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04/10/2025

Discours du président russe Poutine lors de la séance au Club de Valdaï 2025

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Le Club de discussion international Valdaï est une plateforme russe dédiée au dialogue intellectuel sur les questions globales, fondée en 2004. Son nom provient du lac Valdaï, situé près de Veliky Novgorod, où s'est tenue sa première réunion. Créé à l'initiative d'organisations russes comme le Conseil pour la politique étrangère et de défense, le Conseil russe des affaires internationales, l'Institut d'État des relations internationales de Moscou (MGIMO) et l'École supérieure d'économie de l'Université nationale de recherche, le Club vise initialement à promouvoir une meilleure compréhension de la Russie par la communauté internationale. Au fil des ans, il s'est transformé en un forum majeur pour les débats sur la politique mondiale, attirant des experts, des décideurs politiques, des journalistes et des personnalités publiques du monde entier.

 

Dès ses débuts, le Club de Valdaï organise des réunions annuelles qui réunissent des participants de haut niveau pour discuter de thèmes géopolitiques, économiques et sécuritaires. Il a rapidement gagné en prestige, en partie grâce à la participation régulière du président russe Vladimir Poutine, qui y rencontre les membres depuis la fondation. Au total, plus de 9 000 représentants de la communauté académique, politique et publique ont participé à ses événements, ce qui en fait une institution respectée en Russie et à l'international.
 
En 2011, la Fondation pour le développement et le soutien du Club de discussion Valdaï est créée en tant qu'organisation à but non lucratif. Cela marque une expansion des activités, incluant des programmes de recherche, des initiatives de sensibilisation et des conférences régionales. À partir de 2014, le Club assume pleinement la gestion de ses projets et élargit son champ d'action : au lieu de se concentrer uniquement sur la promotion de l'image de la Russie, il adopte une approche plus globale, visant à façonner l'agenda international et à fournir des analyses objectives sur les crises mondiales.
 
Cette évolution reflète un virage vers un rôle de "think tank" influent, favorisant le dialogue entre l'élite intellectuelle mondiale pour trouver des solutions aux défis globaux.Le Club organise non seulement des réunions annuelles, mais aussi des conférences régionales thématiques sur l'Asie, l'Afrique, l'Asie centrale, le Moyen-Orient et les relations russo-chinoises. Il participe à des forums majeurs comme le Forum économique international de Saint-Pétersbourg et le Forum économique oriental de Vladivostok. En 2024, il lance le projet "Valdaï – Nouvelle Génération", destiné à former une communauté de jeunes chercheurs sur les enjeux politiques et économiques mondiaux.
 
Parmi les figures éminentes impliquées, on compte des dirigeants russes comme Valentina Matvienko (présidente du Conseil de la Fédération), Viatcheslav Volodine (président de la Douma d'État), Sergueï Lavrov (ministre des Affaires étrangères) et Mikhaïl Michoustine (Premier ministre), ainsi que des leaders internationaux tels que le roi Abdallah II de Jordanie, le président Kassym-Jomart Tokaïev du Kazakhstan, et d'anciens présidents comme Tarja Halonen (Finlande) et Thabo Mbeki (Afrique du Sud).Le Club collabore avec des influenceurs dans divers domaines : relations internationales, politique globale, économie, sécurité, énergie, sociologie et communications. Il est présidé par Andreï Bystritski, avec Fiodor Loukianov comme directeur de recherche et Nadejda Lavrentieva comme directrice exécutive. Son évolution illustre une adaptation aux changements géopolitiques, passant d'un outil de soft power russe à une plateforme pour un multipolarisme intellectuel.
 
Historiquement, le Club est créé en septembre 2004 à Veliky Novgorod, près du lac Valdaï. Thème : "La Russie au tournant du siècle". Cette date marque les débuts du Club comme forum pour présenter la Russie post-soviétique au monde, en invitant des experts étrangers à dialoguer directement avec des décideurs russes. C'est le point de départ d'une tradition annuelle, avec la première participation de Vladimir Poutine, établissant le ton d'un échange ouvert sur la place de la Russie dans l'ordre mondial.

En 2010, la réunion élargie en plusieurs sites (Saint-Pétersbourg, Carélie, Sotchi). Son thème, "Russie : Histoire et développement futur". Cette édition, du 1er au 7 septembre, va élargir le format géographique et thématique, intégrant des discussions sur l'histoire russe et ses perspectives. Elle symbolise la maturation du Club, qui commence à attirer plus d'attention internationale au milieu des tensions post-crise financière de 2008, renforçant son rôle dans la diplomatie publique russe.

L'année 2011 marque le création de la Fondation Valdaï. Cette structure non lucrative est établie pour soutenir et développer les activités du Club. Elle permet une professionnalisation, avec des programmes de recherche et des événements régionaux. Cette date est cruciale car elle transforme le Club d'un événement annuel en une institution permanente, capable de financer des analyses approfondies et d'étendre son influence au-delà des frontières russes.

Dès 2014 on note la prise en charge complète des projets par la Fondation et réorientation stratégique. Le Club assume la gestion totale de ses initiatives et passe d'une focalisation sur "raconter la Russie au monde" à une mission de "façonner l'agenda global". Cette évolution est motivée par les crises internationales (comme l'annexion de la Crimée et les sanctions occidentales), poussant le Club à promouvoir un discours sur le multipolarisme et à critiquer l'hégémonie occidentale. C'est un tournant vers une posture plus assertive sur la scène mondiale.

En 2017, la réunion du 7 novembre, coïncidant avec le centenaire de la Révolution russe. Thème lié à l'histoire et à l'avenir. Cette date est significative car elle lie l'événement à un moment historique mondial, soulignant le rôle de la Russie dans les transformations globales. Vladimir Poutine y discute des leçons de 1917, reliant passé et présent dans un contexte de tensions avec l'Occident.

A partir de 2023 les choses s'accélèrent avec une unréunion sur la "Multipolarité juste : Comment assurer la sécurité et le développement pour tous". Tenue le 5 octobre, elle reflète l'accent croissant sur le multipolarisme, amid les conflits géopolitiques comme la guerre en Ukraine. C'est une date clé pour la consolidation du narrative russe sur un monde post-unipolaire.

L'année 2024 confirme la tendance d'une vision sur le long terme avec le: lancement du projet "Valdaï – Nouvelle Génération". Cette initiative vise les jeunes chercheurs, marquant une stratégie de long terme pour renouveler les élites intellectuelles. Elle souligne l'adaptation du Club aux défis générationnels et à la nécessité de former de nouveaux penseurs sur les enjeux globaux.

Ces dates illustrent l'évolution du Club : d'un forum introspectif sur la Russie à une plateforme influente pour débattre du nouvel ordre mondial, souvent alignée sur les priorités diplomatiques russes.
 
La 22e réunion annuelle du Club de discussion international Valdaï s'est tenue du 29 septembre au 2 octobre 2025 à Sotchi, en Russie, sur les rives de la mer Noire. Ce cadre idyllique, souvent choisi pour les éditions récentes, offre un environnement propice aux échanges informels et aux discussions approfondies, avec des installations modernes comme des hôtels de luxe et des centres de conférence. Sotchi, ville hôte des Jeux olympiques d'hiver 2014, symbolise la Russie contemporaine : un mélange de tradition et de modernité, accessible aux participants internationaux malgré les tensions géopolitiques. La réunion a réuni environ 140 participants de 42 pays, dont l'Algérie, le Brésil, la Chine, l'Égypte, l'Éthiopie, l'Allemagne, l'Inde, l'Indonésie, l'Iran, le Kazakhstan, la Malaisie, le Pakistan, la Russie, l'Afrique du Sud, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni, les États-Unis, l'Ouzbékistan et le Venezuela. Cette diversité reflète l'orientation multipolaire du Club, avec une forte représentation des pays du Sud global et des BRICS, mais aussi des voix occidentales pour un dialogue équilibré.
 
Parmi les figures notables, on compte des experts russes comme Oleg Barabanov, Anton Bespalov, Timofeï Bordatchev, Fiodor Loukianov (directeur de recherche du Club), Andreï Souchentsov et Ivan Timofeïev, ainsi que des invités internationaux de think tanks, universités et gouvernements.
 
Le thème central, "Le monde polycentrique : Mode d'emploi", explore comment naviguer dans un ordre mondial multipolaire, avec des instructions pratiques pour la coopération internationale, la sécurité et le développement. Il s'inscrit dans la continuité des éditions précédentes, mais met l'accent sur des solutions concrètes face aux crises comme les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, la rivalité sino-américaine et les défis économiques post-pandémie. Le programme s'étend sur quatre jours, avec des sessions thématiques, des débats et des rencontres privées.

Jour 1 (29 septembre) : Ouverture avec une session traditionnelle sur la politique et l'économie mondiales. Des discussions sur les dynamiques polycentriques, incluant des analyses sur les alliances émergentes comme les BRICS et l'OCS (Organisation de coopération de Shanghai).

Jour 2 (30 septembre) : Focus sur les régions clés, avec des panels sur l'Asie, l'Afrique et le Moyen-Orient. Une session spéciale sur les "gens" dans le multipolarisme, examinant l'impact sociétal des changements géopolitiques.

Jour 3 (1er octobre) : Trois sessions régulières couvrant la politique, l'économie et les aspects humains. Thèmes incluent les "pirates français" (référence métaphorique aux ingérences occidentales ?), les missiles Tomahawk et des analyses sur les valeurs MAGA (Make America Great Again) de Trump.

Jour 4 (2 octobre) : Clôture avec la session plénière, modérée par Fiodor Loukianov. C'est le point culminant, avec le discours clé de Vladimir Poutine qui suit cette présentation, une démarcha indispensable en raison de la désinformation systématique concernant la Russie depuis des années, une propagande encore plus violente que celle conernant l'Amérique de Trump.

Les discours importants se concentrent sur la session plénière. Le keynote de Poutine, prononcé le 2 octobre, aborde une gamme de sujets géopolitiques. Il signale un soutien à un plan de paix au Moyen-Orient inspiré de Trump, critique l'"hystérie européenne" face à la Russie et qualifie les alliés de Trump de "tigres de papier". Poutine défie l'Occident sur la compétition militaire : "Si quelqu'un veut encore nous concurrencer dans la sphère militaire, qu'il essaie."


Le président russe Vladimir Poutine a prononcé un discours lors du Forum du Club de discussion Valdaï, soulignant l'essor d'un ordre mondial multipolaire et critiquant l'hégémonie occidentale. Il a rappelé les relations passées entre les États-Unis et la Russie, notamment ses échanges avec l'ancien président Bill Clinton, et a exposé la vision russe en matière de sécurité et de diplomatie mondiales.

 

Il évoque des shifts dans la politique russe envers l'Europe, la voyant comme "ennemi numéro un", et discute des avancées russes en Ukraine, des armes hypersoniques et des relations avec la Chine. Le discours souligne trois changements majeurs : une réorientation vers l'Asie, une critique accrue de l'hégémonie US et un appel à un multipolarisme équitable.
 
D'autres sessions incluent des interventions sur "Stalin et la Corée" par Stephen Kotkin, analysant calculs et conséquences historiques. Cette réunion 2025 renforce le rôle du Club comme arène pour un discours alternatif sur le monde polycentrique, amid les tensions globales, avec un accent sur la résilience russe et les partenariats Sud-Sud. 
 
 

Discours du président russe Vladimir Poutine lors du forum du club Valdaï

 

Chers participants à la session plénière ! Mesdames et Messieurs ! Mes amis !

