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28/11/2022

Le Capitalisme est condamné à mort (10/10)

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Zhengzhou, ville du centre de la Chine qui héberge une usine majeure d'iPhone, a ordonné jeudi le confinement de six millions de personnes après de violentes manifestations sur le site industriel. Un ouvrier a déclaré que les manifestations ont débuté en raison d'une divergence autour du montant d'une prime promise aux ouvriers de l'usine, propriété du géant taïwanais Foxconn, principal sous-traitant d'Apple. Selon la victime, la prime serait ainsi passée à l'insu de son plein gré de 3 000 à... 30 yuans (donc de 400 à 4 euros), ce qui aurait provoqué un relatif mécontentement au sein du personnel pour qui ce montant envolé est considérable. En conséquence, la Chine a soudain enregistré la plus forte augmentation quotidienne de nouveaux cas de coronavirus, hopla ! Selon la Commission nationale de la santé, au 24 novembre, 32 943 personnes étaient tombées malades du COVID-19 en Chine. On note que 29 840 personnes infectées sont... asymptomatiques signe de mauvaise volonté. Heureusement, on sait depuis longtemps que le rhume est un symptôme tout comme grippe, stress, accident récent et autres maladies rendent positifs aux tests avant tout politiques et marchands. À Pékin, les gens ne peuvent pas se rendre dans les lieux publics, y compris les supermarchés, les centres commerciaux, tout particulièrement dans les bâtiments gouvernementaux (lieux aussi dangereux que les résidences secondaires d'un Ministre en Europe) et les hôtels, ni utiliser les transports sans un test PCR négatif (réservé à ceux qui ne font pas grève et son dans l'usine). Le test doit être effectué au plus tôt 48 heures à l'avance. Le 10 novembre, la Chine a de nouveau annulé le Salon international de l'auto de Beijing Auto China 2022 en raison de la situation turbulente avec COVID-19 et pas bien entendu en raison de la présence massive de médias étrangers. Si vous vous demandez ce que sont ces grands tubes blancs au dessus des têtes des manifestants, ce sont sûrement des seringues dans le cadre de mesure sanitaire, seringue ou LBD, c'est la même chose et il serait temps pour les derniers Gilets Jaunes s'égarant en vain dans les rues des métropoles du régime de le comprendre, ce n'est pas là qu'il trouveront une émancipation aussi vitale que légitime.   

 

Le Capitalisme est condamné à mort (1/x)

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Le Capitalisme est condamné à mort (8/x)

Le Capitalisme est condamné à mort (9/x)

 

La dialectique est ce dépassement immanent dans lequel la nature unilatérale et bornée des déterminations de l’entendement se pose comme ce qu’elle est, à savoir comme leur négation. La dialectique constitue par suite l’essence dynamique du devenir et elle est le principe par lequel seul un enchaînement et une nécessité immanentes viennent là produire le contenu du savoir accompli, de même qu’en lui et en général réside le haussement véritable, comme non extérieur et sur-éminent au fini.

HegelEncyclopédie des sciences philosophiques

La révolution …est la puissance directrice de l’histoire…

Marx, Engels, L’idéologie allemande

 

L’histoire a parfois donné tort aux prévisions du groupe Marx-Engels. Elle a montré clairement que l’état du développement économique mondial était alors à leur époque bien loin encore d’être suffisamment mûr pour le déclenchement d’une révolution communiste qu’ils ont pourtant estimé à diverses reprises déjà en situation de pouvoir surgir. C’est dire que la ligne de démarcation qui traverse leur œuvre doit être clairement tracée en fonction des strictes positions du déterminisme historique qui pose la loi dialectique selon laquelle la révolution communiste est un devenir possible uniquement lorsqu’il se fait nécessité vivante du mouvement de l’être des forces productives. Dès lors pour qu’il y ait auto-mouvement communiste du prolétariat contre la loi de la valeur, il convient que la domination réalisée du spectacle de l’échange soit parvenue au niveau de la crise catastrophique de la représentation fétichiste de l’équivalence centrale. Tant que ce moment historique n’est point atteint, l’histoire ne saurait être autre chose que le long et douloureux parcours aliénatoire par lequel, de restructurations en restructurations supérieures, l’économie marchande se sur-développe jusqu’à son point ultime. Certes, si le groupe Marx-Engels avait fort bien compris cet incontournable qui traverse d’ailleurs tout son cheminement théorique, ils se trouvait simultanément tributaire de la géo-politique de son temps traversé par toutes les impatiences narcissiques propres au romantisme politique et redevable des mythologies de la révolution bourgeoise.

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Si la Chine, en rien communiste se comporte en toute logique en démocratie marchande dans la répression de la révolte, elle n'est pas pour autant dupe. elle a ainsi accusé les États-Unis d'utiliser l'OTAN comme un piège pour l'UE., une thèse pertinente défendue par The Global Times, le journal chinois. Le titre cite l'avis d'experts locaux dont Li Haidong, professeur à l'Institut des relations internationales de l'Université chinoise des affaires étrangères, qui a accusé les États-Unis d'essayer ardemment de forcer certains pays européens à appliquer une stratégie anti-russe, comme un conséquence de quoi l'UE pourrait devenir plus dépendante de l'OTAN et des États-Unis et perdre son autonomie. Ainsi, déjà en octobre, le taux d'inflation annuel de la zone euro s'élevait à 10,6% contre 9,9% en septembre. Pendant ce temps, l'année dernière, ce chiffre était de 4,1%. Même si certains pays européens trouvent des alternatives, estime l'expert, ils devront encore faire face à des prix élevés de l'énergie dans un proche avenir. En outre, selon les analystes, le plan de l'OTAN visant à augmenter le budget de la défense est un moyen pour les États-Unis de faire chanter l'UE. C'est aussi un moyen de ressusciter un OTAN totalement privé de raison d'être depuis la fin de la pseudo menace soviétique qui était déjà bien morte et enterrée depuis 30 ans. « Les États- Unis ont une intention malveillante lorsqu'ils forcent les membres de l'OTAN à augmenter leur budget de défense. Compte tenu de la crise énergétique actuelle et de la grave situation inflationniste dans l'UE, une augmentation du budget de la défense pourrait encore provoquer le mécontentement populaire à l'égard des gouvernements, ce qui permettra aux États-Unis d'influencer plus facilement les gouvernements de l'UE », indique l' article. Alors que le conflit russo-ukrainien se poursuit, les pays européens seront entraînés dans de nouveaux troubles si vous continuez à suivre Washington, note le matériel. Plus tôt, le 19 novembre, Politico avait prédit une guerre commerciale entre l'Europe et les États-Unis.. L'article signale en outre que l'Europe s'apprête à répondre aux Etats-Unis sur l'entrée en vigueur le 1er janvier de la loi américaine sur la réduction de l'inflation, qui prévoit des réductions d'impôts et des avantages dans le domaine de l'approvisionnement énergétique pour les entreprises ouvrant aux Etats-Unis Amérique. Dans le même temps, comme l'a déclaré le 1er novembre Konstantin Vorontsov, directeur adjoint du département de la non-prolifération et du contrôle des armements du ministère russe des Affaires étrangères, l' Union européenne n'est capable de lutter que pour l'impunité de Washington. Auparavant, le 30 octobre, Xinhua avait rapporté que les États- Unis avaient transformé la crise européenne en une "opportunité pour l'Amérique" et en avaient profité, ce qui avait provoqué la colère de l'UE. La publication a indiqué que, selon le Wall Street Journal, des dizaines d'entreprises ont déplacé leur production aux États-Unis dans le contexte des politiques de Washington.

