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23/06/2016

Valls, la démission ou la crise

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Valls, la démission ou la crise

 

La manifestation du 23 juin aura finalement lieu : c’est une victoire contre l’entêtement malsain du gouvernement, contre sa dérive autoritaire et anti-démocratique. C’est une victoire de la liberté d’expression. Mais son parcours – de la Bastille à l’Arsenal et retour – accumule les risques de heurts violents avec la police. La décision prise par le préfet de police est donc grosse de risques. Le gouvernement prend la responsabilité de désordres dont les conséquences sont potentiellement graves. Il sera donc pleinement et totalement responsable du déroulement de cette manifestation.

Une gestion calamiteuse

Ce gouvernement a géré de manière particulièrement lamentable ce problème. On aurait pu comprendre, dans une situation tendue et avec un risque terroriste élevé, que TOUTES les manifestations publiques, et ceci inclut aussi les compétitions sportives, soient interdites. Cela impliquait néanmoins que ce gouvernement ait été en mesure de prouver qu’existait un risque grave, immédiat, et particulier sur ces manifestations. Mais l’interdiction des seules manifestations syndicales révèle à ce point la volonté cachée du gouvernement, imposer à tout prix le vote de la loi El Khomri, qu’elle en devient odieuse et constitue une atteinte évidente à la liberté de manifester.

La décision initialement prise mardi après-midi était bien l’interdiction. Ce geste inouï était sans équivalent depuis la guerre d’Algérie. Devant la fronde justifiée des organisations syndicales, les protestations de la Ligue des Droits de l’Homme, et la condamnation d’une large part de la classe politique, ce gouvernent à dû reculer. Il l’a fait dans la honte et la dissimulation, en se refusant d’assumer ses propres décisions et en en faisant porter la responsabilité au seul Préfet. Quel spectacle donc nous donne ce gouvernement et ce Président qui se déchargent de leurs responsabilités sur un simple exécutant. La politique du lampiste a certes des précédents dans notre pays. Du moins était-elle jusqu’à présent usée à posteriori. La création d’un lampiste a-priori est une innovation dont on aurait aimé se passer tant elle est honteuse.

Souveraineté et crise de nerf

Alors que les sondages confirment qu’une majorité de français rejette cette loi El Khomri, le gouvernement s’entête. Au-delà les postures, les attitudes caractérielles et les crises de nerf, cela révèle un problème évident : ce gouvernement n’a aucune marge de manœuvre. Il « veut » cette loi car elle est exigée par l’Union européenne qui n’aura de cesse que d’imposer son système de normes et son austérité. Il « veut » cette loi car il espère en échange obtenir un accommodement quant à l’ampleur du déficit public de la part de la commission de Bruxelles. Il « veut » cette loi car il n’est, en cette occurrence que le simple exécutant de mesures décidées à l’étranger et que cela ferait mauvais genre s’il devait expliquer à ses maîtres qu’il est dans l’incapacité de tenir ce à quoi il s’est engagé.

Nous sommes effectivement tombés bien bas. La déclaration des Droits de l’Homme de 1789 stipule que la « souveraineté réside principalement dans la Nation ». Il est cruel qu’elle ait été gravée sur les murs de l’hôtel Matignon, résidence du Premier-ministre. Ce dernier a donc en permanence sous les yeux le rappel de son indignité. Dans « Le Roi s’amuse », Victor Hugo fait dire à Triboulet, « quand on n’a plus d’honneur, on n’a plus de famille ». Nous constatons, quant à nous que quand on n’a plus de souveraineté, la démocratie se défait. Les comportements les plus autoritaires se donnent libre cours quand on n’a plus d’autorité.

Une démission nécessaire

La leçon que l’on peut tirer de tout cela, et en formant les espoirs les plus vifs pour qu’aucun incident grave ne vienne marquer la manifestation de demain, c’est que Manuel Valls doit démissionner. S’il ne lui restait au sein de son ambition et de sa folie du pouvoir qu’une once d’honneur et de raison, il aurait déjà dû le faire. Il aurait dû prendre acte du fait que sa politique est minoritaire et que les méthodes qu’il emploie divisent profondément les français. Dans ces conditions, on ne peut plus gouverner. Mais, puisque chez lui l’hubrys de l’ambition a tout recouvert, il doit être rappelé à la raison, sous peine d’entraîner dans sa chute l’ensemble du gouvernement et le Président, et au-delà la Nation toute entière. Nous sommes aujourd’hui dans une crise sociale et politique grave. Nous pourrions être, dès demain, dans une crise de régime.