J’ai eu un petit aperçu des discussions qui ont eu lieu ici les jours précédents – très intéressantes et instructives. J’espère que vous n’avez pas regretté de venir en Russie et de communiquer entre vous.

Je suis heureux de vous voir tous ici.

Au Club Valdaï, nous avons parlé à plusieurs reprises des changements – des changements sérieux et importants – qui se sont déjà produits et qui se produisent dans le monde, des risques associés à la dégradation des institutions mondiales, à l’érosion des principes de sécurité collective, à la substitution du droit international par de soi-disant règles – je veux dire, on comprend qui les a établies, mais ce n’est peut-être pas précis – dont on ne sait généralement pas qui les a établies, quels sont les fondements de ces règles, et ce qu’elles contiennent.

Apparemment, il y a seulement une tentative d’établir une règle afin que ceux qui sont au pouvoir – nous avons parlé aujourd’hui des autorités, je parle du pouvoir mondial – puissent vivre sans aucune règle et être autorisés à faire ce qu’ils veulent, à s’en tirer comme ils veulent. Ce sont, en fait, ces règles que l’on nous répète sans cesse, comme on dit, dont on parle sans cesse.

La valeur des discussions de Valdaï réside dans le fait qu’une variété d’évaluations et de prévisions ont été faites. La vie elle-même, l’examinateur le plus strict et le plus objectif – la vie – montre à quel point elles étaient exactes. Cela montre à quel point nos discussions préparatoires étaient précises les années précédentes.

Hélas, les événements ont jusqu’à présent continué à suivre le scénario négatif dont nous avons parlé de nombreuses fois lors des réunions précédentes. En outre, ces événements se sont transformés en une crise systémique de grande ampleur, non seulement dans la sphère politico-militaire, mais aussi dans les sphères économique et humanitaire.

Ce qu’on appelle l’Occident – conventionnellement, bien sûr, il n’y a pas d’unité là-dedans – il est clair que c’est un conglomérat très complexe, néanmoins disons que cet Occident a fait un certain nombre de pas vers l’aggravation ces dernières années et surtout ces derniers mois. En fait, ils jouent toujours pour aggraver la situation, il n’y a rien de nouveau ici non plus. Il s’agit notamment de l’incitation à la guerre en Ukraine, des provocations autour de Taïwan et de la déstabilisation des marchés alimentaires et énergétiques mondiaux. Ce dernier point, bien sûr, n’a pas été fait exprès, il n’y a aucun doute là-dessus, mais en raison d’un certain nombre d’erreurs systémiques commises précisément par les autorités occidentales que j’ai déjà mentionnées. Et comme nous pouvons le voir maintenant, la destruction des gazoducs paneuropéens s’est également ajoutée à cela. C’est la chose la plus scandaleuse qui soit, mais nous sommes néanmoins témoins de ces tristes événements.

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Le pouvoir sur le monde est précisément ce sur quoi l’Occident sus-mentionné a parié. Mais ce jeu est assurément un jeu dangereux, sanglant et, je dirais, sale. Il nie la souveraineté des pays et des peuples, leur identité et leur singularité, et n’accorde aucune valeur aux intérêts des autres États. Du moins si cela n’est pas explicitement déclaré comme un déni, c’est néanmoins ce qui est fait dans la pratique. Personne, à l’exception de ceux qui formulent les règles que j’ai mentionnées, n’a le droit de développer sa propre identité : tous les autres doivent être « passés au peigne fin » en fonction de ces mêmes règles.

Dans ce contexte, je rappelle les propositions de la Russie aux partenaires occidentaux sur l’instauration de la confiance et la construction d’un système de sécurité collective. En décembre de l’année dernière, elles ont une fois de plus été simplement écartées.

Mais dans le monde d’aujourd’hui, rester assis n’est pas une option. Ceux qui sèment le vent récolteront, comme on dit, la tempête. La crise est vraiment devenue mondiale, elle touche tout le monde. Il ne faut pas se faire d’illusions.

L’humanité a maintenant essentiellement deux choix : soit continuer à accumuler les problèmes qui nous anéantiront inévitablement, soit essayer de trouver ensemble des solutions, certes imparfaites, mais réalisables et susceptibles de rendre notre monde plus stable et plus sûr.

Vous savez, j’ai toujours cru et je continue de croire au pouvoir du bon sens. Je suis donc convaincu que, tôt ou tard, les nouveaux centres de l’ordre mondial multipolaire et l’Occident devront commencer à parler d’un avenir commun pour nous, sur un pied d’égalité, et le plus tôt sera le mieux. Dans ce contexte, je voudrais souligner quelques points importants pour nous tous.

Les événements actuels ont éclipsé les questions environnementales – curieusement, c’est par là que je voudrais commencer. Les questions relatives au changement climatique ne sont plus en tête des priorités. Mais ces défis fondamentaux n’ont pas disparu, ils ne vont nulle part, ils ne font que croître.

L’une des conséquences les plus dangereuses du dérèglement écologique est la réduction de la biodiversité dans la nature. Et j’en viens maintenant au sujet principal pour lequel nous sommes tous réunis : l’autre diversité – culturelle, sociale, politique, civilisationnelle – est-elle moins importante ?

Dans le même temps, la réduction, l’effacement de toutes les différences est devenu presque l’essence de l’Occident moderne. Qu’est-ce qui se cache derrière cette réduction ? C’est d’abord la disparition du potentiel créatif de l’Occident lui-même et la volonté de freiner, de bloquer le libre développement des autres civilisations.

ien sûr, il y a là aussi un intérêt mercantile direct : en imposant leurs valeurs, leurs stéréotypes de consommation, leur uniformisation, nos adversaires – je les appellerai ainsi sans ambages – tentent d’élargir les marchés de leurs produits. Tout est très primitif à la fin sur ce morceau. Ce n’est pas un hasard si l’Occident prétend que sa culture et sa vision du monde doivent être universelles. S’ils ne le disent pas directement – bien qu’ils le disent souvent aussi directement – mais s’ils ne le disent pas directement, ils se comportent et insistent sur le fait que, par le jeu de la vie, leurs politiciens insistent sur le fait que ces mêmes valeurs doivent être acceptées inconditionnellement par tous les autres participants aux interactions internationales.

Voici une citation du célèbre discours d’Alexandre Soljenitsyne à Harvard. En 1978, il notait que l’Occident était caractérisé par un “aveuglement persistant de supériorité” – qui perdure encore aujourd’hui – qui “soutient l’idée que toutes les vastes régions de notre planète devraient se développer et être dominées par les systèmes occidentaux actuels…”. 1978. Rien n’a changé.

Au cours du dernier demi-siècle, cet aveuglement dont parlait Soljenitsyne – de nature ouvertement raciste et néocoloniale – est devenu tout simplement hideux, surtout depuis que le monde dit unipolaire a vu le jour. Que voulez-vous que je réponde à ça ? La confiance en son infaillibilité est un état très dangereux : il n’y a qu’un pas à franchir pour que les « infaillibles » eux-mêmes puissent simplement détruire ceux qu’ils n’aiment pas. Comme on dit, « effacer » – réfléchissons au moins à la signification de ce mot.

Même au plus fort de la guerre froide, au plus fort de la confrontation des systèmes, des idéologies et des rivalités militaires, il n’est venu à l’idée de personne de nier l’existence même de la culture, de l’art et de la science de ses adversaires. Cela n’a effleuré personne ! Oui, certaines restrictions ont été imposées aux relations éducatives, scientifiques, culturelles et, malheureusement, également aux relations sportives. Néanmoins, les dirigeants soviétiques et américains de l’époque ont compris que la sphère humanitaire devait être traitée avec délicatesse, en étudiant et en respectant l’adversaire et en lui empruntant parfois quelque chose afin de préserver, au moins pour l’avenir, une base de relations raisonnables et fructueuses.

Et que se passe-t-il maintenant ? Les nazis en étaient venus à brûler des livres en leur temps, et maintenant, les « libéraux et progressistes » occidentaux en sont arrivés à interdire Dostoïevski et Tchaïkovski. La soi-disant culture de l’effacement, mais qui est en fait – nous en avons déjà parlé à plusieurs reprises – une véritable suppression de la culture, prive de toute vie et de toute créativité et ne permet pas à la libre pensée de se développer dans aucun domaine : ni en économie, ni en politique, ni en culture.

L’idéologie libérale elle-même a changé au point d’être méconnaissable aujourd’hui. Alors que le libéralisme classique comprenait à l’origine la liberté de chacun comme la liberté de dire ce que l’on veut, de faire ce que l’on veut, dès le XXe siècle, les libéraux ont commencé à dire que la société dite ouverte avait des ennemis – il s’avère que la société ouverte a des ennemis – et que la liberté de ces ennemis peut et doit être restreinte, voire abolie. Ils ont maintenant atteint le point d’absurdité où tout point de vue alternatif est déclaré comme de la propagande subversive et une menace pour la démocratie.

Tout ce qui sort de Russie est un « complot du Kremlin ». Mais regardez-vous ! Sommes-nous vraiment si tout-puissants ? Toute critique de nos adversaires – toute ! – est perçu comme un « complot du Kremlin », « la main du Kremlin ». C’est absurde. Qu’est-ce qui vous est arrivé ? Utilisez votre cerveau, exprimez quelque chose de plus intéressant, présentez votre point de vue d’une manière plus conceptuelle. Vous ne pouvez pas tout mettre sur le compte des intrigues du Kremlin.

Tout ceci a été prophétiquement prédit par Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski au XIXe siècle. L’un des personnages de son roman Les Possédés, le nihiliste Chigaliov, a décrit l’avenir radieux qu’il imaginait : « Je quitte une liberté sans limites pour aboutir à un despotisme sans limites », ce qui, soit dit en passant, est ce à quoi nos adversaires occidentaux ont fini par adhérer. L’autre personnage du roman, Piotr Verkhovenski, lui fait écho en déclarant que la trahison, la délation et l’espionnage sont nécessaires partout, que la société n’a pas besoin de talents et de capacités supérieures : « Cicéron a la langue coupée, Copernic a les yeux crevés, Shakespeare est lapidé à mort ». Voilà où en sont nos adversaires occidentaux. Qu’est-ce que c’est, sinon une culture occidentale moderne de l’effacement ?

Les penseurs étaient grands, et je suis reconnaissant, je vais être honnête, à mes assistants qui ont trouvé ces citations.

Que pouvons-nous répondre à cela ? L’histoire remettra sûrement tout à sa place et annulera non pas les plus grandes œuvres des génies universellement reconnus de la culture mondiale, mais ceux qui, aujourd’hui, pour une raison quelconque, ont décidé qu’ils avaient le droit de disposer de cette culture mondiale à leur guise. La vanité de tels personnages est hors norme, comme on dit, mais dans quelques années, personne ne se souviendra de leur nom. Et Dostoïevski survivra, tout comme Tchaïkovski et Pouchkine, n’en déplaise à certains.

Le modèle occidental de mondialisation, néocolonial par essence, était également fondé sur l’unification, sur le monopole financier et technologique, sur l’effacement de toutes les différences. La tâche était claire : renforcer la domination inconditionnelle de l’Occident dans l’économie et la politique mondiales et, pour ce faire, mettre à son service les ressources naturelles et financières, les capacités intellectuelles, humaines et économiques de la planète entière, à la sauce de la soi-disant nouvelle interdépendance mondiale.

