1789 en France ont marqué des étapes cruciales dans cette évolution. Ces événements ont été des catalyseurs pour l'instauration d'une société où le spectacle de la marchandise a pris une place prépondérante. Guy Debord, dans La Société du spectacle, décrit comment la marchandise s'est imposée comme une force dominante, transformant les relations sociales en relations entre objets. Cette transformation a conduit à la "planète civilisationnelle du dressage citoyenniste", un monde où les citoyens sont façonnés et contrôlés par les impératifs économiques.

Ce processus de domestication a des conséquences profondes sur l'individu. L'humain, dans ce système, est réduit à un rouage de la machine économique, abruti par la liberté despotique du profit. La liberté, dans ce contexte, n'est pas celle de l'épanouissement individuel et collectif, mais celle de la poursuite incessante du profit. Le philosophe Michel Foucault, dans ses travaux sur le biopouvoir, a exploré comment les institutions modernes exercent un contrôle subtil mais omniprésent sur les corps et les esprits des individus.

En fin de compte, la démocratie telle que nous la connaissons est indissociable de la valeur d’échange. Depuis les premiers jours du dèmos grec jusqu'aux sociétés capitalistes modernes, les structures démocratiques ont été façonnées et conditionnées par les impératifs économiques. La véritable nature de la démocratie se révèle ainsi être un outil de domestication et de contrôle, où la liberté individuelle est subordonnée à la logique inexorable du marché.

La démocratie électorale, souvent louée comme le summum de la participation citoyenne et de la gouvernance représentative, n’est en réalité qu’un mécanisme sophistiqué. Elle ne fait que mettre en forme délibérative les agencements nécessaires à l’administration de ce que l'on pourrait appeler la tyrannie du quantitatif. Cette forme de démocratie se focalise principalement sur les chiffres et les statistiques, plaçant la quantité au-dessus de la qualité des décisions et des actions.

Au cœur de cette tyrannie se trouve la fabrication concrète de l’accumulation des échanges. Cela signifie que le système électoral est conçu pour faciliter et maximiser les interactions économiques et sociales, souvent au détriment de la substance et de la signification de ces échanges. L'accent est mis sur le volume des transactions et des interactions, plutôt que sur leur valeur intrinsèque ou leur impact à long terme.

Cette accumulation conduit inévitablement à ce que l'on peut décrire comme l'abondance pathologique des divagations narcissiques consommatoires. Dans une société où la démocratie électorale prédomine, la consommation devient un acte central et compulsif. Les individus sont entraînés dans un cycle de consommation constante, où l'acte d'acheter et de consommer devient une fin en soi. Cette dynamique est profondément narcissique, car elle alimente l'ego des consommateurs tout en détournant l'attention des questions sociales et politiques plus profondes.

La conséquence ultime de cette tyrannie du quantitatif et de cette consommation compulsive est la réification de tous les usages. Réifier signifie traiter quelque chose d'abstrait ou d'humain comme s'il s'agissait d'un objet concret et matériel. Dans ce contexte, cela signifie que toutes les interactions et toutes les utilisations des biens et des services sont réduites à des objets de consommation dépourvus de signification ou de valeur au-delà de leur utilité immédiate.

La démocratie électorale, dans sa forme actuelle, sert essentiellement ce système. Elle crée les structures et les processus nécessaires pour maintenir et renforcer ce cycle d'accumulation et de consommation. Les élections, les campagnes électorales, les débats publics et même les politiques publiques sont souvent façonnés par la nécessité de soutenir cette machine d'accumulation, plutôt que par un véritable souci du bien-être des citoyens ou de la justice sociale.

La démocratie électorale, loin d’être un idéal de participation et de représentation, est essentiellement un outil de gestion de la tyrannie du quantitatif. Elle sert à organiser et à rationaliser l'accumulation des échanges et la consommation narcissique, transformant toutes les dimensions de la vie en objets réifiés. Dans ce système, les véritables valeurs démocratiques sont souvent sacrifiées sur l'autel de l'efficacité économique et de la croissance matérielle, laissant peu de place à la réflexion critique et à la transformation sociale authentique.

La politique est souvent définie comme l'art de gérer les affaires de la cité, dérivant de la fameuse pόlis (πόλις) grecque. Cette gestion implique, selon cette perspective, le calcul échangiste des produits aliénés, c'est-à-dire la manière dont les biens et les services, une fois produits, sont échangés et valorisés au sein de la société. La politique, dans ce sens, est indissociable de l'économie, puisqu'elle organise et régule les interactions entre les producteurs, les consommateurs et les divers acteurs économiques.

L'économie, quant à elle, est la demeure (οἶκος/oikos) de cette production. Elle englobe non seulement la production de biens et de services, mais aussi leur distribution et leur consommation. Dans le contexte moderne, l'économie est devenue un moteur de croissance perpétuelle, cherchant à élargir constamment ses horizons de production et de consommation. Cette quête incessante de croissance a des conséquences dévastatrices, non seulement sur les ressources naturelles, mais aussi sur les structures sociales et les relations humaines.

L'écologie, dans ce cadre, est souvent perçue comme la préservation de la rentabilisation de la nature arraisonnée par les échanges. Plutôt que de chercher à harmoniser les relations entre l'homme et la nature, l'écologie moderne se concentre sur la manière dont la nature peut être exploitée de manière durable pour maintenir la production économique. C'est le dernier moment de cette triade aliénatoire, où la nature elle-même est subordonnée aux impératifs de rentabilité et de croissance.

Au moment où toute activité sociale est devenue expression du Capital, les interactions humaines et les structures sociales sont profondément influencées par les dynamiques capitalistes. Les habitudes, les coutumes et les traditions ne sont plus que de simples supports dérisoires du mouvement de la valeur. Chaque aspect de la vie quotidienne est imprégné par les impératifs de l'économie de marché, où la valeur d'échange prime sur la valeur d'usage.

Dans ce contexte, toute réalité sociale assume une fonction capitalistique. Les échanges, qu'ils soient économiques, sociaux ou culturels, sont tous orientés vers la maximisation de la valeur et l'accumulation de capital. Cette dynamique est particulièrement visible dans le salariat généralisé, où les individus vendent leur force de travail en échange d'un salaire, devenant ainsi des rouages dans la machine capitaliste. La misère du salariat, avec ses contraintes et ses aliénations, est un aspect central de cette réalité capitalistique.

La triade formée par la politique, l'économie et l'écologie révèle les mécanismes complexes de la gestion des affaires humaines dans le cadre de la société moderne. La politique organise les échanges, l'économie en est la demeure et l'écologie se charge de rentabiliser la nature. Toutes ces dimensions sont imprégnées par les impératifs du Capital, transformant les interactions sociales en vecteurs de valorisation économique. Cette aliénation généralisée souligne la nécessité de repenser ces concepts pour imaginer une société où la valeur d'usage et le bien-être humain priment sur la seule logique de l'accumulation.

