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11/12/2014

L'affaire Snowden primée à L.A.

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C'est le documentaire Citizenfour consacré à l'aventure de l'ex employé de la NSA Edward Snowden qui  a remporté à Los Angeles le prix de l'International Documentary association. L'IDA est une association à but non lucratif qui a déjà 30 ans et qui célèbre, par ses prix le travail de journalistes d'investigation, d'activistes qui mettent leur énergie au service du citoyen en révélant les dérives tant privées que publiques des entreprises, des États, des administrations etc.

Snowden en mettant sa vie en danger en révélant les crimes de la NSA et ses violations des lois américaines, son attitude hostile, criminelle vis à vis de pays parfois alliés des États-Unis, méritait bien ce soutien indirect à travers une des productions lui étant consacrée.

Le film est une suite de rencontres à Hong Kong entre la cinéaste Laura Poitras (elle même sur la liste de surveillance US Homeland Security watch list) et le lanceur d'alerte Snowden. Âgée aujourd'hui de 52 ans et née dans un milieux favorisé de Boston, elle a suivi des études en théorie sociale et politique à l'université The New School de New York. Sa carrière cinématographique est connue pour une trilogie dont ce film constitue le dernier volet. En 2004, elle réalise My Country, My Country film sur la vie quotidienne et les élections dans l'Irak sous occupation américaine, un film qui lui vaut d'être placée sur la liste de surveillance du département de la Sécurité intérieure des États-Unis. A ce titre et pour avoir fait son métier en témoignant, elle sera plus de 40 fois arrêtée à la frontière américaine. Elle sera cependant sélectionné pour un Oscar et recevra un Emmy Award.

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Laura Poitras, elle aurait pu se couler dans le rentable moule du Système en faisant un film à la gloire de Femen malheureusement, elle se veut adepte de la Démocratie et patriote.

Ne se laissant pas influencer par les pressions, elle récidive en 2011 avec un film consacré aux programmes de surveillance de masse des États-Unis (il y a de quoi faire!). Son attention est déjà attirée par le problème évident d'une NSA qui oubliant qu'elle est au service des citoyens et de leurs libertés fondamentales agit en son intérêt propre et celui des profits et de la perpétuation d'un complexe militaro-industriel essentiellement privé. Sensible à l'exemple des lanceurs d'alerte, elle se lance dans l'interview de Julian Assange de Wikileaks et Jacob Appelbaum (spécialiste de sécurité informatique, indépendant, moins connu du grand public, il est un des promoteurs du logiciel libre et artisan du projet Tor qu'il développe au sein de l'Université de Washington. Son engagement militant en fait le représentant de WikiLeaks à la conférence H.O.P.E. 2010).


Octobre 2014, Laura Poitras se prête en toute simplicité au jeu des questions réponses concernant Citizenfour à l'occasion du 52nd New York Film Festival.

Hiver 2012, elle rejoint Glenn Greenwald et Daniel Ellsberg pour la création de la Freedom of the Press Foundation afin de soutenir financièrement et médiatiquement une liberté de la presse bien malmenée depuis 2001. Dans le cadre de cet objectif, ce regroupement parviendra à réunir les fonds indispensables à la retranscription intégrale du procès de Bradley Manning, ce jeune soldat accusé d'avoir transmis des dizaines de milliers de câbles diplomatiques américains et encore plus de rapports de l'armée traitant des guerres d'Afghanistan, d'Irak, des manipulations de l'opinion, des bavures, actes de tortures, crimes de droit commun ou de guerre.

C'est enfin en 2013, après des mois de correspondances cryptées échangées que Poitras rencontre enfin Snowden à Hong Kong. Malgré les incroyables révélations des interventions de Snowden, on sait comment les pays européens (et leur fameuse Union) trahis et ridiculisés, se sont abstenus malgré la colère de leurs forces armées de toute critique vis à vis du maître américain. Il n'a d'ailleurs pas jugé bon de mettre fin à sa politique. Après My Country, My Country puis The Oath, traitant du camp de détention et de torture de Guantanamo Bay se poursuit donc le témoignage de la dérive totalitaire américaine que ce soit sous gouvernement républicain ou démocrate.

Soulignons que malgré les persécutions constante de l’État fédéral, Poitras a obtenu le prix Pulitzer pour sa collaboration dans la diffusion des documents et Snowden un Right Livelihood Award (clone du Nobel) pour son courage dans la dénonciation des violations par le gouvernement des processus démocratiques et des droits constitutionnels.

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"Every border you cross, every purchase you make, every call you dial is in the hands of a system whose reach is unlimited but whose safeguards are not," telle est la mise en garde Edward Snowdendès la bande annonce et hélas, ce n'est pas de la science fiction.

Pourtant, si cette reconnaissance est importante, elle demeure insuffisante à l'heure d'un Patriot Act qui censé être temporaire et exceptionnel est devenu depuis des années permanent et à la veille d'élections dont les favoris se singularisent par un extrémisme idéologiques fort peu compatibles avec les libertés démocratiques. Qui peut croire un instant qu'une Hillary Clinton au comportement instable et dont les problèmes de santé ont accentué une hystérie guerrière au services de lobbies fera demain en faveur des droits fondamentaux ce que Obama a été incapable de faire malgré ses promesses de campagne?

L'information la plus large est donc précieuse et les films à venir concernant une affaire qui n'est pas juste celle d'un homme mais l'affaire de tous contribuent à un véritable combat pour l'avenir. Ainsi, Sony Picture a mis en oeuvre un projet basé sur No Place to Hide: Edward Snowden, the NSA and the US Surveillance State” de Glenn Greenwald et Oliver Stone a fait l'acquisition des droits de The Snowden Files a ouvrage du journaliste du Guardian Luke Harding et de Time of the Octopus, un livre d'Anatoly Kucherena inspiré de l'affaire Snowden. Mais avec Stone, la fiction prend souvent le pas sur l'histoire. Le tournage avec Joseph Gordon-Levitt dans le rôle Snowdenqui débute le mois prochain à Munich en dira certainement plus.


La bande annonce de Citizenfour (Citizenfour a été le pseudonyme utilisé parSnowden pour signer son premier mail envoyé à Laura Poitras en 2013).

14:24 Publié dans Actualité | Tags : snowden, citizenfour, oliver stone, cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | | | Pin it!

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