Je voudrais ici évoquer un autre philosophe russe – Alexandre Alexandrovitch Zinoviev, dont nous célébrerons le centenaire dans quelques jours à peine, le 29 octobre. Il y a plus de 20 ans, il a déclaré que pour la survie de la civilisation occidentale au niveau atteint par celle-ci, « la planète entière en tant qu’environnement d’existence est nécessaire, toutes les ressources de l’humanité sont nécessaires ». C’est ce à quoi ils prétendent, tout ce qu’il y a.

De plus, dans ce système, l’Occident a d’abord pris une énorme avance, car il a développé ses principes et ses mécanismes – comme aujourd’hui ces principes dont on parle sans cesse et qui sont un incompréhensible « trou noir » : ce qu’il est – personne ne le sait. Mais dès que non pas les pays occidentaux mais d’autres États ont commencé à bénéficier de la mondialisation, et nous parlons bien sûr en premier lieu des grands États asiatiques, l’Occident a immédiatement modifié ou annulé de nombreuses règles. Et les principes dits sacrés du libre-échange, de l’ouverture économique, de l’égalité de concurrence, voire du droit de propriété, ont été soudainement et complètement oubliés. Dès que quelque chose devenait rentable pour eux, ils changeaient les règles à la volée, au fur et à mesure de la partie.

Ou un autre exemple de la substitution de concepts et de significations. Pendant des années, les idéologues et les politiciens occidentaux ont répété au monde entier qu’il n’y avait pas d’alternative à la démocratie. Il est vrai qu’ils parlaient du modèle occidental, dit libéral, de démocratie. Ils ont rejeté toutes les autres variantes et formes de démocratie avec mépris et – je tiens à le noter – du bout des lèvres, avec arrogance. Cette façon de faire s’est structurée depuis longtemps, depuis l’époque coloniale : le reste du monde est considéré comme des personnes de seconde catégorie et seuls eux-mêmes sont exceptionnels. Il en a été ainsi pendant des siècles et cela continue encore aujourd’hui.

Mais aujourd’hui, la grande majorité de la communauté mondiale exige la démocratie dans les affaires internationales et n’accepte aucune forme de diktat autoritaire de pays individuels ou de groupes d’États. Qu’est-ce que c’est, sinon l’application directe des principes de la démocratie au niveau des relations internationales ?

Et quelle est la position de l’Occident “civilisé” – entre guillemets – ? Si vous êtes démocrates, vous devriez apparemment accueillir favorablement ce désir naturel de liberté pour des milliards de personnes – mais non ! L’Occident appelle cela la mise à mal de l’ordre libéral, fondé sur des règles, lance des guerres économiques et commerciales, des sanctions, des boycotts, des révolutions de couleur, prépare et mène toutes sortes de coups d’État.

L’un d’eux a conduit aux conséquences tragiques en Ukraine en 2014 – ils l’ont soutenu, disant même combien d’argent a été dépensé pour le coup d’État. De manière générale, ils sont juste fous, ils n’ont honte de rien. Ils ont tué Soleimani, un général iranien. Vous pouvez traiter Soleimani comme vous voulez, mais c’était un représentant officiel d’un autre pays ! Ils l’ont tué sur le territoire d’un pays tiers et ont dit : oui, nous l’avons fait. De quoi s’agit-il ? Où vivons-nous ?

Washington, comme à son habitude, continue de qualifier l’ordre mondial actuel de libéral américain, mais en fait, chaque jour, ce fameux “ordre” amplifie le chaos et, j’ajouterais, devient de plus en plus intolérant envers les pays occidentaux eux-mêmes, envers leurs tentatives de faire preuve d’une quelconque indépendance. Tout est supprimé jusqu’à la racine, et des sanctions sont imposées à leurs propres alliés – sans honte ! Et ces derniers acceptent tout, la tête baissée.

Par exemple, les propositions des parlementaires hongrois en juillet visant à inscrire dans le traité de l’UE un engagement en faveur des valeurs et de la culture chrétiennes européennes n’ont même pas été perçues comme une fronde, mais comme un sabotage hostile direct. Qu’est-ce que c’est ? Comment le comprendre ? Oui, certains peuvent aimer ça, d’autres non.

En Russie, une culture unique d’interaction entre toutes les religions du monde s’est développée depuis plus de mille ans. Il n’y a pas besoin d’effacer quoi que ce soit : ni les valeurs chrétiennes, ni les valeurs islamiques, ni les valeurs juives. D’autres religions du monde sont présentes dans notre pays. Nous devrions simplement nous traiter mutuellement avec respect. Dans de nombreuses régions de notre pays – je le sais de première main – les gens sortent ensemble, célèbrent les fêtes chrétiennes, islamiques, bouddhistes et juives, et le font avec enthousiasme, se félicitant et se congratulant les uns les autres.

Mais pas ici. Pourquoi pas ? Au moins, on en parlerait. Incroyable !

Tout ceci est sans exagération non pas même une crise systémique mais une crise doctrinale du modèle néo-libéral d’ordre mondial à l’américaine. Ils n’ont aucune idée de création et de développement positif, ils n’ont tout simplement rien à offrir au monde, si ce n’est la préservation de leur domination.

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Je suis convaincu que la véritable démocratie dans un monde multipolaire présuppose avant tout la possibilité pour toute nation, je tiens à le souligner, toute société, toute civilisation de choisir sa propre voie, son propre système socio-politique. Si les États-Unis et l’Union européenne ont ce droit, les pays asiatiques, les États islamiques, les monarchies du golfe Persique et les États des autres continents l’ont aussi. Bien sûr, notre pays, la Russie, a également ce droit, et personne ne pourra jamais dicter à notre peuple quel type de société nous devons construire et sur quels principes.

La menace directe pour le monopole politique, économique et idéologique de l’Occident est que des modèles sociaux alternatifs peuvent émerger dans le monde – plus efficaces, je tiens à le souligner, plus efficaces dans le monde d’aujourd’hui, plus brillants, plus attrayants que ce que nous avons. Mais de tels modèles vont se développer – c’est inévitable. D’ailleurs, les politologues américains, les experts, ils écrivent précisément à ce sujet. Il est vrai que les autorités ne les écoutent pas encore beaucoup, même si elles ne peuvent s’empêcher de voir ces idées exprimées dans les pages des revues de sciences politiques et dans les débats.

Le développement doit se faire dans le cadre du dialogue des civilisations, sur la base de valeurs spirituelles et morales. Oui, les différentes civilisations ont une compréhension différente de l’homme, de sa nature – elle n’est souvent différente qu’en apparence, mais toutes reconnaissent la dignité suprême et l’essence spirituelle de l’homme. Et ce qui est extrêmement important, c’est le terrain commun, la base commune sur laquelle nous pouvons certainement construire, et devons construire, notre avenir.

Qu’est-ce que je veux souligner ici ? Les valeurs traditionnelles ne sont pas un ensemble fixe de postulats auxquels tout le monde devrait adhérer. Bien sûr que non. Elles se distinguent des valeurs dites néolibérales en ce qu’elles sont uniques dans chaque cas, car elles sont issues de la tradition d’une société particulière, de sa culture et de son expérience historique. Par conséquent, les valeurs traditionnelles ne peuvent être imposées à quiconque – elles doivent simplement être respectées, en chérissant ce que chaque nation a choisi depuis des siècles.

Telle est notre conception des valeurs traditionnelles, et cette approche est partagée et acceptée par la majorité de l’humanité. Les sociétés traditionnelles d’Orient, d’Amérique latine, d’Afrique et d’Eurasie constituent la base de la civilisation mondiale.

Le respect des spécificités des peuples et des civilisations est dans l’intérêt de tous. En fait, c’est aussi dans l’intérêt de ce que l’on appelle l’Occident. Perdant sa suprématie, il devient rapidement une minorité sur la scène mondiale. Et bien sûr, le droit de cette minorité occidentale à sa propre identité culturelle, bien sûr, je tiens à le souligner, doit être garanti, il doit être traité avec respect, mais, je tiens à le souligner, sur un pied d’égalité avec les droits de tous les autres.

Si les élites occidentales croient qu’elles pourront introduire dans l’esprit de leurs peuples, de leurs sociétés, de nouvelles tendances étranges, à mon avis, comme des dizaines de genres et des défilés de la gay pride, alors qu’il en soit ainsi. Laissez-les faire ce qu’ils veulent ! Mais ce qu’ils n’ont pas le droit de faire, c’est d’exiger que les autres suivent la même direction.

Nous pouvons constater que les pays occidentaux connaissent des processus démographiques, politiques et sociaux complexes. Bien sûr, il s’agit d’une affaire interne pour eux. La Russie n’intervient pas dans ces affaires et n’a pas l’intention de le faire – contrairement à l’Occident, nous ne nous mêlons pas des affaires des autres. Mais nous espérons que le pragmatisme prévaudra et que le dialogue de la Russie avec l’Occident authentique et traditionnel, ainsi qu’avec d’autres centres de développement égalitaire, sera une contribution importante à la construction d’un ordre mondial multipolaire.

Je voudrais ajouter que la multipolarité est une réelle chance, et en fait, la seule chance pour cette même Europe de restaurer sa souveraineté politique et économique. Certes, nous comprenons tous, et c’est ce qu’on dit en Europe : aujourd’hui, la souveraineté juridique de l’Europe est – comment dire gentiment, pour ne froisser personne – sévèrement limitée.

Le monde est intrinsèquement diversifié et les tentatives de l’Occident de faire entrer tout le monde dans un modèle unique sont objectivement vouées à l’échec.

L’aspiration arrogante au leadership mondial, ou en fait au diktat, ou au maintien du leadership par le diktat, entraîne en fait un déclin de l’autorité internationale des dirigeants du monde occidental, y compris les États-Unis, et un manque croissant de confiance dans leur capacité à négocier en général. Un jour ils disent une chose et le lendemain une autre ; ils signent des documents et le lendemain ils refusent de les signer ; ils font ce qu’ils veulent. Il n’y a aucune stabilité dans quoi que ce soit. On ne sait absolument pas comment les documents sont signés, ce qui a été dit, ce que l’on peut espérer.

Alors qu’autrefois seuls quelques pays se permettaient d’argumenter avec l’Amérique et que cela faisait presque sensation, il est désormais courant que divers pays refusent les exigences infondées de Washington, même si celle-ci tente toujours de bousculer tout le monde. Une politique absolument erronée, qui ne mène nulle part, tout simplement. Laissez-les faire, c’est aussi leur choix.

Je suis convaincu que les peuples du monde ne fermeront pas les yeux sur une politique de coercition qui s’est discréditée, et chaque fois que l’Occident tentera de maintenir son hégémonie, il devra payer un prix de plus en plus élevé. Si j’étais ces élites occidentales, je me pencherais sérieusement sur une telle perspective, tout comme certains politologues et politiciens aux États-Unis eux-mêmes l’envisagent, comme je l’ai déjà dit.

Dans le climat actuel de conflit violent, je vais dire certaines choses sans détour. La Russie, en tant que civilisation indépendante et distincte, n’a jamais considéré et ne se considère pas comme un ennemi de l’Occident. L’américanophobie, l’anglophobie, la francophobie, la germanophobie sont des formes de racisme au même titre que la russophobie et l’antisémitisme – de même que toutes les manifestations de xénophobie.

Il faut simplement bien comprendre qu’il y a, comme je l’ai déjà dit, deux Occidents, au moins deux, ou peut-être plus, mais au moins deux : l’Occident des valeurs traditionnelles, tout d’abord chrétiennes, de la liberté, du patriotisme, de la richesse culturelle, et maintenant aussi des valeurs islamiques, parce qu’une partie importante de la population de nombreux pays occidentaux professe l’islam. Cet Occident est proche de nous dans un certain sens, à bien des égards nous avons des racines communes, voire ancestrales. Mais il existe un autre Occident – agressif, cosmopolite, néocolonial, agissant comme un outil pour les élites néolibérales. Bien sûr, la Russie ne supportera jamais les diktats de cet Occident.