Contre la classe capitaliste cosmopolite, le prolétariat doit rejeter toute médiation avec sa révolution, visant une rupture totale avec la capitalisation. L'auto-suppression du prolétariat entraînera la fin des gangs politiques, s'unifiant en une seule entité contre-révolutionnaire, comme l'alliance Moscou-Washington contre les Conseils ouvriers hongrois en 1956 ou la combinaison fascisme/anti-fascisme contre les prolétaires espagnols en 1937. La fin du spectacle de la marchandise signifiera la fin de la démocratie, des circonscriptions administratives et des mystifications du rendement, possible grâce aux luttes radicales émanant de l'Europe et se propageant mondialement avec la crise terminale de la capitalisation.

La démocratie est l'apogée de la dictature capitaliste, où la chosification des individualismes devient le spectacle de la marchandise occupant toute la vie sociale. Les gauches du Capital représentent l'apogée de l'aliénation capitaliste, tandis que les droites suivent ce processus de modernisation. Le gauchisme culturel, lié à des idéologies comme l'immigrationnisme et l'écologisme, dévie des luttes de classe radicales, globalisant le triomphe contre-révolutionnaire. L'espace-temps de la démocratie réalisée est celui d'une accumulation infinie de champs équivalents à la temporalisation générale de l'économie politique du marché.

L'histoire des révolutions et des luttes prolétariennes est parsemée d'épisodes tragiques où la gauche, souvent perçue comme l'alliée naturelle des mouvements ouvriers, a joué un rôle dans la répression et l'assassinat de ceux qui luttaient pour une véritable émancipation. Cette trahison est visible à travers plusieurs événements marquants du XXe siècle.

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En janvier 1919, la révolte spartakiste éclate à Berlin.

Les Spartakistes, dirigés par Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, espéraient transformer l'Allemagne en une république socialiste. Cependant, la gauche sociale-démocrate, représentée par le SPD (Parti Social-Démocrate d'Allemagne), alors au pouvoir, a pris des mesures drastiques pour écraser cette révolte. Friedrich Ebert, le chancelier social-démocrate, a ordonné l'intervention des Freikorps, des groupes paramilitaires de droite, pour réprimer l'insurrection. Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht ont été capturés et brutalement assassinés. Comme l'a souligné l'historien Mark Jones, "le SPD a trahi le mouvement ouvrier en s'alliant avec les forces réactionnaires pour écraser la révolution" .

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Deux ans plus tard, en 1921, la gauche bolchévico-trotskyste du Capital a montré une autre facette de la répression interne.

Les marins de Kronstadt, autrefois des héros de la Révolution russe de 1917, se sont révoltés contre le gouvernement bolchévique, demandant plus de libertés politiques et économiques. Leur insurrection a été perçue comme une menace par les dirigeants bolcheviques, y compris Léon Trotsky, alors commissaire à la Guerre. Trotsky a ordonné l'assaut contre la forteresse de Kronstadt, entraînant la mort de milliers de marins. L'historien Paul Avrich a décrit cet événement comme "un tournant tragique dans l'histoire de la révolution russe, marquant le début de la dictature bolchevique sans opposition" .

En 1937, pendant la guerre civile espagnole, Barcelone a été le théâtre d'une autre trahison sanglante. Les communards des bases insoumises du POUM (Parti ouvrier d'unification marxiste) et de la CNT (Confédération nationale du travail), qui luttaient pour une révolution sociale contre le fascisme, ont été attaqués par une coalition de forces démocratico-stalinistes et de ministres anarchistes.

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 Comme l'a documenté George Orwell dans Homage to Catalonia, "les forces de la répression, y compris les communistes staliniens et leurs alliés, ont orchestré une campagne de terreur contre les révolutionnaires authentiques" . Franco, le général fasciste, n'a décidé de prendre Madrid et Barcelone qu'après avoir eu l'assurance que les forces de répression du Front populaire avaient bien complètement éliminé le péril prolétaire indisciplinable.

Ces événements montrent comment les diverses factions de la gauche, qu'elles soient sociales-démocrates, bolchéviques ou staliniennes, ont parfois joué un rôle crucial dans la répression des mouvements révolutionnaires prolétariens. En utilisant la violence et la répression, elles ont trahi les idéaux mêmes qu'elles prétendaient défendre, faisant de la lutte pour le socialisme un champ de bataille non seulement contre les forces réactionnaires, mais aussi contre les trahisons internes ( lire: Mark Jones, Founding Weimar: Violence and the German Revolution of 1918-1919, Paul Avrich, Kronstadt 1921, George Orwell, Homage to Catalonia ).

Les années de plomb, qui s'étendent principalement des années 1970 aux années 1980 en Italie, constituent une période marquée par une violence politique intense. Ce chapitre sombre de l'histoire italienne est souvent attribué à des luttes internes entre groupes d'extrême gauche et d'extrême droite. Cependant, une analyse plus approfondie révèle une manipulation orchestrée par des réseaux étatiques et des alliances internationales, notamment l'OTAN, visant à maintenir l'ordre capitaliste et à écraser les mouvements de grève et de contestation.

Pendant cette période, l'OTAN a été impliquée dans ce qui est souvent qualifié de "stratégie de la tension". Cette stratégie visait à créer un climat de peur et d'incertitude afin de justifier des mesures répressives et de renforcer le contrôle étatique. Selon l'historien Daniele Ganser, l'OTAN, via son réseau clandestin Stay Behind, a manipulé divers groupuscules pour perpétrer des actes de terrorisme. Ces actes étaient ensuite attribués à des factions extrémistes pour semer la confusion et discréditer les mouvements populaires.

Les groupes d'extrême droite et d'extrême gauche, bien que idéologiquement opposés, ont été instrumentalisés dans ce contexte. Les Brigades rouges (Brigate Rosse), un groupe révolutionnaire d'extrême gauche, et des organisations néofascistes comme Ordine Nuovo, ont mené des attaques violentes qui ont alimenté le chaos. Ces actions, bien qu'apparemment autonomes, étaient souvent influencées par des acteurs étatiques qui cherchaient à canaliser la violence pour leurs propres objectifs.

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L'écrivain et journaliste Roberto Saviano a décrit cette période comme "un théâtre de marionnettes où les cordes étaient tirées par des mains invisibles, celles des services de renseignement et des alliances internationales" . La violence des années de plomb a été utilisée pour justifier des interventions sévères contre les mouvements ouvriers et de grève, sous prétexte de lutte contre le terrorisme.

L'une des cibles principales de cette stratégie de la tension était les grèves sauvages, particulièrement celles qui échappaient au contrôle des syndicats traditionnels et du gouvernement. Ces grèves représentaient une menace directe pour le système capitaliste, car elles remettaient en question l'ordre établi et cherchaient à obtenir des améliorations significatives pour les travailleurs en dehors des cadres institutionnels.

