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08/11/2025

Elon Musk ou l'homme qui valait 1 000 milliards

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Le Pari à Mille Milliards : Tesla offre à Elon Musk la rémunération la plus extravagante de l'histoire du capitalisme

 

 

Elon Musk n'est pas un PDG comme les autres. À 53 ans, cet entrepreneur sud-africain naturalisé américain incarne à lui seul les promesses et les excès de la Silicon Valley. Fondateur et patron de Tesla, SpaceX, Neuralink et propriétaire de X (anciennement Twitter), Musk collectionne les titres comme d'autres les timbres : homme le plus riche du monde avec une fortune estimée à 487,5 milliards de dollars selon Forbes, visionnaire technologique pour ses admirateurs, mégalomane narcissique pour ses détracteurs.

Son parcours ressemble à un roman d'apprentissage américain écrit sous amphétamines. Après avoir vendu sa première entreprise, Zip2, pour 307 millions de dollars en 1999, puis co-fondé PayPal (revendu 1,5 milliard à eBay), Musk aurait pu se contenter d'une retraite dorée. Au lieu de cela, il a investi presque toute sa fortune dans deux paris insensés : SpaceX, qui voulait rendre les voyages spatial abordables, et Tesla, qui promettait de transformer l'industrie automobile centenaire.

Comme l'a écrit le journaliste américain Ashlee Vance dans sa biographie autorisée : « Musk possède cette capacité rare de voir ce que les autres considèrent comme impossible et de le traiter comme un simple problème d'ingénierie à résoudre » (Ashlee Vance, Elon Musk: Tesla, SpaceX, and the Quest for a Fantastic Future, 2015). Cette vision s'accompagne toutefois d'un style de management controversé, d'une présence tonitruante sur les réseaux sociaux et d'une tendance à promettre la lune – parfois littéralement – sans toujours la livrer dans les délais annoncés.

C'est donc cet homme, déjà titulaire du record de la plus grande fortune personnelle de l'histoire, que les actionnaires de Tesla viennent d'autoriser à poursuivre un objectif qui dépasse l'entendement : une rémunération potentielle de mille milliards de dollars. Oui, vous avez bien lu. Un trillion de dollars. De quoi acheter Apple, ou encore le PIB annuel de la Suisse, multiplié par deux.

Le 13 juin 2024, lors d'une assemblée générale extraordinaire qui restera dans les annales, les actionnaires de Tesla ont approuvé un plan de rémunération pour Elon Musk qui, par son ampleur, relègue tous les packages de compensation précédents au rang d'anecdotes. Plus de 75 % des votes exprimés ont validé ce mécanisme qui pourrait, dans le meilleur des scénarios, permettre à Musk de recevoir environ 423,7 millions d'actions supplémentaires de Tesla, réparties en douze tranches distinctes.

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Pour mettre ces chiffres en perspective : 423,7 millions d'actions représentent environ 14 % du capital actuel de Tesla. Au cours actuel de l'action (qui fluctue considérablement, entre 150 et 300 dollars selon les périodes), cette masse d'actions pourrait valoir entre 60 et 127 milliards de dollars. Mais les concepteurs du plan ne visent pas le cours actuel : ils visent la stratosphère. Si Tesla atteint les objectifs les plus ambitieux du plan – une capitalisation boursière de 8,5 trillions de dollars –, ces actions vaudraient effectivement près de mille milliards de dollars.

À titre de comparaison, la capitalisation boursière actuelle de Tesla tourne autour de 700 milliards de dollars. Le plan de rémunération parie donc sur une multiplication par douze de la valeur de l'entreprise en une décennie. C'est à la fois fou et, connaissant l'histoire de Tesla, pas totalement impossible. Après tout, qui aurait parié en 2010 qu'un constructeur automobile électrique californien dépasserait la valorisation combinée de General Motors, Ford, Toyota et Volkswagen ?

Comme l'a noté le professeur de droit Charles Elson de l'Université du Delaware dans le New York Times : « Ce n'est pas un package de rémunération, c'est un transfert de richesse d'une échelle jamais vue dans l'histoire des entreprises publiques » (Charles Elson, New York Times, juin 2024). Même dans le monde extravagant des rémunérations de PDG américains – où les packages de plusieurs centaines de millions de dollars sont devenus presque banals –, ce plan détone par son audace vertigineuse.

Contrairement à un salaire traditionnel ou à des stock-options classiques, le plan de rémunération de Musk ne lui garantit rien. Absolument rien. S'il échoue à atteindre les objectifs fixés, il pourrait ne toucher aucune des 423,7 millions d'actions promises. C'est le principe du « pay for performance » poussé à son paroxysme : tout ou rien, quitte ou double, avec des enjeux qui donnent le vertige.

Les douze tranches d'actions sont débloquées selon un système à double détente : des objectifs de capitalisation boursière d'une part, des objectifs opérationnels de l'autre. Examinons ces jalons avec la minutie d'un expert-comptable scrutant la déclaration fiscale d'un oligarque.

Le premier verrou concerne la valorisation boursière de Tesla. Chaque tranche requiert que l'entreprise franchisse un palier de 500 milliards de dollars supplémentaires, partant d'une base de 650 milliards et culminant à 8,5 trillions de dollars. Pour déverrouiller la première tranche, Tesla doit atteindre 1,15 trillion de capitalisation. Pour la douzième et dernière, elle doit peser plus lourd que l'ensemble de l'économie allemande.

« Les marchés financiers ont une mémoire courte », rappelait Warren Buffett dans sa lettre annuelle aux actionnaires de Berkshire Hathaway. « Ce qui semble impossible un jour devient la nouvelle normalité le lendemain » (Warren Buffett, Letter to Shareholders, 2023). Tesla en est l'illustration parfaite : en 2019, les shorts-sellers (spéculateurs pariant sur la baisse de l'action) dominaient le marché, convaincus de la faillite imminente de l'entreprise. En 2021, Tesla avait rejoint le club très fermé des entreprises valant plus de mille milliards de dollars.

Mais atteindre 8,5 trillions supposerait que Tesla ne soit plus simplement un constructeur automobile. Il faudrait qu'elle devienne une plateforme technologique dominante dans l'intelligence artificielle, la robotique, l'énergie et la mobilité autonome. Un pari colossal qui suppose la réussite simultanée de plusieurs révolutions industrielles.

Le premier objectif opérationnel majeur porte sur les volumes de production et de livraison : Tesla doit fabriquer et vendre 20 millions de véhicules électriques par an pour débloquer les tranches les plus élevées. Vingt millions, c'est approximativement ce que produisent annuellement Toyota ou Volkswagen, les géants actuels de l'automobile mondiale.

En 2024, Tesla en est à environ 2 millions de véhicules livrés annuellement. Multiplier par dix cette production en moins d'une décennie implique une cadence de croissance vertigineuse : nouvelles usines géantes (les fameuses « Gigafactories ») sur tous les continents, chaînes d'approvisionnement parfaitement huilées, gamme de modèles élargie pour conquérir tous les segments de marché, du véhicule d'entrée de gamme à 25 000 dollars au Cybertruck futuriste à plus de 100 000 dollars.

Les sceptiques rappellent que Tesla a historiquement eu du mal à tenir ses promesses de production. Le lancement de la Model 3 en 2017-2018 s'est transformé en « enfer de production », selon les propres mots de Musk, qui dormait dans l'usine de Fremont et a frôlé la dépression nerveuse. « Tesla se trouve à quelques semaines de la faillite », tweetait-il à l'époque. Romantique, certes, mais guère rassurant pour des investisseurs institutionnels.

Pourtant, comme l'analyse l'économiste Catherine Wood, fondatrice d'ARK Invest et fervente admiratrice de Musk : « Les courbes d'apprentissage dans la fabrication de véhicules électriques favorisent massivement le pionnier. Chaque voiture produite réduit les coûts et améliore la qualité. Tesla a dix ans d'avance » (Catherine Wood, interview dans Bloomberg, 2024). Si cette avance se maintient, 20 millions de véhicules ne relèvent plus de la science-fiction mais de l'extrapolation mathématique.

Le deuxième projet transformateur inscrit dans le plan de rémunération concerne les robotaxis : Tesla doit déployer un million de véhicules autonomes capables de transporter des passagers sans conducteur humain. Un million de robots roulants, sillonnant les villes, générant des revenus 24 heures sur 24, transformant chaque Tesla en un actif productif plutôt qu'en bien de consommation immobilisé 95 % du temps dans un parking.

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L'idée du robotaxi hante Musk depuis des années. Dès 2016, il promettait qu'une Tesla pourrait traverser les États-Unis en conduite entièrement autonome. Nous sommes en 2025, et cette prouesse n'est toujours pas réalisée. Le système « Full Self-Driving » (FSD) de Tesla demeure classé comme assistance à la conduite de niveau 2, nécessitant une supervision constante du conducteur. Pendant ce temps, des concurrents comme Waymo (filiale d'Alphabet) opèrent déjà des services de robotaxis commerciaux dans plusieurs villes américaines, avec de vrais véhicules sans conducteur.

Le journaliste du Wall Street Journal Tim Higgins, auteur d'une enquête approfondie sur Tesla, note que « promettre l'autonomie complète est devenu chez Musk une forme d'art performatif. Chaque année, c'est pour l'année prochaine, et chaque année, l'année prochaine recule » (Tim Higgins, Power Play: Tesla, Elon Musk, and the Bet of the Century, 2021).

Néanmoins, les progrès sont tangibles. Le FSD, même imparfait, s'améliore grâce aux milliards de kilomètres de données collectées par la flotte Tesla. Musk mise sur une approche « vision pure », utilisant uniquement des caméras et de l'intelligence artificielle, quand ses concurrents s'appuient sur des capteurs LiDAR coûteux. Si cette stratégie aboutit, elle offrirait un avantage économique décisif : des robotaxis moins chers à produire, donc plus rentables à exploiter.

L'objectif d'un million de robotaxis suppose aussi un cadre réglementaire favorable. Les autorités californiennes, texanes, chinoises devront autoriser massivement ces véhicules. Un pari politique autant que technologique, dans un contexte où chaque accident impliquant un véhicule autonome déclenche une tempête médiatique et des appels à la régulation renforcée.

Le troisième pilier du plan concerne la rentabilité : Tesla doit générer 400 milliards de dollars d'EBITDA annuel (bénéfices avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement). Pour situer ce chiffre, l'EBITDA actuel de Tesla tourne autour de 15 milliards de dollars. Celui d'Apple, l'entreprise la plus profitable au monde, avoisine 130 milliards.

Quatre cents milliards d'EBITDA impliqueraient que Tesla ne se contente plus de vendre des voitures. Les marges sur l'automobile, même électrique et haut de gamme, restent structurellement limitées. Les vrais profits devraient provenir de services à marge élevée : les revenus récurrents du réseau de robotaxis, les abonnements au logiciel Full Self-Driving (facturé 12 000 dollars à vie ou 199 dollars par mois), les ventes de crédits carbone à d'autres constructeurs, l'activité de stockage d'énergie avec les batteries Megapack, peut-être même les revenus publicitaires sur les écrans des véhicules autonomes.

