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28/05/2016

La grève, ce patriotisme social

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La grève n'est pas un geste égoïste mais dans le cas présent l'expression d'une solidarité horizontale contre l'injustice aussi bien dans le présent que tournée vers l'avenir. Faire grève en 2016, c'est projeter son destin, retrouver une unité, une fraternité dont la République ne veut plus entendre parler.

Français, Françaises, attention, gare à vous ! Si l'on en croit les délégués à la mondialisation qui mettent le pays en coupe réglée détruisant aussi bien son économie que sa politique étrangère ou ses traditions les grèves qui tentent désespérément d'enrayer un processus ordonné par l'Europe donc Washington ne seraient rien moins que du terrorisme social, une qualification assez effrayante car à deux doigts de ne pas être Charlie, cette porte ouverte aux heures les plus sombres qui conduit aussi bien le salarié à Pôle emploi que derrière les barreaux de la prison ou de l'asile (exclusivité sans supplément pour les avocats).  

 Il serait peut être temps d'ouvrir les yeux et pour le peuple de comprendre que le dialogue social est interdit dans un pays incarcéré dans un état d'urgence permanent, sous l'incantation fumeuse du danger terroriste. Je dis bien fumeuse car si une telle menace extérieure avait jamais existé, elle se serait illustrée sans difficulté avec les manifestations de masses, ces cibles faciles soulevant sans cesse le pays alors qu'on ne constate pas le moindre attentat. Curieux non ?

Certes, la guerre civile laissée faire et surtout sous contrôle n'est pas inutile pour le pouvoir. Elle permet d'éradiquer toute menace électorale d'une gauche radicale désormais assimilée par l'opinion à des casseurs violents, ignares et en plus enfants de bobos. La totale, une synthèse !

Ainsi l'irresponsabilité n'est pas du fait de la CGT pour une fois dans son rôle qui n'est ni de défendre le mariage pour tous ou l'importation de migrants rebaptisés réfugiés à la va-vite mais la défense du monde du travail autochtone. Il s'agit avant tout pour le Système de défendre une politique financière se construisant contre le peuple tout en cumulant une campagne présidentielle. Car la menace si elle ne peut venir de droite grâce au Front républicain (il vient de montrer son efficacité en Autriche), elle pouvait exister un jour à gauche.

La France vaut bien une guerre civile.


 Cette réforme qui fait couler tant d'encre et déjà du sang, personne ne veut donc revenir dessus. François pour sa campagne, Manu encore moins, il a mis sa démission en jeu car il rêve de quitter le pouvoir pour entrer en campagne malgré le plomb dans l'aile, Macron (Macarena pour les intimes) et l'occasion rêvée est enfin arrivée.

Et puis, il s'agit d'obéir à la maison mère, à cette Direction générale des affaires économiques de la Commission européenne dont les cadres font la pluie, le beau temps et au final les budgets. Avec le déficit qui s'annonce, il faut bien renoncer, encore et toujours, à des droits sous peine d'amendes, de blâmes, un peu comme nos cousins Grecs vendant leurs îles, les bijoux de famille.

Comme en Grèce d'ailleurs, on sait qu'il faudra donner demain plus, toujours plus, pour satisfaire les sangsues et notre Macron à la crème anticipe à la grande joie du Père François plongeant le rival Valls dans toujours plus d'embarras. Modération salariale (sauf pour les patrons), accords d'entreprises locaux (pan sur le SMIC et les syndicats !) sont au menu. Certes la communication est toujours à ras des pâquerettes malgré un Julien Dray (Juju pour les proches) qui se donne du mal mais la génération actuelle n'a plus son Roger Hanin.
Sarkozy lui aurait su emballer la chose, travailler plus pour gagner moins, ça au moins ça a de la gueule non ?

Le dialogue social étant impossible car déjà criminalisé et faussé par un usage facile du 49.3, il devient difficile voir impossible de légitimer une politique de répression gratuite et évidente dont même l'étranger s'offusque soulignant au passage (ce que nos médias à la botte oublient) que le pouvoir ne représentent même pas 15% des électeurs. Devenir minoritaire dans son propre camps, largement minoritaire et dans une telle perspective laisse songeur.

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Le pays ne peut se permettre de reculer, de manquer le coche de la libération en permanence

 Dans ces conditions le peuple, les grévistes ne doivent pas se sentir coupables de leurs actions pacifiques, des grèves et blocages qui ne sont rien d'autre que du patriotisme social excédant leur condition, leur profession, leur situation tant sociale que géographique.

Face à l'oppression non démocratique, à la violence économique au service d'intérêts privés et fort peu nationaux, il y a de la dignité et du devoir à s'insurger. Répondre à la défense des droits fondamentaux dont celui de grève aujourd'hui malmené comme la liberté d'expression ces dernières années est légitime, courageux et salutaire.

Il importe cependant à ceux qui s'éveillent de ne pas prendre des vessies pour des lanternes, des opportunismes pour des rébellions. La CGT de la base n'a sans doute pas les mêmes valeurs que sa direction pas plus qu'un Mélenchon, hier ridicule dans son mépris des courageux Bonnets rouges, ne peut retrouver par un passage caméra une quelconque crédibilité. Mais on pourrait aussi évoquer un comique Montebourg...
 
La vigilance, aujourd'hui, consiste à s'informer (il n'y a que le Net pour cela), à ne pas suivre les révoltés occasionnels ou ces agents de la violence qui desservent la population, voire les militants qui contre toute alternance réelle donc radicale appellent à l'abstention ou au vote blanc servant ainsi les deux mouvements en place depuis des dizaines d'années et qui n'ont rien fait pour pour défendre la souveraineté des citoyens, leurs droits fondamentaux et les lanceurs d'alerte (pensée solidaire pour le Professeur Joyeux actuellement harcelé pour crime de bon sens).
 
Pour ne pas être la Grèce de demain, oui, mobilisez-vous mais ne vous trompez pas d'amis.

14:16 Publié dans Actualité | Tags : grève, loi, khomri, droits, crise | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | | | Pin it!

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