En organisant et en perpétrant des actes de violence, les réseaux étatiques visaient à briser l'élan de ces mouvements de grève. L'objectif était de créer une perception de chaos et de danger, justifiant ainsi une intervention de l'État pour rétablir l'ordre. Comme l'a noté l'historien Philip Willan dans The Puppetmasters: The Political Use of Terrorism in Italy, "les actes de terrorisme des années de plomb étaient souvent conçus pour provoquer une réponse répressive qui renforcerait le pouvoir de l'État et affaiblirait les mouvements de contestation".

Les années de plomb en Italie ne peuvent être comprises sans reconnaître le rôle des manipulations étatiques et des alliances internationales, notamment l'OTAN. En utilisant des groupuscules extrémistes comme des pions, les réseaux de pouvoir ont cherché à maintenir l'ordre capitaliste en réprimant les mouvements de grève sauvage et en instaurant un climat de peur. Cette période souligne les complexités de la violence politique et les façons dont elle peut être exploitée pour servir des intérêts bien au-delà des motivations apparentes des acteurs directement impliqués ( Lire : Daniele Ganser, NATO's Secret Armies: Operation Gladio and Terrorism in Western Europe. Roberto Saviano, interviews. Philip Willan, The Puppetmasters: The Political Use of Terrorism in Italy ).

Les agités du bocal ( vide ) de l’ignorance boboïste subventionnée, une phrase cinglante et provocatrice, dit une catégorie de personnes souvent perçues comme des pseudo-intellectuels urbains privilégiés. Ces individus s’imaginent souvent faire preuve d’extrémisme en dénonçant un fascisme qu’ils jugent omniprésent. Cependant, cette critique est dirigée non seulement contre leur combat mal orienté, mais surtout contre leur incapacité à s'attaquer aux véritables mécanismes de pouvoir de l’État et de l'économie.

Les boboïstes, en hurlant contre un fascisme mythique, détournent l’attention des véritables structures de pouvoir et de domination qui régissent la société contemporaine. Leur combat, bien que bruyant, manque de substance et de pertinence. En se focalisant sur un ennemi souvent mal défini et exagéré, ils échouent à comprendre et à critiquer les véritables dynamiques de l’État moderne et de l’économie capitaliste.

Ces cohortes crasseuses négligent de faire une critique subversive de la substance véridique de l’État réel. Plutôt que de s'attaquer aux fondements mêmes de la société de la marchandise autocratique, ils se contentent de gesticulations symboliques qui ne remettent pas en question l'ordre établi. L’État moderne, avec ses diverses incarnations capitalistes, demeure hors de portée de leur critique. Comme l’a analysé Herbert Marcuse dans L’Homme unidimensionnel, "la critique superficielle qui ne va pas au cœur des structures de pouvoir est une complicité passive avec l'ordre existant" .

En évitant de critiquer profondément les mécanismes de l’exploitation réellement existante, ces boboïstes se placent d’emblée et toujours comme de simples supplétifs burlesques de l’ordre étatique dominant. Leur activisme devient ainsi une parodie de la véritable opposition, un spectacle qui renforce paradoxalement l’État qu’ils prétendent combattre. Comme le souligne Guy Debord dans La Société du spectacle, "le spectacle n’est pas un ensemble d’images, mais une relation sociale entre des personnes, médiatisée par des images" . En ce sens, les actions des boboïstes deviennent une partie intégrante du spectacle étatique, une distraction qui préserve les structures de domination intactes.

Les critiques acerbes dirigées contre les boboïstes subventionnés mettent en lumière une faillite intellectuelle et politique. En s'attaquant à un fascisme mythique tout en ignorant les véritables dynamiques de l’État et de l’économie, ils se réduisent à des acteurs secondaires dans le grand théâtre de l’exploitation. Leur incapacité à mener une critique subversive et profonde les rend complices du maintien de l’ordre capitaliste, faisant d’eux des alliés involontaires de l’État qu’ils prétendent dénoncer. Il est urgent de lire Marx et sur ce sujet précis et d'actualité menteuse, Guy Debord, La Société du spectacle !

 

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05/06/2024

Le 6 juin une seule célébration : Pouchkine !

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« S'il avait écrit comme il vivait, Pouchkine eût été un poète romantique, inégal dans son inspiration. S'il avait vécu comme il écrivait, il eût été un homme pondéré, sensible et heureux. Il n'a été ni l'un ni l'autre. Il a été Pouchkine », Henri Troyat.

 

Alexandre Sergueïevitch Pouchkine (1799-1837) est l'un des plus grands poètes et écrivains russes, souvent considéré comme le fondateur de la littérature russe moderne. Son origine familiale est riche et complexe, enracinée dans une noblesse russe distincte et mêlée à des influences africaines. Les Pouchkine sont une ancienne famille de la noblesse russe, dont l'histoire remonte au XIVe siècle. La famille tire son nom de Ratcha, un boyard qui a servi sous le prince Alexandre Nevski au XIIIe siècle. Les Pouchkine se sont distingués dans la société russe par leur service militaire et civil.

Le père d'Alexandre Pouchkine, Sergueï Lvovitch, est un membre de cette vieille noblesse. Homme cultivé et littéraire, il possédait une vaste bibliothèque et avait des inclinations poétiques. Bien que sa carrière militaire n'ait pas été particulièrement notable, il est connu pour avoir influencé l'éducation littéraire de son fils. 

L'aspect le plus fascinant des origines familiales de Pouchkine réside dans sa lignée maternelle, notamment à travers son arrière-grand-père maternel, Abram Petrovitch Hannibal, un personnage singulier dans l'histoire russe. Abram Hannibal, également connu sous le nom d'Ibrahim Hannibal, était un prince africain originaire de la région actuelle du Cameroun ou de l'Érythrée. Enlevé par des marchands d'esclaves, il fut offert en cadeau à Pierre le Grand, tsar de Russie, qui le prit sous son aile et lui offrit une éducation exceptionnelle. Abram Hannibal devint un proche de Pierre le Grand et servit l'armée russe en tant qu'ingénieur militaire, atteignant le rang de général. Il épousa une noble russe, et leur descendance fut intégrée dans la noblesse russe.

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Le 6 juin 1964, celui qui est Président de la France, ne va pas se soumettre au spectacle de la commémoration du Débarquement lors du vingtième anniversaire de l'évènement. Il préfère se rendre en Provence, le 15 août, pour célébrer un débarquement mené par des troupes françaises et non américaines et britanniques. Une démarche salutaire car c'est l'URSS qui sauve l'Europe du nazisme au prix d'environ 30 millions de vie dont  28 millions de Russes !

La mère d'Alexandre Pouchkine, Nadejda Ossipovna Hannibal, est la petite-fille d'Abram Hannibal. Nadejda a hérité du tempérament fort et de l'intelligence de son grand-père, traits qu'elle a transmis à son fils. Elle a épousé Sergueï Lvovitch Pouchkine, unissant ainsi deux lignées nobles aux origines très diverses. L'héritage familial de Pouchkine est une source profonde de son inspiration littéraire. Sa double ascendance, alliant la noblesse russe ancienne et une lignée africaine exceptionnelle, a enrichi sa perception du monde et nourri son œuvre poétique. Alexandre Pouchkine a souvent fait référence à son ancêtre Abram Hannibal dans ses écrits, soulignant le caractère unique de son héritage.