L'analyste financier Benedict Evans, ancien partenaire chez Andreessen Horowitz, résume ainsi la transformation en cours : « Tesla n'est plus évaluée comme un constructeur automobile mais comme une entreprise de technologie à l'économie d'échelle. Les investisseurs parient sur des marges logicielles sur un parc de véhicules, pas sur la vente unitaire de métal et de batteries » (Benedict Evans, newsletter Monday Note, 2024).

Ce passage du produit au service est le Graal de toute entreprise technologique. Apple l'a réussi avec l'App Store et les services. Microsoft avec le cloud Azure. Google avec la publicité. Si Tesla y parvient avec la mobilité, les 400 milliards deviennent concevables. Si elle reste un constructeur automobile traditionnel, même électrique, c'est du domaine de la fantaisie pure.

Dans toute entreprise cotée en bourse, le conseil d'administration est censé représenter les intérêts des actionnaires et tempérer les ardeurs du PDG. Chez Tesla, cette fonction semble avoir été mise en veilleuse, transformant le conseil en chambre d'enregistrement des volontés de Musk.

C'est en tout cas la thèse défendue par Robyn Denholm, présidente du conseil d'administration de Tesla et – ironie piquante – censée incarner le contrepoids indépendant face à Musk. Dans une lettre ouverte aux actionnaires, Denholm a utilisé un argument qui confine au chantage affectif : refuser ce plan de rémunération, c'est risquer de perdre « le temps, le talent et la vision » d'Elon Musk.

« Nous nous trouvons à un moment décisif », écrivait-elle avec une emphase digne d'un scénario hollywoodien. « Elon dirige quatre entreprises révolutionnaires simultanément. Tesla a besoin de son génie créatif alors que nous abordons l'ère de l'intelligence artificielle et de la robotique. Sans cet accord, nous risquons de le perdre au profit de ses autres projets. »

Traduction : Musk nous tient en otage. Payez, ou il ira jouer ailleurs.

Cette posture a provoqué l'ire des défenseurs d'une gouvernance d'entreprise rigoureuse. Nell Minow, vice-présidente de ValueEdge Advisors et référence en matière de droits des actionnaires, a déclaré au Financial Times : « C'est précisément ce qu'un conseil d'administration indépendant ne doit jamais faire : négocier sous la menace. Si votre PDG vous dit "payez-moi ou je pars", la réponse correcte est "la porte est là" » (Nell Minow, Financial Times, juin 2024).

Le problème, c'est que Musk n'est pas un PDG remplaçable. Il est Tesla, dans l'imaginaire collectif et dans la réalité opérationnelle. Son départ provoquerait probablement un effondrement boursier. Les actionnaires le savent. Musk le sait. Et il en joue avec le panache d'un joueur de poker tenant un carré d'as.

Malgré les 75 % de votes favorables, des voix dissonnantes se sont élevées, notamment du côté des investisseurs institutionnels qui, contrairement aux actionnaires individuels souvent fascinés par le personnage Musk, scrutent la rentabilité et les risques avec la froideur de tableurs Excel.

1200x800.jpgLe fonds souverain norvégien (Norges Bank Investment Management), qui gère 1 600 milliards de dollars et détient une participation significative dans Tesla, a voté contre le plan. Dans un communiqué aussi sobre que cinglant, le fonds a expliqué ses réserves : « Nous sommes préoccupés par la taille totale de la rémunération, la dilution excessive pour les actionnaires existants, le risque lié à la concentration sur une personne clé, et les questions relatives à l'indépendance du conseil d'administration. »

Traduction, encore une fois : ce plan est démesuré, il dilue notre participation, il accentue le risque de dépendance à un seul individu, et le conseil d'administration ne fait pas son boulot de contre-pouvoir.

D'autres investisseurs institutionnels ont joint leur voix à ce concert de réprobations. California State Teachers' Retirement System (CalSTRS), l'un des plus gros fonds de pension américains, a également voté contre, tout comme plusieurs gestionnaires d'actifs européens. Les firmes de conseil en vote par procuration, Institutional Shareholder Services (ISS) et Glass Lewis, qui conseillent les investisseurs sur les résolutions d'assemblées générales, ont toutes deux recommandé de rejeter le plan.

La réaction de Musk ? Prévisible et explosive. Sur X (ex-Twitter), qu'il possède et utilise comme mégaphone personnel, il a qualifié ISS et Glass Lewis d'entités « incroyablement stupides » et a traité leurs analystes de « terroristes d'entreprise ». Une élégance verbale toute en nuances.

L'analyste Dan Ives de Wedbush Securities, généralement favorable à Tesla, a néanmoins admis dans une note à ses clients : « Le langage utilisé par Musk pour répondre aux critiques légitimes est contre-productif. Cela renforce l'image d'un PDG imperméable aux garde-fous de gouvernance » (Dan Ives, note de recherche Wedbush, juin 2024).

Face à cette fronde, les défenseurs du plan brandissent un argument massue : le système capitaliste repose sur l'alignement des intérêts. Si Musk peut gagner mille milliards en faisant de Tesla une entreprise de 8,5 trillions, cela signifie que les actionnaires existants auront multiplié leur mise par douze. Une marée montante qui soulève tous les bateaux, comme disait Kennedy – bien que, dans ce cas précis, elle soulève surtout le yacht de 120 mètres de Musk.

James Anderson, ancien gestionnaire de portefeuille chez Baillie Gifford (un investisseur de la première heure dans Tesla), défend cette vision : « Elon Musk a déjà prouvé qu'il pouvait créer une valeur extraordinaire. Le précédent plan de rémunération de 2018, jugé alors tout aussi scandaleux, a abouti à une multiplication par dix de la valeur de Tesla. Les actionnaires qui ont hurlé à l'époque ont ensuite pleuré de joie en consultant leurs portefeuilles » (James Anderson, interview dans Bloomberg, 2024).

De fait, le plan de 2018 fixait des objectifs jugés irréalistes par beaucoup : une capitalisation de 650 milliards de dollars (atteinte en 2020), des revenus de 175 milliards (presque atteints aujourd'hui). Musk a touché environ 50 milliards de dollars via ce plan, mais Tesla en vaut aujourd'hui 700 milliards. L'actionnaire lambda a bien profité du voyage.

Le nouveau plan vise simplement à répéter l'exploit sur une échelle encore plus vertigineuse. Ses partisans affirment qu'il « verrouille » Musk chez Tesla pour huit à dix ans minimum. Car débloquer toutes les tranches d'actions requiert du temps et une présence opérationnelle constante. Impossible de gérer cette transformation depuis Mars (où Musk veut justement envoyer des humains avec SpaceX) ou depuis le siège de X.

Ron Baron, milliardaire et investisseur de longue date dans Tesla, a même déclaré lors de l'assemblée générale : « Je donnerais volontiers à Elon la moitié de ma participation si cela signifie qu'il reste aux commandes et double la valeur de l'entreprise. C'est le meilleur deal de ma carrière d'investisseur » (Ron Baron, AG Tesla, juin 2024).

Cette logique, aussi mercantile soit-elle, séduit les actionnaires individuels, nombreux chez Tesla, qui vouent souvent à Musk un culte quasi religieux. Sur les forums en ligne et les réseaux sociaux, les « TSLAQ » (surnom ironique des shorts-sellers anti-Tesla) affrontent les « Tesla bulls » dans des joutes verbales d'une violence inouïe. Les premiers dénoncent une secte, les seconds vénèrent un prophète de la transition énergétique.

Si l'on se place du côté des sceptiques, le plan de rémunération pose plusieurs problèmes structurels au-delà de son montant pharaonique.

Premier écueil : le risque de la « key person dependency », comme le souligne le fonds norvégien. Tesla n'a pas de numéro deux évident, pas de dauphin, pas de plan de succession crédible. Si Musk est percuté par un météorite – probabilité faible mais non nulle, connaissant ses projets spatiaux –, que devient Tesla ? L'entreprise s'effondre-t-elle comme un château de cartes ? Un plan de rémunération sain devrait encourager la construction d'une équipe de direction robuste, pas renforcer la dépendance à un seul cerveau.

Deuxième écueil : la dilution. Les 423,7 millions d'actions représentent 14 % supplémentaires du capital. Autrement dit, la participation de chaque actionnaire actuel sera mécaniquement réduite de 14 %. Si vous possédez 1 % de Tesla aujourd'hui, vous en posséderez 0,86 % une fois toutes les tranches débloquées. Certes, si la valeur totale a été multipliée par douze, votre 0,86 % vaudra bien plus que votre 1 % initial. Mais ce calcul suppose que tous les objectifs soient atteints. Si Tesla plafonne à, disons, 2 trillions de valorisation, vous aurez été dilué pour enrichir Musk sans contrepartie proportionnelle.

Troisième écueil : le précédent. Comme l'avertit Lucian Bebchuk, professeur de droit à Harvard et spécialiste de la gouvernanceHLFA06_6875.jpg d'entreprise : « Approuver un tel plan envoie un signal dangereux aux conseils d'administration du monde entier. Si Tesla peut offrir mille milliards à son PDG, pourquoi pas Apple, Microsoft ou Amazon ? Nous entrons dans une spirale de surenchère qui transforme les entreprises publiques en machines à enrichir leurs dirigeants plutôt que leurs actionnaires » (Lucian Bebchuk, tribune dans Harvard Law Review, 2024).

L'histoire du capitalisme américain est jalonnée de scandales de rémunération excessive : le PDG de General Electric Jack Welch et sa retraite dorée, les bonus de Wall Street à la veille de la crise de 2008, les parachutes dorés de dirigeants d'entreprises en faillite. À chaque fois, l'opinion publique s'indigne, les régulateurs promettent de sévir, puis tout repart de plus belle. Le plan Musk pourrait marquer un nouveau sommet dans cette escalade.

Au-delà de la polémique sur les montants, le véritable enjeu est l'avenir de Tesla. L'entreprise se trouve à un carrefour stratégique. Pendant des années, elle a dominé le marché des véhicules électriques grâce à son avance technologique, son réseau de Superchargeurs et l'aura de son fondateur. Mais la concurrence s'intensifie.

Les constructeurs chinois, BYD en tête, inondent le marché de modèles électriques à bas coûts. BYD a dépassé Tesla en volume de ventes en 2023. Les européens (Volkswagen, BMW, Mercedes) et les américains (Ford, GM) rattrapent leur retard. La technologie de batteries se banalise. L'avance de Tesla s'érode.

Pour justifier sa valorisation stratosphérique, Tesla doit donc se réinventer. Le pari des robotaxis en est l'illustration : transformer la mobilité en service, créer un écosystème où les voitures Tesla deviennent des plateformes génératrices de revenus récurrents, construire un avenir où conduire soi-même paraîtra aussi archaïque qu'utiliser un minitel.

Musk lui-même insiste sur la dimension d'intelligence artificielle de Tesla. Lors de la dernière conférence téléphonique avec les analystes financiers, il a martelé : « Tesla n'est pas une entreprise automobile, c'est une entreprise d'IA qui fabrique des robots sur roues. Si vous ne comprenez pas ça, vous ne comprenez pas Tesla » (Elon Musk, conférence téléphonique, T1 2024).

Cette vision est soit géniale, soit délirante. Les prochaines années le diront. Ce qui est certain, c'est que Musk a aligné ses intérêts financiers personnels sur cette vision. S'il échoue, il ne touchera rien ou presque. S'il réussit, il décrochera le jackpot du millénaire.

