Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/09/2014

Semaine de deuil en France, en Écosse...

Eco2.jpg

Malgré les espérances d'idéologues, interdire de "parler breton et de cracher par terre" ou truquer des élections n'ont jamais empêché la survie de l'âme d'un peuple ni tué ses aspiration à l'indépendance. Seul le génocide parvient à ce résultat, les indiens d'Amérique en savent quelque chose et la méthode a encore ses adeptes.

Nous annoncions, il y a peu, des semaines à venir extrêmement pénibles, elles se confirment. Tout d'abord, ayons, par générosité, une pensée pour l’Écosse dont le rêve de liberté est repoussé une nouvelle fois. Certes, le score final des indépendantistes est de 30% supérieurs aux prophéties de début de campagne qui niaient même ce droit à un vote n'intéressant soit disant personne.


Le trucage des résultats devant la caméra

Mais ce scrutin révèle surtout le dysfonctionnement total du processus électoral en Europe avec des pressions énormes exercées sur les électeurs, avec des menaces de sanction, de représailles, de licenciements en cas de vote oui. Outre la corruption purement mafieuse avec les valises de billets (comme à l'époque de Maastricht en France), les nombreuses cartes d'électeurs attribuées à des enfants,, il faut noter le militantisme actif des médias publics, des administrations en faveur du non. Le vote en pleine semaine, un jeudi est aussi une belle trouvaille tout comme l'interdiction aux écossais à l'étranger ou tout simplement en Angleterre de voter (près d'un million de personnes privées de leur droit). Nous sommes bien loin des conditions de vote d'une démocratie, mais on sait que le modèle ukrainien ouvre les portes de l'Union Européenne alors comment s'étonner d'une telle pitrerie.

Ces élections ont cependant permis de confirmer que la richesse du Royaume venait bien de l’Écosse seule nation encore capable de produire et d'exporter (alcool, épicerie, vêtement, pétrole, tourisme...) alors que les produits "made in England" chez nous, on les cherchera en vain!

demain.jpg

 Voilà ce que nous pourrons croiser tôt ou tard sur la route de Trégastel ou de Castelnaud si le fanatisme poursuit son implantation en France.

Castelnaud

Pendant que nos voisins écossais tentaient de se libérer, l'Assemblée dite nationale a voté jeudi son fameux projet de loi "lutte contre le terrorisme". La crise économique n'est donc pas la priorité du gouvernement qui n'ayant plus que quelques semaines de vie n'a rien trouvé d'autre à faire que de soutenir un texte abracadabrant. Son objectif est je le rappelle, le blocage des sites internet par le pouvoir exécutif et ce sans décision préalable du pouvoir judiciaire. Vous aimez les films de Costa-Gavras, gagné , vous êtes dedans.

En bon Français, je pense qu'on aurais pu parler de censure d’État aggravée de présomption de culpabilité. Artisan et défenseur dynamique du texte, Bernard Cazeneuve a notamment précisé "nous sommes là pour être utiles à la République en la protégeant du terrorisme". Pauvre couillon, je pensais que la fonction des élus était de protéger les citoyens... Le problème est que dans un pays où on enseigne, dès le plus jeune age, l'amour de la Démocratie, l'avenir et la protection de la République, on en a "rien à cirer" pour reprendre la formule concise mais explicite de Madame Édith Cresson. On attend juste qu'elle disparaisse et on attend cela avec impatience comme pour un furoncle ou une belle-mère en séjour prolongé car ce système institutionnel est nuisible est criminogène comme l'a fort bien démontré pour le grand public Étienne Chouard.


La France n'est pas une Démocratie. La démonstration en quelques minutes par E. Chouard.