Pouchkine a grandi dans un environnement intellectuel stimulant, entouré de livres et de discussions littéraires. Cette atmosphère, conjuguée à son héritage multiculturel, a favorisé son développement en tant que poète et écrivain. Son œuvre reflète la richesse et la diversité de ses origines, lui permettant de devenir une figure emblématique de la littérature mondiale.

Né à Moscou en 1799, Alexandre Pouchkine a montré très tôt des talents littéraires. Il a été éduqué à la maison avant d'entrer au Lycée impérial de Tsarskoïe Selo, une institution prestigieuse fondée par Alexandre Ier. C'est là que Pouchkine a rencontré de futurs poètes et écrivains qui joueraient un rôle important dans la littérature russe.

La période de 1811 à 1817 est cruciale dans la formation intellectuelle et littéraire d'Alexandre Pouchkine. Cette époque précède son entrée dans un ministère et englobe ses années de formation au Lycée impérial de Tsarskoïe Selo, un établissement prestigieux destiné à éduquer l'élite de la société russe. Pendant ces années, Pouchkine a été profondément influencé par la culture française, un phénomène qui explique pourquoi il a été surnommé "le Français".

Au début du XIXe siècle, la culture française dominait les cercles aristocratiques russes. La noblesse russe parlait couramment le français, adoptait les modes de vie et les idées des Lumières françaises. Cette fascination pour la culture française s'est accentuée sous le règne de Catherine II, qui correspondait avec les philosophes français et cherchait à moderniser la Russie en suivant l'exemple de la France. La période de 1811 à 1817 est également marquée par les guerres napoléoniennes, qui ont eu un impact considérable sur la Russie. La campagne de Napoléon en Russie en 1812, notamment la bataille de Borodino et l'incendie de Moscou, a eu des répercussions profondes sur la société russe. Malgré les tensions politiques, l'influence culturelle française est restée forte.

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Le Lycée impérial de Tsarskoïe Selo a été fondé en 1811 par l'empereur Alexandre Ier. Son objectif était de former de jeunes nobles pour les préparer à des carrières dans le service civil et militaire. L'éducation au Lycée combinait un curriculum rigoureux avec une immersion dans les arts et les lettres, reflet de l'influence européenne, et particulièrement française, sur le système éducatif russe. Le curriculum du Lycée impérial de Tsarskoïe Selo était fortement influencé par la culture française. Les étudiants étudiaient la langue et la littérature françaises en profondeur. Les œuvres des philosophes des Lumières, des poètes et des écrivains français étaient au cœur de leur éducation. Les enseignants eux-mêmes étaient souvent francophiles, voire français.

Alexandre Pouchkine entre donc au Lycée de Tsarskoïe Selo en 1811, à l'âge de 12 ans. Dès son arrivée, il se distingue par ses talents littéraires. Ses professeurs et ses camarades reconnaissent rapidement son génie poétique. Son oncle, Vassili Lvovitch Pouchkine, poète lui-même, joue un rôle crucial dans son admission et son soutien. Les œuvres de Voltaire, Rousseau, Diderot et d'autres figures des Lumières ont une profonde influence sur Pouchkine. Il lit avidement la littérature française classique et contemporaine, intégrant ces influences dans ses propres écrits. Son poème "Mon Portrait", écrit à l'âge de 15 ans, montre déjà l'impact de la poésie française sur son style.

Son surnom de "le Français" donné à Pouchkine trouve son origine dans plusieurs aspects de sa personnalité et de son comportement. Il parle couramment le français, souvent mieux que le russe. Ses camarades et professeurs notent son penchant pour les auteurs et les idées françaises. De plus, Pouchkine adopte une attitude et un style vestimentaire influencés par la mode française. Ses contemporains le perçoivent comme un esprit libre et audacieux, qualités associées à l'esprit des Lumières françaises. Ses poèmes, ses satires et ses critiques du régime tsariste reflètent l'influence des penseurs français sur sa vision du monde. Cette francophilie, bien que courante parmi la noblesse russe, est particulièrement marquée chez Pouchkine, ce qui lui vaut son fameux surnom.

Pendant ses années au Lycée, Pouchkine compose plusieurs poèmes qui révèlent son talent précoce. Son poème "À ma Nanny", écrit en 1814, montre une maîtrise des formes poétiques classiques. En 1815, lors d'une cérémonie au Lycée, Pouchkine récite son poème "Souvenirs à Tsarskoïe Selo", qui impressionne fortement Gavrila Derjavine, l'un des plus grands poètes russes de l'époque. L'influence des Lumières se manifeste dans ses thèmes de justice, de liberté et de critique sociale. Pouchkine adopte une vision humaniste et progressiste, inspirée par Voltaire et Rousseau. Son poème "Liberté", écrit en 1817, est un exemple de cette influence, appelant à l'émancipation et à la liberté individuelle.

La vie au Lycée de Tsarskoïe Selo est marquée par une intense activité intellectuelle et culturelle. Les élèves participent à des débats littéraires, écrivent des poèmes et des essais, et organisent des spectacles théâtraux. Cet environnement stimulant permet à Pouchkine de développer ses talents littéraires et de nouer des amitiés durables avec d'autres jeunes intellectuels.

Les professeurs du Lycée, souvent influencés par la pensée européenne, jouent un rôle crucial dans la formation de Pouchkine. L'un de ses mentors, le poète et professeur de rhétorique Vassili Koukharski, l'encourage à explorer diverses formes littéraires et à exprimer ses idées de manière audacieuse. Ces interactions nourrissent son esprit critique et son indépendance intellectuelle.

Pouchkine forme des amitiés profondes avec ses camarades de classe, dont plusieurs deviendront des figures importantes de la culture russe. Parmi eux, Wilhelm Küchelbecker, futur poète et révolutionnaire, et Anton Delvig, poète et éditeur, sont particulièrement proches de Pouchkine. Ces relations jouent un rôle essentiel dans son développement personnel et littéraire. La correspondance de Pouchkine avec ses amis et mentors révèle ses réflexions sur la littérature et la société. Il échange des idées sur la poésie, la politique et la philosophie, souvent en français. Ces échanges renforcent sa maîtrise de la langue et de la culture françaises, consolidant ainsi son surnom de "le Français".