Il serait naïf de penser que Musk est uniquement motivé par l'argent. Avec une fortune de 487,5 milliards de dollars, il pourrait vivre dix mille vies dans un luxe inouï sans jamais travailler un jour de plus. Le plan de rémunération répond à un ressort plus profond : l'ego, la quête de reconnaissance, le désir de laisser une trace dans l'histoire qui survivra aux siècles.

Walter Isaacson, qui a publié une biographie exhaustive de Musk en 2023 après avoir passé deux ans dans son sillage, décrit un homme hanté par un sentiment d'urgence existentielle : « Elon opère sous une pression interne constante. Il croit profondément que l'humanité doit devenir une espèce multiplanétaire pour survivre, que la transition énergétique est une course contre la montre, que l'intelligence artificielle déterminera l'avenir de la conscience. Pour lui, dormir est une perte de temps, les loisirs une distraction » (Walter Isaacson, Elon Musk, 2023).

Dans cette logique, la rémunération devient une métrique, un score dans un jeu vidéo cosmique. Devenir le premier trillionaire de l'histoire ne serait pas une fin en soi mais la preuve chiffrée d'avoir changé le monde. Une validation externe de son importance civilisationnelle.

Le psychologue et auteur Adam Grant a analysé ce profil dans son livre Think Again : « Les individus qui accomplissent des choses extraordinaires sont souvent prisonniers de leurs propres récits grandioses. Ils confondent confiance et arrogance, vision et aveuglement. Leur force devient leur faiblesse quand ils cessent d'écouter les signaux contradictoires » (Adam Grant, Think Again: The Power of Knowing What You Don't Know, 2021).

Musk incarne parfaitement cette ambivalence. Ses paris insensés sur SpaceX et Tesla, jugés suicidaires en 2008, se sont révélés visionnaires. Mais son rachat chaotique de Twitter pour 44 milliards de dollars, rebaptisé X et ayant perdu environ 70 % de sa valeur selon les estimations, illustre les limites de cette approche. Quand Musk a raison, il a spectaculairement raison. Quand il a tort, c'est le Titanic.

Le plan de rémunération de Musk ne se déroule pas dans une bulle capitalistique désincarnée. Il intervient dans un contexte politique américain de plus en plus tendu autour des inégalités de richesse.

La sénatrice Elizabeth Warren, figure de proue de l'aile gauche du Parti démocrate, a saisi l'occasion pour dénoncer « l'obscénité morale d'un système qui permet à un seul individu d'accumuler une richesse équivalant au budget fédéral de plusieurs États, pendant que des millions d'Américains peinent à payer leurs factures médicales » (Elizabeth Warren, communiqué de presse, juin 2024).

Bernie Sanders a renchéri sur X – ironie supplémentaire, puisque la plateforme appartient à Musk : « Pendant qu'Elon Musk se vote un plan de rémunération d'un trillion de dollars, 60 % des Américains vivent d'un salaire à l'autre. Le système est cassé. Il est temps de taxer les ultra-riches » (Bernie Sanders, post sur X, juin 2024).

Ces critiques trouvent un écho dans une partie de l'opinion publique. Un sondage réalisé par le Pew Research Center en 2024 montre que 73 % des Américains estiment que les PDG sont « beaucoup trop payés », et 64 % soutiennent l'idée d'un plafonnement des rémunérations de dirigeants dans les entreprises publiques.

Mais Musk bénéficie aussi d'un capital sympathie considérable, notamment auprès des jeunes générations qui voient en lui un disrupteur, un rebelle du système, presque un superhéros technologique. Ses 200 millions d'abonnés sur X témoignent d'une influence culturelle qui transcende le monde des affaires.

piketty_capital_ap_img.jpgL'économiste français Thomas Piketty, auteur du best-seller Le Capital au XXIe siècle, voit dans le cas Musk l'illustration parfaite de sa thèse : « La concentration du capital se nourrit d'elle-même. Les grandes fortunes s'auto-reproduisent à un rythme qui dépasse la croissance économique globale, creusant inexorablement les inégalités » (Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, 2013). Mais il arrive aussi à Piketty de se tromper lourdement, sur la Russie par exemple.

Pourtant, Musk ne correspond pas au portrait caricatural du rentier oisif. Il travaille prétendument 80 à 100 heures par semaine, dort dans ses usines, répond aux emails à 3 heures du matin. Sa richesse ne provient pas d'un héritage aristocratique mais de la création d'entreprises qui, selon leurs défenseurs, ont effectivement transformé des industries entières. La distinction entre « bonne » et « mauvaise » fortune devient alors philosophiquement complexe.

L'histoire du plan de rémunération de Musk ressemble déjà à un thriller juridique en plusieurs saisons. En janvier 2024, une juge de la Cour du Delaware, Kathaleen McCormick, a invalidé le précédent plan de compensation de 2018 – celui-là même qui avait permis à Musk de toucher environ 50 milliards de dollars. Le motif ? Un conflit d'intérêts flagrant et une négociation truquée entre Musk et un conseil d'administration largement composé de ses amis personnels et relations d'affaires.

Dans un jugement de 200 pages d'une sévérité rare, la juge McCormick a écrit : « Le processus menant à l'approbation du plan de rémunération était profondément vicié. Musk a dominé les négociations. Le conseil d'administration n'a pas rempli son rôle fiduciaire envers les actionnaires » (Juge Kathaleen McCormick, décision Tornetta v. Musk, janvier 2024).

Ce jugement a provoqué une onde de choc. D'un coup de plume judiciaire, la juge annulait la plus grosse rémunération de l'histoire du capitalisme. Musk, furieux, a immédiatement menacé de délocaliser le siège social de Tesla du Delaware vers le Texas, État réputé plus accueillant envers les grandes entreprises et leurs dirigeants.

Le nouveau plan de rémunération approuvé en juin 2024 est donc, en partie, une tentative de contourner cette décision. En le soumettant à nouveau au vote des actionnaires avec une communication renforcée et une participation accrue, Tesla et Musk espèrent démontrer que les actionnaires, pleinement informés, soutiennent massivement la rémunération.

Mais les experts juridiques prédisent de nouveaux contentieux. Charles Elson, que nous avons déjà cité, estime que « ce nouveau vote ne résout pas les problèmes de gouvernance fondamentaux. Si le conseil d'administration reste aussi complaisant, si les conflits d'intérêts persistent, la justice du Delaware pourrait à nouveau intervenir » (Charles Elson, interview dans The Wall Street Journal, juin 2024).

Richard Painter, professeur de droit à l'Université du Minnesota et ancien conseiller éthique de la Maison Blanche sous George W. Bush, va plus loin : « Ce que nous voyons chez Tesla est une forme de kleptocapitalisme. Un individu contrôle effectivement l'entreprise, nomme ses amis au conseil, et se vote des compensations astronomiques. C'est légal dans la forme, mais profondément contraire à l'esprit du droit des sociétés américain » (Richard Painter, tribune dans Fortune, 2024).

Au cœur de cette controverse se cache une question philosophique redoutable : comment évaluer la contribution d'un individu à la création de valeur collective ? Musk mérite-t-il mille milliards parce qu'il a transformé l'industrie automobile ? Parce qu'il a relancé l'exploration spatiale ? Parce qu'il a accéléré la transition énergétique ?

Les ingénieurs, designers, ouvriers de Tesla ont aussi contribué à cette réussite. Les subventions gouvernementales américaines – plusieurs milliards de dollars en crédits d'impôt, prêts garantis, et achats publics – ont soutenu Tesla dans ses moments les plus difficiles. Les clients, par leur confiance, ont permis à l'entreprise de survivre quand tous les analystes prédisaient sa chute.

Faut-il alors attribuer l'intégralité du mérite – et de la récompense – au PDG ? C'est la logique du « great man theory », cette conception de l'histoire où les événements sont déterminés par des individus exceptionnels. Steve Jobs chez Apple. Jeff Bezos chez Amazon. Mark Zuckerberg chez Facebook/Meta.

152293263_hr.jpgLe sociologue Matthew Stewart, dans son livre The 9.9 Percent, nuance cette vision : « Les récits héroïques servent les intérêts de ceux qui en bénéficient. Oui, certains individus ont du talent. Mais ce talent s'exerce dans un écosystème favorable, soutenu par des infrastructures publiques, des systèmes éducatifs, des réseaux sociaux. Attribuer tout le mérite à un seul homme relève du mythe plus que de l'analyse rationnelle » (Matthew Stewart, The 9.9 Percent: The New Aristocracy That Is Entrenching Inequality and Warping Our Culture, 2021).

À l'inverse, les défenseurs du modèle entrepreneurial soulignent la rareté des talents visionnaires capables d'exécuter à cette échelle. « Beaucoup de gens ont des idées. Très peu les transforment en entreprises prospères. Et une infime minorité créent des empires industriels qui redéfinissent des secteurs entiers », argue Peter Thiel, cofondateur de PayPal avec Musk et investisseur emblématique de la Silicon Valley (Peter Thiel, Zero to One: Notes on Startups, or How to Build the Future, 2014).

Ce débat n'est pas près de se clore. Il reflète des conceptions antagonistes de la justice économique, du mérite individuel et du rôle de l'État dans la régulation du capitalisme.

Le plan de rémunération de Musk ne concerne pas que Tesla. Il envoie des signaux à tout l'écosystème de la tech. Si un PDG peut légitimement aspirer à mille milliards, qu'en est-il des autres titans ?

Satya Nadella chez Microsoft, Tim Cook chez Apple, Sundar Pichai chez Alphabet/Google sont rémunérés « modestement » en comparaison – quelques dizaines de millions de dollars par an en salaire et bonus, plus des stock-options qui peuvent représenter quelques centaines de millions. Certes, ce ne sont pas des sommes insignifiantes pour le commun des mortels, mais elles restent dans un ordre de grandeur « raisonnable » par rapport à la taille et à la rentabilité de leurs entreprises.

Le plan Musk brise ces conventions. Il établit un nouveau référentiel. Les jeunes fondateurs de startups, observant ce précédent, pourraient être tentés de négocier des packages toujours plus extravagants lors de leurs introductions en bourse.

Marc Andreessen, venture capitalist influent et cofondateur du navigateur Netscape, a tweeté de manière provocante : « Si Elon peut obtenir 1 trillion pour avoir révolutionné le transport et l'énergie, combien devraient toucher ceux qui révolutionneront la médecine, l'éducation ou l'alimentation ? Le plafond vient d'exploser » (Marc Andreessen, post sur X, juin 2024).

Cette perspective inquiète les investisseurs institutionnels qui siègent dans de multiples conseils d'administration. Ils craignent une escalade où chaque PDG exigera des compensations exponentielles sous prétexte que « si Musk peut, pourquoi pas moi ? ».

Le risque est celui d'une financiarisation accrue de l'économie, où l'objectif principal n'est plus de créer de la valeur tangible – produits, services, emplois – mais de manipuler le cours boursier pour débloquer des tranches d'actions. Les scandales Enron, WorldCom ou Theranos ont montré où mène cette logique quand elle dérape : mensonges comptables, fraudes, krachs.

Imaginons l'impensable. Demain, Elon Musk décide de partir. Accident, lassitude, divergence stratégique avec le conseil, enlèvement par des extraterrestres – peu importe le motif. Que devient Tesla ?