En 2000, après mon élection à la présidence, ce à quoi j’ai été confronté, je m’en souviendrai toujours – souvenez-vous du prix que nous avons payé pour détruire le nid de terroristes dans le Caucase du Nord, que l’Occident soutenait presque ouvertement à l’époque. Tous les adultes ici, la plupart d’entre vous présents dans cette salle comprennent ce dont je parle. Nous savons que c’est exactement ce qui s’est passé dans la pratique : soutien financier, politique et informationnel. Nous l’avons tous vécu.

En outre, [l’Occident] a non seulement soutenu activement les terroristes sur le territoire russe, mais a aussi, à bien des égards, entretenu cette menace. Nous le savons. Néanmoins, une fois que la situation s’est stabilisée et que les principales bandes terroristes ont été vaincues, notamment grâce au courage du peuple tchétchène, nous avons décidé de ne pas revenir en arrière, de ne pas jouer les offensés, d’aller de l’avant, de nouer des relations même avec ceux qui travaillaient réellement contre nous, d’établir et de développer des relations avec tous ceux qui le souhaitaient, sur la base d’un bénéfice mutuel et du respect de l’autre.

On pensait que c’était dans l’intérêt commun. La Russie, Dieu merci, a survécu à toutes les difficultés de cette époque, a résisté, s’est renforcée, a fait face au terrorisme interne et externe, a préservé son économie, a commencé à se développer et sa capacité de défense a commencé à s’améliorer. Nous avons essayé d’établir des relations avec les principaux pays occidentaux et avec l’OTAN. Le message était le même : cessons d’être des ennemis, vivons ensemble en tant qu’amis, engageons le dialogue, instaurons la confiance et, partant, construisons la paix. Nous étions absolument sincères, je tiens à le souligner, nous avions bien compris la complexité de ce rapprochement, mais nous nous dirigions vers cela.

Et qu’avons-nous obtenu en réponse ? Nous avons, en somme, reçu un “non” dans tous les principaux domaines de coopération possible. Nous avons reçu une pression toujours plus forte sur nous et la création de foyers de tension près de nos frontières. Et quel est, si je puis me permettre, le but de cette pression ? Qu’est-ce que c’est ? C’est juste pour s’entraîner ? Bien sûr que non. L’objectif est de rendre la Russie plus vulnérable. L’objectif est de faire de la Russie un outil pour atteindre leurs propres objectifs géopolitiques.

En fait, il s’agit d’une règle universelle : chacun est transformé en outil pour utiliser ces outils à ses propres fins. Et ceux qui ne se soumettent pas à cette pression, qui ne veulent pas être un tel outil – des sanctions sont introduites contre eux, toutes sortes de restrictions économiques leur sont imposées et contre eux, des coups d’État sont préparés ou, lorsque c’est possible, réalisés et ainsi de suite. Et au final, si rien ne peut être fait, l’objectif est le même : détruire, rayer de la carte politique. Mais il n’a pas été et ne sera jamais possible de déployer et de mettre en œuvre un tel scénario à l’égard de la Russie.

Que pourrais-je ajouter ? La Russie ne défie pas les élites de l’Occident – elle défend simplement son droit d’exister et de se développer librement. En même temps, nous ne deviendrons pas nous-mêmes un nouvel hégémon. La Russie ne propose pas de remplacer l’unipolarité par la bipolarité, la tripolarité et ainsi de suite, la domination occidentale par la domination de l’Est, du Nord ou du Sud. Cela conduirait inévitablement à une nouvelle impasse.

Et ici, je veux citer les paroles du grand philosophe russe Nikolaï Yakovlevitch Danilevski, qui croyait que le progrès ne consiste pas à aller dans une seule direction, comme certains de nos adversaires nous poussent à le faire – dans ce cas, le progrès cesserait rapidement, dit Danilevski – mais à « parcourir tout le champ, qui constitue le champ d’activité historique de l’humanité, dans toutes les directions ». Et il ajoute qu’aucune civilisation ne peut se vanter de représenter le point le plus élevé du développement.

Je suis convaincu seul le libre développement des pays et des peuples, peut s’opposer à la dictature, que seul l’amour envers l’être humain comme envers le Créateur peut s’opposer à la dégradation des individus, et que seule la complexité épanouie des cultures et des traditions peut s’opposer à l’uniformisation et aux interdits primitifs.

La signification du moment historique d’aujourd’hui est précisément que devant toutes les civilisations, tous les États et leurs associations d’intégration, il existe effectivement des possibilités de développement propre, démocratique et original. Et surtout, nous croyons que le nouvel ordre mondial doit être fondé sur le droit et la loi, être libre, particulier et juste.

Ainsi, l’économie et le commerce mondiaux doivent devenir plus justes et plus ouverts. La Russie considère la formation de nouvelles plates-formes financières internationales comme inévitable, y compris pour les paiements internationaux. Ces plateformes devraient se situer en dehors des juridictions nationales, être sécurisées, dépolitisées, automatisées et ne dépendre d’aucun centre de contrôle unique. Est-ce possible ou non ? Bien sûr que c’est possible. Cela demandera beaucoup d’efforts, les efforts combinés de nombreux pays, mais c’est possible.

Cela éliminerait la possibilité d’abus de la nouvelle infrastructure financière mondiale et permettrait un traitement efficace, rentable et sûr des transactions internationales sans le dollar et les autres monnaies dites de réserve. D’autant plus qu’en utilisant le dollar comme une arme, les Etats-Unis et l’Occident en général ont discrédité l’institution des réserves financières internationales. Elles ont d’abord été dévaluées par l’inflation du dollar et de la zone euro, puis – d’un coup de patte – ils ont fait main basse sur nos réserves internationales.

Le passage aux monnaies nationales va activement gagner du terrain – inévitablement. Cela dépend, bien sûr, de l’état des émetteurs de ces monnaies, de l’état de leurs économies, mais elles vont se renforcer, et ces transactions vont certainement devenir progressivement dominantes. C’est la logique de la politique économique et financière souveraine dans un monde multipolaire.

En outre. Aujourd’hui, les nouveaux centres de développement mondial possèdent déjà des technologies et des développements scientifiques uniques dans toute une série de domaines et, dans de nombreux secteurs, peuvent concurrencer avec succès les entreprises multinationales occidentales.

Il est évident que nous avons un intérêt commun, tout à fait pragmatique, pour un échange scientifique et technologique équitable et ouvert. Ensemble, chacun en profitera davantage que séparément. Les bénéfices devraient revenir à la majorité, et non à des sociétés individuelles super riches.

Comment cela se passe-t-il aujourd’hui ? Si l’Occident vend des médicaments ou des semences de cultures vivrières à d’autres pays, il ordonne de tuer les produits pharmaceutiques et les élevages nationaux, en fait, dans la pratique, tout se résume à cela ; s’il fournit des machines et des équipements, il détruit l’industrie mécanique locale. Lorsque j’étais Premier ministre, je l’ai compris : dès que vous ouvrez le marché pour un certain groupe de produits, c’est fini, le producteur local « coule », et il est presque impossible de relever la tête. C’est ainsi que se construisent les relations. C’est ainsi que les marchés et les ressources sont accaparés, que les pays sont privés de leur potentiel technologique et scientifique. Ce n’est pas un progrès, mais un asservissement, la réduction des économies à un niveau primitif.

Le développement technologique ne doit pas exacerber les inégalités mondiales, mais les réduire. C’est ainsi que la Russie a traditionnellement mis en œuvre sa politique technologique étrangère. Par exemple, en construisant des centrales nucléaires dans d’autres États, nous y créons simultanément des centres de compétence, nous formons du personnel national – nous créons une industrie, nous ne nous contentons pas de construire une entreprise, nous créons une industrie entière. En fait, nous donnons à d’autres pays la possibilité de réaliser une véritable percée dans leur développement scientifique et technologique, de réduire les inégalités et d’amener leur secteur énergétique à un nouveau niveau d’efficacité et de respect de l’environnement.

Permettez-moi de le souligner une fois de plus : la souveraineté, le développement autonome ne signifient en aucun cas l’isolement, l’autarcie, mais au contraire, cela implique une coopération active et mutuellement bénéfique sur des principes justes et équitables.

Si la mondialisation libérale est la dépersonnalisation, l’imposition du modèle occidental au monde entier, l’intégration, au contraire, est le déblocage du potentiel de chaque civilisation au profit de l’ensemble, au profit de tous. Si le mondialisme est un diktat, c’est à cela que tout se résume en fin de compte, l’intégration est le développement conjoint de stratégies communes bénéfiques pour tous.


Un monde polycentrique remplace l'ancien ordre mondial

 

Dans ce contexte, la Russie estime qu’il est important de lancer activement des mécanismes de création de grands espaces fondés sur l’interaction de pays voisins dont l’économie, le système social, la base de ressources et les infrastructures se complètent. Ces vastes espaces, par essence, constituent la base d’un ordre mondial multipolaire – une base économique. De leur dialogue naît la véritable unité de l’humanité, qui est beaucoup plus complexe, diverse et multidimensionnelle que dans les idées simplistes de certains idéologues occidentaux.

L’unité du genre humain ne se construit pas par le « fais comme moi », « sois comme nous ». Elle est formée en tenant compte et en se fondant sur les opinions de tous, dans le respect de l’identité de chaque société et nation. C’est le principe sur lequel une interaction à long terme dans un monde multipolaire peut se développer.

À cet égard, nous devrions peut-être aussi réfléchir à la manière dont la structure des Nations unies, y compris son Conseil de sécurité, pourrait refléter davantage la diversité des régions du monde. Après tout, le monde de demain dépendra beaucoup plus de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique latine qu’on ne le croit aujourd’hui, et une telle augmentation de leur influence est sans aucun doute positive.

Permettez-moi de vous rappeler que la civilisation occidentale n’est pas la seule, même dans notre espace eurasien commun. En outre, la majorité de la population est concentrée précisément à l’est de l’Eurasie – où sont apparus les foyers des plus anciennes civilisations de l’humanité.

La valeur et l’importance de l’Eurasie résident dans le fait que ce continent est un complexe autosuffisant qui possède des ressources gigantesques de toutes sortes et un potentiel énorme. Et plus nous nous efforçons d’accroître la connectivité de l’Eurasie, de créer de nouveaux moyens, de nouvelles formes de coopération, plus nous réalisons des progrès impressionnants.

Les activités réussies de l’Union économique eurasienne, la croissance rapide de l’autorité et de l’influence de l’Organisation de Coopération de Shanghai, les initiatives à grande échelle dans le cadre de l’initiative « Une ceinture, une route », les plans de coopération multilatérale pour la mise en œuvre du corridor de transport Nord-Sud et de nombreux autres projets dans cette partie du monde, j’en suis sûr, marquent le début d’une nouvelle ère, d’une nouvelle étape dans le développement de l’Eurasie. Les projets d’intégration ne se contredisent pas, mais se complètent, bien sûr, s’ils sont réalisés par les pays voisins dans leur propre intérêt, plutôt que d’être introduits par des forces extérieures pour diviser l’espace eurasien et le transformer en une zone de confrontation entre blocs.