En 1817, Pouchkine termine ses études au Lycée de Tsarskoïe Selo. Son diplôme marque la fin d'une période de formation intense et le début de sa carrière littéraire et publique. Bien que jeune, il est déjà reconnu comme un poète prometteur. À la fin de ses années de Lycée, Pouchkine commence à publier ses poèmes dans des revues littéraires. Ses premières publications attirent l'attention des critiques et du public. Ses œuvres reflètent son talent précoce et sa maîtrise de la langue et des formes poétiques françaises. La période de 1811 à 1817 est essentielle pour comprendre la formation intellectuelle et littéraire d'Alexandre Pouchkine. Son éducation au Lycée impérial de Tsarskoïe Selo, marquée par une forte influence française, a joué un rôle crucial dans le développement de son génie poétique. Le surnom de "le Français" illustre non seulement sa maîtrise de la langue et de la culture françaises, mais aussi l'impact profond des idées des Lumières sur sa vision du monde et son œuvre. Cette époque de sa vie, riche en apprentissages et en influences, a jeté les bases de sa carrière future et a façonné le poète qui deviendra le fondateur de la littérature russe moderne.

L’exil d’Alexandre Pouchkine, qui s'étend de 1820 à 1826, est une période cruciale de sa vie et de sa carrière littéraire. Cet exil, loin de freiner sa créativité, stimule au contraire sa production littéraire et marque la maturation de son génie poétique. Cet épisode comprend plusieurs déplacements, d’abord dans le sud de la Russie, puis en Moldavie et enfin à Odessa, avant de se conclure par un retour surveillé à Moscou et à Saint-Pétersbourg.

Les écrits de Pouchkine, notamment ses poèmes politiquement audacieux et ses satires du régime tsariste, lui attirent l’hostilité des autorités. Ses poèmes tels que "Liberté" et ses critiques à peine voilées de l'autocratie et de la servitude lui valent d'être surveillé par la police secrète. En 1820, une dénonciation de ses activités jugées subversives conduit à son exil.

Pouchkine est d'abord envoyé à Ekaterinoslav, mais en raison de sa mauvaise santé, il se rend rapidement à la station balnéaire de Piatigorsk pour se soigner. C’est le début d’un long voyage qui le mènera à travers le Caucase, la Crimée et la Moldavie.

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6 juin 2024, le 225e anniversaire de la naissance d'Alexandre Pouchkine on célébrera la Journée internationale de la langue russe. Ce jour-là, à 15 heures au siège de l'UNESCO (  7 place Fontenoy, 75007 Paris ), il y aura une cérémonie d'inauguration suivie par le concert de gala avec la participation de solistes, d'une chorale, de musiciens instrumentalistes et de danseurs. https://www.unesco.org/.../journee-de-la-langue-russe-0  

Les paysages majestueux et les cultures diverses du sud de la Russie et du Caucase impressionnent profondément Pouchkine. Il trouve dans ces régions une source d'inspiration nouvelle et vigoureuse. Ses poèmes de cette période, tels que "Le Prisonnier du Caucase" et "Les Fontaines de Bakhtchissaraï", témoignent de son émerveillement et de sa fascination pour ces terres.

Écrit en 1821, "Le Prisonnier du Caucase" est l'un des premiers longs poèmes narratifs de Pouchkine. Inspiré par ses voyages, il raconte l'histoire d'un jeune Russe capturé par les montagnards du Caucase. Le poème explore les thèmes de la liberté, de l'exotisme et de la rencontre entre différentes cultures, tout en reflétant les idéaux romantiques de l'époque.

"Les Fontaines de Bakhtchissaraï" écrit en 1822, ce poème est inspiré par la visite de Pouchkine au palais de Bakhtchissaraï en Crimée. Il raconte l’histoire tragique d’un harem et du khan de Crimée. Le poème est un chef-d'œuvre de description exotique et de mélancolie romantique, et il est considéré comme l'un des sommets de la poésie narrative de Pouchkine.

En 1823, Pouchkine est transféré à Odessa, où il est placé sous la surveillance du gouverneur général, le comte Vorontsov. Odessa, avec son atmosphère cosmopolite et son port ouvert sur la mer Noire, offre à Pouchkine un nouveau cadre stimulant. Cependant, sa relation tendue avec Vorontsov et ses affaires amoureuses tumultueuses compliquent son séjour.

À Odessa, Pouchkine écrit plusieurs œuvres importantes. "Les Frères Brigands" (1822) est une ballade dramatique qui explore les thèmes de la rébellion et de la justice. "La Fontaine de Bakhchisarai" (1824) approfondit les motifs de son précédent poème sur le palais de Bakhtchissaraï, ajoutant une couche de complexité émotionnelle et historique.

Avant Odessa, Pouchkine passe quelque temps à Chisinau (Kishinev), en Moldavie. Bien que cette période soit moins productive en termes de grandes œuvres littéraires, elle contribue à son développement personnel et intellectuel. Chisinau est alors une ville multiethnique où Pouchkine rencontre des intellectuels et des révolutionnaires, ce qui enrichit sa vision du monde.

L'expérience de l'exil façonne la poésie de Pouchkine de manière significative. Il développe une sensibilité accrue aux thèmes de l'isolement, de la liberté et de la quête personnelle. Ses poèmes de cette période sont marqués par une introspection profonde et une exploration des émotions humaines fondamentales.

En 1826, grâce à l’intervention de ses amis influents, Pouchkine est autorisé à revenir à Moscou. Son retour est accueilli avec enthousiasme par les cercles littéraires. Cependant, il est toujours sous la surveillance des autorités, et ses mouvements sont restreints.

L'une des œuvres majeures de Pouchkine durant cette période est le drame historique "Boris Godounov" (1825). Inspiré par Shakespeare, ce drame en vers explore les thèmes du pouvoir, de l'ambition et de la légitimité. "Boris Godounov" est considéré comme l'une des pièces les plus importantes de la littérature russe, anticipant les grandes œuvres dramatiques du XIXe siècle.

"Eugène Onéguine" est sans doute l'œuvre la plus célèbre de Pouchkine. Commencé en 1823 et publié en feuilleton jusqu'en 1831, ce roman en vers est souvent décrit comme un "roman de mœurs". Il raconte l'histoire d'un dandy désabusé, Eugène Onéguine, et de son amour malheureux pour Tatiana Larina.

Le poème explore des thèmes tels que l'ennui, l'amour non réciproque, et la critique de la société aristocratique. La structure du poème, avec ses strophes de 14 vers en rimes croisées, est connue sous le nom de "strophe onéguinienne". Cette forme innovante permet à Pouchkine de combiner narration, description et réflexion philosophique de manière fluide. "Eugène Onéguine" est acclamé pour sa profondeur psychologique et sa richesse stylistique. Il a une influence durable sur la littérature russe, inspirant des auteurs comme Tolstoï et Dostoïevski. Le personnage de Tatiana devient un archétype de l'héroïne romantique russe.