L'entreprise possède des actifs considérables : des usines modernes, une marque puissante, une technologie de batteries avancée, un réseau de recharge déployé mondialement, des millions de clients fidèles. Sur le papier, elle devrait survivre.

Pourtant, les analystes estiment quasi unanimement que l'action Tesla s'effondrerait de 30 à 50 % si Musk claquait la porte. Pourquoi ? Parce que Musk est la promesse Tesla. C'est lui qui vend le rêve des robotaxis, de la colonisation de Mars (via l'intégration avec SpaceX), de l'humanité augmentée par les implants cérébraux Neuralink qui communiqueraient avec les véhicules.

Sans cette vision intégrée, Tesla redevient un constructeur automobile certes performant, mais ordinaire. Sa valorisation actuelle de 700 milliards ne se justifie que par les paris sur l'IA, la robotique, l'autonomie complète – domaines où Musk joue un rôle central, tant dans la conception stratégique que dans la mobilisation des talents.

Le journaliste Kara Swisher, observatrice avisée de la Silicon Valley, résume : « Musk est simultanément le plus grand atout et la plus grande vulnérabilité de Tesla. C'est un pari existentiel. Soit il réalise ses visions et crée des billions de valeur, soit il s'épuise, s'égare, ou disparaît, et tout s'écroule » (Kara Swisher, podcast Pivot, 2024).

Ce paradoxe justifie, aux yeux de certains, la rémunération pharaonique. Elle devient une prime d'assurance : en liant Musk financièrement pour une décennie, Tesla achète une stabilité. Elle s'assure que son visionnaire en chef ne partira pas créer une Tesla 2.0 concurrente, ou ne consacrera pas 90 % de son temps à ses autres projets.

Il existe néanmoins un risque plus subtil, rarement évoqué dans les débats financiers : celui de l'hubris. La mythologie grecque regorge d'histoires de héros dont les succès répétés engendrent une arrogance fatale. Icare vole trop près du soleil, ses ailes de cire fondent, il s'écrase.

Musk a déjà démontré une tendance à la démesure. Son rachat de Twitter, rebaptisé X, a été marqué par des décisions erratiques : licenciement brutal de la moitié du personnel, modifications incessantes de la plateforme, réactivation de comptes controversés, guerre ouverte avec les annonceurs. En deux ans, la valeur de l'entreprise a plongé.

Que se passerait-il si Musk, dopé par ce nouveau plan de rémunération et convaincu de son invincibilité, prenait des décisions stratégiques catastrophiques chez Tesla ? Lancer un modèle raté ? S'aliéner les régulateurs ? Provoquer un scandale qui ternirait la marque ?

L'histoire des affaires est jalonnée de PDG « géniaux » qui, après des succès retentissants, ont mené leurs entreprises à la ruine par excès de confiance. Jean-Marie Messier chez Vivendi Universal, Dick Fuld chez Lehman Brothers, Adam Neumann chez WeWork.

Le psychologue organisationnel Benjamin Hardy met en garde : « Le succès passé est un piège cognitif. Il nous convainc que nos méthodes sont infaillibles, que notre intuition est toujours juste. Les entrepreneurs les plus dangereux sont ceux qui ont eu raison trop souvent » (Benjamin Hardy, Personality Isn't Permanent, 2020).

Musk a eu raison contre tous les pronostics avec SpaceX et Tesla. Cela le rend-il infaillible pour les dix prochaines années ? Statistiquement, c'est improbable. La question devient alors : le conseil d'administration de Tesla aura-t-il l'indépendance et le courage de contrer Musk si celui-ci s'engage dans une voie destructrice ? Rien, dans la gouvernance actuelle, ne le suggère.

Au-delà des questions de rémunération et de gouvernance, un enjeu plus large se dessine : l'avenir de la transition énergétique elle-même. Tesla a été, pendant une décennie, le fer de lance de l'électrification des transports. Son succès a forcé l'ensemble de l'industrie à pivoter vers l'électrique.

Mais si Tesla s'enlise dans des querelles juridiques, si Musk se disperse sur trop de fronts, si l'entreprise perd son avance technologique, c'est toute la dynamique de transition qui pourrait ralentir. Les constructeurs traditionnels, moins convaincus par l'urgence climatique, pourraient réduire leurs investissements. Les gouvernements pourraient revoir leurs subventions.

L'activiste climatique Bill McKibben, fondateur de l'organisation 350.org, exprime cette inquiétude : « Tesla a montré que les véhicules électriques pouvaient être désirables, performants, profitables. C'était une percée psychologique autant que technologique. Si Tesla faiblit, le récit de l'inévitabilité de l'électrique s'affaiblit aussi » (Bill McKibben, article dans The New Yorker, 2024).

Paradoxalement, Musk lui-même s'est récemment éloigné du discours environnemental qui avait fondé Tesla. Ses positions politiques de plus en plus affirmées, son soutien à certains candidats climatosceptiques, ses critiques des politiques de subvention gouvernementales ont brouillé le message.

Tesla reste, malgré tout, le symbole d'une possible réconciliation entre capitalisme et écologie. L'idée qu'on peut sauver la planète tout en s'enrichissant. Si ce modèle s'effondre ou se discrédite, c'est une option stratégique entière qui disparaît du débat climatique.

Prédire l'avenir est un exercice périlleux, surtout dans le domaine technologique où les ruptures surviennent sans prévenir. En 2007, personne n'anticipait qu'un téléphone d'Apple révolutionnerait l'économie mondiale. En 2010, Tesla était une startup au bord de la faillite. Aujourd'hui, elle pèse plus que les dix plus gros constructeurs automobiles traditionnels réunis.

Trois scénarios se dessinent pour la décennie à venir.

Scénario optimiste : la prophétie autoréalisatrice. Musk, galvanisé par le plan de rémunération et la confiance des actionnaires, accomplit l'impossible. Tesla déploie effectivement un million de robotaxis, produit 20 millions de véhicules annuels, atteint les 400 milliards d'EBITDA. L'entreprise se transforme en plateforme de mobilité dominante, ses logiciels équipent d'autres constructeurs sous licence, ses batteries alimentent des réseaux électriques entiers. La capitalisation de 8,5 trillions est atteinte. Musk devient trillionaire, les actionnaires multiplient leur mise par douze, et l'histoire retient cette décennie comme celle où l'humanité a basculé dans la mobilité autonome et durable. Les critiques d'aujourd'hui passent pour des esprits frileux qui n'ont pas su voir l'avenir.

Scénario médian : le succès partiel. Tesla continue de croître mais n'atteint pas les objectifs les plus ambitieux. La production grimpe à 10 millions de véhicules, les robotaxis fonctionnent dans quelques villes pilotes, la capitalisation atteint 2 ou 3 trillions. Musk touche quelques tranches d'actions, empochant « seulement » 100 ou 200 milliards – ce qui reste une fortune colossale mais loin du trillion promis. Les actionnaires sont satisfaits sans être enthousiastes. Tesla demeure un acteur majeur mais doit composer avec une concurrence féroce. Le plan de rémunération s'avère avoir été une motivation utile sans être déterminante. L'histoire retient un pari audacieux qui a partiellement payé.

Scénario pessimiste : l'effondrement spectaculaire. La concurrence chinoise submerge Tesla sur le marché le plus important au monde. Les robotaxis accumulent les accidents, provoquant un gel réglementaire. La technologie Full Self-Driving s'avère avoir été survend, incapable d'atteindre le niveau 5 d'autonomie. Les scandales de gouvernance s'accumulent, les procès se multiplient, les investisseurs institutionnels fuient. Musk, épuisé ou distrait par ses autres projets, perd le fil. La capitalisation de Tesla s'effondre à 200 ou 300 milliards. Aucune tranche d'actions n'est débloquée. Le plan de rémunération devient le symbole d'une époque d'hubris financière. L'histoire retient une bulle spéculative, un culte de la personnalité qui a aveuglé les investisseurs, et un gâchis industriel.

Lequel de ces scénarios se réalisera ? Personne ne le sait. C'est précisément cette incertitude qui fait du plan de rémunération de Musk un pari si fascinant et si risqué.


Elon Musk chez le premier des podcaster, pour la Joe Rogan Experience le 21 octobre 2025.

 

Le plan de rémunération d'Elon Musk est bien plus qu'une anecdote financière ou une curiosité de la page économique. C'est un miroir tendu à notre époque, reflétant nos contradictions, nos aspirations et nos angoisses.

Nous vivons dans une ère d'inégalités croissantes où les milliardaires accumulent des fortunes que les pharaons d'Égypte n'auraient osé imaginer. Simultanément, nous croyons au progrès technologique comme vecteur d'émancipation collective, espérant que les innovations d'aujourd'hui résoudront les crises de demain – climatique, énergétique, sanitaire.

Musk incarne cette tension. Il est à la fois l'ultra-riche que les populistes dénoncent et le visionnaire que les technophiles acclament. Son plan de rémunération cristallise le dilemme : faut-il accepter des concentrations de richesse obscènes si elles accompagnent des transformations bénéfiques à l'humanité ?

Les sociétés démocratiques n'ont jamais vraiment tranché cette question. Elles oscillent entre fascination pour les « self-made men » et rejet des ploutocrates. Entre culte de l'entrepreneur génial et demande de régulation. Entre libre marché et justice sociale.

Le philosophe Michael Sandel, dans What Money Can't Buy, avertit : « Quand nous laissons l'argent déterminer toutes les valeurs, nous corrompons les biens que nous cherchons à protéger. Certaines choses ne devraient pas être à vendre » (Michael Sandel, What Money Can't Buy: The Moral Limits of Markets, 2012). Peut-on acheter un visionnaire avec un trillion de dollars ? Doit-on le faire ?

Dans dix ans, nous saurons si le pari de Tesla était génial ou délirant. En attendant, ce plan de rémunération demeurera le symbole parfait d'une époque où l'audace côtoie la démesure, où le rêve flirte avec la folie, et où un seul homme peut aspirer à capturer une richesse égale au PIB de petites nations.

Comme le conclut l'historien de l'économie Niall Ferguson : « Chaque époque produit les figures qu'elle mérite. Le XIXe siècle eut ses barons voleurs, le XXe ses industriels fordistes. Le XXIe a ses tech-titans. Musk est notre Rockefeller, notre Ford, notre Edison – en plus excentrique, plus rapide, plus imprévisible. L'histoire le jugera, mais nous, contemporains, ne pouvons que regarder, fascinés et inquiets, ce pari sans précédent » (Niall Ferguson, The Ascent of Money, édition révisée 2024).

Le rideau ne fait que se lever sur ce spectacle en plusieurs actes. Les dix prochaines années diront si Elon Musk méritait mille milliards de dollars – ou si cette somme astronomique ne fut qu'une illusion de plus dans le grand casino du capitalisme contemporain.

 

PS : Au moment de finir cet article, l'action Tesla oscille autour de 250 dollars, valorisant l'entreprise à environ 700 milliards. Pour atteindre les 8,5 trillions nécessaires au déblocage intégral du plan de rémunération, elle devrait grimper à 3 000 dollars par action. Impensable ? C'est ce qu'on disait déjà quand elle est passée de 20 à 200 dollars entre 2019 et 2021. Avec Musk, l'impossible n'est jamais qu'une question de calendrier.

