30/08/2014
Un Tchernobyl 2.0 pour sauver Kiev ou Washington?
Il est sans doute fort ludique de s'offir une armée de mercenaires privés pour jouer le vizir dans son "oblast" mais si ses troupes se font botter les fesses par des patriotes défendant leur terre, il ne faut pas être mauvais joueur en renversant le jeu. Le barrage menacé s'étend sur 800m de long, pour 61m de hauteur et pour un volume de 720 000 m3
Selon Lifenews, le barrage de DneproGuES (un réservoir d'un volume de 2,6 km3 d'eau et une superficie de 410 km2), sur le Dniepr dans Zaporijia zone actuellement occupée par les troupes de Kiev pourrait, à l'initiative d'un groupuscule mercenaire mal contrôlé par la capitale, être détruit afin de stopper la progression des milices de la République indépendante. Outre le nombre considérable de victimes que pourrait causer ce sabotage, la zone atteinte s'étendrait au delà de la frontière russe. L'autre préoccupation causée par une telle destruction est que sur son chemin se trouve une centrale nucléaire et un espace de stockage de déchets nucléaires.
Selon différentes sources en particulier locales, le barrage serait en cours de minage par les pouvoirs locaux sur ordre directs du vice-gouverneur de Donetsk, Boris Filatov, bras droit de Kolomoisky dépêché par celui-ci à Zaporojie; cela a été confirmé par d'autres sources locales.Filatov estime sur sa page Facebook que l'état ukrainien "est tenu de procéder à la confiscation des biens, les usines, les actions des partisans du séparatisme". Il ne s'appelle pas Robin des bois mais il me semble bien se prendre déjà pour le roi des voleurs.(B. Filatov en incrustation).
Le responsable local qui serait en train de guider cette opération serait Igor Kolomoisky, gouverneur de la région de Dnipropetrovsk. Il fait partie des 16 amis du nouveau pouvoir ukrainien nommés le dimanche 16 mars 2014, dans le cadre d'un remaniement aux allures de purge stalinienne. Mais il faut dire que la femme du nouveau potentat et milliardaire Porochenko est fille d'un ministre de l'ex URSS et son influence n'est pas négligeable dans les nominations rentables.
L'action de Kolomoisky est problématique sur plus d'un plan et le militaire n'est peu être pas le principal car à son statut dans la nouvelle nomenklatura politique s'en greffe un moins médiatisé en Occident qui est religieux. Kolomoisky est en effet le Président de l’Union Juive Européenne (European Jewish Union, EJU), une organisation qu’il a co-créé il y a déjà 3 ans et plus connue à son siège de Bruxelles sous l'appellation European Jewish Parliament. Ce Parlement assez méconnu de 120 membres siège, chose curieuse, dans les mêmes locaux que le Parlement européen. Parmi les personnalités initialement nominées pour y siéger on retrouvait pourtant des noms fort connus tels le comédie Sacha Baron Cohen, la populaire star du ballon rond David Beckham, le réalisateur Roman Polanski...
Kolomoisky est l’un des principaux mécène donateurs pour les causes liées au judaïsme et ce au delà même des frontières européennes. Selon les médias ukrainiens sa fortune était estimée à 4 milliards de $. Le champs de ses activités s'étend de la métallurgie à la banque, des produits chimiques au transport et à l'énergie.
Mêler un médiatique activisme religieux et jouer les méchants maîtres du monde comme dans James Bond cela peut finir mal...
Une activité débordante qui lui vaut une reconnaissante estime communautaire d'ailleurs exprimée par Moshe Azman, Grand Rabbin d’Ukraine qui dans le quotidien israélien Maariv assure que Kolomoisky fait partie des dirigeants juifs de tout premier plan. Certes, nous ne nous inquiétons pas pour la santé de Monsieur Kolomoisky qui peut se mettre à l'abri grâce à une triple nationalité chypriote, ukrainienne et israélienne et qui de plus vit en Suisse mais pour l'impact sur l'antisémitisme que peut susciter dans une Ukraine ou les déjà hordes sous drapeaux nazi refleurissent.
Non vraiment après l'habitude d'offrir des primes en millions de dollars pour des têtes d'opposants, si un barrage venait à disparaître causant l'explosion de la plus grande centrale nucléaire d'Europe (6000 MW), cela ferait désordre. D'autant que faire sauter une centrale pour le seul bénéfice de voler l'aciérie Azovstal et les infrastructure d'industrie lourde de Rinat Akhmetov le précédent oligarque manitou, ses installations minières et sidérurgiques dans la région révèle un singulier manque de créativité pour réaliser des affaires. Mais on peut aussi considérer que l'objectif est de provoquer la Russie et de servir des intérêts ni financiers, ni ukrainiens.
Visite de Zaporizhia et découverte du barrage de DneproGuES
19:05 Publié dans Actualité | Tags : dneprogues, tchernobyl, ukraine, kolomoisky, guerre, barrage | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | |
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