"Le Cavalier de Bronze" (1833) est un autre chef-d'œuvre de Pouchkine, un poème narratif qui mêle histoire et mythologie. Il raconte l'histoire de la grande inondation de Saint-Pétersbourg en 1824 et la statue équestre de Pierre le Grand, érigée par Catherine la Grande. Le poème explore le conflit entre l'homme et le destin, la nature et la civilisation. La statue de Pierre le Grand, surnommée "le Cavalier de Bronze", symbolise la puissance et l'ambition impériale. Le protagoniste, Evgueni, représente l'individu face aux forces implacables de l'histoire et de la nature. "Le Cavalier de Bronze" est célébré pour sa maîtrise narrative et son symbolisme puissant. Il influence de nombreux écrivains et poètes russes, consolidant la place de Pouchkine comme le fondateur de la littérature russe moderne.

"La Dame de pique" (1834) est une nouvelle gothique qui explore les thèmes de l'obsession, de la cupidité et du surnaturel. Le récit tourne autour de Hermann, un jeune officier, qui devient obsédé par un secret de cartes détenu par une vieille comtesse.

La nouvelle est connue pour son intrigue captivante et son atmosphère mystérieuse. Pouchkine y examine les conséquences de l'obsession et de la cupidité, tout en jouant avec les éléments du fantastique. La tension croissante et le dénouement tragique la rendent particulièrement mémorable. "La Dame de pique" est rapidement reconnue comme un chef-d'œuvre de la littérature russe. Elle inspire de nombreuses adaptations, notamment l'opéra de Tchaïkovski, qui contribue à populariser l'histoire au-delà des frontières russes.

Après 1834, Pouchkine traverse une période de relative stabilité, mais aussi de tension croissante avec le régime tsariste. Il obtient une charge officielle au ministère des Affaires étrangères, ce qui lui permet de stabiliser sa situation financière mais le contraint à des responsabilités bureaucratiques qu’il trouve frustrantes. En 1831, Pouchkine épouse Natalia Nikolaïevna Gontcharova, une des beautés les plus en vue de Moscou. Leur mariage, bien que souvent harmonieux, est aussi marqué par des difficultés financières et des tensions liées aux rumeurs sur la fidélité de Natalia, exacerbées par la jalousie de Pouchkine.

Malgré son emploi officiel, Pouchkine reste sous la surveillance constante de la police secrète. Ses œuvres continuent de susciter la suspicion des autorités, notamment en raison de leurs thèmes libéraux et parfois subversifs. Son engagement dans des duels, coutume courante parmi les nobles, illustre son tempérament passionné et son refus de compromis.

En 1837, les rumeurs concernant une liaison entre Natalia et Georges-Charles de Heeckeren d’Anthès, un officier français au service de la Russie, atteignent leur paroxysme. Pouchkine, fou de jalousie, provoque d’Anthès en duel. Le 27 janvier 1837, le duel a lieu près de Saint-Pétersbourg. Pouchkine est mortellement blessé et meurt deux jours plus tard, le 29 janvier 1837. La mort de Pouchkine provoque une immense vague de chagrin et d’indignation à travers la Russie. Considéré comme le plus grand poète russe de son temps, il laisse derrière lui un héritage littéraire immense et une influence durable sur la culture russe. Sa mort prématurée est vue comme une tragédie nationale.

Les années d’exil, les grandes œuvres de Pouchkine et la fin tragique de sa vie composent un récit fascinant de la lutte d’un individu contre les contraintes politiques et sociales de son époque. Ses œuvres, marquées par une profondeur psychologique et une richesse stylistique inégalées, ont jeté les bases de la littérature russe moderne. Pouchkine, par son génie et son audace, reste une figure emblématique de la culture russe, célébrée non seulement pour son talent littéraire mais aussi pour son esprit indomptable et sa quête incessante de liberté.

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16/05/2024

Kharkov de la Russie à la Russie

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Kharkov 16 février 1943. La leçon de l'histoire est qu'aucun système n'est éternel. Le nazisme, l'URSS, sont tombés et le régime de Kiev, le capitalisme sombreront aussi. Les forces de la fédération de Russie sont à environ 40 kilomètres de la ville hier ukrainienne, désormais sous le régime de Zélznsky. Partis et médias d'opposition sont interdits, la démocratie est morte en 2014, la population ne peut plus parler sa langue ni pratiquer sa religion sans risque. L'attente est grande pour des habitants très majoritairement russophones, slaves et orthodoxes.

 

Kharkov est fondée en 1654 par le tsarat de Moscou, le royaume de Russie. Le Tsarat de Moscou a ses origines dans la Principauté de Moscou, un petit État situé dans la partie nord-est de l'ancienne Rus' de Kiev. Au cours des 13e et 14e siècles, les princes de Moscou ont consolidé leur pouvoir en étendant leur influence sur les territoires voisins et en renforçant leur contrôle sur le commerce et l'artisanat dans la région. Ivan III, également connu sous le nom d'Ivan le Grand, est souvent considéré comme le premier souverain à avoir unifié la Russie sous le règne de Moscou.
Sous le règne des successeurs d'Ivan III, le Tsarat de Moscou a continué à étendre son territoire et à consolider son pouvoir. Ivan IV, également connu sous le nom d'Ivan le Terrible, a été le premier souverain à adopter officiellement le titre de « tsar de toutes les Russies » en 1547. Son règne a été marqué par des réformes administratives, militaires et territoriales, mais aussi par des épisodes de violence et de répression.
Après la mort d'Ivan le Terrible en 1584, la Russie a connu une période de troubles politiques et sociaux connue sous le nom de « Temps des Troubles ». En 1613, Michel Ier Romanov a été élu tsar par l'assemblée des États russes, inaugurant ainsi la dynastie des Romanov qui allait régner sur la Russie pendant près de trois siècles. Les premiers Romanov ont œuvré à restaurer la stabilité et l'ordre dans le pays après les tumultes du Temps des Troubles.

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Kharko le fondateur par une carte postale de 1890


Au cours des 17e et 18e siècles, la Russie a donc continué à s'étendre vers l'est, le sud et le nord, incorporant de vastes territoires tels que la Sibérie, la région de l'Oural, le Caucase et l'Alaska. Les tsars ont entrepris des réformes visant à moderniser l'administration, l'armée, l'économie et la société russe. Pierre le Grand, qui a régné de 1682 à 1725, est particulièrement connu pour ses réformes occidentalisantes visant à transformer la Russie en une puissance européenne moderne.
Au 19e siècle, la Russie impériale était ainsi l'une des plus grandes puissances du monde, couvrant une vaste étendue de territoire en Europe, en Asie et en Amérique. Les tsars ont continué à étendre leur influence et leur contrôle sur les territoires voisins, notamment en annexant des territoires en Pologne, en Finlande, en Asie centrale et dans le Caucase.

En 1917, la révolution russe a éclaté, renversant le régime tsariste et conduisant à l'établissement d'un gouvernement provisoire suivi de l'arrivée au pouvoir des bolcheviks. Nicolas II, le dernier tsar de Russie, a été contraint d'abdiquer et a été exécuté avec sa famille en 1918. Cela a marqué la fin du Tsarat de Russie et le début d'une nouvelle ère dans l'histoire russe.