 

Jacques Sapir

Ses travaux de chercheur se sont orientés dans trois dimensions, l’étude de l’économie russe et de la transition, l’analyse des crises financières et des recherches théoriques sur les institutions économiques et les interactions entre les comportements individuels. Il a poursuivi ses recherches à partir de 2000 sur les interactions entre les régimes de change, la structuration des systèmes financiers et les instabilités macroéconomiques. Depuis 2007 il s'est impliqué dans l’analyse de la crise financière actuelle, et en particulier dans la crise de la zone Euro.

 

15/06/2016

Résistance à la conscience

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Maudits pauvres, ils nous gâcheraient notre belle résistance!

  Manipuler les réseaux sociaux pour stopper ou encourager des crises, détourner l'attention, désinformer est une activité à plein temps et même un métier souvent payé par un contribuable ignorant cette profession démocratique (à la sauce républicaine pas celle d'un Chouard) dans les pays occidentaux.

A cette fin, différentes méthodes sont utilisées, elles peuvent même bien gérées renverser le sens des mots et servir la propagande. Il y a des sujets moteurs, la GPA, la corrida, l'islamisme, l'Algérie... Les naïfs, les jeunes démarrent au quart de tour et se déchirent, gobant tout et n'importe quoi. Le principal est de distraire des sujets importants (les décisions qui changent notre vie avec la macro-économie et la politique étrangère), d'empêcher toute recherche et réflexion en jouant sur l'émotion et  au final, de tuer la prise de conscience.

A titre d'exemple, voici une vidéo qui circule et qui doit vous interpeler sous peine d'être réac, macho, donc populiste donc facho etc. De quoi s'agit t-il ? Rien moins que de faire passer la soif de consommation à l'occidentale de bourgeoises pakistanaises pour ce qu'elle n'est pas, un acte de résistance.

Car cette revendication consiste à pouvoir sans risque boire des sodas à la terrasse des cafés. Si personne de bon sens ne soutiendra l'agression de ces personnes pour une telle activité, on se demande bien s'il s'agit de résistance car un acte consommation est avant tout privé. Mais rendre le privé public et dissimuler l'action publique au regard de celui qui paye la note est de l'ordre des choses.

Car dans un pays où des millions de personnes crèvent de faim, dans un pays ou les drones américains tuent par centaines depuis des années femmes et enfants en tombant régulièrement sans déclaration de guerre, la priorité  réside t-elle dans le loisir de bourgeoises geignant leur peine dans des tweets en américain ?

Je suis cependant certain que le message aura son lot de poires, de militant(e)s concernés par cette horreur qui relègue bombardements, inondations et famines loin au dernier plan. D'ailleurs, on se demande bien pourquoi les médias traitent des manifestations contre la loi El Khomri devant de tels drames qui tirent des larmes (imaginez les actionnaires du secteur cola !).

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Parfois la tache permet de faire la lumière

Si on ne sait s'il faut rire ou pleurer de cette farce grossière, on constate que l'incohérence à force d'être matraquée gagne aussi nos rues. Ainsi, ce 14 juin, on pouvait voir des extrémistes souiller les murs à 50 cm de CRS indifférents.

Oui cette belle extrême gauche se disant anticapitaliste montre bien comment elle sert la population,. le touriste donnant du travail étant rejeté, toujours en américain car on utilise la langue de celui qui commande (et paye les cadres mais chut !) mais on souhaite la bienvenue aux migrants pseudo réfugiés faisant baisser les salaires mais pas le chômage. Tout est dit.

 Non, franchement, après avoir bien réfléchi, on ne suivra pas les médias ou les bobos émus dans cette fausse résistance qui ne vise  en rien à s'opposer aux agressions dont est victime la population du pakistanaise pas plus qu'on ne marchera dans la manipulation de casseurs ne servant pas, bien au contraire, les revendications justifiées des salariés français.

Le show n'encourage en rien une quelconque résistance alors que dans tout l'Occident intellectuels et lanceurs d'alertes découvrent la prison, les persécutions financières et la triste nécessité de l'exil. Là devrait être la mobilisation, la fraternelle solidarité.

Les parodies dégradantes médiatisées visent juste à promouvoir une collaboration au service d'un ordre marchand étranger.

Les citoyens conscients n'ont plus l'âge du cirque qu'ils ne marchent pas au pas de l'oie.