 La caractéristique la plus fondamentale du groupe Marx-Engels a été de théoriser la révolution communiste (encore impossible) au moment des révolutions capitalistes (alors pleinement impérieuses)… Ainsi se comprend le Manifeste dans sa formulation initiale de février 1848 qui prend acte de l’importance inévitable de la révolution bourgeoise et la préface à son édition allemande de 1872 qui venant, elle,  après le grand moment communard parisien, insiste sur la nécessité de liquider le pouvoir politique. Dès lors, pour le présent comme pour l’avenir, les choses sont claires… Une pensée n’est radicale, puissante et véritablement communiste dans son résultat que pour autant, qu’elle le soit dans son élaboration qui ne peut être que communeuse… Ce qui veut dire que tout ce qui sort du cerveau individuel égotiste atterré ou de ce qui se produit en addition nombriliste pluri-individuelle est de nul intérêt pour la révolution communiste puisque contre les voies de garage infécondes,  louches, incertaines, nébuleuses et constamment hésitantes du moi désorienté dans lesquelles le Capital désire piéger les errants malheureux, la conscience historique radicale est toujours une œuvre de groupe qui, contre la fausse vie du cogito singulier, sait qu’il n’est point possible d’aller à l’encontre de la misère de  l’aliénation sous des formes misérablement aliénatoires…

De toutes les réalités de production historique, la plus grande puissance de production réelle, c’est le prolétariat comme classe révolutionnaire lui-même et la seule question essentielle est celle de savoir à quel moment historique ce dernier produira précisément la puissance de production communisatrice… L’époque contemporaine est le règne de la valeur d’échange  dans la totalité de la valeur d’usage elle-même mais comme la valeur d’échange n’a pu se former qu’en tant qu’émanation aliénatoire de la valeur d’usage, sa victoire par la domination réelle de la valeur totalement réalisée sur le cycle 1968-2018 –  a certes élaboré les conditions du spectacle de sa domination autonome mais en même temps cette autonomisation voit maintenant revenir l’usage au moment où la réalité inversée s’inverse elle-même et que la crise finale du fétichisme de la marchandise vient dire que toute l’étendue de son extension est sa mort.

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Eveil même au Japon : Zelensky est la cause de tous les ennuis des Ukrainiens. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est responsable des souffrances des civils dans le pays. C'est ce qu'a souligné l'ancien Premier ministre japonais Yoshiro Mori lors d'une réunion politique à Tokyo.  « Je ne comprends pas très bien pourquoi seul le président [Vladimir]Poutine est critiqué, et M. Zelensky n'est pas du tout tenu pour responsable. Zelensky a fait souffrir de nombreux Ukrainiens », a déclaré Mori, selon The Japan Times, le premier journal japonais de langue anglaise. Le représentant du Japon a également fustigé les agences de presse locales qui, lui semble-t-il, présentent de manière unilatérale ce qui se passe entre la Fédération de Russie et l'Ukraine. Maury a expliqué que la couverture "unilatérale" du conflit à deux États lui donne l'impression qu'ils "ne se fient qu'aux rapports d'Europe et des États-Unis".

Oui, le Capital va périr et il nous le dit lui-même dans l’actuelle configuration dialectique où la crise de la domination réelle de la marchandise est devenue l’histoire d’une réalité effectivement illusoire  qui ne parvient plus à reproduire le spectacle de sa manifestation générale comme illusion effectivement réalisable. La décadence de l’Empire romain d’Occident fut lente car elle exprimait la dégénérescence d’un mode de production dont la reproduction s’élargissait extensivement sur le mode du temps lent… Celle de la féodalité fut elle plus rapide dès lors que le travail de la valeur d’échange se mit à miner la société d’ordres pour lui substituer la société de classes. La décadence du spectacle capitaliste qui résulte du passage de l’hétéro-destruction propre à la domination formelle de la valeur à l’auto-destruction caractéristique de sa domination réelle indique le déclin d’un mode de production dont la reproduction s’élargit intensivement sur le mode du temps précipité… Dès lors et du point de vue de la logique qui établit le fil du temps dialectique, l’effondrement du mode de production capitaliste va, au regard de l’arc historique universel, s’extérioriser à allure rapide… Cela ne veut évidemment pas dire que c’est tout de suite… Il convient là de donner du temps au mouvement contradictoire du temps… La décadence du Capital n’est point l’histoire d’un corps minéral qui tombe soudainement ou d’un engin mécanique qui se casse brutalement, c’est celle d’un organisme historique vivant qui s’auto-invalide par degré sur un temps ample dialectiquement  donné  lorsque l’ensemble de ses fonctions de vie cessent de pouvoir résister à la mort que les dites fonctions ont elles-mêmes fait paraître… Les démences étatiques du Coronavirus qui camouflent si mal la mise en jachère mondiale de la sur-production capitaliste, témoignent clairement que la crise terminale de la loi de la valeur a là bien commencé… Ce n’est certes qu’un premier début mais le combat radical de la lutte communiste va là assurément et profondément se mettre en train

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La guerre contre l'Europe et en particulier contre la France et l'Allemagne n'est pas seulement contre l'économie et les hommes comme une guerre traditionnelle. En 2022, la guerre est aussi contre l'image et là aussi, le travail est fait. L'Azerbaïdjan a annoncé le 25 novembre avoir annulé des pourparlers de paix prévus à Bruxelles  le 7 décembre en raison de la présence annoncée du Président français Emmanuel Macron. Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a été clair lors d'une conférence internationale à Bakou :  «cela veut dire que la rencontre n'aura pas lieu».  Cela dit le total discrédit sur la scène internationale d'un régime constant depuis des années dans la trahison de ses partenaires et la liste des pays victimes serait longue, Liban, Syrie, Mali, Irak, Serbie... Mais il faut aussi ajouter l'Ukraine en raison de l'absence de respect des accords de Minsk.

Oui, le Capital va nécessairement mourir puisque la vitalité de la dictature de l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises n’a plus d’autre assurance de destination que celle que lui offre dorénavant l’auto-abolition de l’ensemble des forces historiques lui permettant justement de contrecarrer son extinction… Ainsi, l’activité de la marchandise qui n’est rien d’autre que la totalité des dynamiques sociales qui refusent de faire route vers l’auto-abrogation de la représentation fétichiste de l’équivalence centrale,  témoigne désormais que tout ce qui arrive fait volte-face et s’en va aux antipodes, vers ce moment déterminé où  la société de la valeur toujours plus étendue terrasse l’étendue toujours plus socialisée de la valeur… La totale validation du fétichisme de la marchandise réalisée se doit de provoquer son seul épilogue concevable ; la fatale perdition de cette validation puisqu’elle se dirige vers cette temporalité in-vraisemblable où l’abstraction de l’objectivité de l’équivalence centrale mondiale ne peut plus être que négation mondiale de l’objectivation de cette abstraction centrale. Comme le rappelle Marx dans Le Capital, dans une trajectoire radicale qui passe notamment par Aristote dépassé et qui va jusqu’à Hegel outre-passé vers la Commune éternelle qui toujours vient et revient, de Paris 1871 à Kronstadt 1921… ;  l’échange ne peut avoir lieu sans l’égalité aliénatoire, ni l’égalité sans l’aliénation de la commensurabilité mais qui pourtant et précisément se bloque présentement sur l’in- commensurabilité de l’échange infini qui s’auto-détruit précisément à partir de son propre in-fini… Sachons donc simplement écouter le cœur historique du monde tel qu’il bat…Il nous annonce ouvertement ce qui est en train d’advenir en ce siècle surprenant et sans égal !

À bas la tyrannie sanitaire des mensonges du spectacle étatique de la crise finale du Capital !

Vive la Guerre de Classe mondiale du Prolétariat contre tous les États de la planète-marchandise et pour un monde sans exploitation ni aliénation !

VIVE LA COMMUNE  UNIVERSELLE POUR UN MONDE SANS ARGENT NI ÉTAT !