 

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24/10/2025

Suunto Race S : une montre connectée qui ne perd pas le Nord

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La Suunto Race S : Quand la Finlande Chausse les Lacets d'une Montre Connectée qui ne perd pas le Nord. Les montres connectées ! Ces petits tyrans numériques qui vibrent à votre poignet pour vous rappeler que vous avez oublié de boire votre huitième café de la journée, ou pire, que votre marathon mental contre la procrastination vient de s'achever par un KO technique. Imaginez, un gadget qui sait plus de choses sur votre rythme cardiaque que votre ex sur vos faiblesses émotionnelles.
 
 
Bienvenue dans l'ère où le temps n'est plus une ligne droite, mais un GPS personnel qui vous hurle "Re-calculez l'itinéraire !" dès que vous déviez vers le frigo. Aujourd'hui, nous plongeons dans les méandres high-tech de la Suunto Race S, cette montre finlandaise qui promet de transformer vos sueurs froides en sueurs... chaudes, grâce à un cocktail de précision nordique, d'humour glacial et de critiques bien senties. Spoiler : elle court plus vite que votre résolution du Nouvel An, mais attention, elle n'hésite pas à vous faire trébucher sur ses lacunes logicielles.Mais avant de boucler notre chrono, remontons le temps – parce que, ironie du sort, ces montres adorent nous faire regarder en arrière tout en nous projetant vers l'avenir.
 
Ce n'est pas une invention sortie d'un labo secret d'Elon Musk hier matin. Non, leur saga commence bien avant que les smartphones ne nous transforment en zombies scrollant. Dès 1927, un certain John Harwood imagine une montre à affichage digital, mais c'est en 1972 que Hamilton Watch Company et Electro/Data Inc. lâchent la première bombe : la Pulsar, une LED prototype qui clignote comme un sapin de Noël sous amphétamines.
 
Imaginez, pas de TikTok, mais déjà l'idée de porter un mini-ordinateur au poignet. Les années 80 et 90 voient un boom – Seiko lance le Ruputer en 1998, capable de... running des apps basiques, ce qui, à l'époque, équivaut à révolutionner la vie comme l'iPhone l'a fait pour les selfies ratés.
 
Puis vient le grand saut, l'Apple Watch en 2015, qui transforme le poignet en extension du cerveau (ou du portefeuille, selon les puristes). Aujourd'hui, en 2025, le marché explose avec des mastodontes comme Garmin, Fitbit et nos amis nordiques. Ces bijoux high-tech ne se contentent plus de donner l'heure ; elles trackent vos pas comme un détective privé obsédé, prédisent la pluie mieux que votre grand-mère, et vous motivent avec des badges virtuels qui valent moins que des likes sur Instagram.
 
Mais qu'est-ce qu'une montre connectée, au juste ? C'est un mini-ordinateur portable, étanche (souvent), avec écran tactile, capteurs (cœur, GPS, accéléromètre), et une app compagnon qui sync vos données sur votre phone. Elle mesure, analyse, et – miracle – vous fait croire que vous êtes un athlète olympique... jusqu'à ce que le lundi revienne.Critique matinale : ces gadgets nous vendent la liberté, mais nous enchaînent à des notifications incessantes. "Bougez plus !" qu'elles piaillent, pendant que vous marchez déjà vers la machine à café. C'est comme un sauna qui vous dit "Transpirez, mais pas trop, ou je vous taxe en batterie"
 
.Suunto est la marque qui aime les neiges éternelles et les défis épiques. Pour apprivoiser la Race S, il faut d'abord saluer sa maison mère car Suunto est une  légende finlandaise née en 1936 des mains gantées de Tuomas Vohlonen, un orienteur frustré par les compas foireux de l'époque.

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Knee-deep in snow, comme on dit, il invente un compas liquide-filled, et boom : Suunto devient le phare des aventuriers. Des expéditions himalayennes aux plongées abyssales, la marque forge sa réputation en outdoor pur jus – GPS, altimètres, tout pour ne pas se perdre dans la toundra ou votre sentier de randonnée dominical.Aujourd'hui, Suunto est une filiale d'Amer Sports (rachetée en 2019 par le géant chinois Anta Sports, aux côtés de Wilson et Salomon).
 
Ironie du sort, voilà une marque finlandaise "made in China" ? C'est comme du saumon fumé vegan – ça marche, mais ça gratte un peu les puristes. Pourtant, Suunto reste fidèle à son ADN : robustesse nordique, design minimaliste, et une obsession pour la précision. Pas de bling-bling Apple, ici c'est du fonctionnel qui dure, comme un sauna qui refuse de s'éteindre. Sous pavillon chinois, on craint une dilution de l'âme finlandaise, mais les produits parlent d'eux-mêmes. Et la Race S ? C'est leur coup de maître 2024, une version "lite" de la Race originale, plus compacte, plus abordable, et – attendez – plus feature-packed. Parce que chez Suunto, on n'aime pas les demi-mesures.
 
La Race S déballée propose des  versions, looks et matériaux qui ffont mouche (ou pPas) .Ouvrons la boîte – virtuellement, hein, pas de gaspillage carbone. La Suunto Race S arrive en plusieurs saveurs, pour coller à votre vibe d'aventurier citadin ou de traileur masochiste. La version de base (46mm) en acier inoxydable : All Black pour le stealth mode, Power Orange pour hurler "Je cours, regardez-moi !", ou Titanium Canary (jaune vif, 449$) pour les premium qui veulent briller sans se ruiner.
 
Il y a aussi une variante Titanium plus chic à 449$, avec boîtier titane ultra-léger (49g seulement, contre 69g pour la Race standard). Pas de 42mm pour les minus poitrines, désolé les poignets de porcelaine – c'est du 46mm ou rien, ce qui la rend un poil massive pour les yoga-moms. Esthétiquement ? Un pur design scandinave : cadran rond AMOLED 1.43" (466x466 pixels), lumineux comme un aurore boréale, avec verre saphir anti-rayures qui défie vos chutes maladroites. Le bezel en acier poli ou titane mate respire l'élégance sobre – pas de strass, mais une finesse qui la fait passer pour une montre "normale" au bureau. Pour les matériaux : acier 316L recyclé pour l'éco-friendly (bravo Suunto !), titane grade 5 pour la version pro, et bracelet silicone respirant, interchangeable en un clin d'œil. Humour : c'est comme une armure viking en mode low-carb – robuste, mais si légère que vous oubliez qu'elle tracke vos calories brûlées (ou pas).Critique piquante : l'AMOLED est top, mais en plein soleil, il lave un peu les couleurs. Et le titane ? Sexy, mais à 100$ de plus, c'est du snobisme justifié seulement si vous escaladez l'Everest en costard.
 
Et les Fonctions : GPS et Météo en Têtes d'Affiche, Plus un Buffet MultisportsC'est là que la Race S brille – ou gémit, selon l'humeur. D'abord, qu'est-ce qu'une montre connectée sans GPS ? Un bracelet qui ment sur vos pas. La Race S embarque un dual-band GNSS (GPS, GLONASS, Galileo, BeiDou), précis au mètre près, même en openwater ou sous forêt dense.

Une bonne synthèse avec DC Rainmaker:  Voici tout ce que vous devez savoir sur la nouvelle Suunto Race S : nouvelles fonctionnalités, précision et bien plus encore ! Voici les nouveautés (par rapport à la Suunto Race existante, plus grande) :

– La Suunto Race S présente un boîtier de 45 mm et un écran tactile AMOLED de 1,32 pouce.
– Nouveau capteur optique de fréquence cardiaque.
– Fabriquée en Finlande (voir notes ci-dessous).
– Ajout du guidage Suunto Climb (une fonctionnalité similaire à ClimbPro).
– Ajout de trois nouveaux cadrans.
– Possibilité de personnaliser les cadrans, les couleurs et les complications (depuis la montre).
– Ajout d'émojis colorés (au lieu d'émojis noirs et blancs au pochoir).
– Augmentation du nombre d'émojis de 300 à environ 1 000.
– Amélioration des performances et de la réactivité de l'interface utilisateur (plus de problèmes).
– Ajout de paramètres d'affichage spécifiques aux modes sportifs (luminosité, etc.).
– Ajout d'un nouvel écran de pause (permettant d'afficher les données d'entraînement en pause).
– Augmentation du niveau de zoom de la carte jusqu'à 20 km (depuis 2KM)
– Notifications étape par étape réduites au bas de l'écran (au lieu d'un affichage plein écran)
– Ajout de plus d'une demi-douzaine d'applications Suunto dans le cadre de la mise à jour de juin 2024 (dont la prise en charge du capteur Moxy)
– Suivi du cycle menstruel dans l'application Suunto (enregistrement/suivi manuel pour le moment)
– Amélioration du compteur de pas pour réduire les erreurs de détection (par exemple, réduction du nombre de pas de brossage de dents)
– Prise en charge du vietnamien
– Augmentation de la capacité de stockage cartographique à 32 Go (au lieu de 16 Go pour la montre Race en acier inoxydable)
– 28 % plus légère que la Suunto Race (60 g contre 83 g)
– 14 % plus fine que la Suunto Race (11,4 mm pour la montre S contre 13,3 mm)
– Étanchéité à 50 m, au lieu de 100 m pour la Suunto Race
– Maintien de la compensation carbone à 100 %
– Maintien de la double fréquence/multibande GNSS
– Conserve le même design de bracelet de 22 mm
– Verre Gorilla Glass (contrairement au verre saphir de la Suunto Race)
– Lunette en acier inoxydable
– Prix : 349 EUR

 
 
Testé en mer ou trail, il capte les signaux comme un radar finlandais dans le brouillard – adieu les écarts de 50m chez les concurrents. Ajoutez l'Epoch 8 chipset pour une accuracy cardiaque optique upgradée, et vous avez un coach personnel qui ne juge pas vos sprints vers le kebab.Mais l'étoile du show ?
Les fonctions météo. Grâce à un altimètre barométrique haute précision, elle prédit les orages mieux que Météo-France un lundi férié. Température ambiante, pression, prévisions locales via connectivité – imaginez : "Pluie dans 2h, rentrez votre linge... ou votre ego surdimensionné après ce 10km".
 
C'est votre baromètre personnel, qui vous prévient non seulement de la pluie, mais aussi de la "tempête" si vous ignorez son alerte "Marchez plus, feignasse !".Autres perles : 95+ modes sports (course, natation, ski – oui, Suunto adore la neige), musique offline (Spotify/Deezer, 8GB stock), VO2 max, recovery time, et même un "Training Load" qui analyse si vous êtes un surentraîné ou un sous-doué. Batterie ? 26h en GPS full, 12 jours en mode montre – impressionnant pour un AMOLED, qui bouffe comme un ogre.
 
Le logiciel Suunto est parfois buggy – sync lent avec l'app, et pas de Siri-like assistant. Et la musique ? Top, mais pas de haut-parleur intégré, désolé les shower-concertistes.Versions diffèrent peu : la Titanium ajoute juste du titane et un look pro, mais mêmes fonctions. Pas de "S Lite" ou quoi – Suunto garde ça simple, comme un plat de saucisses finlandaises.
Le rapport qualité-prix : Un vol en plein diront nombre d'amateur. Pour votre portefeuilleÀ 349$ (ou 449$ Titanium), la Race S est un braquage légal mais c'est aussi le bon modèle disponible, en plus avant Noël. 
 
