14/07/2024
Ce 14 juillet n'oublions pas l’Enfant de la Rue Saint-Denis
Car avant la création de la jeunesse du Quartier, avant qu'elle ne soit abusée par le feu d'un l'olympisme de pacotille de la marchandise, le Capitaliste encore bourgeois trompait déjà le monde pour se donner une bonne conscience et en tirer avantage.
L’Enfant de la Rue Saint-Denis
Dans les sombres ruelles de Paris, au cœur du quartier de la rue Saint-Denis, vivait un garçon nommé Julien. À peine âgé de dix ans, il avait déjà vu plus de misère que bien des hommes en une vie entière. Son père, un ouvrier tombé en disgrâce, et sa mère, une lavandière épuisée par le labeur, n'avaient rien d'autre à offrir à leur fils que leur amour inconditionnel. Pourtant, dans un monde dominé par l'argent et la corruption, cet amour semblait bien futile.
Un jour, alors que Julien traînait dans les marchés bruyants, il vit une scène qui allait changer le cours de sa vie. Un riche marchand, Monsieur Dubois, exhibait avec fierté une affiche annonçant la grande fête de charité de l'année. Cette fête, organisée par les puissants de la ville, prétendait venir en aide aux pauvres orphelins de Paris. Les images de visages angéliques d'enfants souriants contrastaient cruellement avec la réalité de la rue.
Julien, malgré sa jeune âge, comprit rapidement que cette fête n'était qu'un spectacle, une mise en scène destinée à apaiser les consciences des riches tout en maintenant l'ordre social. Les véritables enfants des rues, ceux comme lui, n'étaient que des fantômes invisibles aux yeux de ces bienfaiteurs.
Cependant, le destin voulut que ce même marchand, Monsieur Dubois, croisât le chemin de Julien. Impressionné par l'intelligence et la vivacité du garçon, il décida de l'utiliser à son avantage. "Viens avec moi, mon garçon", dit-il d'une voix mielleuse. "Je te promets un avenir meilleur."
Julien, méfiant mais attiré par la promesse d'une vie meilleure, suivit Monsieur Dubois. Il fut rapidement intégré dans le cercle restreint des enfants "choisis" pour représenter la misère aux yeux du monde. On le nourrissait, on l'habillait de vêtements propres, et on lui demandait de sourire devant le photographe. Il devenait ainsi l'incarnation vivante de la charité publique, l'exemple que les riches exhibaient pour prouver leur générosité.
Mais Julien n'était pas dupe. Chaque sourire forcé, chaque parole apprise par cœur, lui rappelaient l'hypocrisie de ce monde. Les fêtes de charité n'étaient qu'un masque, une façade derrière laquelle se cachait la vérité cruelle d'une société où la vie d'un enfant n'avait aucune importance, sauf lorsqu'elle servait à la propagande des puissants.
Un jour, lors d'une grande cérémonie, Julien décida de révéler la vérité. Devant une assemblée éblouie par le faste, il prit la parole. "Mesdames et Messieurs," commença-t-il d'une voix claire, "je ne suis pas un orphelin heureux sauvé par votre charité. Je suis un enfant des rues, utilisé comme un outil pour vos jeux de pouvoir."
Le silence qui suivit ses mots fut assourdissant. Les regards se tournèrent vers Monsieur Dubois, dont le visage se décomposa. Mais Julien n'avait pas fini. "La véritable charité ne se fait pas sous les lumières. Elle se fait dans l'ombre, loin des regards, avec sincérité et humilité."
Cette révélation fit l'effet d'une bombe. Les journaux toujours prompts à sentir le sentiment du lecteur et du profit, d'abord choqués, se retournèrent contre les organisateurs de la fête. Les riches mécènes, honteux, tentèrent de se racheter en investissant véritablement mais provisoirement dans des œuvres sociales. Quant à Julien, il retrouva sa place dans les rues de Paris, mais avec une lueur d'espoir dans les yeux. Il avait prouvé que même dans un monde corrompu par l'argent, la voix d'un enfant pouvait encore résonner avec vérité et justice.
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