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07/08/2015

Au futur de l'imparfait

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Charlie n'est pas né à Paris ou le 11 septembre, il était déjà à Bologne

Témoin pertinent de l'actualité l'historien Bernard Lugan (il est aussi expert auprès du TPI) vient de proposer sur son blog un article de fiction ce qui n'est pas à son habitude. Mais connaître le passé, c'est comprendre le présent et c'est aussi annoncer, prévenir.

En 2015, nul ne peut plus nier une évolution inquiétante de la situation internationale ou nationale. Ceux qui suivent l'actualité sur le Net, ce dernier espace d'information et de liberté d'expression, sont les premiers à constater une dégradation qui s'accélère.

Cette dégradation est visible à travers :

-La crise économique et la récession économique globale qu'on tente parfois de dissimuler comme aux États-Unis avec des magouilles sur le calcul du chômage ou plus récemment du PIB ou dans l'Union Européenne en introduisant des évaluations "au pif" des marchés de la drogue, de la prostitution etc.

- Les très artificiels Printemps arabes ou le soutien occidental au terrorisme islamiste afin de recoloniser l'Orient et l'Afrique.

- La désinformation croissante concernant les conflits et l'usage des mouvements néo-nazis, de la mafia, de réseaux terroristes au nom de la démocratie et des valeurs (un comble) par exemple en Ukraine.

- Les persécutions permanentes contre les oppositions réelles, les lanceurs d'alerte (de Snowden aux journalistes allemands du site d’informations Netzpolitik.org coupables dans les deux cas de patriotisme). La France n'est plus épargnées depuis quelques années, elle est même leader dans la soumission et l'initiative (voir les exemples libyens et syriens).

- L'arnaque du Choc des civilisations quand l'EI ne représente que 80 à 100 000 mercenaires.

Gouverner par le chaos

La panique des États face à une faillite liée à la politique des banques qu'ils ne veulent pas contrarier fait qu'il devient urgent pour faire durer, maintenir une nomenklatura aux commandes, de créer les troubles locaux qui permettent de justifier un état policier inquisiteur et répressif contre toute opposition et révolte citoyenne surtout si celle ci est démocratique.

Dans ce cadre, attentats et importation de la violence qui détournent l'attention des vrais problèmes, des vrais responsables sont des atouts précieux.

Bernard Lugan propose dans sa fiction un avenir qui n'a rien d'impossible car ceux qui tiennent notre destin entre leurs mains, en partie en raison de notre inaction, de notre passivité, osent tout.

Audiard le savait bien.

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La destruction de la Libye a été un crime gratuit contre le pays d'Afrique avec le plus haut indice de développement mais aussi une trahison évidente des intérêts de l'Europe par le rôle de barrage à l'immigration de ce pays. De toute évidence, les pires ennemis des européens sont dans leurs gouvernements et leurs médias avant d'être dans ces barques qui sont le résultat prévisible de leurs actes.

 

2017: le Califat du Ponant, fédérant la Libye et l’Algérie, déclenche l'opération Prophète des mers

En 2017, la Libye et l'Algérie sont passées sous le contrôle de Daesh qui en a fait le Califat du Ponant. Profitant du désarmement moral des Européens, les islamistes décident de l'envoi, par vagues successives, de 4 millions de migrants vers l’Europe et plus spécifiquement vers la France, nouveau dâr al-harb[1]. A bord de certaines embarcations, ont pris place des kamikazes chargés de couler les navires portant secours aux forceurs de frontières et cela, afin de déstabiliser encore davantage l'ennemi. L'opération est baptisée Prophète des mers.

Face à cette guerre navale asymétrique, les rares frégates ultra-sophistiquées de la marine française, taillées pour la lutte de haute mer, sont débordées. A l’inverse les navires garde-côtes qui auraient dû être construits depuis longtemps afin de sécuriser les frontières maritimes, manquent cruellement. Faute de prise en compte par les autorités politiques des enjeux stratégiques vitaux que constitue la frontière maritime méditerranéenne, la marine française est impuissante.

Au sud, harcelé le long d'un front ouvert depuis la Mauritanie à l'ouest jusqu'au Soudan à l'est, le dispositif Barkhane s'est replié sur le Burkina Faso afin de protéger la Côte d'Ivoire. Quant aux dernières réserves opérationnelles françaises disponibles après des années de déflation des effectifs, elles ont été positionnées autour de N'Djamena afin de couvrir le Cameroun. Boko Haram, un moment affaibli, a en effet refait ses forces grâce à des cadres venus de Libye, d'Algérie mais aussi de Syrie.

En France même, alors que se déroule la campagne présidentielle, plusieurs banlieues se sont soulevées à la suite de contrôles d'identité ayant dégénéré. En raison de la dissolution de plusieurs escadrons de gendarmes mobiles opérée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, les forces de l'ordre qui n'ont pas les effectifs suffisants pour intervenir doivent se contenter de boucler les périmètres insurgés. Les associations d'aide aux migrants dénoncent l' "amalgame"  et leurs mots d'ordre sont abondamment relayés par les médias. Vingt cinq mille réservistes de la gendarmerie sont rappelés cependant qu’ un peu partout, face à la passivité de l'Etat, se constituent clandestinement des groupes de résistants prêts à passer à l'action. La France est au bord de la guerre civile.