Une partie intégrante de la Grande Eurasie pourrait être son extrémité occidentale, l’Europe. Cependant, nombre de ses dirigeants sont entravés par la conviction que les Européens sont meilleurs que les autres, qu’ils ne doivent pas participer à des entreprises sur un pied d’égalité avec les autres. Ils ne remarquent même pas qu’ils sont eux-mêmes devenus périphériques et qu’ils sont essentiellement devenus des vassaux, souvent sans droit de vote.

Chers collègues !

L’effondrement de l’Union soviétique a également détruit l’équilibre des forces géopolitiques. L’Occident s’est senti victorieux et a proclamé un ordre mondial unipolaire dans lequel seuls sa volonté, sa culture et ses intérêts avaient le droit d’exister.

La période historique de domination sans partage de l’Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin, le monde unipolaire appartient au passé. Nous nous trouvons à un tournant historique. La décennie qui s’ouvre devant nous est peut-être la plus dangereuse, la plus imprévisible et la plus importante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’Occident est incapable de diriger seul l’humanité, mais il tente désespérément de le faire, et la plupart des nations du monde ne sont plus disposées à le supporter. C’est la contradiction majeure de la nouvelle ère. La situation est quelque peu révolutionnaire : les classes supérieures ne peuvent plus et les classes inférieures ne veulent plus vivre ainsi, selon les termes du classique.

Cet état de fait est lourd de conflits mondiaux ou d’une chaîne de conflits, ce qui constitue une menace pour l’humanité, y compris l’Occident lui-même. Résoudre de manière constructive cette contradiction est la tâche historique principale aujourd’hui.

Un changement de cap est un processus douloureux mais naturel et inévitable. Le futur ordre mondial prend forme sous nos yeux. Et dans cet ordre mondial, nous devons écouter tout le monde, tenir compte de tous les points de vue, de toutes les nations, de toutes les sociétés, de toutes les cultures, de tous les systèmes de visions du monde, d’idées et de croyances religieuses, sans imposer une seule vérité à quiconque, et seulement sur cette base, en comprenant notre responsabilité vis-à-vis du destin – le destin des peuples, de la planète – construire une symphonie de la civilisation humaine.

Je voudrais terminer ici en vous remerciant de la patience dont vous avez fait preuve en écoutant mon message.

Merci beaucoup.

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26/09/2025

USA : stagflation et fin de l'espoir de reprise avec Trump

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Les dernières données économiques américaines font planer l'ombre d'une stagflation – ce cocktail économique amer où la croissance patine comme une voiture en panne d'essence, tandis que les prix flambent comme si quelqu'un avait oublié d'éteindre le gaz. L'or continue de battre des records. Cette semaine, le métal précieux a de nouveau atteint un nouveau record historique, atteignant 3 800 dollars l'once troy. Il semble que cette hausse se poursuive indéfiniment. Quelques semaines plus tôt, le record historique corrigé de l'inflation, établi en 1980, avait été battu. Les records du prix de l'or ne sont pas que des statistiques : ils ont souvent été un indicateur fiable des bouleversements géopolitiques mondiaux. Séquance inédite, le secrétaire américain à la Guerre, Pete Hegseth, a ordonné à des centaines de généraux et d'amiraux du monde entier de se rassembler sur une base du Corps des Marines à Quantico, en Virginie, la semaine prochaine.

 

La stagflation, ce mot qui évoque les années 1970, quand les États-Unis dansaient au rythme des chocs pétroliers et des politiques hasardeuses, combinant chômage élevé et inflation galopante. Aujourd'hui, en 2025, l'inflation grimpe allègrement, le marché du travail tousse comme un moteur grippé, et la production menace de caler. La Réserve fédérale (Fed), cette gardienne vigilante de la monnaie, tente de relancer la machine en baissant les taux d'intérêt – une sorte de défibrillateur économique pour stimuler les emprunts et les investissements.

Mais voilà, la Maison Blanche, sous la baguette imprévisible de Donald Trump, agite ses tarifs douaniers comme un chef d'orchestre déjanté, risquant d'attiser encore plus les flammes des prix à la consommation. Est-ce que la stagflation est déjà à nos portes, ou juste en train de toquer poliment ? Et quand pourrait-elle s'inviter pour de bon, transformant l'économie américaine en une farce tragicomique ? Plongeons dans les détails, avec un soupçon d'ironie pour alléger le poids de ces chiffres qui pèsent sur nos portefeuilles car la crise américaine, c'est aussi la guerre en Ukraine pour détruire l'économie rivale européenne.

L'économie américaine, ce géant qui se croyait invincible, montre des signes de fatigue dignes d'un marathonien après une nuit blanche. Les données récentes sur l'inflation révèlent que l'Indice des Prix à la Consommation (IPC) – cet indicateur clé qui mesure l'évolution des prix des biens et services quotidiens, comme votre café matinal ou votre plein d'essence – a bondi de 0,4 % en glissement mensuel et de 2,9 % en glissement annuel en août 2025. C'est le pic le plus élevé depuis janvier, comme si les prix avaient décidé de faire la fête sans inviter la croissance. L'IPC de base, qui exclut les volatilités de l'alimentation et de l'énergie pour donner une vue plus stable, n'est pas en reste : +0,3 % mensuel et +3,1 % annuel.

Ces taux dépassent allègrement l'objectif de 2 % fixé par la Fed, cette magicienne qui vise une inflation modérée pour éviter que l'argent ne fonde comme neige au soleil. Les économistes froncent les sourcils devant la hausse des loyers (+0,4 % mensuel) et des prix de l'essence (+1,9 %), des coupables habituels qui rendent la vie quotidienne un peu plus salée – littéralement et figurativement. Parallèlement, le marché du travail, ce pilier de l'économie où des millions d'Américains troquent leur temps contre un salaire, semble avoir attrapé un rhume persistant. En août 2025, les créations d'emplois ont été anémiques : à peine 22 000 postes ajoutés, hors secteur agricole, selon le rapport du Bureau of Labor Statistics.


Plus de 40,8 millions de personnes vivent dans la pauvreté aux États-Unis. En 2025, plusieurs États sont confrontés à des taux de pauvreté alarmants, laissant des millions d’Américains aux prises avec des difficultés financières. Cet article se penche sur les 10 États les plus pauvres des États-Unis et examine les facteurs contribuant à leurs disparités économiques. Malgré leur réputation de terre d’opportunités, les États-Unis sont confrontés à une crise de pauvreté croissante.

 

C'est comme si les employeurs avaient décidé de faire une pause café prolongée. Le taux de chômage a grimpé à 4,3 %, le plus haut depuis quatre ans, évoquant des souvenirs pas si lointains de la pandémie. "L'économie américaine a ajouté seulement 22 000 emplois en août et le taux de chômage a augmenté à 4,3 %, le plus élevé depuis 2021", note CNN dans son analyse du rapport sur l'emploi. (CNN, 5 septembre 2025) La croissance des salaires, elle, ralentit à 0,3 % mensuel et 3,7 % annuel, décevant les prévisions des marchés qui espéraient un peu plus de beurre dans les épinards.

Ajoutez à cela les demandes initiales d'allocations chômage : 263 000 la semaine dernière, le chiffre le plus élevé depuis octobre 2021. C'est un indicateur clair de tensions, comme un thermomètre qui clignote en rouge. Pour enfoncer le clou, le Bureau of Labor Statistics a révisé ses données à la baisse : près de 911 000 emplois en moins que prévu entre avril 2024 et mars 2025. Oups, comme si l'économie jouait à cache-cache avec la réalité. Est-ce déjà la stagflation installée, ce monstre économique que l'on croyait relégué aux livres d'histoire ?

Pas tout à fait, diront les optimistes – ou les naïfs, selon le point de vue. Mais les signes pointent vers un ralentissement progressif, avec une inflation qui s'accroche comme une tique. Les prévisions de croissance économique chutent, tandis que celles de l'inflation montent en flèche, peignant un tableau sombre pour la fin 2025 et le début 2026. "Les données récentes montrent que la stagflation, une croissance stagnante et une inflation des prix, est possible alors que l'économie est secouée par l'incertitude", observe The Guardian, blâmant les politiques de Trump. (The Guardian, 13 septembre 2025)

Plusieurs facteurs alimentent ces inquiétudes, et le principal suspect est la politique tarifaire de Trump – ces droits de douane imposés sur les importations, censés protéger l'industrie américaine mais qui finissent souvent par gonfler les factures des consommateurs. Ironiquement, Trump, le champion autoproclamé de l'Amérique d'abord, pourrait bien transformer "Make America Great Again" en "Make America Expensive Again". Jusqu'ici, l'impact a été limité : les fournisseurs ont stocké à l'avance, répercuté les coûts sur d'autres maillons de la chaîne, et Trump a accordé des délais de grâce à certains pays, dans une incohérence qui frise le comique. Mais tôt ou tard, avec une production qui stagne, les hausses de prix surgiront, amplifiées par l'imprévisibilité de la Maison Blanche. "Les droits de douane de Trump pourraient augmenter le nombre d'Américains vivant dans la pauvreté d'au moins 650 000, car les tarifs deviennent une 'taxe indirecte'", estime le Yale Budget Lab. (The Guardian, 13 septembre 2025)

Les anticipations d'inflation sont aussi liées aux pirouettes de la Fed. En septembre 2025, elle a baissé ses taux pour la première fois en neuf mois, espérant donner un coup de pouce à l'économie et au marché du travail. Mais cela pourrait attiser l'inflation, surtout si les tarifs douaniers entrent en scène. Jerome Powell, le président de la Fed, joue les équilibristes : "Nous avons une situation où nous avons des risques des deux côtés, et cela signifie qu'il n'y a pas de chemin sans risque", a-t-il averti après la réunion de politique monétaire de septembre 2025. (Yahoo Finance, 18 septembre 2025) Powell refuse de céder aux caprices de la Maison Blanche pour des baisses radicales, préférant une approche mesurée. Et puis il y a la lutte contre l'immigration clandestine, cette autre marotte trumpienne qui expulse la main-d'œuvre bon marché sans la remplacer par des Américains plus coûteux. Résultat ? Des entreprises ferment boutique, la création d'emplois patine, et l'économie tousse. Ce n'est pas encore destructeur, mais le marché guette les impulsions de Trump, qui pourrait serrer la vis à tout moment, transformant les migrants en boucs émissaires d'une récession maison.

Si l'inflation grimpe grâce aux tarifs et que le marché du travail reste englué, la stagflation pourrait frapper fort : production en berne, chômage en hausse, et une pauvreté galopante alors que les prix s'envolent. "Si [la stagflation] se produit, c'est une situation très déprimante car les gens vont perdre leur emploi, le chômage va augmenter et ceux qui cherchent du travail auront beaucoup de mal à en trouver", prévient l'économiste Sebnem Kalemli-Ozcan de l'université Brown. (The Guardian, 13 septembre 2025) Cela pourrait attiser des tensions sociales, déjà palpables sous le second mandat de Trump – imaginez des manifestations où les slogans riment avec "tarifs" et "chômage".