Contre un Garmin Forerunner 265 à 450$, elle offre plus de batterie, un écran plus vif, et un GPS qui ne fait pas la sieste en forêt. Valeur pour money ? Énorme – feature-packed sans le premium tax, à ce prix, on attend zéro lag, mais Suunto patine encore sur les updates. C'est comme payer un billet pour Helsinki et atterrir avec un sauna gratuit – deal du siècle, tant que le vol n'est pas annulé par bug.
 
au niveau des accessoires, parce qu'une montre sans bling, c'est triste, Suunto ne vous lâche pas nu : bracelets quick-release (silicone 22mm, cuir vegan, nylon pour 30-50$), support vélo (29$), ou straps métal pour le bureau (79$). Chargeur magnétique inclus, mais pas de dock fancy. Les options éco-friendly sont bienvenues, mais où est le chargeur solaire pour les puristes green ? Changez de bracelet plus souvent que de chaussettes après un trail, et vous passez de randonneur à dandy en un clic.Compatibilité : iOS, Android, et Votre Bon SensSync flawless avec l'app Suunto (iOS/Android), qui déverse vos data sur Strava, TrainingPeaks, ou HealthKit. Bluetooth 5.0, WiFi pour maps offline. Pas de drama cross-platform – elle joue avec tout, sauf peut-être votre vieux Nokia 3310. L'app est intuitive, mais manque de polish comparé à Garmin Connect. "Où est mon dashboard 3D ?" geignent les geeks.Les Retours des Acheteurs : Éloges glacés et piques chaudesSur X (ex-Twitter), les users adorent : "GPS précis comme un sniper finlandais, batterie qui tient le coup même en ultra-trail" (@waitin4agi_, mai 2025).
 
Un autre : "Valeur insane à 349$, accuracy upgradée sur openwater" (de reviews croisées).
 
Pros : légèreté, maps, autonomie (40% fin de journée light use).
 
Cons : "Charging inconsistent, parfois lent comme un escargot saoul" ; logiciel "buggy en sync" ; et "pas d'ANC pour la musique, wait what ?". Global : 4.5/5 sur Wareable, "worthy Garmin killer".
 
Les haters disent "trop basique", mais c'est comme critiquer un sauna pour manque de jacuzzi – c'est pas le point !Conclusion : La Race S, Course vers l'Aventure... ou le Canapé ?La Suunto Race S n'est pas parfaite – son soft traîne des skis, et elle snobe les petits poignets. Mais pour 349$, c'est un triomphe : GPS/météo au top, design qui en jette sans forcer, et un rapport Q/P qui fait rougir les géants. Si vous courez, marchez, ou juste survivez au quotidien, elle vous portera loin.
Suunto, uppez ce firmware, ou on vous envoie en Sibérie tester le cold boot. Pour les fans, portez-la, et vous ne perdrez plus jamais le nord – sauf si c'est pour trouver le frigo.

08:03 Publié dans Actualité, Gadgets, Montre connectée | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | | | Pin it!

17/10/2025

De Windows 10 à 11 dans la pratique

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Un grand nombre d'utilisateurs de Windows 10 expriment une réticence marquée à migrer vers Windows 11, pour plusieurs raisons bien documentées. Tout d'abord, les exigences matérielles strictes imposées par Microsoft constituent un frein majeur. Windows 11 nécessite un processeur compatible (généralement de génération récente, comme Intel 8e gen ou AMD Ryzen 2000 et plus), un module TPM 2.0 activé, et au moins 4 Go de RAM avec un stockage de 64 Go. De nombreux PC plus anciens, pourtant performants pour des tâches quotidiennes, ne remplissent pas ces critères, obligeant les utilisateurs à investir dans du nouveau matériel ou à contourner ces restrictions via des hacks non officiels, ce qui pose des risques de sécurité. Par exemple, des forums comme Reddit regorgent de témoignages d'utilisateurs qui préfèrent rester sur Windows 10 jusqu'à la fin de son support, arguant que leur machine actuelle fonctionne parfaitement pour la navigation web, la bureautique ou même le gaming léger. Ensuite, la satisfaction globale avec Windows 10 joue un rôle clé. Beaucoup considèrent que l'interface de Windows 10 est plus intuitive et personnalisable que celle de Windows 11. La barre des tâches centrée par défaut dans Windows 11, le menu Démarrer redessiné (qui intègre plus d'éléments publicitaires comme des recommandations d'apps ou de services Microsoft), et l'intégration forcée de fonctionnalités comme Copilot (basé sur l'IA) sont perçus comme des changements inutiles ou intrusifs.
 
 
Des critiques soulignent que Windows 11 introduit plus d'annonces et de bloatware, ce qui dégrade l'expérience utilisateur par rapport à un Windows 10 "propre" et stable. De plus, pour les professionnels ou les gamers, la compatibilité logicielle n'apporte pas d'améliorations substantielles justifiant la migration, surtout si des applications legacy fonctionnent mieux sous Windows 10.
La fin du support gratuit de Windows 10 en octobre 2025 accentue ce dilemme : après cette date, Microsoft cessera de fournir des mises à jour de sécurité gratuites, exposant les utilisateurs à des vulnérabilités. Pourtant, des options comme le paiement pour un support étendu (Extended Security Updates, ESU) à environ 30-60 dollars par an permettent de prolonger la vie de Windows 10, ce que choisissent certains pour éviter la migration.
 
D'autres, frustrés par ces contraintes, se tournent vers des alternatives comme Linux, contribuant à sa croissance récente. Des analyses indiquent que cette réticence a ralenti l'adoption de Windows 11, qui n'atteint pas les niveaux espérés par Microsoft, avec seulement une partie des utilisateurs de Windows 10 ayant migré malgré les incitations.
 
Passons maintenant à la situation de Linux, qui émerge comme une alternative viable dans ce paysage. En 2025, Linux représente environ 4-5 % des OS desktops mondiaux, mais sa part grimpe dans des niches spécifiques, comme les développeurs, les serveurs (où il domine avec plus de 80 % du marché) et de plus en plus les utilisateurs domestiques. En France, les chiffres sont encourageants : plus de 2 millions d'utilisateurs sur PC, avec une part de marché de 4,28 % en juin 2025, soit une augmentation de 1,28 point en un an.
 
Cette progression s'explique par plusieurs facteurs : la gratuité, la personnalisation (via des distributions comme Ubuntu, Fedora ou Mint), une meilleure sécurité contre les malwares, et une communauté active qui améliore constamment l'OS. De plus, le malaise autour de Windows – publicités, exigences hardware, et préoccupations sur la vie privée – pousse des utilisateurs à tester Linux, surtout avec des outils comme Steam Proton pour le gaming.Dans les administrations et services publics, Linux connaît une adoption croissante, motivée par des enjeux de souveraineté numérique, de coût et d'ouverture. Mondialement, des gouvernements comme ceux de l'Inde, du Brésil ou de l'Allemagne migrent vers Linux pour réduire la dépendance à des géants américains comme Microsoft, favorisant l'open source pour des raisons de sécurité et d'économie.
 
En Europe, la Linux Foundation met en avant l'open source comme un avantage stratégique, avec des rapports soulignant des gaps en leadership mais un potentiel énorme pour l'innovation et la souveraineté digitale. Des initiatives comme l'UN Open Source Week 2025 soulignent la collaboration globale pour bâtir des infrastructures publiques digitales via l'open source.
 
En France, la situation est particulièrement dynamique. Les administrations publiques promeuvent l'utilisation de logiciels libres depuis des années, via le Socle Interministériel de Logiciels Libres (SILL), qui recommande des distributions Linux pour divers usages. En 2025, on observe une vague de craintes envers Microsoft, liée aux politiques américaines (comme le Cloud Act) et aux incidents de sécurité, poussant des entités comme le Ministère des Armées ou des collectivités territoriales à adopter Linux.
 
Par exemple, des projets comme EU-OS, une distribution Linux conçue pour le secteur public européen, visent à fournir une alternative souveraine et sécurisée. L'adoption domestique massive (2 millions d'utilisateurs) renforce cela, avec une utilisation deux fois supérieure à domicile qu'en entreprise, indiquant un choix personnel qui pourrait s'étendre aux sphères publiques.
 
Quant à l'avenir de Linux dans les administrations et services publics, il semble prometteur. Les projections pour 2025-2034 anticipent une croissance annuelle composée de 10-15 % pour le marché Linux, tirée par l'open source dans le cloud, l'IA et les HPC (High Performance Computing).
 
En France et en Europe, des régulations comme le Digital Markets Act et des investissements dans la souveraineté numérique (via NextGenerationEU) favoriseront l'adoption. On pourrait voir Linux atteindre 10 % dans les administrations d'ici 2030, surtout si des migrations massives post-Windows 10 se concrétisent. Des défis persistent, comme la formation des agents et la compatibilité avec certains logiciels propriétaires, mais l'écosystème mature (avec des outils comme LibreOffice ou GIMP) et les économies (jusqu'à 50 % sur les licences) rendent cela viable.
 
Au final, Linux n'est plus une niche ; il pourrait devenir un pilier des services publics, promouvant une informatique éthique et indépendante.En conclusion, le marché des OS en 2025 illustre une tension entre inertie et innovation : Windows domine mais peine à convertir ses fidèles de Windows 10, tandis que Linux gagne du terrain, particulièrement dans les sphères publiques où la souveraineté prime. Cette évolution pourrait redessiner le paysage informatique dans les années à venir.
 
Passer de Windows 10 Famille à Windows 11 Famille est une opération relativement simple et gratuite si votre PC répond aux exigences minimales et que votre version de Windows 10 est activée. Cette mise à niveau conserve généralement vos fichiers, applications et paramètres, mais il est essentiel de prendre des précautions pour éviter toute perte de données ou problème technique. La procédure décrite ci-dessous est adaptée à une édition française en 64 bits, qui est la norme pour la plupart des PC modernes. Microsoft propose des outils officiels qui détectent automatiquement la langue et l'architecture de votre système (français et 64 bits), ou vous permettent de les sélectionner lors de la création d'un support d'installation.Je vais d'abord détailler les précautions à prendre, puis la procédure étape par étape avec les différentes méthodes recommandées par Microsoft. Notez que la date actuelle est le 13 octobre 2025, et que le support de Windows 10 se termine le 14 octobre 2025, rendant cette mise à niveau urgente pour maintenir la sécurité de votre PC.
 

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Avant de commencer, il est crucial de préparer votre PC pour éviter des surprises désagréables. Voici les principales précautions, basées sur les recommandations officielles de Microsoft :
 
Vérifiez la compatibilité de votre PC :
    • Windows 11 impose des exigences strictes : processeur 64 bits compatible (Intel 8e génération ou plus récent, AMD Ryzen 2000 ou plus récent, ou certains Qualcomm Snapdragon), au moins 4 Go de RAM (8 Go recommandés), 64 Go d'espace disque libre, carte graphique compatible DirectX 12 avec pilote WDDM 2.0, TPM 2.0 activé, et Secure Boot activé dans le BIOS/UEFI.
    • Téléchargez et exécutez l'application Contrôle d'intégrité du PC (PC Health Check) pour vérifier si votre PC est éligible. Lien de téléchargement : [https://www.microsoft.com/fr-fr/windows/windows-11#pcheal...
       