Comment en est-on arrivé là ? Entre 2011 et 2017, conduite au chaos par l'intervention franco-otanienne, la Libye est passée de la plus totale anarchie au califat, Daesh ayant réussi à y engerber les milices. Quant au général Haftar, sur lequel la "communauté internationale" comptait pour constituer une troisième force, il n'a pas pesé lourd face aux jihadistes.  Impuissante, l'Egypte s'est illusoirement retranchée derrière un mur électronique cependant que, quotidiennement, des attentats y entretiennent un climat de guerre civile. Quant à la Tunisie, une artificielle quiétude y règne car les jihadistes qui ont besoin d'un pays-relais, se gardent de trop y tendre la situation, se contentant d'y maintenir une pression calculée. Après plus d'un demi-siècle de gabegie, de détournements de fonds publics, de népotisme et de récriminations à l'égard de l'ancienne puissance coloniale, l'Algérie, cible principale des islamistes de toutes obédiences depuis la décennie 1990, a, quant à elle, basculé dans l'islamisme à la suite d'émeutes urbaines déclenchées par l'effondrement de la rente pétrolière.

Tel est le scénario auquel nous pourrions nous attendre à la veille de l'élection présidentielle française. Avec une Marine sans moyens, mais en première ligne face à la déferlante venue du sud, une Armée de terre aux effectifs rognés et isolée sur le rideau défensif sahélien et une Gendarmerie démotivée en raison de son alignement sur le modèle policier.

Bernard Lugan

07/08/2015

[1] Pays des infidèles contre lequel les musulmans  sont en guerre jusqu'à la conversion de ces derniers.

 

Vous pouvez retrouver cet article sur le Blog de Bernard Lugan ainsi que de nombreuses imformations concernant l'histoire et l'actualité de l'Afrique. Il est aussi possible de l'aider en s'abonnant à sa revue Afrique réelle.

13:22 Publié dans Actualité | Tags : daesh, sarkozy, lugan, algérie, califat, libye | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | | | Pin it!

06/07/2014

Une 3e guerre mondiale pour la rentrée?

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Le traitement des journalistes par les partenaires ukrainiens de l'Europe. Peut être ne seront-ils pas assassinés pour une fois.

Il y a désormais suffisamment  de raisons de le considérer avec l'épuration ethnique en marche en Ukraine. Une sanglante réalité ne troublant en rien l'Union Européenne qui vient de signer un accord avec le nouveau pouvoir pas plus qu'elle ne dérange nos médias si objectifs. On assiste outre le bombardement intensif des villes à la fuite de bientôt 200 000 non pas réfugiés mais "bandits" ou "terroristes" vers la Russie, pays parait-il agresseur mais qui possède l'étrange particularité d'attirer ses victimes, sans doute l'effet du syndrome de Stockholm.

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Le village de Stanitsa libéré par l'armée ukrainienne le 2 juillet, un résultat qui évoque la libération par les bombardements aveugles en haute altitude de Dresde et aussi Hiroshima. On évoque 200 morts et 600 blessés dans la zone côté "bandits". Mais pour le Premier Ministre ukkrainien Yatsenyuk les Russes sont des ‘subhumans alors...

En parallèle, l'OTAN mène des manœuvres en mer Noire histoire de mettre un peu plus de tension. On imagine la réaction si la Russie et la Chine déployaient la même armada pour des exercices dans le Golfe du Mexique ou au large de New York.


L'info vue par Euronews qui nomme "séparatistes pro-russes" les populations envahies d'une République indépendante par un vote démocratique en l'absence de gouvernement légal. Le droit international on ne connaît pas.

Même son de cloche en Irak où, là encore, des mercenaires étrangers au pays mais avec la complaisance américaine (le leader d'ISIS Abu Bakr al-Baghdadi a été libéré sous le mandat Obama, en 2009, du camp  Bucca) et le financement des plus proches alliés de ce pays rétablissent la charia et détruisent les monuments historiques ou les mosquées chiites (principale religion du pays) mais ce ne sont pas des talibans, c'est donc autorisé. Entre la persécution de civils russophones (crime de guerre) et le plasticage de lieux sacrés de l'islam chiite, on se demande combien de temps la Russie et l'Iran resteront sans intervenir. Comme dans les années 30, il semble que l'Amérique en récession (3% au premier trimestre et cela va empirer) et avec un chômage à 20% semble persister dans une seule voie pour s'en sortir, celle de la guerre qui occupe les populations, les détourne des responsabilités bancaires de la crise. 

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Ici la destruction du Mausolée de Cheikh Fathi (source RT) qui contenait des mihrabs (niches ornées qui indiquent la direction de la Mecque) du XIIIeme siècle.