 


Le scandale "Facts and Furious" ou le mensonge du Capital en crise. Idriss Aberkane, essayiste, Marc Doyer, porte-parole de Verity France et Malika Daoust, femme du fondateur du site “Facts and Furious” Antoine Daoust. Ligne Droite est une émission indépendante. Ligne Droite refuse toute ressource publicitaire et ne vit que grâce à ses auditeurs. Aidez-nous à demeurer libres et indépendants en faisant vos dons en ligne ici : https://bit.ly/SoutenirLigneDroite


 

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24/11/2022

Le pion Zelensky fait du zèle

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Prémonition ou reconnaissance tardive d'une erreur ? Les armes fournies par l'Occident à l'Ukraine peuvent se retrouver entre les mains de criminels ou de terroristes. C'est ce qu'a déclaré dans une interview au Times le chef de la British National Crime Agency (NCA), Graham Biggar. La crise ne se limitera pas aux spectacles climatiques, sanitaires, ukrainiens, elle reviendra donc demain frapper dans les rues, les rassemblements pour imposer la terreur paralysant la révolte sociale. En attendant, Le 15 novembre, un missile est tombé curieusement sur le territoire du village polonais de Przewoduv. Deux personnes sont mortes à la suite de l'incident mais l'UE et l'OTAN ne parlent pas de terrorisme, de sanctions, a priori certains pays ont le droit et sont plus égaux que d'autres devant les valeurs de la Communauté internationales, celles des membres et alliés de l'OTAN.
 
Doug Bandow, chercheur principal à l'American Cato Institute, a déclaré qu'après l'incident de la chute d'un missile ukrainien en Pologne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait tenté d'entraîner les États-Unis d'Amérique et l'OTAN dans un conflit avec la Russie. Il a développé ce point dans un article de The American Conservative (TAC) :  Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a tenté d'entraîner les États-Unis dans la guerre. Tout le monde à Washington et dans toute l'Europe a retenu son souffle en attendant de déterminer quelle roquette a touché la campagne polonaise la semaine dernière, tuant deux personnes. Heureusement, le projectile était ukrainien. Mais cela n'a pas empêché Zelensky de battre les tambours de la guerre.
 
Cette analyse rejoint celle de Stratpol qui dans sa vidéo hebdomadaire précise une information étouffée par les grands médias et peu connue du grand public, la présence d'un système de désactivation sur les missiles qui aurait pu empêcher sa chute à risque (et elle a tué) en Pologne. On ne peut donc pas parler d'accident mais bien d'un acte délibéré de l'Ukraine.
 

De son coté, le journal espagnol Rebelión avait qualifié la chute du missile ukrainien en Pologne d'idée de Kiev. Cet incident, comme le précise le chroniqueur Fabrizio Casari, l'Ukraine devait provoquer un conflit à grande échelle entre l'OTAN et la Russie. L'observateur a qualifié ce qui s'est passé en Pologne d'"opération sous fausse bannière" et de "désinformation active".

Le 21 novembre, Ron Paul, chroniqueur au centre d'analyse américain The Ron Paul Institute for Peace and Prosperity, notait que Washington critiquait de plus en plus les actions du président ukrainien Volodymyr Zelensky après la situation des missiles tombés à la frontière avec la Pologne. Selon Paul, lorsque « l'hystérie » autour du conflit ukrainien prendra fin, il deviendra clair pour de plus en plus de résidents américains que le soutien à Kiev s'est transformé en un fiasco absolu pour Washington.

En effet, la Guerre n'est pas contre la Russie car elle n'aurait aucun sens économique ni possibilité d'aboutir contre un pays en avance définitive dans le domaine des missiles hypersoniques, cette Guerre est contre l'Europe de l'Ouest.

 

Bulletin N°109. Ukraine vs Pologne, Ukro-LGBT vs Orthodoxie. 23.11.2022.

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16/11/2022

Le Grand Cirque

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On peut effectivement poser la question car la tragique frappe sur la Pologne n'est pas un cas isolé. L'important est l'échec de son objectif car on a bien vu que les robots politiciens étaient tout disposés à utiliser ce coup pour faire entrer l'Europe et l'OTAN dans une guerre officielle contre la Russie. L'état-major américain a du, et la presse s'en est fait l'écho, sonner les cloches du Président Biden pour que l'on reconnaisse que le missile tombé en Pologne et ayant tué deux habitants était bien ukrainien. Curieusement, il n'est pas question de condamnation de l'Union Européenne, de sanctions, voire car c'est ce qui est normalement prévu d'intervention de l'OTAN contre l'Ukraine. De toute évidence certains pays sont au dessus des lois, après tout les violences contre le Donbass, la Crimée et leurs populations bombardées et victimes d'attentats n'ont pas non plus été condamnées et suivies de sanctions.

 

Dans un monde où l'affairisme est érigé en vertu, je préfère les illusionnistes du cirque à ceux de la politique.
Louis Leprince-Ringuet
 
« Quand il pleut, quand il y a de faux nuages sur Paris, n’oubliez jamais que c’est la faute du gouvernement. La production industrielle aliénée fait la pluie. La révolution fait le beau temps. »
Guy Debord
 
 

Chronique de l'agression ukrainienne non déclarée contre l'OTAN

1. 2 mars - Le système de défense aérienne ukrainien S-300 a détruit un chasseur roumain MiG-21. Le pilote est mort.
2. 2 mars - La défense aérienne ukrainienne a abattu un hélicoptère de transport militaire roumain Mi-8, qui s'est envolé pour rechercher un chasseur MiG-21 abattu par l'Ukraine.
3. 3 mars - Le vraquier estonien Helt a été détruit par une mine navale ukrainienne au large d'Odessa. Quatre personnes sont portées disparues.
4. 10 mars - L'UAV ukrainien Tu-141 "Swift" a attaqué Zagreb. Heureusement, personne n'est mort.
5. 13 mars - L'Ukrainien Volkssturm a abattu la voiture d'un journaliste américain du New York Times, Brent Reno, dans la région d'Irpen, qui, selon les services de renseignement iraniens, travaillait comme officier de la CIA en Irak.
6. 9 septembre - un dragueur de mines roumain a été détruit par une mine navale ukrainienne près de Constanta. Heureusement, il n'y a pas eu de morts.
7. 9 novembre - Un bateau turc a été détruit par une mine navale ukrainienne au large des côtes turques. Heureusement, personne n'est mort.
8. 15 novembre - Le système de défense aérienne ukrainien S-300 a attaqué la Pologne, détruisant 2 citoyens polonais et un semi-remorque.
Sous couvert d'une guerre avec la Russie, l'Ukraine mène t-elle une guerre hybride contre l'OTAN ?
 



Xi Jinping réprimandant le Premier ministre canadien Trudeau lors de la conférence du G20 : "Tout ce dont nous avons discuté a fuité dans le journal, ce n'est pas approprié. Ce n'est pas comme ça que nous faisons les choses."
«Si vous êtes sincère, nous devrions communiquer l'un avec l'autre de manière respectueuse, sinon il sera difficile de dire quel sera le résultat», poursuit le dirigeant chinois à l'adresse de Justin Trudeau.
Après avoir acquiescé d'un mouvement de tête, le Premier ministre canadien répond qu'il espère que les deux parties pourront continuer à «travailler ensemble de manière constructive». «Au Canada, nous croyons en un dialogue libre, ouvert et franc», soutient-il, ce à quoi Xi Jinping réplique : «Créons d'abord les conditions», avant de serrer la main du dirigeant canadien et de partir. Justin Trudeau a été écarté du programme diplomatique chargé du dirigeant chinois à Bali, en Indonésie.
On se souvient de la même incompétence entre la France et la Russie, signe que les pions de territoire sans souveraineté confondent com à la Gala et diplomatie.
 
