27/09/2017
Persécutions : Jacques Sapir nouvelle cible du régime
L'inquisition dans l'ensemble des grand médias qui frappe journalistes, chercheurs, artistes autrefois réservée à la télévision concerne maintenant l'ensemble des supports même ceux à audience réduite comme les blogs très spécialisés et techniques.
Une dictature même si elle ne dit pas son nom ne peut procéder autrement et il faut bien constater que les faits se cumulent, soldats dans les rues, espionnage des réseaux et fermetures de pages personnelles, refus de comptes bancaires aux associations sans justification des établissements, fermetures de blogs, listes noires avouées et revendiquées sur radio et télés, enfants pas Charlie devant les gendarmes, normalisation incohérente de l'état d'urgence, etc.
Il faut donc soutenir Jacques Sapir (directeur d'études à l'EHESS depuis 1996, après y être entré comme maître de conférences en 1990. Il dirige le Centre d'études des modes d'industrialisation (CEMI-EHESS) et a été le responsable de la formation doctorale Recherches comparatives sur le développement de 1996 à 2006). C'est un expert qualifié de l'économie russe et des questions stratégiques, mais aussi un théoricien de l'économie dont le seul crime sanctionné est de constater et dire ce qu'il voit ce qui est pourtant conforme à la déclaration universelle des droits de l'homme. Après Olivier Delamarche ou les poux cherchés (sans succès) à Natacha Polony un nouveau maccarthysme tout aussi atlantiste et servile tente d'imposer sa loi.
Accepter ce délire, se soumettre et collaborer n'est pas une solution mais une trahison.
Sur les dérives actuelles particulièrement sectaires de l'information, la purification idéologique des secteurs de la recherche, la régression des libertés fondamentales on lira à l'occasion de cette sordide chasse aux sorcières dont Jacques Sapir fait les frais on lira avec intérêts les alertes confirmées désormais trop souvent d'un autre chercheur le démographe et sociologue de Nicolas Bourgoin .
A lire :
Jugé trop «partisan», le blog de Jacques Sapir bloqué sur le portail universitaire OpenEdition
L’économiste et professeur Jacques Sapir, connu pour ses critiques de l’euro, ne dispose plus des droits de publication pour son blog. Le portail universitaire OpenEdition, sur lequel il est hébergé, le juge déconnecté du «contexte académique».
Le blog Russeurope, animé par Jacques Sapir dans la rubrique Hypothèses du portail OpenEdition, qui héberge des publications d'universitaires à destination d'un public scientifique, est désormais clos et archivé. C'est en tout cas ce qu'a annoncé Marin Dacos, chercheur au CNRS et fondateur d'OpenEdition dans un dernier billet publié sur ce qui fut donc, le blog de Jacques Sapir. Ce dernier ne sera désormais plus en mesure d'y publier de nouveaux articles, mais ses publications antérieures resteront en accès libre pour les visiteurs.
Dans son court texte, le fondateur du portail qui héberge les publications de nombreux chercheurs, universitaires et scientifiques, justifie cette exclusion en reprochant à Jacques Sapir des textes «s’inscrivant dans une démarche de tribune politique partisane, déconnectés du contexte académique et scientifique».
L'économiste se voit donc banni d'un blog qu'il anime de façon régulière et constante depuis 2011 et dans lequel il commente l'actualité économique et politique, souvent dans ses secteurs de prédilection comme l'économie, l'analyse des crises au sein de la zone euro ou la Russie.
11:21 Publié dans Actualité | Tags : liberté, censure, inquisition, sapir, intolérance | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | |
22/05/2015
Peyrelevade, ce collectionneur de perles
L'euro, c'est la guerre, le chômage, la censure.
Il y a quelques jours nous avions tweeté à propos du caractère comique, caricatural à l'excès d'un article de Jean Peyrelevade dans les Echos cumul pompeux et dogmatique des inepties habituelles tentant de justifier le dévastateur euro.
Le très pertinent Jacques Sapir a pris de le temps de s'abaisser à une réponse aux propos hallucinants de cet adepte de la religion euro dans un article qu'il est indispensable de lire et faire lire.
Peyrelevade, l’Euro et la vérité
On peut être un ex-haut fonctionnaire, un ex-grand banquier, et dire des choses stupides, voire mensongères. Jean Peyrelevade nous en fait la démonstration. On sait que cet homme de pouvoir et d’influence est l’un des plus fanatiques défenseur de l’Euro. C’est son droit. Mais, argumentant cette défense et illustration des « bienfaits » de l’Euro, il montre sa suffisance et son insuffisance, et en passant le mépris en lequel il tient ses lecteurs. Cette démonstration, il nous l’assène dans les colonnes du journal Les Echos où il tient une rubrique régulière[1].
Jean Peyrelevade l’arrogant.