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Kharkov à la fin du XIXe siècle

 

Au 17ème siècle, bien que russe la future région de Kharkov attisait aussi les convoitises de la Pologne, de la Lituanie et même de l'Empire ottoman. Les Cosaques des communautés semi-autonomes de guerriers et de paysans, jouaient un rôle crucial dans la défense et le développement de la région.
En 1654, pendant le règne du Tsar Alexis Ier de Russie, des Cosaques dirigés par le colonel Ivan Karkach ont établi un fort sur la rive gauche de la rivière Kharkov, dans les steppes fertiles de l'Ukraine. Ce fort, initialement nommé Karkov en l'honneur de son fondateur, deviendra plus tard Kharkov.
La localisation de Kharkov était stratégique, car elle se trouvait à la confluence de plusieurs voies commerciales et de communication importantes. Les rivières environnantes facilitaient le commerce et l'agriculture, tandis que sa position centrale en Ukraine en faisait un centre de défense crucial contre les incursions des Tatars de Crimée et d'autres groupes nomades.
Au cours des décennies suivantes, Kharkov a connu une croissance rapide. Les colons russes, ukrainiens et d'autres groupes ethniques ont afflué vers la ville pour participer à son développement. Des terres fertiles ont été mises en culture, des industries se sont développées, et la ville est devenue un important centre commercial.
La population de Kharkov était ethniquement diversifiée, avec bien entendu des Russes mais aussi des Ukrainiens. D'autres groupes ethniques, Polonais, les Tatars et les Allemands, étaient également présents en nombre significatif. Sur le plan religieux, la ville abritait outre les orthodoxes, des minorités catholiques, des juifs et des musulmans.
Kharkov est devenue un foyer d'activité culturelle et intellectuelle. Des églises orthodoxes, des synagogues, des mosquées, des écoles et des bibliothèques ont été construites pour répondre aux besoins spirituels et éducatifs de la population diversifiée. La ville est également devenue un centre d'apprentissage, attirant des savants, des artistes et des écrivains.
Au cours des 17ème et 18ème siècles, Kharkov a été le théâtre de nombreux conflits entre les puissances voisines. Les guerres russo-turques, les invasions tatares et les révoltes cosaques ont souvent menacé la stabilité de la ville. Malgré cela, Kharkov a continué de croître et de prospérer.

L'abolition du servage en 1861 a eu un impact significatif sur Kharkov et sa population. De nombreux paysans affranchis ont quitté les campagnes pour s'installer en ville, cherchant du travail dans les usines et les entreprises en expansion. Cela a contribué à l'urbanisation rapide de Kharkov et à l'augmentation de sa population.
La fin du 19ème siècle a vu l'essor de l'industrialisation à Kharkov. Des usines textiles, des aciéries, des fabriques de machines et d'autres industries ont été établies, attirant des travailleurs de toute la Russie et de l'étranger. La ville est devenue un centre industriel majeur dans l'Empire russe.
Au cours de cette période, Kharkov a été le théâtre de divers mouvements sociaux et politiques. Les idées révolutionnaires se sont répandues parmi les travailleurs et les intellectuels, conduisant à des grèves, des manifestations et des soulèvements sporadiques contre le régime tsariste.

Sur le plan religieux, la ville abritait une variété de communautés, notamment des orthodoxes, des catholiques, des juifs et des musulmans. Chaque groupe religieux avait ses propres lieux de culte, contribuant à la diversité religieuse de la ville.
Au cours de la période allant de sa fondation au 17ème siècle à l'aube de la révolution russe en 1917, Kharkov est passée d'un petit fort sur les frontières de l'Empire russe à l'un des principaux centres industriels, culturels et intellectuels de l'Ukraine. Sa population diversifiée, composée de différents groupes ethniques et religieux, a contribué à faire de Kharkov une ville dynamique et cosmopolite.

En 1917, la Révolution de Février a renversé le régime tsariste en Russie, entraînant l'effondrement de l'Empire russe. Kharkov a été rapidement entraînée dans le tourbillon révolutionnaire, avec la montée en puissance des soviets locaux et des partis politiques révolutionnaires. En octobre de la même année, les bolcheviks ont pris le contrôle de la ville lors de la Révolution d'Octobre. La prise de pouvoir des bolcheviks à Kharkov a déclenché une lutte féroce entre les forces rouges et blanches pendant la guerre civile russe. La ville a changé de mains plusieurs fois entre les armées blanches soutenues par les puissances étrangères et les forces rouges bolcheviques. Les batailles ont ravagé la ville, entraînant des destructions massives et des souffrances pour la population civile.

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Après la victoire des bolcheviks et l'établissement de l'Union soviétique en 1922, Kharkov a entamé une période de reconstruction. Les autorités soviétiques ont lancé des programmes de reconstruction et d'industrialisation massifs, transformant la ville en un important centre industriel et administratif de l'Ukraine soviétique. Des usines, des entreprises et des infrastructures ont été construites, attirant des travailleurs de toute l'Union soviétique.


Sous le régime soviétique, Kharkov est devenue la capitale de la République socialiste soviétique d'Ukraine (RSS d'Ukraine) en 1919, succédant à Kiev. La ville a été le théâtre de répressions politiques, de purges et de persécutions pendant les Grandes Purges de Staline dans les années 1930. De nombreux intellectuels, dissidents politiques et membres de l'élite locale ont été emprisonnés ou exécutés.
Malgré la répression politique, Kharkov est restée un centre éducatif et culturel important de l'Union soviétique. L'Université de Kharkov, fondée en 1805, a continué de jouer un rôle crucial dans la formation de cadres intellectuels et scientifiques pour le régime soviétique. La ville abritait également des théâtres, des musées, des bibliothèques et d'autres institutions culturelles.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Kharkov a été occupée par les forces nazies allemandes de 1941 à 1943. La ville a subi d'énormes destructions. Kharkov a été libérée par l'Armée rouge en 1943, se heurtant au mouvement de Stepan Bandera,  Ukrainien allié de Hitler et souvent honoré par la junte de 2024. La guerre a laissé des cicatrices profondes sur la ville.


Après la guerre, Kharkov a été reconstruite avec l'aide de l'Union soviétique. La ville a connu une période de croissance économique et de développement industriel, devenant l'un des principaux centres industriels de l'Ukraine soviétique. De nouvelles industries ont été établies, et la population de la ville a continué de croître.
En 1991, l'Union soviétique s'est effondrée, et l'Ukraine a proclamé son indépendance dans les très larges frontières politiques et incohérentes voulues par les bolchéviques donc ne tenant pas compte de l'histoire et des réalités ethniques. Ainsi des Russes, des Hongrois, des Polonais se sont retrouvés Ukrainiens sans le vouloir dans un pays d'une taille quatre fois supérieure à la réalité ukrainienne correspondant dans le réel au quart nord ouest du pays. L'Est ( Donetsk, Crimée ), la côte jusqu'à Odessa étant des zones peuplées de qu'il faut bien nommer des Russes. Kharkov est donc devenue l'une des principales villes de l'Ukraine indépendante, conservant son statut de centre industriel (production des appareil Antonov ) et éducatif important.