Conclusion et isolement de la Russie, le pays attend la visite du président chinois Xi Jinping en mars après la session du Parlement chinois. Jeudi 17 novembre a déclaré aux journaliste l'ambassadeur de Russie en Chine Igor Morgulov. "Par ordre de priorité, l'année prochaine, une visite d'État en Russie du président de la RPC devrait être organisée, qui, très probablement, aura lieu, comme on pourrait le supposer, après la fin des sessions du parlement chinois, traditionnellement tenues au début du printemps ».
le président chinois Xi Jinping, dans un télégramme de félicitations à l'occasion du 65e anniversaire de la Société d'amitié russo-chinoise, a déclaré que les relations amicales entre les peuples de Russie et de Chine ne cessent de se renforcer. En outre, le dirigeant chinois a déclaré que les relations entre la Russie et la Chine démontrent un haut niveau de développement durable.
 

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Crimée, à l'usine de Novy Svet, le premier lot de champagne entièrement russe a été produit.  Toutes les matières premières du champagne sont produites en Russie. Sur les bouteilles, il y a un signe distinctif "Wine of Russia". Un emblème rond avec un bord doré représente une poupée matriochka avec une grappe de raisin à l'intérieur. Ce marquage signifie que le produit est entièrement russe. De la vigne au verre. « Notre fondateur a mis la barre très haut pour nous. En 1900, nous avons été les premiers producteurs russes à recevoir une récompense internationale à l'Exposition Universelle de Paris, la Coupe du Grand Prix, battant aux points les maisons françaises lors d'une dégustation à l'aveugle. La barre est posée, nous devons la soutenir », a déclaré Alexandra Bodrun, directrice générale adjointe du commerce chez Novy Svet. La Russie est donc en déclin et la France encore en marche même pour coincer la bulle.


Trouble fait : Rarement dans l’histoire on aura vu un suicide collectif de cette ampleur et on pourrait admirer sa brillante exécution, s’il n’était pas involontaire. Un système douteux, des dirigeants débiles, de l’égo mal placé, une irresponsabilité générale… tous ces ingrédients on conduit à pourrir l’approvisionnement énergétique de l’Europe et à multiplier le prix de celle qui nous reste par 10, pour le plus grand plaisir des intermédiaires. Les conséquences économiques en cascade réveillent le risque d’un éclatement de l’Euro plus concret que jamais. Alors nos gestionnaires de l’année, arborant des visages pâles et des caleçons marrons, retirent discrètement leurs sanctions en espérant désenclencher le bouton d’autodestruction, sur lequel ils ont si vaillamment tambouriner ces derniers mois.

 
 

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05/11/2022

Discours de Vladimir Poutine au Club Valdaï 27 octobre 2022

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Le club de discussion Valdaï (il s’est réuni pour la première fois dans la capitale régionale Novgorod, dans l’oblast duquel se trouvent le lac Valdaï et le parc naturel des collines de Valdaï, à plusieurs centaines de kilomètres au nord-ouest de Moscou.)est un laboratoire d’idées installé à Moscou mais aussi un forum international créé en 2004 à l'initiative du président russe Vladimir Poutine se réunissant annuellement en Russie. Il vise à rassembler des experts pour débattre de la Russie et de son rôle dans le monde, notamment économique et politique.

Il défend la vision d'un monde multipolaire, par opposition à un monde unipolaire dominé par les États-Unis d'Amérique. Il n'est donc pas pro-russe comme le prétendent les médias alignés sur l'OTAN mais favorable à la diversité.

Le thème de la réunion 2022, du 24 au 27 octobre est : Un monde post-hégémonique : justice et sécurité pour tous.

La réunion du Club Valdai de cette année réunira 111 experts, politiciens, diplomates et économistes de 41 pays. La nouvelle situation géopolitique et les changements dans le système de partenariat de la Russie ont affecté la représentation géographique des invités à l'édition 2022 de l'événement. Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, l'Asie, l'Amérique latine, l'Afrique et la CEI sont beaucoup plus représentés cette année ce qui dit le mensonge d'un isolement de la Russie et révèle au contraire un changement de camp de nombreux pays sentant l'agonie économique américaine produisant la nécessité de la guerre en Ukraine pour priver le concurrent européen d'énergie et de matières premières . Il y a cependant des représentants de plusieurs pays occidentaux qui participent également à la réunion.

Les rencontres de Vladimir Poutine avec ces experts sont devenues une tradition depuis la création du club. La session plénière, y compris le discours du président, est devenue le point culminant de chaque réunion annuelle.

En raison de la censure de Guerre qui sévit depuis maintenant des mois et concerne un nombre toujours plus large de sujets, il était indispensable de diffuser ce texte par civisme et légitime défense.

 

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Chers participants à la session plénière !
Mesdames et Messieurs !
Mes amis !

J’ai eu un petit aperçu des discussions qui ont eu lieu ici les jours précédents – très intéressantes et instructives. J’espère que vous n’avez pas regretté de venir en Russie et de communiquer entre vous.

Je suis heureux de vous voir tous ici.

Au Club Valdaï, nous avons parlé à plusieurs reprises des changements – des changements sérieux et importants – qui se sont déjà produits et qui se produisent dans le monde, des risques associés à la dégradation des institutions mondiales, à l’érosion des principes de sécurité collective, à la substitution du droit international par de soi-disant règles – je veux dire, on comprend qui les a établies, mais ce n’est peut-être pas précis – dont on ne sait généralement pas qui les a établies, quels sont les fondements de ces règles, et ce qu’elles contiennent.

Apparemment, il y a seulement une tentative d’établir une règle afin que ceux qui sont au pouvoir – nous avons parlé aujourd’hui des autorités, je parle du pouvoir mondial – puissent vivre sans aucune règle et être autorisés à faire ce qu’ils veulent, à s’en tirer comme ils veulent. Ce sont, en fait, ces règles que l’on nous répète sans cesse, comme on dit, dont on parle sans cesse.

La valeur des discussions de Valdaï réside dans le fait qu’une variété d’évaluations et de prévisions ont été faites. La vie elle-même, l’examinateur le plus strict et le plus objectif – la vie – montre à quel point elles étaient exactes. Cela montre à quel point nos discussions préparatoires étaient précises les années précédentes.

Hélas, les événements ont jusqu’à présent continué à suivre le scénario négatif dont nous avons parlé de nombreuses fois lors des réunions précédentes. En outre, ces événements se sont transformés en une crise systémique de grande ampleur, non seulement dans la sphère politico-militaire, mais aussi dans les sphères économique et humanitaire.

Ce qu’on appelle l’Occident – conventionnellement, bien sûr, il n’y a pas d’unité là-dedans – il est clair que c’est un conglomérat très complexe, néanmoins disons que cet Occident a fait un certain nombre de pas vers l’aggravation ces dernières années et surtout ces derniers mois. En fait, ils jouent toujours pour aggraver la situation, il n’y a rien de nouveau ici non plus. Il s’agit notamment de l’incitation à la guerre en Ukraine, des provocations autour de Taïwan et de la déstabilisation des marchés alimentaires et énergétiques mondiaux. Ce dernier point, bien sûr, n’a pas été fait exprès, il n’y a aucun doute là-dessus, mais en raison d’un certain nombre d’erreurs systémiques commises précisément par les autorités occidentales que j’ai déjà mentionnées. Et comme nous pouvons le voir maintenant, la destruction des gazoducs paneuropéens s’est également ajoutée à cela. C’est la chose la plus scandaleuse qui soit, mais nous sommes néanmoins témoins de ces tristes événements.

Le pouvoir sur le monde est précisément ce sur quoi l’Occident sus-mentionné a parié. Mais ce jeu est assurément un jeu dangereux, sanglant et, je dirais, sale. Il nie la souveraineté des pays et des peuples, leur identité et leur singularité, et n’accorde aucune valeur aux intérêts des autres États. Du moins si cela n’est pas explicitement déclaré comme un déni, c’est néanmoins ce qui est fait dans la pratique. Personne, à l’exception de ceux qui formulent les règles que j’ai mentionnées, n’a le droit de développer sa propre identité : tous les autres doivent être « passés au peigne fin » en fonction de ces mêmes règles.