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L'échec du fameux New Deal visible sur la courbe du chômage (mais encensé de manière mensongère dans les manuels scolaires) est aussi visible dans l'endettement américain, le taux d’endettement passant d’environ 18% du PIB à 42%. La situation est encore pire en 2014 avec un endettement phénoménal qui ne pourra pas être remboursé et des pays libres qui se détournent du dollar et ne veulent plus financer la dette. Les injections mensuelles de dizaines  de milliards pour soutenir la bourse ont démontré qu'elles ne servaient pas a créer une relance qui pourrait seule venir de la consommation des ménages. Mais quand on est au chômage, que ses revenus baissent la consommation s'effondre et on se demande bien d'où pourrait venir la croissance si les gouvernements refusent de s'attaquer au secteur financier ou de déclencher une guerre.

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 Anéantissement au bulldozer des tombes de Ahmad ar-Rifa’i ( fondateur de l'ordre soufi Rifa'iyya. Dans son ouvrage "Wafayāt al-Aʿyān", Ibn Khallikân le présente comme un éminent juriste Shafi'ite et un grand maître spirituel soufi)  et du Sheikh Ibrahim - Muhallabiyah


Ah le Net et sa vilaine mémoire, on comprend la volonté du CSA de le bâillonner en imposant que les informations, médias de l'étranger soient conformes à la censure française.

 

09:23 Publié dans Actualité | Tags : guerre, mondiale, irak, ukraine, califat, iran, épuration, etnique | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | | | Pin it!

02/07/2014

Epreuve de géographie

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Juillet 2014, c'est la fin de l'État islamique en Irak et au Levant (E.I.I.L.). Et hop que nous sort on du chapeau? Un califat de l'État islamique E.I. (en bleu sur la carte) signe vivant et bombardant du retour au passé que doit symboliser pour les naïfs occidentaux ce pays fantoche. Si on prend le courage de regarder un peu les cartes et si on sait en se fondant sur l'expérience qui sont les créateurs de ce califat, les choses sont vites plus claires et ne se résument plus à une lutte entre Bagdad et des rebelles. 

En fait, nous avons la constitution d'un État tampon sunnite entre l'Iran et la Syrie pays minoritaires religieusement dans la région, cibles des États-Unis et qui ainsi se trouvent dans l'incapacité de se soutenir par la voie terrestre. Car il faut se souvenir que l'Irak laïque de Saddam Hussein mais dominé par les sunnites a cédé la place en raison de la démographie à un pouvoir chiite auquel les occidentaux n'ont jamais fait confiance. Dans la tentative de renversement du régime syrien, le pouvoir de Bagdad s'est même fait tirer l'oreille pour sa complaisance dans la circulation d'hommes et de matériels de l'Iran vers la Syrie.

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Les liens de moins en moins discrets entre Occident et terrorisme commencent à troubler les médias indépendants américains. Les populations africaines s'inquiètent elles aussi de cette méthode de recolonisation qui consiste à faire commettre des actes terroristes par des islamistes qu'on a souvent entrainés, armés, financés pour envoyer ensuite à titre de sauveteurs des troupes issues de pays de l'OTAN (ou de pays proches de cette organisation), des drones etc. Du Mali au Niger, cela fait trop et pour un résultat qui de la Libye à l'Irak fait regretter les dictateurs laïques d'hier.

Alors l'Irak déjà diminué par le piège de l'affaire du Koweït est encore un peu plus démembré, l'Iran un peu plus encerclée et la Syrie dos au mur. Décidément le fondamentalisme islamique reste le meilleur allié en Orient et en Afrique des États-Unis et d'Israël qui réussissent une très belle opération avec un bouc émissaire idéal car personne n'ose dire que les financiers de ce califat sont les plus proches alliés locaux de ces pays et des monarchies pétrolières totalement dépendantes sur les plans militaires, informatiques et à travers leurs investissements sur des places financières occidentales.

Cerise sur le gâteau, l'E.I. est aussi un corridor idéal pour le déplacement de troupes depuis Israël, la Jordanie, l'Arabie Saoudite vers la Syrie ou désormais l'Iran. Cependant vous pouvez toujours écouter TF1 et ne voir dans ce califat qu'une construction spontanée de terroristes aveugles et buveurs de sang.


A voir avec le recul nécessaire l'analyse récente et qui ne manque pas d'intérêt d'un analyste modéré mais engagé sur le plan des idées, le Sheikh Imran Hosein, auteur et philosophe spécialisé en eschatologie islamique (sunnite), diplômé en politique internationale et en sciences économiques et politiques. Il a vécu pendant dix ans à New York, période durant laquelle il fut directeur des études Islamiques pour le comité collectif des organisations Musulmanes du Grand New York. Conférences dans de nombreuses universités américaines et canadiennes, des collèges, églises, synagogues, prisons, salles communautaires, il participa également à des cercles de réflexions sur le dialogue inter-religieux avec des intellectuels juifs et chrétiens.

13:09 Publié dans Actualité | Tags : irak, syrie, ei, califat, israel | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | | | Pin it!