13:52 Publié dans Actualité | Tags : propagande, facebook, pakistan, khomri, manifestation | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | | | Pin it!

14/06/2016

Mobilisation et éveil contre la loi El Khomri

 

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"J'ai participé à toutes les manifs depuis mars, parce que je veux vivre dignement et pas survivre. Je veux le retrait pur et dur (de la réforme). Ça s'arrêtera seulement quand il y aura le retrait" Aurélien B. 26 ans, technicien dans le secteur de l'énergie.

La très forte mobilisation parisienne du jour contre la dangereuse loi El Khomri ne s’essouffle pas malgré la météo, les menaces peu voilées des politiciens, la manipulation terroriste. C'est même le plus grand rassemblement depuis 3 mois. Souhaitons que cette salutaire expression populaire ne soit pas cassée trop vite ou que le citoyen reste sourd aux hiérarchies syndicales dont la trahison est depuis toujours une habitude.

La seule CGT a affrété plus de 600 cars et compte sur 1,2 million manifestants dans l'ensemble du pays. Le secteur de l'énergie où elle compte encore a connu des baisses de production dans plusieurs centrales , et des lignes haute tension coupées en région parisienne, 350.000 clients chanceux ont été basculés en heures creuses encore sur Paris. Laurent Berger, numéro un de la CFDT ou le pantalon est baissé depuis longtemps a lui défendu un projet équilibré...

Si le caractère destructeur de la loi n'est encore que superficiellement compris par les salariés et si la colère produite par ces mesures imposées par l'Europe ont été anticipées depuis longtemps (elle explique l'importation massive de faux réfugiés mais vrais migrants) il est heureux de voir marcher coude à coude aussi bien des étudiants que des ouvriers, des cadres (enfin !) que des artisans.

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De la gauche à l'extrême droite financière ou comment virer en attendant de l'être.

Il est trop rare de voir une unité du peuple dans la rue pour la défense de ses intérêts. Le pouvoir se garde en général le monopole de cette union au service de larmoyantes farces idéologiques qui n'ont plus aucune actualité ou sont privées de légitimité nationale. Il est vrai que l'émotion au service de l'étranger ou d'abstractions présente moins de risque, autorise tous les mensonges et souvent de juteuses récupérations pour les copains des associations.

Alors, en complément de l'action sur les réseaux sociaux pour une fois utiles, souhaitons aux défenseurs du travail, du dialogue social refusé par le Système d'être présent nombreux dans les rues aussi longtemps que nécessaire car n'oublions jamais que l'essentiel de la richesse française ne vient pas de la bourse mais du travail des PME, PMI, des artisans, des salariés et que ce ne sont pas ni le chômeur ni l'esclave qui consomment mais celui qui a un emploi et la garantie d'un avenir.

 

15:57 Publié dans Actualité | Tags : manifestation, khomri, travail, trahison, syndicats | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | | | Pin it!

28/05/2016

La grève, ce patriotisme social

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La grève n'est pas un geste égoïste mais dans le cas présent l'expression d'une solidarité horizontale contre l'injustice aussi bien dans le présent que tournée vers l'avenir. Faire grève en 2016, c'est projeter son destin, retrouver une unité, une fraternité dont la République ne veut plus entendre parler.

Français, Françaises, attention, gare à vous ! Si l'on en croit les délégués à la mondialisation qui mettent le pays en coupe réglée détruisant aussi bien son économie que sa politique étrangère ou ses traditions les grèves qui tentent désespérément d'enrayer un processus ordonné par l'Europe donc Washington ne seraient rien moins que du terrorisme social, une qualification assez effrayante car à deux doigts de ne pas être Charlie, cette porte ouverte aux heures les plus sombres qui conduit aussi bien le salarié à Pôle emploi que derrière les barreaux de la prison ou de l'asile (exclusivité sans supplément pour les avocats).  

 Il serait peut être temps d'ouvrir les yeux et pour le peuple de comprendre que le dialogue social est interdit dans un pays incarcéré dans un état d'urgence permanent, sous l'incantation fumeuse du danger terroriste. Je dis bien fumeuse car si une telle menace extérieure avait jamais existé, elle se serait illustrée sans difficulté avec les manifestations de masses, ces cibles faciles soulevant sans cesse le pays alors qu'on ne constate pas le moindre attentat. Curieux non ?

Certes, la guerre civile laissée faire et surtout sous contrôle n'est pas inutile pour le pouvoir. Elle permet d'éradiquer toute menace électorale d'une gauche radicale désormais assimilée par l'opinion à des casseurs violents, ignares et en plus enfants de bobos. La totale, une synthèse !