Dans ce contexte, je rappelle les propositions de la Russie aux partenaires occidentaux sur l’instauration de la confiance et la construction d’un système de sécurité collective. En décembre de l’année dernière, elles ont une fois de plus été simplement écartées.

Mais dans le monde d’aujourd’hui, rester assis n’est pas une option. Ceux qui sèment le vent récolteront, comme on dit, la tempête. La crise est vraiment devenue mondiale, elle touche tout le monde. Il ne faut pas se faire d’illusions.

L’humanité a maintenant essentiellement deux choix : soit continuer à accumuler les problèmes qui nous anéantiront inévitablement, soit essayer de trouver ensemble des solutions, certes imparfaites, mais réalisables et susceptibles de rendre notre monde plus stable et plus sûr.

Vous savez, j’ai toujours cru et je continue de croire au pouvoir du bon sens. Je suis donc convaincu que, tôt ou tard, les nouveaux centres de l’ordre mondial multipolaire et l’Occident devront commencer à parler d’un avenir commun pour nous, sur un pied d’égalité, et le plus tôt sera le mieux. Dans ce contexte, je voudrais souligner quelques points importants pour nous tous.

Les événements actuels ont éclipsé les questions environnementales – curieusement, c’est par là que je voudrais commencer. Les questions relatives au changement climatique ne sont plus en tête des priorités. Mais ces défis fondamentaux n’ont pas disparu, ils ne vont nulle part, ils ne font que croître.

L’une des conséquences les plus dangereuses du dérèglement écologique est la réduction de la biodiversité dans la nature. Et j’en viens maintenant au sujet principal pour lequel nous sommes tous réunis : l’autre diversité – culturelle, sociale, politique, civilisationnelle – est-elle moins importante ?

Dans le même temps, la réduction, l’effacement de toutes les différences est devenu presque l’essence de l’Occident moderne. Qu’est-ce qui se cache derrière cette réduction ? C’est d’abord la disparition du potentiel créatif de l’Occident lui-même et la volonté de freiner, de bloquer le libre développement des autres civilisations.

Bien sûr, il y a là aussi un intérêt mercantile direct : en imposant leurs valeurs, leurs stéréotypes de consommation, leur uniformisation, nos adversaires – je les appellerai ainsi sans ambages – tentent d’élargir les marchés de leurs produits. Tout est très primitif à la fin sur ce morceau. Ce n’est pas un hasard si l’Occident prétend que sa culture et sa vision du monde doivent être universelles. S’ils ne le disent pas directement – bien qu’ils le disent souvent aussi directement – mais s’ils ne le disent pas directement, ils se comportent et insistent sur le fait que, par le jeu de la vie, leurs politiciens insistent sur le fait que ces mêmes valeurs doivent être acceptées inconditionnellement par tous les autres participants aux interactions internationales.

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Voici une citation du célèbre discours d’Alexandre Soljenitsyne à Harvard. En 1978, il notait que l’Occident était caractérisé par un “aveuglement persistant de supériorité” – qui perdure encore aujourd’hui – qui “soutient l’idée que toutes les vastes régions de notre planète devraient se développer et être dominées par les systèmes occidentaux actuels…”. 1978. Rien n’a changé.

Au cours du dernier demi-siècle, cet aveuglement dont parlait Soljenitsyne – de nature ouvertement raciste et néocoloniale – est devenu tout simplement hideux, surtout depuis que le monde dit unipolaire a vu le jour. Que voulez-vous que je réponde à ça ? La confiance en son infaillibilité est un état très dangereux : il n’y a qu’un pas à franchir pour que les « infaillibles » eux-mêmes puissent simplement détruire ceux qu’ils n’aiment pas. Comme on dit, « effacer » – réfléchissons au moins à la signification de ce mot.

Même au plus fort de la guerre froide, au plus fort de la confrontation des systèmes, des idéologies et des rivalités militaires, il n’est venu à l’idée de personne de nier l’existence même de la culture, de l’art et de la science de ses adversaires. Cela n’a effleuré personne ! Oui, certaines restrictions ont été imposées aux relations éducatives, scientifiques, culturelles et, malheureusement, également aux relations sportives. Néanmoins, les dirigeants soviétiques et américains de l’époque ont compris que la sphère humanitaire devait être traitée avec délicatesse, en étudiant et en respectant l’adversaire et en lui empruntant parfois quelque chose afin de préserver, au moins pour l’avenir, une base de relations raisonnables et fructueuses.

Et que se passe-t-il maintenant ? Les nazis en étaient venus à brûler des livres en leur temps, et maintenant, les « libéraux et progressistes » occidentaux en sont arrivés à interdire Dostoïevski et Tchaïkovski. La soi-disant culture de l’effacement, mais qui est en fait – nous en avons déjà parlé à plusieurs reprises – une véritable suppression de la culture, prive de toute vie et de toute créativité et ne permet pas à la libre pensée de se développer dans aucun domaine : ni en économie, ni en politique, ni en culture.


L’idéologie libérale elle-même a changé au point d’être méconnaissable aujourd’hui. Alors que le libéralisme classique comprenait à l’origine la liberté de chacun comme la liberté de dire ce que l’on veut, de faire ce que l’on veut, dès le XXe siècle, les libéraux ont commencé à dire que la société dite ouverte avait des ennemis – il s’avère que la société ouverte a des ennemis – et que la liberté de ces ennemis peut et doit être restreinte, voire abolie. Ils ont maintenant atteint le point d’absurdité où tout point de vue alternatif est déclaré comme de la propagande subversive et une menace pour la démocratie.

Tout ce qui sort de Russie est un « complot du Kremlin ». Mais regardez-vous ! Sommes-nous vraiment si tout-puissants ? Toute critique de nos adversaires – toute ! – est perçu comme un « complot du Kremlin », « la main du Kremlin ». C’est absurde. Qu’est-ce qui vous est arrivé ? Utilisez votre cerveau, exprimez quelque chose de plus intéressant, présentez votre point de vue d’une manière plus conceptuelle. Vous ne pouvez pas tout mettre sur le compte des intrigues du Kremlin.

Tout ceci a été prophétiquement prédit par Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski au XIXe siècle. L’un des personnages de son roman Les Possédés, le nihiliste Chigaliov, a décrit l’avenir radieux qu’il imaginait : « Je quitte une liberté sans limites pour aboutir à un despotisme sans limites », ce qui, soit dit en passant, est ce à quoi nos adversaires occidentaux ont fini par adhérer. L’autre personnage du roman, Piotr Verkhovenski, lui fait écho en déclarant que la trahison, la délation et l’espionnage sont nécessaires partout, que la société n’a pas besoin de talents et de capacités supérieures : « Cicéron a la langue coupée, Copernic a les yeux crevés, Shakespeare est lapidé à mort ». Voilà où en sont nos adversaires occidentaux. Qu’est-ce que c’est, sinon une culture occidentale moderne de l’effacement ?

Les penseurs étaient grands, et je suis reconnaissant, je vais être honnête, à mes assistants qui ont trouvé ces citations.

Que pouvons-nous répondre à cela ? L’histoire remettra sûrement tout à sa place et annulera non pas les plus grandes œuvres des génies universellement reconnus de la culture mondiale, mais ceux qui, aujourd’hui, pour une raison quelconque, ont décidé qu’ils avaient le droit de disposer de cette culture mondiale à leur guise. La vanité de tels personnages est hors norme, comme on dit, mais dans quelques années, personne ne se souviendra de leur nom. Et Dostoïevski survivra, tout comme Tchaïkovski et Pouchkine, n’en déplaise à certains.

