25/05/2016
Cowon Plenue D, un baladeur pour le grand large
Fidèle à ma vision de l'audio nomade, il existe pour moi deux types d'appareils bien distincts actuellement sur le marché des baladeurs numériques. Tout d'abord, des appareils destinés aux audiophiles bénéficiant des dernières capacités de restitution, de reconnaissance des formats et proposant de multiples types de connexion et ceux, souvent plus rustiques, offrant une large autonomie de fonctionnement.
Il s'agit bien là de deux mondes différents car amplification, décompression, traitement performants ont un coût énergétique et les appareils de haute qualité sont limités à des autonomies tournant autour de 8-10 heures.
Cette faiblesse n'est pas bien grave à domicile mais c'est tout à fait inacceptable pour le véritable utilisateur nomade qui n'est pas satisfait des performances d'un smartphone lui même vite muet loin d'une prise électrique.
Un appareil doit être capable de tenir les dizaines d'heures d'un voyage, les journées perdues en correspondances ou dans un aéroport, le temps d'un trek ou d'une ballade en mer.
Le Cowon Plenue D sera donc le parfait successeur d'un modèle déjà Cowon, le X9.
Petit, élégant et affichant de belles performances avec la lecture audio haute définition 24bits/192kHz, un excellent rapport signal/bruit de 123dB pour une distorsion harmonique + bruit limitée à 0,004% et une puissance de 1Vrms, il permet malgré tout une autonomie (selon le constructeur donc réduisez les valeurs de 25-30% en utilisation réelle) de 100h en .mp3, de 51h en .flac (24bit/96kHz). De quoi voir venir même sans un chargeur dynamo USB ou solaire.
Au menu, on retrouve les fameux JetEffect 5 avec BBE signe de la marque avec leur lot d'égalisations (48 effets), la lecture des formats FLAC/WAV/AIFF/ALAC/APE/MP3/WMA/OGG avec enfin une bonne reconnaissance des pochettes affichées (si vous ne placez pas des cover.jpg trop lourds en ko) sur un écran LCD 2.8″ de 16 millions de couleurs. L'appareil offre de base une mémoire interne de 32 Go et c'est indispensable un emplacement carte microSD 128 Go max (attention avec les cartes PNY premier prix qui circulent actuellement).
La navigation est fonctionnelle et fluide même si j'ai vu mieux.
Les tests sont satisfaisants avec écouteurs ou casques nomades. Même dans le cas de l'alimentation de casques domestique dans la majorité des cas, le Cowon s'en tire plutôt bien. L'appareil restitue une scène assez large avec un bon positionnement des sources tout à fait agréable avec des fichiers 24bits/192kHz.
Reste que malgré la bonne finition cet appareil recommandé pour ces bonnes performances ne possède qu'une sortie audio, un écran à la définition somme doute un peu datée, est livré sans la moindre housse (merci Ebay ou amazon) et pour environ 300€, la note est un peu salée (ni radio ni vidéo embarqués bien entendu).
La liberté a son prix.
Testé avec les écouteurs Focal sphear et casque ouvert Sennheiser HD650
Erik Truffaz, Bending new corners, 1999, Blue Note EMI
Cet album à l'atmosphère quelque peu planante et sombre est le troisième du trompettiste suisse et le Cowon est à son aise détaillant parfaitement vibrations du clavier, cris aigus de la trompette et scintillements des cymbales. Si la musique est urbaine et sans grande surprise l'enregistrement est très propre. Notre lecteur numérique est ici un compagnon garantissant une écoute confortable sans grésillement en début de piste une anomalie parfois signalée sur des générations précédentes. Ici le brillant n'est jamais agressif et c'est la moindre des choses pour des ballades.
Rapsodies hongroises, Valse impromptu, Paraphrase du Faust de Gounod... Il faut bien Liszt pour pousser le Plenue dans ses derniers retranchements et si l'écoute FLAC est agréable, l'interprétation de Stéphane Blet magnifiquement captée fait vite rêver d'une restitution encore supérieure avec un lecteur audiophile couplé à un ampli casque. Le piano est utilisé en effet dans ses plus larges et complexes possibilités afin de traduire la confrontation entre la lumière et l'obscurité, le bien et le mal, aussi bien à travers la simulation de la voix que celle de la nature. L'intensité, la résonance du nocturne n°3 Rêve d'amour sont magiques. Un album indispensable en attendant le nouvel album Satie d'un interprète pas assez reconnu par son pays.
Khachaturian - Masquerade Suite & Kabalevsky - The Comedians (XRCD), direction Kiril Kondrashin
Voici un album rare car enregistré en janvier 1958 par le chef Kondrachine pour RCA durant son séjour aux États-Unis. La capture est excellente et c'est un véritable bouillonnement d'énergie. Du Capriccio espagnol de Korsakov à la Masquerade de Khatchatourian (compositeur peu étudié mais pillé par Hollywood) la prise de son living stereo ne nous laisse aucun repos. Qui osera encore dire que musique sérieuse et rythme sont incompatibles ? Le Plenue n'est ici plus au niveau de l'ancêtre X9 et même l'auditeur audiophile se réjouira de l'éclat donné par une grande direction d'orchestre.
Spectre, Laibach, 2014, Mute records.
Laibach est enfin de retour dans un album moins hermétique et particulièrement léché. Personne ne se plaindra de l'évolution du groupe slovène qui reste perfectionniste et s'est adjoint une fort jolie Mina Spiler ayant démontré sur scène à Londres qu'elle n'affaiblissait en rien la virilité radicale d'interprétations qui font parfois grincer les dents de fonctionnaires européens (chic !). Donc pas d'inquiétudes le son martial, électronique ou lyrique est bien là agrémenté cette fois et plus ouvertement d'une critique moqueuse de très bon gout. On pourrait parler de synthèse mais il s'agit plutôt de maturité au service d'une pop inspirée. Les différents morceaux sont ici l'occasion de tester les égalisations mais aussi de comprendre ce qui fait différer le Plenue D de ses grands frères audiophiles qui commencent à offrir des modules d''amplification dédiés et amovibles. Ici, il faut encore jouer des curseurs ou faire confiance au constructeur ce qui ne va pas de soi. Mais encore une fois le Cowon est à la hauteur.
Laibach - The Whistleblowers (Spectre)
Caractéristiques
- DAC 24bits/192kHz
- Rapport signal/bruit : 123dB
- Distorsion harmonique + Bruit : 0,004%
- Sortie 1Vrms
- Diaphonie : -105dB
- 53,1 x 77,2 x 14,9 mm
- Sortie : Jack 3.5mm
- Port USB 2.0
- 94g
- LCD 2.8″ (240 x 320)
- Autonomie 100h (MP3) – 51h (FLAC)
-
Batterie Lithium polymère (charge 3h30)
- Couleur argent ou or
- Codec :
FLAC, WAV, AIFF, ALAC : ~24bit/192kHz
MP3 : MPEG 1/2/2.5 Layer 3, ~320kbps
WMA : ~320kbps, ~48kHz
APE : Fast, normal, and high (16-bit) compression
OGG : ~Q10, ~44.1kHz
- BBE+, 48 réglages (4 réglages utilisateur), égaliseur 5 bandes
12:22 Publié dans Actualité, Baladeur audio, Multimédia | Tags : cowon, plenue, balladeur, nomade, flac, mp3 | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | |
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