Philadelphie : Un miroir flou du cauchemar du fentanyl en Amérique - C’est pire qu’on ne le pense. Autrefois connue comme le berceau de l’indépendance américaine, Philadelphie est devenue le symbole obsédant d’un effondrement national plus profond. Des rues autrefois chargées d’histoire sont aujourd’hui bordées de tentes, d’aiguilles et de vies brisées – un reflet sans filtre de la crise des sans-abri et du fentanyl qui ravage les États-Unis. Dans des quartiers comme Kensington, des pâtés de maisons entiers se sont transformés en lieux de consommation de drogue à ciel ouvert, où les gens s’effondrent en plein jour, pris au piège de l’addiction. Il ne s’agit pas seulement d’une tragédie locale ; c’est un miroir flou de ce qui se propage silencieusement à travers l’Amérique. L’épidémie de fentanyl tue des dizaines de milliers de personnes chaque année, plongeant des familles dans le désespoir et des villes dans le chaos, tandis que les systèmes publics peinent à réagir. Alors que le nombre de sans-abri augmente et que les services de santé mentale s’effondrent, Philadelphie offre un aperçu de ce à quoi d’autres villes pourraient bientôt être confrontées si rien ne change. Les téléspectateurs en quête de vérité brute la trouveront ici : crue, sans filtre et urgente. Ce reportage s'inscrit dans la vague croissante de documentaires 2025 qui refusent de détourner le regard de la souffrance des rues américaines. À la différence des reportages édulcorés, ces récits plongent directement dans le chaos, révélant le coût humain de l'échec des politiques publiques et de la négligence sociale. En plaçant Philadelphie au cœur de la campagne, ce documentaire expose le coût humain des opioïdes de synthèse, de la pauvreté et de l'effondrement systémique, tout en incitant le public à voir au-delà des statistiques et à ressentir la réalité. Alors que de plus en plus de documentaires 2025 s'attaquent aux aspects sombres du rêve américain, celui-ci nous force à nous demander : si Philadelphie est telle aujourd'hui, à quoi ressemblera le reste de l'Amérique demain ? La réponse, comme le préviennent de nombreux documentaires 2025, pourrait être pire qu'on ne le pense.

 

Mais les économistes se consolent un peu : l'inflation, bien qu'en hausse, reste modeste comparée aux deux chiffres des années 1970. "La stagflation est une combinaison de stagnation et d'inflation... Il est possible que les États-Unis voient une version plus douce qui n'atteint jamais les extrêmes des années 1970", explique The Hill. (The Hill, 13 septembre 2025) Aujourd'hui, elle dépasse à peine l'objectif de la Fed, ce qui est agaçant mais pas apocalyptique. Le potentiel de croissance n'est pas épuisé : si le plan de relocalisation de Trump – rapatrier la production aux USA – réussit, il pourrait compenser l'inflation par une prospérité accrue.

Mais cela suppose que la Fed garde son indépendance, décidant seule de sa politique monétaire. Or, le mandat de Powell expire en mai 2026, et Trump clame haut et fort son envie de dompter le régulateur pour des baisses de taux agressives. "La Fed, sous pression pour baisser les taux, essaie d'équilibrer le marché du travail et l'inflation – tout en évitant la redoutée stagflation", analyse The Conversation. (The Conversation, 16 septembre 2025) Si les USA ne boostent pas leur production et ne résolvent pas le chômage d'ici là, la stagflation pourrait asséner un coup fatal. Ironiquement, Trump, qui promettait l'abondance, risque de léguer un héritage économique aussi stable qu'un château de cartes sous un ventilateur.

Nous sommes actuellement les témoins d'une accumulation de problèmes majeurss qui pèsent sur l'économie et le système financier mondiaux. La dette s'accumule depuis des décennies et semble désormais avoir franchi un seuil critique (115% pour la France de fait en faillite) : même les investisseurs les plus déterminés doutent de la capacité des grands pays à emprunter autant qu'ils le souhaitent. De plus qui oserait prêter quand le vol des avoirs russes en temps d epaix dit la mort de l'état de droit. Auparavant, les crises de la dette touchaient la périphérie de l'« Occident collectif » – des pays comme l'Italie et la Grèce. Aujourd'hui, les risques se concentrent sur les pays les plus stables financièrement – ​​les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, une France dont la situation est pire que celle de la Grèce, dont la note descend régulièrement tout en restant surévaluée; mais qui persiste dans le sabordage de son économie par idéologie et dans l'intérêt d'un profit prévié contraire à l'intérêt général. La situation des économies en développement est également loin d'être rose. Et tout cela se produit dans un contexte de confrontation géopolitique progressive. Les conditions sont idéales pour une hausse rapide du prix de l'or et une nouvelle perte de valeur du dollar.

Ainsi, l'Amérique flirte avec la stagflation comme un ado avec un crush toxique : attirante en théorie (protéger les jobs locaux), mais destructrice en pratique. Les tarifs de Trump, estimés à réduire le PIB de 1 % à long terme selon la Tax Foundation, gonflent les revenus fiscaux de 171,7 milliards de dollars en 2025 – une "taxe" déguisée qui pèse sur les ménages. (Tax Foundation, date non précisée mais contexte 2025) Le CBO prévoit une croissance du PIB à seulement 1,4 % en 2025, un chômage à 4,5 % et une inflation à 3,1 %, pire que prévu. (ABC News, 13 septembre 2025) Reuters tempère : l'inflation pourrait accélérer mais rester un choc ponctuel, pointant plus vers une stagnation qu'une stagflation pure. (Reuters, 12 septembre 2025) CNN renchérit : "Deux rapports clés montrent que l'économie américaine pourrait être en état de stagflation précoce – un coup toxique de croissance lente et d'inflation élevée". (CNN, 11 septembre 2025) Et Petiole AM avertit sur les risques accrus, avec un IPC de base à 3,1 % et des emplois en berne. (Petiole AM, 9 septembre 2025) Bref, 2025 pourrait être l'année où l'Amérique réapprend que jouer avec le feu économique – tarifs, immigration, ingérence à la Fed – finit souvent par des brûlures collectives. Espérons que l'actualité aide à avaler la pilule mais cela semble mal parti avec une affaire Charlie Kirk gérée sans aucune transparence  et qui renforce la perte de confiance car sinon, ce sera une longue gueule de bois. 

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19/09/2025

Zoom H4 Essential : L'Enregistreur Portable Qui Révolutionne l'Audio Nomade

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Dans un monde où le son est roi – des podcasts qui bourdonnent dans nos oreilles aux concerts live qui font vibrer nos tympans – il existe une petite bête noire et compacte qui se faufile discrètement dans les sacs des créateurs audio. Non, ce n'est pas un espion high-tech, mais l'enregistreur portable Zoom H4 Essential. Imaginez : un appareil qui capture le rugissement d'une guitare électrique ou le murmure d'une interview sans jamais clipper, même si vous oubliez de régler les niveaux comme un débutant distrait.
 
Mais avant de plonger dans les entrailles de cette machine, remontons à la source, la société Zoom, pas celle des visioconférences interminables, mais la vraie, celle qui fait chanter les micros depuis des décennies. Zoom Corporation, les Maîtres du Son Depuis l'Ère des CassettesFondée en 1983 à Tokyo, au Japon, Zoom Corporation n'a rien à voir avec les réunions Zoom qui ont envahi nos vies post-pandémie – bien que l'homonymie ait parfois semé la confusion, au point que certains podcasters se demandent si leur enregistreur peut aussi organiser un appel vidéo. Non, Zoom (la société audio) est un pilier de l'industrie musicale et de l'enregistrement, avec une expertise forgée dans les pédales d'effets pour guitares, les processeurs multi-effets et, surtout, les enregistreurs portables.
 
Dès les années 90, Zoom s'est imposé comme un innovateur en matière d'audio numérique accessible, rendant la technologie pro disponible pour les musiciens de garage comme pour les studios hollywoodiens.Leur gamme "Handy Recorder" – dont fait partie le H4 Essential – est devenue légendaire pour sa portabilité et sa robustesse. Pensez-y, des appareils qui ont survécu à des tournées mondiales, des enregistrements de terrain dans la jungle amazonienne ou des sessions improvisées dans un café bondé. Zoom excelle dans l'intégration de technologies avancées comme le 32-bit float, une prouesse qui évite les distorsions audio, tout en gardant les prix abordables. Avec des millions d'unités vendues dans le monde, Zoom n'est pas juste un fabricant ; c'est un allié fidèle des créateurs qui veulent capturer le son pur, sans fioritures inutiles. Et avec le H4 Essential, lancé en janvier 2024 et désormais sous la barre des 200€ (à 193€ sur Amazon), ils ont poussé l'innovation un cran plus haut, en intégrant des fonctionnalités qui font sourire les pros et rigoler les amateurs – parce que, franchement, qui n'a pas rêvé d'un enregistreur qui "parle" pour guider les malvoyants ?
 
À quoi sert cet engin ? C'est un couteau suisse pour l'Audio Portable. Le Zoom H4 Essential n'est pas un gadget pour Instagrammeurs en herbe ; c'est un enregistreur portable à quatre pistes conçu pour transformer n'importe quel environnement en studio mobile. Imaginez : vous êtes un musicien en répétition, et hop, vous capturez votre jam session avec une clarté cristalline. Ou bien, en tant que podcaster, vous enregistrez une interview impromptue dans un parc, sans craindre que le vent ou un klaxon ne ruine tout.
 
Pour les vidéastes, il excelle dans l'audio pour vidéo, synchronisant parfaitement le son avec l'image grâce à des options de timecode Bluetooth.Concrètement, l'appareil utilise des micros X/Y intégrés – une configuration stéréo classique qui capture un champ sonore large et immersif, idéal pour les ambiances live ou les enregistrements acoustiques. Ajoutez à cela deux entrées XLR/TRS combo pour brancher des micros externes ou des instruments, et vous avez un outil polyvalent. Il enregistre en 32-bit float, ce qui signifie que les niveaux audio sont gérés automatiquement : adieu les pics distordus, bonjour les fichiers propres même dans un concert de rock à 130 dB SPL (niveau sonore d'un avion au décollage, pour les non-initiés). Et pour les geeks du son, il supporte des fréquences d'échantillonnage jusqu'à 96 kHz/32-bit, garantissant une qualité broadcast-ready.
 
h4A.jpgMais l'usage va plus loin : en mode interface audio USB, il se connecte à un ordinateur ou un smartphone pour du streaming live ou de l'édition en temps réel. Imaginez streamer un concert acoustique depuis votre téléphone Android tout en enregistrant sur carte SD – c'est comme avoir un studio de poche qui ne pèse que 244 grammes (piles incluses, bien sûr). Et pour l'humour : si vous oubliez de l'éteindre, il ne vous enverra pas de notification push comme un smartphone agaçant ; il se contentera de drainer vos piles en silence, tel un vampire audio discret.
 
Qui va se le procurer ? Des musiciens aux podcasters, en Passant par les aventuriers du son ( vive l'enregistrement des ambiences de la nature!). Le H4 Essential n'est pas réservé aux pros en costard-cravate des studios Abbey Road. Non, il vise un public large et varié, démocratisant l'enregistrement haute fidélité. D'abord, les musiciens : que vous soyez un guitariste solo capturant des idées riff après riff, un groupe indie en répétition ou un orchestre symphonique en tournée, ses quatre pistes permettent de superposer voix, instruments et ambiances sans effort. Les podcasters l'adorent pour sa mobilité – imaginez enregistrer un épisode true crime sur le terrain, avec des micros lavalier branchés, sans craindre les interférences.Les vidéastes et filmmakers y trouvent leur compte pour l'audio sync, surtout avec l'option Bluetooth pour timecode, évitant les cauchemars de post-production. Les journalistes de terrain, les sound designers pour jeux vidéo ou même les naturalistes enregistrant des chants d'oiseaux – tous apprécient sa robustesse et sa simplicité.
 
Et pour les débutants ? C'est un excellent point d'entrée : pas besoin d'un doctorat en ingénierie du son pour l'utiliser. Zoom cible aussi les créateurs nomades, ceux qui voyagent léger mais exigent du lourd en qualité. En bref, si vous avez déjà pesté contre un enregistreur qui clippe au mauvais moment, le H4 Essential est votre nouveau meilleur ami – plus fiable qu'un batteur en retard, c'est dire !
 