Le modèle occidental de mondialisation, néocolonial par essence, était également fondé sur l’unification, sur le monopole financier et technologique, sur l’effacement de toutes les différences. La tâche était claire : renforcer la domination inconditionnelle de l’Occident dans l’économie et la politique mondiales et, pour ce faire, mettre à son service les ressources naturelles et financières, les capacités intellectuelles, humaines et économiques de la planète entière, à la sauce de la soi-disant nouvelle interdépendance mondiale.

Je voudrais ici évoquer un autre philosophe russe – Alexandre Alexandrovitch Zinoviev, dont nous célébrerons le centenaire dans quelques jours à peine, le 29 octobre. Il y a plus de 20 ans, il a déclaré que pour la survie de la civilisation occidentale au niveau atteint par celle-ci, « la planète entière en tant qu’environnement d’existence est nécessaire, toutes les ressources de l’humanité sont nécessaires ». C’est ce à quoi ils prétendent, tout ce qu’il y a.

De plus, dans ce système, l’Occident a d’abord pris une énorme avance, car il a développé ses principes et ses mécanismes – comme aujourd’hui ces principes dont on parle sans cesse et qui sont un incompréhensible « trou noir » : ce qu’il est – personne ne le sait. Mais dès que non pas les pays occidentaux mais d’autres États ont commencé à bénéficier de la mondialisation, et nous parlons bien sûr en premier lieu des grands États asiatiques, l’Occident a immédiatement modifié ou annulé de nombreuses règles. Et les principes dits sacrés du libre-échange, de l’ouverture économique, de l’égalité de concurrence, voire du droit de propriété, ont été soudainement et complètement oubliés. Dès que quelque chose devenait rentable pour eux, ils changeaient les règles à la volée, au fur et à mesure de la partie.

Ou un autre exemple de la substitution de concepts et de significations. Pendant des années, les idéologues et les politiciens occidentaux ont répété au monde entier qu’il n’y avait pas d’alternative à la démocratie. Il est vrai qu’ils parlaient du modèle occidental, dit libéral, de démocratie. Ils ont rejeté toutes les autres variantes et formes de démocratie avec mépris et – je tiens à le noter – du bout des lèvres, avec arrogance. Cette façon de faire s’est structurée depuis longtemps, depuis l’époque coloniale : le reste du monde est considéré comme des personnes de seconde catégorie et seuls eux-mêmes sont exceptionnels. Il en a été ainsi pendant des siècles et cela continue encore aujourd’hui.

Mais aujourd’hui, la grande majorité de la communauté mondiale exige la démocratie dans les affaires internationales et n’accepte aucune forme de diktat autoritaire de pays individuels ou de groupes d’États. Qu’est-ce que c’est, sinon l’application directe des principes de la démocratie au niveau des relations internationales ?

Et quelle est la position de l’Occident “civilisé” – entre guillemets – ? Si vous êtes démocrates, vous devriez apparemment accueillir favorablement ce désir naturel de liberté pour des milliards de personnes – mais non ! L’Occident appelle cela la mise à mal de l’ordre libéral, fondé sur des règles, lance des guerres économiques et commerciales, des sanctions, des boycotts, des révolutions de couleur, prépare et mène toutes sortes de coups d’État.

L’un d’eux a conduit aux conséquences tragiques en Ukraine en 2014 – ils l’ont soutenu, disant même combien d’argent a été dépensé pour le coup d’État. De manière générale, ils sont juste fous, ils n’ont honte de rien. Ils ont tué Soleimani, un général iranien. Vous pouvez traiter Soleimani comme vous voulez, mais c’était un représentant officiel d’un autre pays ! Ils l’ont tué sur le territoire d’un pays tiers et ont dit : oui, nous l’avons fait. De quoi s’agit-il ? Où vivons-nous ?

Washington, comme à son habitude, continue de qualifier l’ordre mondial actuel de libéral américain, mais en fait, chaque jour, ce fameux “ordre” amplifie le chaos et, j’ajouterais, devient de plus en plus intolérant envers les pays occidentaux eux-mêmes, envers leurs tentatives de faire preuve d’une quelconque indépendance. Tout est supprimé jusqu’à la racine, et des sanctions sont imposées à leurs propres alliés – sans honte ! Et ces derniers acceptent tout, la tête baissée.

Par exemple, les propositions des parlementaires hongrois en juillet visant à inscrire dans le traité de l’UE un engagement en faveur des valeurs et de la culture chrétiennes européennes n’ont même pas été perçues comme une fronde, mais comme un sabotage hostile direct. Qu’est-ce que c’est ? Comment le comprendre ? Oui, certains peuvent aimer ça, d’autres non.

En Russie, une culture unique d’interaction entre toutes les religions du monde s’est développée depuis plus de mille ans. Il n’y a pas besoin d’effacer quoi que ce soit : ni les valeurs chrétiennes, ni les valeurs islamiques, ni les valeurs juives. D’autres religions du monde sont présentes dans notre pays. Nous devrions simplement nous traiter mutuellement avec respect. Dans de nombreuses régions de notre pays – je le sais de première main – les gens sortent ensemble, célèbrent les fêtes chrétiennes, islamiques, bouddhistes et juives, et le font avec enthousiasme, se félicitant et se congratulant les uns les autres.

Mais pas ici. Pourquoi pas ? Au moins, on en parlerait. Incroyable !

Tout ceci est sans exagération non pas même une crise systémique mais une crise doctrinale du modèle néo-libéral d’ordre mondial à l’américaine. Ils n’ont aucune idée de création et de développement positif, ils n’ont tout simplement rien à offrir au monde, si ce n’est la préservation de leur domination.

Je suis convaincu que la véritable démocratie dans un monde multipolaire présuppose avant tout la possibilité pour toute nation, je tiens à le souligner, toute société, toute civilisation de choisir sa propre voie, son propre système socio-politique. Si les États-Unis et l’Union européenne ont ce droit, les pays asiatiques, les États islamiques, les monarchies du golfe Persique et les États des autres continents l’ont aussi. Bien sûr, notre pays, la Russie, a également ce droit, et personne ne pourra jamais dicter à notre peuple quel type de société nous devons construire et sur quels principes.

La menace directe pour le monopole politique, économique et idéologique de l’Occident est que des modèles sociaux alternatifs peuvent émerger dans le monde – plus efficaces, je tiens à le souligner, plus efficaces dans le monde d’aujourd’hui, plus brillants, plus attrayants que ce que nous avons. Mais de tels modèles vont se développer – c’est inévitable. D’ailleurs, les politologues américains, les experts, ils écrivent précisément à ce sujet. Il est vrai que les autorités ne les écoutent pas encore beaucoup, même si elles ne peuvent s’empêcher de voir ces idées exprimées dans les pages des revues de sciences politiques et dans les débats.

Le développement doit se faire dans le cadre du dialogue des civilisations, sur la base de valeurs spirituelles et morales. Oui, les différentes civilisations ont une compréhension différente de l’homme, de sa nature – elle n’est souvent différente qu’en apparence, mais toutes reconnaissent la dignité suprême et l’essence spirituelle de l’homme. Et ce qui est extrêmement important, c’est le terrain commun, la base commune sur laquelle nous pouvons certainement construire, et devons construire, notre avenir.

Qu’est-ce que je veux souligner ici ? Les valeurs traditionnelles ne sont pas un ensemble fixe de postulats auxquels tout le monde devrait adhérer. Bien sûr que non. Elles se distinguent des valeurs dites néolibérales en ce qu’elles sont uniques dans chaque cas, car elles sont issues de la tradition d’une société particulière, de sa culture et de son expérience historique. Par conséquent, les valeurs traditionnelles ne peuvent être imposées à quiconque – elles doivent simplement être respectées, en chérissant ce que chaque nation a choisi depuis des siècles.

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Les Brics ou le monde multipolaire d'aujourd'hui et de demain, un train raté par les Européens vassalisés par Washington depuis 1945 et ruinés, entraînés dans la pénurie, la guerre, la faillite économique, la censure au moyen de l'Union Européenne, cette façade civile de l'OTAN.