Ainsi l'irresponsabilité n'est pas du fait de la CGT pour une fois dans son rôle qui n'est ni de défendre le mariage pour tous ou l'importation de migrants rebaptisés réfugiés à la va-vite mais la défense du monde du travail autochtone. Il s'agit avant tout pour le Système de défendre une politique financière se construisant contre le peuple tout en cumulant une campagne présidentielle. Car la menace si elle ne peut venir de droite grâce au Front républicain (il vient de montrer son efficacité en Autriche), elle pouvait exister un jour à gauche.

La France vaut bien une guerre civile.


 Cette réforme qui fait couler tant d'encre et déjà du sang, personne ne veut donc revenir dessus. François pour sa campagne, Manu encore moins, il a mis sa démission en jeu car il rêve de quitter le pouvoir pour entrer en campagne malgré le plomb dans l'aile, Macron (Macarena pour les intimes) et l'occasion rêvée est enfin arrivée.

Et puis, il s'agit d'obéir à la maison mère, à cette Direction générale des affaires économiques de la Commission européenne dont les cadres font la pluie, le beau temps et au final les budgets. Avec le déficit qui s'annonce, il faut bien renoncer, encore et toujours, à des droits sous peine d'amendes, de blâmes, un peu comme nos cousins Grecs vendant leurs îles, les bijoux de famille.

Comme en Grèce d'ailleurs, on sait qu'il faudra donner demain plus, toujours plus, pour satisfaire les sangsues et notre Macron à la crème anticipe à la grande joie du Père François plongeant le rival Valls dans toujours plus d'embarras. Modération salariale (sauf pour les patrons), accords d'entreprises locaux (pan sur le SMIC et les syndicats !) sont au menu. Certes la communication est toujours à ras des pâquerettes malgré un Julien Dray (Juju pour les proches) qui se donne du mal mais la génération actuelle n'a plus son Roger Hanin.
Sarkozy lui aurait su emballer la chose, travailler plus pour gagner moins, ça au moins ça a de la gueule non ?

Le dialogue social étant impossible car déjà criminalisé et faussé par un usage facile du 49.3, il devient difficile voir impossible de légitimer une politique de répression gratuite et évidente dont même l'étranger s'offusque soulignant au passage (ce que nos médias à la botte oublient) que le pouvoir ne représentent même pas 15% des électeurs. Devenir minoritaire dans son propre camps, largement minoritaire et dans une telle perspective laisse songeur.

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Le pays ne peut se permettre de reculer, de manquer le coche de la libération en permanence

 Dans ces conditions le peuple, les grévistes ne doivent pas se sentir coupables de leurs actions pacifiques, des grèves et blocages qui ne sont rien d'autre que du patriotisme social excédant leur condition, leur profession, leur situation tant sociale que géographique.

Face à l'oppression non démocratique, à la violence économique au service d'intérêts privés et fort peu nationaux, il y a de la dignité et du devoir à s'insurger. Répondre à la défense des droits fondamentaux dont celui de grève aujourd'hui malmené comme la liberté d'expression ces dernières années est légitime, courageux et salutaire.

Il importe cependant à ceux qui s'éveillent de ne pas prendre des vessies pour des lanternes, des opportunismes pour des rébellions. La CGT de la base n'a sans doute pas les mêmes valeurs que sa direction pas plus qu'un Mélenchon, hier ridicule dans son mépris des courageux Bonnets rouges, ne peut retrouver par un passage caméra une quelconque crédibilité. Mais on pourrait aussi évoquer un comique Montebourg...
 
La vigilance, aujourd'hui, consiste à s'informer (il n'y a que le Net pour cela), à ne pas suivre les révoltés occasionnels ou ces agents de la violence qui desservent la population, voire les militants qui contre toute alternance réelle donc radicale appellent à l'abstention ou au vote blanc servant ainsi les deux mouvements en place depuis des dizaines d'années et qui n'ont rien fait pour pour défendre la souveraineté des citoyens, leurs droits fondamentaux et les lanceurs d'alerte (pensée solidaire pour le Professeur Joyeux actuellement harcelé pour crime de bon sens).
 
Pour ne pas être la Grèce de demain, oui, mobilisez-vous mais ne vous trompez pas d'amis.

14:16 Publié dans Actualité | Tags : grève, loi, khomri, droits, crise | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | | | Pin it!