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09/08/2014

Pour le chèque redevance

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Le citoyen n'est pas censé financer les dérives audiovisuelles. La pseudo information au service de la pseudo opposition trompe peut être quelques attardés mais donne surtout une image nauséabonde d'un système prétendant à la démocratie.

Ce sont près de 130 000 euros que les salariés des quotidiens Nice-Matin, Var-matin, Corse-matin ont pu réunir par l'intermédiaire du site de  financement participatif Ulule. Mais quel intérêt devant une mort prévisible? Par naïveté ou inconscience, les 1100 salariés de ce groupe en perpétuelles difficultés se sont finalement souvenus qu'au final l'argent, la vie d'un journal venaient des lecteurs (il est vrai qu'une charrette évaluée à 400-800 licenciés motive) et pas de la publicité (dans un journal elle ne doit être qu'un bonus mais dans notre pays elle est devenue le cœur du financement) qui est elle surtout un outil de censure sur les contenus rédactionnels. Il était temps mais il est surement trop tard.

On devrait plutôt que de taper ses clients réfléchir sur les raisons objectives de l'effondrement des ventes alors qu'ailleurs l'information se porte bien. Pour cela, il faudrait peut être fournir un contenu pluraliste, respectueux du lecteur et traduisant un réel travail d'investigation. Mais au delà de ce fondamental, il existe une autre source de malaise, car les services d'information réellement populaires, dont l'audience augmente souffrent eux aussi. Car en France, avant d'acheter un magazine, un journal le citoyen doit déjà payer et lourdement sa redevance. En 2014, même chômeur, avec moins de 10 euros de revenus provenant d'un livret de Caisse d’Épargne, il vous faudra quand même débourser 134€, même si vous ne regardez pas la télévision.

Or personne ne devrait, dans un pays donnant sans cesse des leçons au monde, avoir à rémunérer une "information" le plus souvent partiale pour ne pas dire ouvertement militante même dans ses programmes de loisirs, même, et c'est immonde, dans ses programmes destinés aux enfants et en prime, des loisirs visuels qui sont de toute évidence d'ordre privé (à ce titre pourquoi les facturer à la collectivité?).

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Outre le fait que le "magazine" avait augmenté de 5 ct d'euro, c'est aussi la publicité qui payait et donc l'asservissement. Accepter qu'un journal, un magazine vive de la publicité (depuis des années on en est arrivé au point que vous abonner vous rapporte une montre, un agenda, un mobile...), c'est accepter que votre information soit dictée par des entreprises et en 2014 avec la mort consommée du capitalisme financier, les entreprises sont devenues la Finance. Avez vous les mêmes intérêts qu'un banquier? Souhaitez vous faire confiance à ses valeurs? A sa vision du monde?

Supprimer une fois pour toute la redevance semble une mesure de bon sens. Le gouvernement, les administrations disposent de suffisamment d'espaces d'affichages pour communiquer et si une radio peut se concevoir pour des situations d'urgence, le reste ne relève nullement des attributions d'un État qui n'arrive déjà pas à remplir ses fonctions régaliennes et imagine la gestion de vie privé des citoyens comme sa fonction première. Quand on est incompétent sur le plan de la gestion, il faut bien s'occuper.

On peut, en second choix, souhaiter que cette redevance soit convertie en chèque que le citoyen pourrait librement faire parvenir au journal, au portail d'informations de son choix afin de lutter contre le chômage (près de 30 000 journalistes sans emplois en Ile de France) et garantir le pluralisme, l'indépendance d'un secteur vital de toute société car de nos jours, il ne faut plus parler de quatrième pouvoir mais bien de second, après le secteur financier.

11:17 Publié dans Actualité | Tags : redevance, 2014, tv, presse, information, suppression, chèque | Lien permanent | Commentaires (1) | |  Facebook | | | Pin it!