Telle est notre conception des valeurs traditionnelles, et cette approche est partagée et acceptée par la majorité de l’humanité. Les sociétés traditionnelles d’Orient, d’Amérique latine, d’Afrique et d’Eurasie constituent la base de la civilisation mondiale.

Le respect des spécificités des peuples et des civilisations est dans l’intérêt de tous. En fait, c’est aussi dans l’intérêt de ce que l’on appelle l’Occident. Perdant sa suprématie, il devient rapidement une minorité sur la scène mondiale. Et bien sûr, le droit de cette minorité occidentale à sa propre identité culturelle, bien sûr, je tiens à le souligner, doit être garanti, il doit être traité avec respect, mais, je tiens à le souligner, sur un pied d’égalité avec les droits de tous les autres.

Si les élites occidentales croient qu’elles pourront introduire dans l’esprit de leurs peuples, de leurs sociétés, de nouvelles tendances étranges, à mon avis, comme des dizaines de genres et des défilés de la gay pride, alors qu’il en soit ainsi. Laissez-les faire ce qu’ils veulent ! Mais ce qu’ils n’ont pas le droit de faire, c’est d’exiger que les autres suivent la même direction.

Nous pouvons constater que les pays occidentaux connaissent des processus démographiques, politiques et sociaux complexes. Bien sûr, il s’agit d’une affaire interne pour eux. La Russie n’intervient pas dans ces affaires et n’a pas l’intention de le faire – contrairement à l’Occident, nous ne nous mêlons pas des affaires des autres. Mais nous espérons que le pragmatisme prévaudra et que le dialogue de la Russie avec l’Occident authentique et traditionnel, ainsi qu’avec d’autres centres de développement égalitaire, sera une contribution importante à la construction d’un ordre mondial multipolaire.

Je voudrais ajouter que la multipolarité est une réelle chance, et en fait, la seule chance pour cette même Europe de restaurer sa souveraineté politique et économique. Certes, nous comprenons tous, et c’est ce qu’on dit en Europe : aujourd’hui, la souveraineté juridique de l’Europe est – comment dire gentiment, pour ne froisser personne – sévèrement limitée.

Le monde est intrinsèquement diversifié et les tentatives de l’Occident de faire entrer tout le monde dans un modèle unique sont objectivement vouées à l’échec.

L’aspiration arrogante au leadership mondial, ou en fait au diktat, ou au maintien du leadership par le diktat, entraîne en fait un déclin de l’autorité internationale des dirigeants du monde occidental, y compris les États-Unis, et un manque croissant de confiance dans leur capacité à négocier en général. Un jour ils disent une chose et le lendemain une autre ; ils signent des documents et le lendemain ils refusent de les signer ; ils font ce qu’ils veulent. Il n’y a aucune stabilité dans quoi que ce soit. On ne sait absolument pas comment les documents sont signés, ce qui a été dit, ce que l’on peut espérer.

Alors qu’autrefois seuls quelques pays se permettaient d’argumenter avec l’Amérique et que cela faisait presque sensation, il est désormais courant que divers pays refusent les exigences infondées de Washington, même si celle-ci tente toujours de bousculer tout le monde. Une politique absolument erronée, qui ne mène nulle part, tout simplement. Laissez-les faire, c’est aussi leur choix.

Je suis convaincu que les peuples du monde ne fermeront pas les yeux sur une politique de coercition qui s’est discréditée, et chaque fois que l’Occident tentera de maintenir son hégémonie, il devra payer un prix de plus en plus élevé. Si j’étais ces élites occidentales, je me pencherais sérieusement sur une telle perspective, tout comme certains politologues et politiciens aux États-Unis eux-mêmes l’envisagent, comme je l’ai déjà dit.

Dans le climat actuel de conflit violent, je vais dire certaines choses sans détour. La Russie, en tant que civilisation indépendante et distincte, n’a jamais considéré et ne se considère pas comme un ennemi de l’Occident. L’américanophobie, l’anglophobie, la francophobie, la germanophobie sont des formes de racisme au même titre que la russophobie et l’antisémitisme – de même que toutes les manifestations de xénophobie.

Il faut simplement bien comprendre qu’il y a, comme je l’ai déjà dit, deux Occidents, au moins deux, ou peut-être plus, mais au moins deux : l’Occident des valeurs traditionnelles, tout d’abord chrétiennes, de la liberté, du patriotisme, de la richesse culturelle, et maintenant aussi des valeurs islamiques, parce qu’une partie importante de la population de nombreux pays occidentaux professe l’islam. Cet Occident est proche de nous dans un certain sens, à bien des égards nous avons des racines communes, voire ancestrales. Mais il existe un autre Occident – agressif, cosmopolite, néocolonial, agissant comme un outil pour les élites néolibérales. Bien sûr, la Russie ne supportera jamais les diktats de cet Occident.

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La propagande de guerre subie par les populations européennes tente par la désinformation et la censure de faire oublier la mort de l'URSS et d'établir une continuité ridicule de régime entre les bolchéviques et Poutine en niant l'évidence d'une Russie démocratique et chrétienne. Un minimum de recherche apprend pourtant que la pseudo Ukraine faisant actuellement l'objet d'un culte est un pays très récent, largement fabriqué par les soviétiques contres les Russes, contre les Chrétiens et que cette Ukraine indépendante a vu son gouvernement éliminé par un sanglant coup d'état terroriste en 2014 dont l'Occident ne parle jamais, malgré plus de 13 000 morts avant tout slaves, orthodoxes et russophones en 8 ans.

 En 2000, après mon élection à la présidence, ce à quoi j’ai été confronté, je m’en souviendrai toujours – souvenez-vous du prix que nous avons payé pour détruire le nid de terroristes dans le Caucase du Nord, que l’Occident soutenait presque ouvertement à l’époque. Tous les adultes ici, la plupart d’entre vous présents dans cette salle comprennent ce dont je parle. Nous savons que c’est exactement ce qui s’est passé dans la pratique : soutien financier, politique et informationnel. Nous l’avons tous vécu.

En outre, [l’Occident] a non seulement soutenu activement les terroristes sur le territoire russe, mais a aussi, à bien des égards, entretenu cette menace. Nous le savons. Néanmoins, une fois que la situation s’est stabilisée et que les principales bandes terroristes ont été vaincues, notamment grâce au courage du peuple tchétchène, nous avons décidé de ne pas revenir en arrière, de ne pas jouer les offensés, d’aller de l’avant, de nouer des relations même avec ceux qui travaillaient réellement contre nous, d’établir et de développer des relations avec tous ceux qui le souhaitaient, sur la base d’un bénéfice mutuel et du respect de l’autre.

On pensait que c’était dans l’intérêt commun. La Russie, Dieu merci, a survécu à toutes les difficultés de cette époque, a résisté, s’est renforcée, a fait face au terrorisme interne et externe, a préservé son économie, a commencé à se développer et sa capacité de défense a commencé à s’améliorer. Nous avons essayé d’établir des relations avec les principaux pays occidentaux et avec l’OTAN. Le message était le même : cessons d’être des ennemis, vivons ensemble en tant qu’amis, engageons le dialogue, instaurons la confiance et, partant, construisons la paix. Nous étions absolument sincères, je tiens à le souligner, nous avions bien compris la complexité de ce rapprochement, mais nous nous dirigions vers cela.

Et qu’avons-nous obtenu en réponse ? Nous avons, en somme, reçu un “non” dans tous les principaux domaines de coopération possible. Nous avons reçu une pression toujours plus forte sur nous et la création de foyers de tension près de nos frontières. Et quel est, si je puis me permettre, le but de cette pression ? Qu’est-ce que c’est ? C’est juste pour s’entraîner ? Bien sûr que non. L’objectif est de rendre la Russie plus vulnérable. L’objectif est de faire de la Russie un outil pour atteindre leurs propres objectifs géopolitiques.