 
La rapide présentation officielle
 
Parlons des atouts techniques : C'est un concentré de technologie dans un format de poche. D'abord, l'écran : un LCD couleur de 2 pouces, lumineux et intuitif, qui affiche waveforms en temps réel pour visualiser vos enregistrements comme un pro. Pas de menus labyrinthiques ici ; tout est clair, avec des icônes simples et un mixer intégré pour ajuster les niveaux des pistes à la volée.Côté batterie – ou plutôt piles, car oui, il fonctionne sur deux piles AA alcalines, offrant jusqu'à 18 heures d'autonomie en enregistrement continu (selon les tests indépendants). C'est pratique pour les sessions marathon, mais on y reviendra dans les critiques.
 
H4B.jpgPas de batterie lithium-ion intégrée, mais l'option d'utiliser des rechargeables NiMH pour les écolos.La connectivité est un point fort : port USB-C pour se transformer en interface audio 4-in/2-out, compatible PC, Mac, iOS et Android. Branchez-le à votre DAW préféré (comme Ableton ou GarageBand), et voilà, vous éditez en direct. Pour les mobiles, il supporte les apps Zoom pour contrôle distant via Bluetooth (avec l'adaptateur optionnel BTA-1). Les entrées XLR/TRS fournissent un préampli ultra-propre avec alimentation phantom +48V, acceptant des signaux ligne +4dBu – parfait pour micros condensateurs ou instruments DI.
 
Les micros X/Y intégrés capturent jusqu'à 130 dB SPL sans distorsion, avec une réponse en fréquence large (20 Hz - 20 kHz). Ajoutez un haut-parleur intégré pour playback rapide, des commandes soft-touch silencieuses (idéal pour les enregistrements discrets), et un support pour cartes SDXC jusqu'à 1 To – de quoi stocker des heures de audio sans souci. Le 32-bit float ? C'est la star : il enregistre avec une dynamique énorme, récupérant même les signaux sous-exposés en post-prod. Comparé aux anciens modèles comme le H4n Pro, cette version ajoute l'accessibilité vocale, un écran couleur plus grand et une interface plus fluide, rendant l'expérience plus inclusive et moderne.
 
Les "plus" de cette Essential series ? Outre le float, c'est l'intégration d'un mode streaming : enregistrez sur SD tout en diffusant en live via USB. Pour les podcasters, un input 3.5mm mic/line permet de brancher un casque avec micro. Et l'humour dans tout ça ? Imaginez un enregistreur si intelligent qu'il compense vos erreurs de gain – c'est comme avoir un ingénieur du son invisible qui vous sauve la mise, sans demander de pourboire.Accessoires et Facilité d'Utilisation : Pour Tous, Même les Yeux FermésZoom n'a pas lésiné sur les accessoires. Le kit de base inclut un pare-vent (windshield) pour micros externes, mais optez pour le BTA-1 Bluetooth Adapter (environ 30-40 euros) pour contrôler l'appareil via app iOS/Android ou sync timecode avec des générateurs pro. D'autres options : trépieds, housses de transport, micros shotgun ou lavalier compatibles, et même des packs d'extension pour field recording. Chez les revendeurs comme Sweetwater ou B&H, on trouve des bundles avec batteries rechargeables et cartes SD hautes capacités.
 

Un avis extérieur assez représentatif, le H4 dans cette nouvelle version est pratique, abordable et procure un gain de temps au niveau de la post production. 
 
 
La facilité d'utilisation est bluffante : allumez, sélectionnez le mode (stéréo ou multitrack), et enregistrez. Les menus sont intuitifs, avec des raccourcis pour bounce tracks ou appliquer des effets basiques. Pour les personnes malvoyantes, Zoom a intégré une révolution : des descriptions audibles des menus via le haut-parleur ou casque, en sept langues (anglais, espagnol, français, etc.). Téléchargez les fichiers vocaux sur le site Zoom, et l'appareil "parle" pour guider l'utilisateur – une première dans l'industrie, saluée par des associations comme Living Blindfully. C'est inclusif, et franchement, ça rend l'audio accessible à tous, sans barrières. Même un novice peut maîtriser l'engin en 10 minutes ; pas de courbe d'apprentissage abrupte, juste du plaisir pur.
 
C'est bine un "essentiel" avec quelques bémols cependant, dont les fameuses piles. En somme, le Zoom H4 Essential est un triomphe de l'ingénierie audio portable : compact, puissant, inclusif, et prêt à conquérir les cœurs des créateurs. Avec son 32-bit float magique, ses connexions versatiles et son accessibilité exemplaire, il élève le jeu des enregistreurs nomades à un niveau pro sans le prix exorbitants. Les reviews louent sa robustesse, sa qualité sonore et sa simplicité – un "pont parfait entre stéréo basique et multitrack avancé", comme le dit avec raison MusicRadar.
 

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Mais rien n'est parfait, même pas cet Essential. Parmi les critiques récurrentes qu'il faut bien partager : l'absence de batterie rechargeable intégrée. Pourquoi des piles AA en 2025, quand les concurrents comme Tascam ou Sony optent pour du lithium-ion avec charge USB ? C'est écolo si vous utilisez des rechargeables, mais frustrant pour les oublieux qui se retrouvent à court en pleine session. D'autres pointent un écran sensible aux rayures, une autonomie qui fond en mode interface USB, et un manque de filtres avancés pour le vent ou le bruit. Sur Reddit, un DJ vante ses inputs ligne pour mixer, mais regrette l'absence d'effets intégrés plus poussés, personnellement je n'irai pas jusque là.
 
Pourtant, ces bémols ne ternissent pas l'éclat global : pour son prix, c'est un must-have. Si vous cherchez un enregistreur qui rit des niveaux audio capricieux, foncez – mais n'oubliez pas les piles de rechange, au cas où !

07:53 Publié dans Actualité, Enregistreur audio nomade | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | | | Pin it!

13/09/2025

Les films de l'automne

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Le secteur du cinéma en France traverse une période contrastée en 2025, marquée par une baisse significative de la fréquentation des salles obscures au cours des huit premiers mois de l'année. Alors que les années 2023 et 2024 avaient signé un rebond encourageant post-pandémie, avec respectivement 180,4 millions et 181,3 millions d'entrées annuelles, confirmant la résilience du marché français comme une "exception mondiale" face à la morosité internationale, 2025 affiche un recul préoccupant. Du 1er janvier au 31 août, les estimations du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) indiquent environ 99,98 millions d'entrées, soit une chute de 15,1 % par rapport à la même période en 2024, où l'on enregistrait déjà une dynamique positive. Cette tendance négative s'inscrit dans un contexte de concurrence accrue des plateformes de streaming, d'une offre de films perçue comme moins attractive et de facteurs externes comme les vagues de chaleur estivales, qui ont particulièrement pénalisé les mois de juillet et août.
 
 
En détail, la fréquentation mensuelle révèle une trajectoire irrégulière. Janvier 2025 a démarré sur une note légèrement positive, avec 13,83 millions d'entrées, en hausse de 0,8 % par rapport à janvier 2024, grâce à des sorties familiales et des prolongations de films de fin d'année. Cependant, le premier semestre s'est rapidement essoufflé : entre janvier et juin, seulement 75,27 millions de billets ont été vendus, marquant une baisse de 12 % comparé à 2024, et représentant le pire premier semestre depuis 1999, hors période COVID. Juillet a offert un sursaut modéré avec 14,8 millions d'entrées, porté par des blockbusters estivaux et un temps particulièrement pluvieux sur la moitié nord du pays, mais en légère baisse par rapport à juillet 2024, où la Fête du cinéma avait boosté les chiffres.
 
Août, traditionnellement un mois fort pour les sorties grand public, a déçu avec 9,97 millions d'entrées, en recul de 29,4 % sur un an, malgré la présence de films attendus. Ce cumul de janvier à août, avoisinant les 100 millions, contraste avec les 103,62 millions pour les sept premiers mois de 2024 et une tendance similaire en 2023, où la reprise post-COVID avait permis une fréquentation plus stable autour de 85 millions pour le premier semestre.
 
Les exploitants pointent du doigt un manque de "films événements" capables de drainer les foules, ainsi qu'une inflation des prix des billets qui freine les sorties familiales.Parmi les gros succès qui ont sauvé l'honneur, les productions hollywoodiennes dominent largement, confirmant une tendance observée depuis 2023 où les blockbusters américains ont porté la fréquentation. Mufasa : Le Roi Lion, suite du remake live-action de Disney, s'est imposé comme le premier film millionnaire de l'année dès janvier, cumulant près de 4 millions d'entrées en quelques semaines, grâce à son attrait familial et nostalgique.
 
En été, Jurassic World : Renaissance a pris la tête du box-office hebdomadaire à plusieurs reprises, avec plus de 130 000 entrées en une semaine mi-août, suivi de près par F1, un thriller sportif avec Brad Pitt, et Dracula de Luc Besson, qui a attiré 139 000 spectateurs malgré des critiques mitigées.
 
Les animations comme Les Schtroumpfs : le film et Lilo & Stitch ont également performé ( il faut bien occuper les enfants quand il pleut !), dépassant les 100 000 entrées hebdomadaires, rappelant le succès de franchises similaires en 2024 (Inside Out 2) et 2023 (Super Mario Bros.). Côté français, Un ours dans le Jura, comédie avec Franck Dubosc, a séduit 716 000 spectateurs en janvier, prouvant que l'humour hexagonal peut encore rivaliser.
 
Ces hits ont généré des recettes substantielles, avec des semaines à plus de 13 millions de dollars au box-office hebdomadaire, mais ils n'ont pas suffi à compenser la désertion globale des salles.À l'opposé, les échecs spectaculaires soulignent les fragilités du secteur. Parmi les flops retentissants, Blanche-Neige, remake woke agressif live-action de Disney avec Rachel Zegler, attendu comme un événement, s'est effondré avec des entrées bien en deçà des 300 millions de dollars espérés mondialement, et un démarrage français famélique, victime de légitime controverses sur son militantisme pénible et d'un accueil critique tiède.
 
Minecraft, adaptation du jeu vidéo, et Captain America : Brave New World ont suivi le même sort, avec des budgets colossaux (plus de 150 millions de dollars chacun) non amortis, marquant une fatigue du public envers les super-héros et les adaptations ludiques, une tendance émergente depuis les déceptions de 2024 comme The Marvels. En France, le cinéma national accumule les déconvenues : Dracula de Luc Besson, malgré son casting international et un budget de 40 millions d'euros, n'a pas dépassé les attentes malgré des chiffres corrects..
 
Autres bides notables : Mercato, comédie sportive, et Toutes pour une de Houda Benyamina, qui n'a attiré que quelques dizaines de milliers de spectateurs malgré une promotion intense, illustrant un désintérêt pour les films perçus comme trop engagés ou mal marketés.
 
Ces flops français, parmi les plus chers de l'année, contrastent avec les succès de 2023 (Astérix & Obélix : L'Empire du Milieu) et 2024 (Un p'tit truc en plus), où les comédies populaires avaient boosté les chiffres.Les tendances et genres qui fonctionnent en 2025 confirment des préférences durables, avec une prédominance des comédies (54 % des préférences des Français), des films d'action et d'aventure (48 %) et des thrillers (32 %), selon des sondages récents.
 
Le début d'année a été marqué par une domination des drames et thrillers, représentant 60 % des sorties, mais c'est l'action et la science-fiction qui ont tiré leur épingle du jeu en été, avec des sagas comme Jurassic World ou F1 attirant les jeunes et les familles.
 