Devant le délire, certains élus PS ont tenté de calmer le jeu. Ainsi, Madame Erhel s'est émue en évoquant le grotesque du filtrage des sites web. Contrairement aux défenseurs du projet, elle possède quelques notions sur le sujet. Déjà, en 2008, elle cosignait (avec Jean Dionis du Séjour) un rapport sur la mise en application de la loi de juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique. Trois ans plus tard, elle proposait un second rapport sur la neutralité du Net, puis en décembre 2011, une nouvelle étude consacrée à l'application de la loi relative à la lutte contre la fracture numérique. C'est encore elle qui en 2013 rendaithop.jpg  les conclusions de la mission d’information sur l’impact de la régulation des télécoms sur la filière.

Lutter contre la fracture numérique n'a jamais voulu dire mettre les moyens de communications actuels à la portée de tous avec la garantie d'un bon rapport performance/prix ou la protection de la vie privée. Il s'agit avant tout de juteux marchés entre élus et opérateurs.

Puis la même année, elle est devenue Rapporteur de la proposition de résolution européenne sur la stratégie numérique de l’Union européen pour la commission des Affaires économiques du parlement. Avant l'été, elle présentait le bilan d’une nouvelle mission d’information sur le développement de l’économie numérique française. Cerise sur le gâteau, c'est aussi Corine Erhel qui assure les fonctions de Rapporteur pour avis du budget communications électroniques et économie numérique pour le projet de loi de Finances depuis 2 ans.

Que dit cette brave dame un peu qualifiée quand même à Monsieur Cazeneuve, elle lui soumet les conclusions explosives des experts: la Commission de l'Assemblée nationale sur les droits et libertés numériques, le Conseil national du numérique,  Guillaume Poupard le directeur de l'Agence nationale de cyber-défense (ANSSI)... Tous sont unanimes et affirment haut et fort que le projet "est une erreur et je vous invite, je nous invite, à ne pas la commettre" et va même tenter sans succès de plaider le député Christian Paul particulièrement agacé par la folie qu'on tente de mettre en place et qui irrite en lui le fervent défenseur de la neutralité du Net.


Même au cœur des rangs du PS, personne ne comprend cet acharnement quasi religieux à promouvoir un arbitraire qui rompt avec la tradition légale française et impose de fait une censure à la tête du client. Christian Paul, député PS de la Nièvre soutient une neutralité du Net devant s'imposer comme une protection à la  marchandisation du Web  et aux discriminations qui émergent dans son utilisation. Il devient nécessaire d'inscrire le principe de neutralité du Net dans la loi, afin de garantir sa libre utilisation, devenue aujourd'hui un droit fondamental. La loi soit disant antiterroriste va à contre sens de cet objectif en allant vers un communautarisme du web source d'intolérance et de division.

En effet, outre l'absurdité technique qui incitera les citoyens à vouloir connaître, par eux même, la raison de la censure et donc à utiliser des moyens techniques qui pourront aussi les entrainer à un piratage autre, c'est couper la France de la réalité du monde et faire ce que nos donneurs de leçons reprochent à longueur d'année à la Chine , la Corée du Nord, l'Iran... Mais peut être que cette fois encore, comme pour la torture à Guantanamo c'est bien si tout cela est fait au nom des valeurs.

11.jpgEn 11 ans bien des pantalons se sont baissés, bien des trahisons ont rapporté... (Ce n'est pas un montage)

Ainsi et comme l'a fort justement souligné le député UMP Tardy (Faut-il faire reculer encore la liberté, contre le terrorisme ? ou la France s'engage à petits pas dans la direction de la NSA), le PS a retourné sa veste (il gagne un niveau) et abandonné son cheval de bataille durant des dizaines d'années, la liberté d'expression. Exit le il est interdit d'interdire et on enfourche le dada d'un ordre nouveau, républicain, et son cortège de matraques. Mais bon une trahison de plus après l'abandon de son analyse économique il y a 30 au profit du néo-libéralisme, ça ne compte plus et c'est logique.