Commençons par le commencement. Le titre de son article est calamiteux. Par définition, et surtout en économie, rien n’est indissoluble. Et certainement pas les unions monétaires dont l’Euro (ou plus exactement l’Union Economie et Monétaire) n’est qu’un exemple parmi d’autres. S’il voulait persuader son lecteur des avantages de l’Euro, ou des risques de sa dissolution, il eut dû intituler son article « Les dangers d’une dissolution ». Mais, tout à sa suffisance, il révèle son insuffisance. Mesdames, messieurs, on ne bouge plus, les choses sont figées pour l’éternité car le grand prêtre a parlé : l’Euro est indissoluble. Oui, écoutez cette révélation ; quand bien même la terre serait engloutie par le soleil l’Euro existerait toujours dans les siècles des siècles… Nous ne sommes plus dans l’économie mais dans la croyance religieuse. C’est l’expression de la foi du charbonnier.
Monsieur Peyrelevade ignore visiblement que de très nombreuses Unions Monétaires se sont défaites au XXème siècle. On en compte en fait plusieurs dizaines. Les cas les plus spectaculaires furent l’Union Latine (qui dura de 1914 à 1927), ou l’Union Scandinave (qui dura de 1914 à 1924). Mais, il faut aussi y intégrer la dissolution de l’Empire Austro-Hongrois[2]. Où peut-être le sait il fort bien en réalité. Et c’est pour cela qu’il affirme si fort ce qu’il sait bien, en réalité, être faux. C’est un exemple typique où la (mauvaise) foi religieuse ne peut convaincre que par la répétition des plus énormes contre-vérités. Ainsi, Peyrelevade est-il d’autant plus péremptoire que, comme un avocat défendant une mauvaise cause, il cherche à emporter l’adhésion non par la rigueur de son raisonnement mais par la mobilisation de catastrophes supposées et à venir. On connaît la valeur de ce procédé et on lui préfèrera la rigueur d’un Paul de Grauwe, qui en 2014 annonçait que la crise de l’Euro était en réalité à venir.[3]. Signalons, enfin, que visiblement Peyrelevade ignore que l’un des fondateurs de l’Euro, Oskar Lafontaine, alors dirigeant du SPD, a fait sur cette question de l’Euro une véritable volte-face à l’occasion de la crise chypriote, et qu’il se prononce désormais pour la dissolution de la zone Euro[4].
(la suite de l'article sur RussEurope le Carnet de Jacques Sapir sur la Russie et l'Europe)
13:04 Publié dans Actualité | Tags : euro, dogmes, sapir, peyrelevade | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | |
21/05/2014
Quand les élites se taisent ou vont à la pêche...
Après avoir donné le marché iranien aux américains, l'Europe offre celui de la Russie et un fournisseur d'énergie à la Chine. Avec l'Europe, la France en récession n'a pas besoin d'ennemis...
La Russie va céder, la Chine va s'aligner sur l'Occident et condamner la Russie. Le bobard médiatique n'aura pas duré longtemps. Chine et Russie viennent de signer des accords stratégiques, énergétiques et économiques (sur le plan militaire Moscou fournira à Pékin des chasseurs multi-rôles Soukhoï Su-35, des sous-marins de classe Lada et les systèmes de défense les plus performants sur le marché les S-400) d'une portée considérable renforçant leur coopération et balayant l'opinion de la communauté internationale nom prétentieux des membres de l'OTAN. Ainsi, un contrat de 270 milliards de dollars entre la compagnie publique russe Rosneft et la China’s National Petroleum Company assure la fourniture par la Russie à la Chine et durant 25 ans de quelques 700 millions de tonnes de pétrole.
Un second contrat prévoit que la compagnie encore publique russe Gazprom livrera de son coté à la Chine 38 milliards de m3 de gaz par an, (+/- 25% de l'actuelle livraison à toute l’Europe). Des investissements chinois de 20 milliards de dollars autoriseront la Russie à doubler l’oléoduc entre la Sibérie orientale et le Pacifique d’un gazoduc de 4 000 km vers Chine.
Pékin fera aussi des investissements en Crimée, en particulier pour la production et l’exportation de gaz naturel liquéfié, pour la modernisation de l’agriculture et l'installation d’un terminal céréalier ultra moderne. Dans le cadre de cette coopération rapprochée qui ne rapportera rien à une Union européenne qui préfère servir les intérêts de son concurrent américain, Moscou et Pékin abandonneront définitivement le dollar comme monnaie pour les échanges dans toute la région asiatique, élargissant ainsi une situation existant entre les deux pays. La Russie adopte d'ailleurs son propre système de paiements inspiré du le modèle du chinois Union Pay, dont les cartes de crédit sont utilisées dans 140 pays, se plaçant au second rang mondial après les Visa. Les réseaux traditionnels occidentaux viennent d'ailleurs d'accepter de débourser 3 milliards de dollar pour conserver leur accès au marché russe. Il est vrai que la croissance et le développement en 2014 on les trouve encore en Chine ou en Russie mais pas dans la zone euro ni aux États-Unis où chômage et précarité s'installent comme la baisse de la consommation des ménages. Enfin, les présidents Xi Jinping et Vladimir Poutine pour signifier leur totale convergence sur la situation internationale et il est question de convergence d’intérêts stratégiques ont annoncé que les marines des deux pays effectueront en mer de Chine méridionale, justement après le déroulement aux Philippines une manœuvre aéronavale américaine.