La période entre 1917 et la fin de l'Union soviétique a été une période tumultueuse pour Kharkov. De la révolution et de la guerre civile aux bouleversements politiques et aux transformations économiques sous le régime soviétique, la ville a traversé des périodes de conflit, de reconstruction et de développement. Malgré les défis, Kharkov est restée un centre vital de l'Ukraine, contribuant à façonner l'histoire et la culture du pays.

Après la dissolution de l'Union soviétique en 1991, l'Ukraine est devenue un État indépendant. Kharkov est devenue l'une des principales villes de cette nouvelle Ukraine indépendante, conservant son statut de centre industriel, éducatif et culturel. 
La transition vers une économie de marché a été difficile pour Kharkov, tout comme pour le reste de l'Ukraine. Les anciennes entreprises d'État ont été privatisées, ce qui a entraîné des pertes d'emploi et des difficultés économiques pour de nombreux habitants. Cependant, la ville a également vu émerger de nouvelles entreprises privées et une économie plus diversifiée.

La période post-soviétique a été marquée par une instabilité politique en Ukraine, avec des changements fréquents de gouvernements et des luttes de pouvoir entre différentes factions politiques. Kharkov n'a pas été épargnée par ces turbulences politiques, ce qui a parfois entravé son développement économique et social. Au cours des années 2000, Kharkov a bénéficié d'investissements importants dans l'infrastructure urbaine et le développement économique. De nouveaux projets de construction ont vu le jour, notamment des centres commerciaux, des complexes résidentiels et des infrastructures de transport modernisées. La ville a également accueilli plusieurs événements sportifs internationaux, ce qui a contribué à accroître sa visibilité. Elle restée un centre éducatif majeur de l'Ukraine, avec ses universités et ses institutions de recherche attirant des étudiants et des chercheurs du monde entier. La ville a également développé des initiatives visant à promouvoir l'innovation et l'entrepreneuriat, soutenant ainsi le développement de nouvelles technologies et de start-ups.

À partir de 2010, l'Ukraine a été confrontée à une crise politique majeure, marquée par des tensions entre les partisans de l'orientation pro-européenne, dotés d'immense moyens de propagandes et ceux favorables à des liens plus étroits avec la Russie, le pays voisin, fournisseur vital d'énergie mais aussi partageant la même langue, slave et orhtodoxe comme la majorité des Ukrainiens en 2014. Ces tensions ont été exacerbées par des accusations sans preuves de corruption et d'abus de pouvoir contre le gouvernement en place. L'ingénièrie sociale des révolutions colorées occidentales étair rodée. 
Kharkov a été le théâtre de manifestations et de protestations à plusieurs reprises au cours de cette période. Les habitants de la ville ont exprimé leur mécontentement face à la corruption, au manque de transparence du gouvernement et à la répression politique alors que la chose est établie depuis ce sont des agents provocateurs qui tiraient.. sur la police. 
En 2014, un coup d'état d'ultradroite soutenue par l'Occident et ses média s débouche sur le renversement de la démocratie. Certaines parties du pays profitant du droit international et de l'absence de régime légal prennent leur indépendance,  la Crimée qui retrouve aussitôt la Russie par référendum et le Donetk qui pour le plus grand malheur de sa population tente de négocier un minimum de droits démocratiques avec Kiev. Cela lui coûtera 14 000 morts en 8 ans. Kharkov, en tant que grande ville de l'est de l'Ukraine, a été touchée par les conséquences de ce conflit, avec des manifestations pro-russes sévèrement réprimées.

Dans une démocratie, la participation politique, la pluralité des opinions et la liberté d'expression sont des éléments essentiels. L'interdiction des partis et médias d'opposition par la junte de Kiev va à l'encontre de ces principes démocratiques fondamentaux pour plusieurs raisons.

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Ce matin 16 mai, les forces otano-kiéviennes ont cessé de tenir le Nord de Volchansk ( environ 35-40 km au Nord de Kharkov ) avec leurs dernières forces et se sont repliées au Sud, derrière la rivière Volchya, dans l'espoir d'avoir le temps d'y organiser une défenseLe dernier point de résistance au Nord de la rivière se situe dans l'usine de granulats : les forces de Kiev pensent pouvoir couvrir un certain temps le pont sur la Volchya et ainsi freiner les force russes .Dans le même temps, au sud ouest , le village de Staritsa est passé sous contrôle des forces et ces dernières portent désormais leur effort en direction de Izbitsky et Varvarovka.


Dans une démocratie, il est essentiel que les citoyens aient le droit de former des partis politiques et de soutenir une variété d'idées politiques. L'interdiction des partis d'opposition limite cette liberté politique et crée un système politique monopolistique, où un seul parti ou un petit groupe contrôle le pouvoir sans possibilité de contestation ou d'alternance.
Dans une démocratie, les partis d'opposition jouent un rôle crucial en exerçant un contrôle sur le pouvoir en place, en offrant une alternative politique et en critiquant les politiques gouvernementales. En les interdisant, le gouvernement centralise le pouvoir et élimine les mécanismes de responsabilité et de reddition de comptes, ce qui peut conduire à des abus de pouvoir et à la corruption.
La liberté d'expression, y compris la liberté des médias, est un pilier fondamental de toute démocratie. Les médias d'opposition jouent un rôle crucial en informant le public, en critiquant le gouvernement et en exposant les abus de pouvoir. L'interdiction des médias d'opposition restreint cette liberté fondamentale et limite la capacité des citoyens à être informés et à participer activement à la vie politique.
Les partis politiques représentent souvent une diversité d'intérêts, de convictions et de préoccupations au sein de la société. En interdisant les partis d'opposition, les voix et les intérêts de segments importants de la population peuvent être ignorés ou marginalisés, ce qui nuit à la représentativité démocratique et à la légitimité du gouvernement.
En résumé, un pays où les partis et médias d'opposition sont interdits comme la pseudo Ukraine de Zélensky ne peut pas être considéré comme une démocratie, car cela contrevient aux principes fondamentaux de la démocratie tels que le pluralisme politique, le contrôle du pouvoir, la liberté d'expression et la représentation des intérêts divers de la société. Une véritable démocratie repose sur la participation politique ouverte, la concurrence électorale équitable et le respect des libertés civiques et des droits de l'homme.

Alors que l'avenir de Kiev va se jouer dans les prochaines semaines, voire dans les prochains jours, il faut dès maintenant oublier le pseudo traité de paix de 2022 qui vient de fuiter dans la presse allemande. Cette fausse fuite est une nouvelle tentative de pièger la Russie comme on l'a trompée hier avec les accords de Minsk, il s'agit sans doute à l'occasion de la comique conférence de la paix de Lucerne en Suisse de faire valider une proposition qui n'est plus du tout d'actualité, de lui faire perdre tous les acquis du combat et ben entendu le droit à des dommages de guerre.

 

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