Hors du pouvoir judiciaire, nous allons donc voir s'appliquer comme durant les heures les plus sombres de nos histoire un pouvoir administratif qui de sa propre initiative pourra bloquer un site et j'ai peur que nul ne soit à l'abri dans cet optique autorisant tout et n'importe quoi, alors que déjà journalistes ou humoristes sont poursuivis à l'occasion comme terroristes. Seule consolation dans cette histoire, cette sottise actuelle que même Courteline n'aurait oser imaginer, sera l'occasion de vous faire découvrir (du moins aux plus innocents (mais ça n'existe sans doute plus aux yeux du pouvoir) les offres VPN, les réseaux virtuels pour sécuriser votre connexion et voir et récupérer ce qui vous intéresse tout comme  un bien intéressant outil baptisé Tor.

En attendant le passage de la loi devant un Sénat qui reste encore pour quelques longues semaines de septembre sous la domination du gouvernement rien ne nous empêche par précaution de prévoir le pire. La génération Snowden malheureusement, ça sera nous.

 

16:57 Publié dans Actualité | Tags : censure, terrorisme, loi, web, démocratie, élections, ecosse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | | | Pin it!

01/06/2014

Vive l’Écosse libre

referendum,écosse,indépendance

 Le château d'Eilean Donan finira t-il comme cette centaine de plages et d'îles grecques, vendu à un qatari ou un texan pour satisfaire un pur racket bancaire?


D'une superficie de 78 783 km² dont quelques 800 iles, peu peuplée, avec des produits qui s'exportent avec succès sur toute la planète (le whisky, la laine, le saumon, épicerie), des ressources énergétiques (pétrole, charbon), un important tourisme favorisé par des espaces naturels somptueux dont l'image est régulièrement popularisée par le cinéma (La guerre du feu, L'odyssée de l'espace, Braveheart, Harry Potter...), l’Écosse a tout pour être un pays aussi prospère que la Suisse.


 La prospérité à porté de la main

Pourtant, la crise et la dette sont là et la soif d'indépendance aussi. Car si l’Écosse laisse piller depuis des années ses ressources en pétrole, si ses soldats se font tuer sans raison en Irak, en Afghanistan, si elle héberge des centaines de têtes nucléaires (sans doute en raison de la menace des îles Féroé danoises), elle reçoit fort peu en échange.

Depuis la fameuse crise financière, la situation s'est largement détériorée avec des licenciements massifs des banques puis du système public et si des chiffres trompeurs cachent la réalité (ainsi 40% des personnes sous le seuil de pauvreté ont un emploi mais sont en fonction selon les besoins journaliers des entreprises et payés si elles le veulent au montant de leur choix), une visite du pays, les témoignages qui se multiplient sur le Net montrent une nette dégradation pour la population qui retrouve la précarité d'un autre siècle. Les ravages de la drogue dans la jeunesse expriment bien cette dérive et ces drogues ne sont pas les produits des bobos parisiens mais des médicaments, des solvants aux effets plus rapides et dévastateurs.

 referendum, écosse, indépendance

La méthadone, le valium font fureur dans les rues d'Edinburgh

 Il faut dire que l'occupant anglais et les quelques familles qui ont collaboré avec lui ont imposé un système capitalisme dur avec une intervention, une régulation de l’État quasi nulle qui fait la part belle aux intérêts financiers concernés en rien par les besoins du peuple. Ce n'est pas un hasard si la Royal Bank of Scotland (RBS) est devenue seconde plus grande banque d’Europe.

Alors que la campagne pour le referendum du 18 septembre vient de se lancer, il faudra suivre le décalage déjà visible entre les déclarations des partisans du non et la réalité du pays. Et il faudra aussi se poser la question de la sincérité, de la marge de manœuvre des leaders indépendantistes. Certains originaux comme Alex Salmond jurant déjà que l’Écosse indépendante rejoindrait l'UE et l'Otan, tout en conservant la reine d'Angleterre pour monarque et la livre pour monnaie. Comme disait mon grand-père avec des patriotes comme ça on a pas besoin de collabos.

 scott.jpg

L’Écosse n'est ni un département ni une province avec un coté folklorique. Mais la continuité d'une culture, d'un peuple avec sa langue, son droit à la liberté et à la dignité.

 

10:07 Publié dans Actualité | Tags : referendum, écosse, indépendance | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | | | Pin it!