Les animations et films familiaux restent un pilier, comme en 2023 et 2024, où ils ont représenté 20-25 % des entrées. En revanche, les films d'horreur et les drames indépendants peinent, sauf exceptions comme Weapons ou Evanouis, qui ont eu un écho modéré.
 
Une tendance notable est le retour des franchises établies, qui sécurisent les recettes, au détriment des productions originales françaises, en difficulté face à la concurrence internationale. Par ailleurs, l'essor des films "expérientiels" en IMAX ou 4DX gagne du terrain, boostant les entrées premium.En conclusion, les huit premiers mois de 2025 révèlent un secteur cinéma français en convalescence précaire, avec une fréquentation en net recul par rapport aux rebonds de 2023 et 2024, malgré quelques succès hollywoodiens. Les échecs des productions nationales et la lassitude envers certains genres appellent à une diversification de l'offre et à des stratégies marketing plus agressives.
 
Si les mois restants, avec des sorties comme Tron: Ares ou Kaamelott – Deuxième Volet, pourraient redresser la barre, le bilan actuel incite à la prudence : le cinéma français doit innover pour reconquérir un public volatil et de plus en plus allergique à la propagande woke seulement adorées par les grands médias, tout en capitalisant sur ses forces traditionnelles comme les comédies et les aventures familiales. L'avenir dépendra de la capacité des studios à anticiper les goûts évolutifs, dans un paysage où le streaming continue de grignoter des parts de marché.

A voir bientôt avec des dates pouvant fluctuer.

 

Tron: Ares

 
Dans l'univers scintillant et numérisé de Tron, où les motos lumineuses filent plus vite que les regrets d'un geek nostalgique des années 80, arrive Tron: Ares, le troisième opus de cette saga qui refuse de s'éteindre comme un vieux disque dur. Ce film de science-fiction action, réalisé par Joachim Rønning (celui de Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar), nous plonge dans un futur où l'intelligence artificielle n'est plus un gadget pour commander des pizzas, mais une menace existentielle. L'histoire suit Ares, un programme ultra-sophistiqué envoyé du monde digital vers le réel pour une mission périlleuse, marquant la première rencontre entre humains et entités IA.
 
C'est une suite indirecte à Tron: Legacy (2010), qui elle-même prolongeait le cultissime Tron de 1982, sans pour autant être une adaptation directe d'un livre ou d'une série TV – bien que l'univers soit inspiré des pionniers de la réalité virtuelle dans la pop culture. Jared Leto, dans le rôle-titre d'Ares, apporte son charisme mystique (et un peu flippant, avouons-le), flanqué de Greta Lee en tant que programmeuse brillante, Evan Peters en geek tourmenté, et Jeff Bridges qui reprend son rôle iconique de Kevin Flynn pour un clin d'œil nostalgique.
 
On note aussi Cameron Monaghan et Hasan Minhaj pour pimenter le casting. Le budget avoisine les 200 millions de dollars, un investissement massif pour recréer ces effets visuels époustouflants, avec des scènes tournées en studios à Vancouver et des extérieurs à Los Angeles, où l'équipe a dû composer avec des restrictions COVID persistantes en 2024.
 
Jared Leto, méthodique comme à son habitude, a passé des semaines à "vivre" comme un programme IA, évitant les interactions humaines – ce qui, ironiquement, l'a rendu encore plus énigmatique sur set. Si le film promet des courses de lightcycles à couper le souffle, espérons qu'il évite les pièges du reboot hollywoodien, où l'action éclipse une intrigue souvent pixelisée. En France, Tron: Ares sort en salles le 8 octobre 2025, juste à temps pour illuminer les écrans IMAX avant Halloween.
 
 
 
 
Kaamelott – Deuxième Volet 

 
Ou comment Alexandre Astier, ce génie multitâche (réalisateur, scénariste, compositeur et star), continue de transformer la légende arthurienne en une comédie médiévale absurde et hilarante, comme si Monty Python avait croisé un cours d'histoire foireux. Ce film d'aventure comique fantastique, divisé en deux parties pour maximiser le suspense (et les recettes, soyons honnêtes), est la suite directe de Kaamelott: Premier Volet (2021), lui-même prolongement de la série TV culte Kaamelott (2005-2009), diffusée sur M6 et devenue un phénomène français avec ses répliques cultes comme "C'est pas faux !".
 
Pas d'origine livresque ici, bien que inspiré librement des mythes arthuriens ; c'est pur Astier, avec son humour pince-sans-rire et ses anachronismes délicieux. L'histoire reprend là où le premier volet s'arrêtait : Arthur (Astier lui-même) doit reconquérir son trône face à Lancelot, dans un chaos de quêtes épiques, de chevaliers incompétents et de twists familiaux. Le casting reprend les habitués : Alain Chabat en Burgonde hilarant, Géraldine Nakache en Duchesse d'Aquitaine, Christian Clavier en Jurisconsulte, et des guests comme Sting ou Clovis Cornillac. Budget estimé à 20 millions d'euros par partie, modeste comparé aux blockbusters US, mais suffisant pour des décors grandioses tournés dans le Vercors (Drôme) pour les paysages montagneux, et en studios à Lyon pour les intérieurs. 
 
Astier a insisté pour filmer en conditions réelles, causant des retards hilarants quand des moutons ont envahi le set. Le tournage a duré 100 jours, étalé sur la France et d'autres pays pour des scènes exotiques, avec 78 acteurs impliqués.
 
Si la série brillait par son format court, ce volet risque de s'étirer comme une cotte de mailles trop large, mais l'humour d'Astier sauve tout. En France, la première partie sort le 22 octobre 2025, et la seconde le 11 novembre 2026 – préparez vos pop-corns pour cette épopée en deux actes !
 
 
La Femme de ménage

 
La Femme de ménage, adaptation du best-seller de Freida McFadden qui a enflammé TikTok comme un ragot de voisinage, se révèle être un thriller psychologique domestique où le suspense mijote comme un mauvais café dans une maison trop parfaite. Réalisé par un metteur en scène encore discret (Paul Feig ?).
 
Les sources varient), ce film de suspense dramatique n'est pas partie d'une série, mais tire son origine d'un roman phénomène, pas d'une émission TV. L'histoire suit Millie, une jeune femme fuyant son passé, qui accepte un job de femme de ménage chez les riches Winchester – Nina et Andrew – pour s'occuper de leur fille et de la maison. Ce qui commence comme un emploi de rêve vire au cauchemar manipulateur, avec secrets, mensonges et twists à la Gone Girl. Sydney Sweeney incarne Millie avec son charisme juvénile et vulnérable, face à Amanda Seyfried en Nina manipulatrice, et Brandon Sklenar en Andrew charmant mais suspect. Budget non divulgué, mais vu le casting star, on table sur 30-50 millions de dollars.
 
Tournage prévu de décembre 2024 à février 2025, principalement à New York pour capturer l'ambiance bourgeoise, avec des intérieurs en studios à Toronto. Sweeney, habituée aux rôles intenses (Euphoria), a avoué avoir lu le livre en une nuit, obsédée par les rebondissements, ce qui l'a fait arriver sur set avec des cernes authentiques. Si le film évite les clichés du "serviteur qui sait trop", il pourrait être un hit Netflix-like ; sinon, ce sera juste une corvée de plus. Pas de date de sortie confirmée en France, mais attendu pour fin 2025 ou début 2026 en salles.
 
 
Chien 51

 
Chien 51, ou comment transformer Paris en une dystopie cyberpunk où l'IA règne en maître, un peu comme si Blade Runner avait déménagé sous la Tour Eiffel avec un budget français. Ce thriller de science-fiction policier, réalisé par Cédric Jimenez (BAC Nord), est adapté du roman éponyme de Laurent Gaudé, pas d'une série TV. L'histoire se déroule en 2045 dans un Paris divisé en zones de classes, surveillé par l'IA ALMA. Quand son créateur est assassiné, un agent d'élite et un flic blasé doivent collaborer pour dénouer l'intrigue, mêlant amour tragique et complots.
 
Gilles Lellouche en flic cynique, Adèle Exarchopoulos en agent déterminée, Louis Garrel, Xavier Dolan et Valeria Bruni Tedeschi complètent un casting franco-international étoilé. Budget colossal pour un film français : 40 millions d'euros, pour un tournage de 18 semaines en décors réels à Paris (rues modifiées pour l'aspect futuriste) et en studios pour les effets spéciaux.
 
Jimenez, obsédé par l'authenticité, a tourné des scènes nocturnes sous la pluie réelle, trempant l'équipe et causant des rhumes collectifs, mais renforçant l'atmosphère glauque. Ambitieux et visuellement bluffant, le film risque toutefois de pâtir d'un scénario trop dense, comme un Paris embouteillé. En France, sortie en salles le 15 octobre 2025 – un must pour les fans de SF à la française.
 
 
Running Man

 
The Running Man version 2025, remake du film de 1987 avec Schwarzenegger (lui-même loosely adapté du roman de Stephen King sous pseudo Richard Bachman), prouve que Hollywood adore recycler les dystopies comme des vieux jeux télé. Ce thriller d'action dystopique, réalisé par Edgar Wright (Baby Driver), n'est pas une série mais une relecture fidèle du livre. L'e sujet est simple,, dans un futur autoritaire, Ben Richards (Glen Powell) rejoint un jeu télé mortel où les candidats fuient des chasseurs assassins pour survivre 30 jours et gagner fortune, tout en exposant la corruption.
 
Powell, en forme post-Top Gun, porte le rôle principal, avec Katy O'Brian, Lee Pace, Daniel Ezra et Josh Brolin en antagonistes vicieux. Budget autour de 100 millions de dollars, tournage à Glasgow (Écosse) pour simuler un futur urbain, avec des rues bloquées causant des embouteillages locaux. Wright, fan de King, a intégré des Easter eggs du livre, et Powell s'est entraîné comme un athlète pour les scènes de course, perdant 10 kilos en sueur. Si le film original était kitsch 80's, celui-ci promet du rythme wrightien, mais attention à ne pas trébucher sur les clichés survivalistes. En France, sortie en salles le 12 novembre 2025, pour une course effrénée aux box-offices.
 
 
 
 
Pris au piège - Caught Stealing

 
Pris au piège - Caught Stealing, thriller comédie noire où Darren Aronofsky (Requiem for a Dream) troque ses délires psychédéliques pour un caper new-yorkais absurde, comme si After Hours de Scorsese avait croisé un match de baseball sanglant. Adapté du roman de Charlie Huston (pas d'une série TV), le film suit Hank Thompson, ex-joueur de baseball burn-out, plongé dans une survie frénétique contre le crime organisé des 90's après un vol malencontreux. Austin Butler, post-Elvis, incarne Hank avec une intensité féline, entouré de Zoë Kravitz en girlfriend, Matt Smith en truand excentrique, Regina King, Liev Schreiber et Bad Bunny pour un casting éclectique. Budget modéré de 30-40 millions, tournage à New York pour capturer l'underground crasseux, avec des nuits folles dans des bars authentiques.
 
Butler, pour s'immerger, a appris le baseball vintage et s'est cogné à des vrais truands pour des recherches, évitant de justesse une bagarre réelle. Critique : divertissant et gore, mais le scénario mince risque de faire patiner comme un voleur maladroit ; Aronofsky y injecte cependant son style viscéral. En France, sortie en salles prévue pour août 2025, idéal pour un été haletant.
 
 

08:05 Publié dans Actualité, Loisirs Jeux Salons | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | | | Pin it!