       
      . Si votre PC n'est pas compatible, la mise à niveau échouera, et vous devrez peut-être acheter un nouveau matériel ou contourner les exigences (non recommandé, car cela peut compromettre la sécurité et les mises à jour futures).
    • Vérifiez les spécifications complètes ici : [https://www.microsoft.com/fr-fr/windows/windows-11-specif...
       
       
      .
    • Si vous avez un processeur ARM (rare sur PC), l'assistant d'installation ne fonctionnera pas ; attendez une notification via Windows Update.

 

2 . Sauvegardez vos données :

    • Effectuez une sauvegarde complète de vos fichiers, photos, documents et paramètres. Utilisez OneDrive (inclus dans Windows) pour une sauvegarde automatique : consultez le guide [https://support.microsoft.com/fr-fr/office/sauvegarder-vo...
       
       
      . Alternativement, utilisez un disque externe ou un service cloud comme Google Drive.
    • Notez vos mots de passe et licences logicielles, car certains programmes pourraient nécessiter une réactivation après la mise à niveau.
    • Évitez de stocker des données sensibles sur le disque C: sans backup, car bien que la mise à niveau conserve les fichiers par défaut, un problème technique pourrait les effacer.
  1. Mettez à jour Windows 10 :
    • Assurez-vous que votre Windows 10 est à jour (version 2004 ou ultérieure). Allez dans Paramètres > Mise à jour et sécurité > Windows Update et installez toutes les mises à jour disponibles. Cela peut débloquer l'offre de mise à niveau vers Windows 11.
    • Vérifiez les problèmes connus : Consultez [https://aka.ms/windowsreleasehealth]
       
       
      pour voir si des bugs affectent votre matériel (par exemple, incompatibilités avec certains pilotes Intel ou AMD).
  2. Préparez votre environnement :
    • Ayez une connexion internet stable et rapide (au moins 9 Go d'espace disque libre pour le téléchargement).
    • Fermez tous les programmes et sauvegardez votre travail en cours.
    • Prévoyez du temps : La mise à niveau peut prendre de 1 à plusieurs heures, selon votre connexion et votre PC. Ne l'interrompez pas, car cela pourrait corrompre le système.
    • Si vous avez des périphériques anciens (imprimantes, scanners), vérifiez la disponibilité de pilotes compatibles Windows 11 sur le site du fabricant. Certains pilotes obsolètes pourraient causer des problèmes post-mise à niveau.
    • Désactivez temporairement votre antivirus tiers (gardez Windows Defender actif) pour éviter des interférences.
    • Si vous rencontrez des erreurs, consultez le guide de dépannage : [https://support.microsoft.com/fr-fr/windows/obtenir-de-l-...
       
       
      .
  3. Autres considérations :
    • Si votre Windows 10 n'est pas activé, activez-le d'abord avec une clé produit valide.
    • Certaines fonctionnalités de Windows 10 (comme le mode S ou certains widgets) pourraient changer ou disparaître dans Windows 11.
    • En cas de doute, testez la mise à niveau sur un PC secondaire si possible.
    • Après la mise à niveau, vous avez 10 jours pour revenir à Windows 10 via Paramètres > Mise à jour et sécurité > Récupération si quelque chose ne va pas.
Procédure étape par étape pour la mise à niveauMicrosoft propose trois méthodes principales pour la mise à niveau. La plus simple est via Windows Update, mais si elle n'est pas disponible, utilisez l'Assistant d'installation ou un support d'installation. Toutes ces méthodes supportent l'édition française 64 bits automatiquement (basé sur votre système actuel) ou via sélection lors de la création d'un ISO.Méthode 1 : Mise à niveau via Windows Update (recommandée, la plus simple)Cette méthode est automatique si votre PC est éligible. Elle conserve tous vos fichiers et applications.
  1. Ouvrez Paramètres (appuyez sur Windows + I).
  2. Allez dans Mise à jour et sécurité > Windows Update (ou tapez "ms-settings:windowsupdate" dans la barre de recherche).
  3. Cliquez sur Rechercher les mises à jour.
  4. Si des mises à jour pour Windows 10 sont disponibles, installez-les et redémarrez votre PC. Répétez l'étape 3.
  5. Une fois prêt, un message "La mise à niveau vers Windows 11 est prête" apparaîtra. Cliquez sur Télécharger et installer
     
     
    .
  6. Acceptez les conditions de licence en cliquant sur Accepter et installer.
  7. Le téléchargement commence (cela peut prendre du temps). Vous pouvez planifier l'installation pour plus tard.
  8. Une fois prêt, cliquez sur Redémarrer maintenant (ou attendez la notification).
  9. Votre PC redémarrera plusieurs fois automatiquement. Ne l'éteignez pas !
  10. À la fin, connectez-vous à votre compte. Windows 11 s'ouvrira, et vous pourrez configurer les nouveautés (comme le menu Démarrer centré).
Si Windows 11 n'apparaît pas, votre PC n'est peut-être pas encore éligible ; patientez ou passez à une autre méthode.Méthode 2 : Utiliser l'Assistant d'installation de Windows 11Idéal si Windows Update ne propose pas la mise à niveau.
  1. Téléchargez l'Assistant d'installation depuis le site officiel : [https://www.microsoft.com/fr-fr/software-download/windows...
     
     
    . Cliquez sur "Télécharger maintenant" sous "Assistant d’installation de Windows 11".
  2. Exécutez le fichier téléchargé (vous devez être administrateur).
  3. L'assistant vérifie la compatibilité. Si OK, acceptez les conditions de licence.
  4. Cliquez sur Accepter et installer.
  5. Le téléchargement et l'installation commencent. Votre PC redémarrera plusieurs fois.
  6. À la fin, connectez-vous et configurez Windows 11.
Méthode 3 : Utiliser un support d'installation (clé USB ou ISO)Utile pour une mise à niveau manuelle ou si les méthodes précédentes échouent. Cela permet de sélectionner explicitement l'édition française 64 bits.
  1. Téléchargez l'outil de création de support depuis [https://www.microsoft.com/fr-fr/software-download/windows...
     
     
    . Cliquez sur "Télécharger maintenant" sous "Créer un support d’installation pour Windows 11".
  2. Exécutez l'outil et acceptez les conditions.
  3. Sélectionnez "Créer un support d’installation (clé USB, DVD ou fichier ISO) pour un autre PC".
  4. Choisissez la langue : Français (France), édition : Windows 11 Home, architecture : 64 bits.
  5. Sélectionnez "Fichier ISO" (pour graver plus tard) ou "Clé USB" (insérez une clé de 8 Go minimum).
  6. Une fois créé, insérez la clé USB ou montez l'ISO (clic droit > Monter).
  7. Ouvrez l'Explorateur de fichiers, allez sur le support, et exécutez setup.exe.
  8. Suivez les instructions : Choisissez "Conserver les fichiers personnels et les applications" pour une mise à niveau.
  9. Acceptez les licences et installez. Le PC redémarrera plusieurs fois.
  10. À la fin, configurez Windows 11.
Pour plus de détails sur la création du support : [https://support.microsoft.com/fr-fr/windows/cr%C3%A9ation...
 

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.Après la mise à niveau
  • Vérifiez les mises à jour dans Paramètres > Windows Update.
  • Réinstallez les pilotes si nécessaire (via le Gestionnaire de périphériques).
  • Si des problèmes surgissent, utilisez l'outil de dépannage intégré ou revenez à Windows 10 dans les 10 jours.

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10/10/2025

En passant par Windows 11

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En 2025, le marché des systèmes d'exploitation (OS) pour ordinateurs personnels (PC) reste dominé par quelques acteurs principaux, avec une répartition qui reflète à la fois l'héritage historique et les évolutions technologiques récentes. Selon les données mondiales compilées par des sources comme StatCounter et Statista, Windows de Microsoft conserve une position hégémonique, capturant environ 70 à 72 % des parts de marché sur les desktops. Ce chiffre inclut à la fois Windows 10 et Windows 11, bien que la transition entre les deux versions soit un point de friction majeur. macOS d'Apple suit avec une part estimée entre 15 et 18 %, particulièrement forte dans les pays occidentaux comme les États-Unis, où elle bénéficie d'une intégration fluide avec l'écosystème Apple. Linux, quant à lui, progresse lentement mais sûrement, atteignant 4 à 5 % mondialement, avec des pics notables dans certains marchés comme les États-Unis (5,03 % en juin 2025) ou la France (4,28 %). ChromeOS de Google, souvent considéré à part pour son orientation cloud, oscille autour de 2 %, tandis que d'autres OS mineurs (comme BSD ou des distributions exotiques) représentent moins de 1 % collectivement.
Cette répartition n'est pas statique ; elle est influencée par des facteurs comme la fin du support de Windows 10, prévue pour le 14 octobre 2025, qui pousse les utilisateurs à reconsidérer leurs choix. Historiquement, Windows a dominé grâce à sa compatibilité avec une vaste gamme de logiciels professionnels et de jeux, ainsi qu'à son adoption massive dans les entreprises. En 2025, cependant, on observe une légère érosion de cette dominance, avec une croissance de Linux attribuable en partie au malaise autour de la migration vers Windows 11. Les statistiques montrent que Windows 10 représente encore une portion significative des installations Windows, autour de 25-30 % du total des OS desktops, même si ce chiffre diminue progressivement. Cela s'explique par le fait que de nombreux utilisateurs satisfaits de Windows 10 ne voient pas d'intérêt immédiat à passer à Windows 11.

 

Windows 11... Ce système d'exploitation qui est arrivé comme un invité surprise à une fête où tout le monde s'amusait encore avec Windows 10. Lancé en octobre 2021 par Microsoft, il promettait une révolution esthétique et fonctionnelle, mais a souvent été accueilli par un mélange de "waouh" et de "pourquoi ?". Dans cet article, nous plongerons dans les méandres de son histoire, ses apports (ou prétendus tels), les critiques qui pleuvent comme des mises à jour forcées, et les raisons pour lesquelles vous devriez – ou non – sauter le pas. Avec une pointe d'humour, parce que franchement, qui n'a pas ri jaune en voyant son PC refuser de démarrer après une update ?
 
Et pour couronner le tout, nous évoquerons l'ombre de Windows 12 qui plane, tel un teaser de film hollywoodien qui nous fait hésiter à acheter le billet pour la séance actuelle.Préparez-vous à un voyage détaillé, car nous ne lésinerons pas sur les détails. Après tout, dans le monde de la tech, plus c'est long, plus c'est... explicatif. Allons-y !Un Petit Historique : Des Racines dans le Soleil de la ValléeWindows 11 n'est pas sorti du chapeau d'un magicien chez Microsoft. Son origine remonte à une lignée prestigieuse de systèmes d'exploitation qui ont marqué l'histoire de l'informatique personnelle. Pour rappel, la saga Windows a débuté en 1985 avec Windows 1.0, une interface graphique greffée sur MS-DOS, inspirée (pour ne pas dire copiée) des idées de Xerox et Apple.
 