Nouvelle législation Russe en vigueur en réaction aux sanctions occidentales, Visa et MasterCard devront payer 3 milliards de dollars en frais de sécurité afin de continuer d'opérer en Russie.
Nous avons donc un tout faux de l'Union Européenne que ce soit en politique économique et sur le plan des relations internationales. Ne manque que le Grand Traité Transatlantique pour achever notre économie qui vient de se priver du gigantesque débouché de l'Est et d'un fournisseur énergétique qui est solvable et cerise sur le gâteau... européen! Pourtant certains économistes, spécialistes de la géostratégie et de la macro-économie avaient mis en garde nos dirigeants.
Jacques Sapir fait partie des quelques rares économistes français de réputation internationale. Ce diplômé de science po a soutenu un Doctorat d'État en économie, consacré aux cycles d'investissements dans l'économie soviétique (Paris-X, 1986) tout en enseignant la macroéconomie et l’économie financière à l'Université de Paris-X de 1982 à 1990, et à l'ENSAE avant d’entrer à l’ École des Hautes Études en Sciences Sociales en 1990. Il est Directeur d’Études depuis 1996 et dirige le Centre d'Études des Modes d'Industrialisation (CEMI-EHESS). Ces analyses reconnues l'ont aussi mené à un poste en Russie au Haut Collège d'Économie (1993-2000) et à l’Ecole d’Économie de Moscou depuis 2005. Il dirige le groupe de recherche IRSES à la FMSH, et co-organise avec l'Institut de Prévision de l'Economie Nationale (IPEN-ASR) le séminaire Franco-Russe sur les problèmes financiers et monétaires du développement de la Russie. L'homme n'a rien d'un extrémiste ou d'un analyste superficiel. Le message d'alerte publié sur son blog est donc a lire avec attention car il témoigne d'une rupture désormais visible des élites avec non seulement les partis traditionnels mais aussi la maison mère européenne. Certes, la ligne de fracture se traduit différemment selon les personnes et leur dépendance financière. Ainsi, le fonctionnaire Emmanuel Todd, brillant démographe, après avoir appelé à voter aux présidentielles en totale contradiction avec ses propres analyses ira cette fois... à la pêche. Sapir lui ayant vite compris à qui il avait à faire avec le Front de Gauche donnera lui plus de consigne, on ne l'y reprendra pas. D'autres ont passé une fois pour toute le Rubicon comme le géopoliticien Chauprade. Le commentaire d'actualité de Sapir en lien ci-dessous est donc à lire.
"Le «roman de l'Euro», quel beau titre pour une soirée de propagande sur France-2! On nous a présenté donc comme un «roman» ce qui est, pour la majorité des Français, mais aussi des Italiens, des Espagnols, des Portugais et des Grecs, un véritable cauchemar. Notons que les réalisateurs n'avaient pris aucun risque. Les voix discordantes étaient réduites au strict minimum. Et si l'on doit saluer le courage d'un Philippe Villin, toujours très battant sur ce terrain, le spectateur moyen est laissé dans l'ignorance du nombre important d'économistes qui ont exprimé, ou qui expriment aujourd'hui, leurs doutes quant à la survie et surtout l'efficacité de l'Euro. Des Bernard Maris, conseiller économique à la Banque de France, Bernard Mazier, Alain Cotta ou Frédéric Lordon, il ne fut donc pas questions, ni des quelques soixante-dix noms d'économistes européens ou américains. De «débat», il n'y eut que le nom, et cela est indigne, mais hélas très habituel, de la télévision publique mais aussi de la France en général." Jacques Sapir 16/05/2014
Le 25 mai…
Alors que s’approchent rapidement les élections européennes montent tant les pressions pour que je rende publique une consigne de vote, que les pressions pour l’abstention. Je comprends ces dernières, mais ne les approuve nullement. Des personnes très honorables, de Nikonoff à Todd, vont s’abstenir dimanche prochain. Je pense qu’ils commettent une erreur, et même une erreur grave. (la suite)
14:39 Publié dans Actualité | Tags : poutine, sapir, chine, europe | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | |