23/07/2014
Dette de la France, reprise et autres fables
La dette est aussi un moyen de pressions sur les populations, les États qui permet aux organismes supranationaux mais aussi aux financiers privés d'imposer un néo-libéralisme aveugle, fort éloigné du libéralisme économique originel et qui pousse à la privatisation des services publics, à la suppression de toutes les protections sociales ce qui aggrave la situation et accentue donc la dépendance vis à vis des banques et des grandes entreprises.
1973 (l'article 25 de la loi du 3 janvier précise que Le trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France. Ce qui signifie que notre pays s'interdit de permettre à la Banque de France de financer le Trésor Public, c'est-à-dire de créer la monnaie dont il a besoin pour son développement (écoles, routes, ponts, aéroports, ports, hôpitaux, bibliothèques, prisons etc.). Naissance de la dette.
Le traité de Maastricht entérine pour l'Europe cet état de fait par l'article 104 (repris par l’art. 123 du traité de Lisbonne) qui précise: Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées "banques centrales nationales", d'accorder des découverts ou tout autre type de crédits aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres; l'acquisition directe, auprès d'eux, par la BCE ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.
Au titre d'intérêts la France a versé 1300 milliards d'euros entre 1980 et 2008.
Enquête sur la Loi du 3 janvier est un livre choc qui explique comment la France a été mise en esclavage par la dette au profit du secteur privé et majoritairement par des acteurs financiers étrangers avec un texte qui n'est au programme ni des lycéens ni des étudiants et même pas de ceux Science Po (encore que vu leur niveau ça se comprend) ou des écoles de commerce. anodin. Il montre comment une pseudo élite de hauts fonctionnaires a renoncé, pas à pas, à la Nation française, à son âme et à son indépendance. C'est l'histoire des manipulations successives, organisées et pilotées pour ne profiter qu'à une seule entité : les banques privées. Grâce à cette loi, la France a été conquise sans bruit, sans une balle tirée et sans aucune résistance : chaque semaine, ce sont 4 nouveaux milliards, empruntés par l’État pour payer retraites, salaires et aussi... intérêts de la dette, qui s'ajoutent aux 1700 milliards déjà dus, alors qu'au même moment 800 emplois industriels sont détruits chaque jour. Ce livre est le récit de la pire trahison de l'Histoire de France.
La dette de l’État d'environ 2000 milliards d'euros en 2014 ne tient pas compte de celle des collectivités locales ou des banques. On ne parlera même pas, par exemple, de la BNP et surtout de ses prises de position pour éviter les crises cardiaques vu la différence d'ampleur.
Handelsblatt, le journal allemand avait lancé un pavé dans la marre avec des données pour le moins stupéfiantes, une dette allemande de 185% du PIB similaire à celle de la Grèce et marquant le terrible sort réservée à l'Allemagne (les autres pays européens ne pourront masquer éternellement les comptes) suite à des années de soumission au système financier internationale. Officiellement, la dette allemande dès 2011 est chiffrée à 2 000 milliards d’euros. Mais, le journal nous apprend que ce chiffre ne prend pas en compte les dépenses prévues pour les pensions de retraites et la caisse maladie. La véritable dette allemande se chiffre à 5 000 milliards d’euros supplémentaires. L’Allemagne serait donc déjà endettée non pas à hauteur de 83 % mais plutôt à 185 % de son PIB (produit intérieur brut). Par comparaison, la dette grecque devait être de 186% du PIB en 2012, et la dette italienne est actuellement de 120%. Économiquement parlant, il est coutume de soutenir que le seuil critique au-delà duquel la dette écrase toute croissance est de 90%. De plus la croissance sauf révolution énergétique majeure n'existe plus, n'existera plus.
Petit extrait du journal: Depuis son arrivée au pouvoir en 2005, Angela Merkel, «a créé autant de nouvelles dettes que tous les chanceliers des quatre dernières décennies réunis», remarque l’économiste en chef du quotidien économique. «Ces 7 000 milliards d’euros sont un chèque sans provision que nous avons signé et que nos enfants et petits enfant devront payer.»
(«Handelsblatt», 23/09/2011 Source Polemia)
Le système actuel n'est pas aligné sur des principes de justice économique et sur les réalités de l’ère de l’information, à tel point que la confiance dans la démocratie même en est sérieusement ébranlée (James Robertson).
Robertson pas très loin des analyses tardives d'un Allais, est un des fondateurs de L'autre sommet économique dans les années 1980En octobre 2003, à la XXIXe conférence annuelle du Pio Manzu Research Centre à Rimini, il est récompensé de la médaille d'or pour 25 années de travaux au service d'une nouvelles économie basées sur des valeurs sociales et spirituelles. Il prône que le gain généré par la création de monnaie soit non pas un profit des banques commerciales mais soit attribué aux recettes publiques. Autant dire qu'il faudra une véritable révolution pour l'obtenir.
Enquête sur la loi du 3 janvier 1973 de Pierre-Yves Rougeyron avec P. Jovanovic
18:40 Publié dans Actualité | Tags : dette, france, reprise | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | |
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