Mais accélérons jusqu'aux années 2010.Windows 10, lancé en 2015, était censé être la "dernière version de Windows" selon les dires de Microsoft à l'époque – une promesse qui a tenu autant que celle d'un politicien en campagne. En réalité, Windows 11 a émergé d'un projet interne baptisé "Sun Valley", une refonte visuelle et fonctionnelle de Windows 10. Annoncé le 24 juin 2021 lors d'un événement virtuel, il a été officiellement released le 5 octobre 2021. Pourquoi ce saut de numéro ? Microsoft a sauté Windows 9 pour éviter des confusions avec des codes legacy de Windows 95/98, et pour Windows 11, c'était une façon de marquer une rupture, même si sous le capot, c'est toujours le noyau NT qui ronronne.Selon des sources internes relayées par Wikipedia, le développement a commencé bien avant l'annonce, avec des builds fuités dès juin 2021 qui ont excité la communauté tech. "Windows 11 est une version majeure du système d'exploitation Windows NT développé par Microsoft, released en octobre 2021"
 
 Mais pourquoi l'avoir créé ? Certains spéculent que c'était pour imposer de nouvelles exigences hardware, comme le support du TPM 2.0 et des processeurs récents, afin de booster les ventes de PC. D'autres y voient une réponse à la concurrence d'Apple avec macOS et de Google avec Chrome OS. En tout cas, comme l'a dit un podcaster tech anonyme sur Reddit, "C'était pour distinguer les versions Windows qui requièrent des processeurs de 8e génération ou plus". Microsoft, qui domine 70% du marché desktop, se sent menacé par des outsiders.Pour enrichir ce récit, citons Satya Nadella, CEO de Microsoft, dans une interview au Wall Street Journal : "Windows devient de plus en plus le dispositif qui relie tous ces écosystèmes" (WSJ, 2021). Une vision poétique pour un OS qui, au fond, gère juste nos fichiers et nos plantages.
 
Mais creusons plus profond. L'histoire de Windows est jalonnée de succès et d'échecs. Windows 95 a révolutionné avec son menu Démarrer, Windows XP a stabilisé le tout, Vista a été un flop ergonomique, 7 un chouchou, 8 une catastrophe tactile, et 10 une synthèse solide. Windows 11 ? C'est comme si Microsoft avait pris Windows 10, l'avait passé au lave-linge avec du Fluent Design (leur langage visuel arrondi et transparent), et ajouté une dose d'IA pour faire moderne. Le codename "Sun Valley" évoque les montagnes ensoleillées de l'Idaho, mais pour beaucoup d'utilisateurs, c'était plutôt une vallée de larmes au lancement.Le développement a probablement commencé vers 2019-2020, avec des fuites en 2021.
 
Une question sur Reddit demande : "Quand Microsoft a-t-il commencé à développer Windows 11 ? Environ 2-3 ans avant la release, comme la plupart des OS majeurs. Et pour l'origine plus large, rappelons que Windows NT, le cœur de tout, date de 1993, conçu par David Cutler, ex-DEC.Ce Que Windows 11 Apporte Après Windows 10 : Une Cure de Jouvence ou du Maquillage ?Passons aux nouveautés. Windows 11 n'est pas une révolution, mais une évolution polie de Windows 10. Visuellement, c'est le grand changement : coins arrondis, transparence Mica, animations fluides. Le menu Démarrer est centré (inspiré de macOS ?), avec des icônes pinnées et des recommandations basées sur l'usage. "Windows 11 présente une interface plus élégante et cohérente que Windows 10, avec des coins arrondis sur les fenêtres des programmes" (PCMag, 2025).
 
Fonctionnellement, Snap Layouts pour organiser les fenêtres facilement, des widgets pour des infos rapides (météo, news, mais souvent critiqués pour être envahissants), intégration native de Microsoft Teams (parce que Zoom n'était pas assez ?), et des améliorations pour les tablettes avec un mode tactile plus intuitif. Pour les gamers, DirectStorage accélère les chargements, et Auto HDR embellit les vieux jeux. Sous le capot : meilleure gestion de la mémoire, reprise plus rapide du sommeil, et des mises à jour plus petites. "Windows 11 améliore les performances par rapport à Windows 10 en optimisant la gestion de la mémoire, en améliorant l'autonomie de la batterie, en accélérant la reprise du sommeil, en réduisant la taille des mises à jour" (Support JCCMI, 2025).
 
Comparé à Windows 10 : Ce dernier avait un menu Démarrer à gauche, plus personnalisable mais daté. Windows 11 est plus "zen", avec un focus sur la productivité. Mais est-ce suffisant ? Comme le note un article de How-To Geek : "J'ai enfin switché à Windows 11 et je regrette déjà certaines fonctionnalités de Windows 10" (2024).
 
Par exemple, le tri dans l'Explorateur de fichiers est similaire, mais l'UI est différente, et certains regrettent la barre des tâches plus flexible de 10.Côté sécurité : TPM 2.0 obligatoire pour le chiffrement, et des features comme Memory Integrity pour bloquer les malwares. Pour les pros, BitLocker est plus accessible. Et avec l'arrivée de Copilot (l'IA de Microsoft), Windows 11 devient un assistant personnel – ou un espion, selon votre paranoïa. Windows 11 apporte des "snap groups" pour grouper les fenêtres, parfait pour ceux qui ont 42 onglets ouverts comme moi. Pourtant, c'est comme si Microsoft disait : "On sait que vous êtes désorganisés, on va vous aider... en vous forçant à adopter notre vision". Et les widgets ? Une barre latérale qui pousse des news MSN, souvent sensationnalistes. "Les widgets sont limités et ne contiennent que les partenaires de Microsoft" (Scott R. Larson, 2025).
 

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 Pas de quoi sauter au plafond.En profondeur, explorons les mises à jour annuelles. La version 22H2 a ajouté des dossiers dans le menu Démarrer, 23H2 a intégré Copilot, et 24H2 apporte plus d'IA comme un éditeur vidéo virtuel et une lecture d'écran polyglotte. "Microsoft publie une grande mise à jour de Windows 11 avec Copilot AI inclus" (CNBC, 2023)..
 
Pour les devs, support amélioré de WSL (Windows Subsystem for Linux), rendant l'OS plus attractif pour les codeurs.Les Critiques à la Sortie et Depuis : Un Festival de Bugs et de FrustrationsÀ sa sortie, Windows 11 a été salué pour son look, mais fustigé pour ses exigences hardware draconiennes. Pas de processeur Intel 8e gen ou AMD Ryzen 2000 ? Désolé, restez sur 10. "Les exigences hardware de Windows 11 sont trop strictes" (PCMag, 2024).
 
Des millions de PC perfectly fonctionnels ont été exclus, forçant des upgrades coûteux. Humour noir : Microsoft aide l'environnement en encourageant le recyclage... de vieux PC vers la poubelle.Critiques persistantes : L'UI est inconsistante – certains menus sont modernes, d'autres datent de Windows 95. "Windows 11 est joli, mais horriblement incomplet et incohérent, avec des régressions fonctionnelles majeures" (Thurrott.com, 2021).
La barre des tâches est moins personnalisable (pas de drag-and-drop au lancement), et les pubs intégrées (dans les widgets, le menu Démarrer) irritent. "Pourquoi Windows 11 est-il si agaçant ?" (The Verge, 2024).
Depuis, les bugs s'accumulent : Problèmes de performances sur AMD au lancement, crashes d'Explorer, et avec 24H2, des incompatibilités avec des drivers Intel. "Intel et Microsoft ont trouvé des problèmes d'incompatibilité avec certaines versions de drivers pour Intel Smart Sound Technology" (Microsoft Learn, 2024).
 
Et l'IA ? Copilot est utile, mais envahissant. Un podcaster sur TWiT Tech Podcast dit : "Windows 11 : Petits changements" (2021), soulignant le manque de features must-have. Windows 11 semble conçu pour les tablettes et les laptops neufs, laissant les desktops en plan. "Windows 11 est une refonte en cours" (The Verge, 2021).
Et avec plus de processus en fond, il peut être plus gourmand. Un utilisateur sur Reddit : "L'UI est compliquée, les menus convolutés, il faut plus de clics" (2024).Pour Wired : "Do You Really Have to Stop Using Windows 10?" (2025), critiquant l'approche "achetez un nouveau PC" de Microsoft. 
La Fin Imminente de Windows 10Pourquoi passer à 11 ? Parce que Windows 10 tire sa révérence le 14 octobre 2025. "Windows 10 atteindra sa fin de support le 14 octobre 2025. Après cette date, Microsoft ne fournira plus de mises à jour logicielles, de correctifs de sécurité ou d'assistance technique" (Microsoft, 2025).
 
Sans updates, votre PC devient vulnérable aux virus, comme une maison sans serrure.Intérêt : Sécurité renforcée, support jusqu'en 2031 potentiellement, et features modernes comme l'IA. Pour les entreprises, c'est crucial ; pour les particuliers, c'est une question de paix d'esprit. Mais avec humour : Si vous aimez vivre dangereusement, restez sur 10 – c'est comme rouler sans ceinture, excitant mais risqué.Microsoft offre des extensions payantes pour 10 jusqu'en 2026 (30$ par an), mais c'est un pansement. "Microsoft étend gratuitement les mises à jour de sécurité de Windows 10 jusqu'en 2026" (Reddit, 2025).
 
Pourtant, adopter 11 est inévitable pour rester à jour.Les Problèmes de Pilotes : Un Casse-Tête PériphériqueUn hic majeur : Les pilotes pour périphériques anciens ne sont pas toujours compatibles. "Vous recevez ce message parce que le paramètre Intégrité de la Mémoire dans Windows Security empêche un driver de se charger sur votre appareil" (Microsoft Support).
 
Imprimantes, scanners, cartes graphiques old-school peuvent causer des BSOD (Blue Screen of Death).Solutions : Vérifiez dans le Gestionnaire de Périphériques, mettez à jour via Windows Update, ou cherchez sur les sites fabricants. Mais pour les très vieux hardware, c'est mort. "Problèmes d'incompatibilité avec Intel SST drivers sur Windows 11 24H2" (Intel Community, 2025).
 
C'est Microsoft qui dit "Upgrade or die" – littéralement pour vos périphériques.L'Arrivée Prochaine de Windows 12 : Une Bonne Raison d'Attendre ?Et si on attend Windows 12 ? Les rumeurs bouillonnent : Focus sur l'IA avancée, design modulaire, peut-être une release fin 2025. "Windows 12 pourrait arriver dès juin 2024 si on croit les fuites" (Mashable), mais Microsoft se concentre sur Windows 11 25H2. "La release de Windows 12 est repoussée d'au moins un an alors que Microsoft annonce Windows 11 version 25H2" (Tom's Hardware, 2025).
Bloomberg et d'autres spéculent sur un OS "AI-first". "Plus de features AI et un design modulaire sont parmi les plus grosses rumeurs sur Windows 12" (PCMag, 2025). Raison d'attendre : Si 11 est une transition, 12 pourrait être la vraie révolution. Mais comme dit un podcaster : "Windows 12 sera probablement dans les 2 prochaines années, avec un focus sur l'IA" (Reddit, 2025).
 
En conclusion, Windows 11 est un OS solide mais imparfait, avec du potentiel. Adoptez-le si votre PC le supporte et que la fin de 10 vous inquiète ; sinon, attendez 12 pour un saut plus excitant. Comme le dit Nadella : "Windows a un rôle à jouer comme l'écosystème le plus ouvert" (WSJ, 2021). Mais ouvert à quoi ? À nos critiques, espérons-le.
 
 

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