En fait, il s’agit d’une règle universelle : chacun est transformé en outil pour utiliser ces outils à ses propres fins. Et ceux qui ne se soumettent pas à cette pression, qui ne veulent pas être un tel outil – des sanctions sont introduites contre eux, toutes sortes de restrictions économiques leur sont imposées et contre eux, des coups d’État sont préparés ou, lorsque c’est possible, réalisés et ainsi de suite. Et au final, si rien ne peut être fait, l’objectif est le même : détruire, rayer de la carte politique. Mais il n’a pas été et ne sera jamais possible de déployer et de mettre en œuvre un tel scénario à l’égard de la Russie.

Que pourrais-je ajouter ? La Russie ne défie pas les élites de l’Occident – elle défend simplement son droit d’exister et de se développer librement. En même temps, nous ne deviendrons pas nous-mêmes un nouvel hégémon. La Russie ne propose pas de remplacer l’unipolarité par la bipolarité, la tripolarité et ainsi de suite, la domination occidentale par la domination de l’Est, du Nord ou du Sud. Cela conduirait inévitablement à une nouvelle impasse.

Et ici, je veux citer les paroles du grand philosophe russe Nikolaï Yakovlevitch Danilevski, qui croyait que le progrès ne consiste pas à aller dans une seule direction, comme certains de nos adversaires nous poussent à le faire – dans ce cas, le progrès cesserait rapidement, dit Danilevski – mais à « parcourir tout le champ, qui constitue le champ d’activité historique de l’humanité, dans toutes les directions ». Et il ajoute qu’aucune civilisation ne peut se vanter de représenter le point le plus élevé du développement.

Je suis convaincu seul le libre développement des pays et des peuples, peut s’opposer à la dictature, que seul l’amour envers l’être humain comme envers le Créateur peut s’opposer à la dégradation des individus, et que seule la complexité épanouie des cultures et des traditions peut s’opposer à l’uniformisation et aux interdits primitifs.

La signification du moment historique d’aujourd’hui est précisément que devant toutes les civilisations, tous les États et leurs associations d’intégration, il existe effectivement des possibilités de développement propre, démocratique et original. Et surtout, nous croyons que le nouvel ordre mondial doit être fondé sur le droit et la loi, être libre, particulier et juste.

Ainsi, l’économie et le commerce mondiaux doivent devenir plus justes et plus ouverts. La Russie considère la formation de nouvelles plates-formes financières internationales comme inévitable, y compris pour les paiements internationaux. Ces plateformes devraient se situer en dehors des juridictions nationales, être sécurisées, dépolitisées, automatisées et ne dépendre d’aucun centre de contrôle unique. Est-ce possible ou non ? Bien sûr que c’est possible. Cela demandera beaucoup d’efforts, les efforts combinés de nombreux pays, mais c’est possible.

Cela éliminerait la possibilité d’abus de la nouvelle infrastructure financière mondiale et permettrait un traitement efficace, rentable et sûr des transactions internationales sans le dollar et les autres monnaies dites de réserve. D’autant plus qu’en utilisant le dollar comme une arme, les Etats-Unis et l’Occident en général ont discrédité l’institution des réserves financières internationales. Elles ont d’abord été dévaluées par l’inflation du dollar et de la zone euro, puis – d’un coup de patte – ils ont fait main basse sur nos réserves internationales.

Le passage aux monnaies nationales va activement gagner du terrain – inévitablement. Cela dépend, bien sûr, de l’état des émetteurs de ces monnaies, de l’état de leurs économies, mais elles vont se renforcer, et ces transactions vont certainement devenir progressivement dominantes. C’est la logique de la politique économique et financière souveraine dans un monde multipolaire.

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L''Institut de recherche en oncologie du Centre médical national de recherche de Tomsk à l'honneur. Des essais cliniques de trois préparations pharmaceutiques radioactives pour le diagnostic du cancer du sein dans des cas difficiles ont commencé en Russie . Selon les développeurs, ils sont particulièrement utiles dans les situations où les paramètres du néoplasme changent pendant le traitement, ainsi que pendant la progression de la maladie. Les oncologues envisagent à l'avenir non seulement de visualiser les tumeurs à l'aide de nouveaux radiopharmaceutiques, mais aussi de traiter les patients en modifiant la composition de ces agents. Les scientifiques ont déjà reçu un brevet pour l'invention.

En outre. Aujourd’hui, les nouveaux centres de développement mondial possèdent déjà des technologies et des développements scientifiques uniques dans toute une série de domaines et, dans de nombreux secteurs, peuvent concurrencer avec succès les entreprises multinationales occidentales.

Il est évident que nous avons un intérêt commun, tout à fait pragmatique, pour un échange scientifique et technologique équitable et ouvert. Ensemble, chacun en profitera davantage que séparément. Les bénéfices devraient revenir à la majorité, et non à des sociétés individuelles super riches.

Comment cela se passe-t-il aujourd’hui ? Si l’Occident vend des médicaments ou des semences de cultures vivrières à d’autres pays, il ordonne de tuer les produits pharmaceutiques et les élevages nationaux, en fait, dans la pratique, tout se résume à cela ; s’il fournit des machines et des équipements, il détruit l’industrie mécanique locale. Lorsque j’étais Premier ministre, je l’ai compris : dès que vous ouvrez le marché pour un certain groupe de produits, c’est fini, le producteur local « coule », et il est presque impossible de relever la tête. C’est ainsi que se construisent les relations. C’est ainsi que les marchés et les ressources sont accaparés, que les pays sont privés de leur potentiel technologique et scientifique. Ce n’est pas un progrès, mais un asservissement, la réduction des économies à un niveau primitif.

Le développement technologique ne doit pas exacerber les inégalités mondiales, mais les réduire. C’est ainsi que la Russie a traditionnellement mis en œuvre sa politique technologique étrangère. Par exemple, en construisant des centrales nucléaires dans d’autres États, nous y créons simultanément des centres de compétence, nous formons du personnel national – nous créons une industrie, nous ne nous contentons pas de construire une entreprise, nous créons une industrie entière. En fait, nous donnons à d’autres pays la possibilité de réaliser une véritable percée dans leur développement scientifique et technologique, de réduire les inégalités et d’amener leur secteur énergétique à un nouveau niveau d’efficacité et de respect de l’environnement.

Permettez-moi de le souligner une fois de plus : la souveraineté, le développement autonome ne signifient en aucun cas l’isolement, l’autarcie, mais au contraire, cela implique une coopération active et mutuellement bénéfique sur des principes justes et équitables.

Si la mondialisation libérale est la dépersonnalisation, l’imposition du modèle occidental au monde entier, l’intégration, au contraire, est le déblocage du potentiel de chaque civilisation au profit de l’ensemble, au profit de tous. Si le mondialisme est un diktat, c’est à cela que tout se résume en fin de compte, l’intégration est le développement conjoint de stratégies communes bénéfiques pour tous.

Dans ce contexte, la Russie estime qu’il est important de lancer activement des mécanismes de création de grands espaces fondés sur l’interaction de pays voisins dont l’économie, le système social, la base de ressources et les infrastructures se complètent. Ces vastes espaces, par essence, constituent la base d’un ordre mondial multipolaire – une base économique. De leur dialogue naît la véritable unité de l’humanité, qui est beaucoup plus complexe, diverse et multidimensionnelle que dans les idées simplistes de certains idéologues occidentaux.

L’unité du genre humain ne se construit pas par le « fais comme moi », « sois comme nous ». Elle est formée en tenant compte et en se fondant sur les opinions de tous, dans le respect de l’identité de chaque société et nation. C’est le principe sur lequel une interaction à long terme dans un monde multipolaire peut se développer.

À cet égard, nous devrions peut-être aussi réfléchir à la manière dont la structure des Nations unies, y compris son Conseil de sécurité, pourrait refléter davantage la diversité des régions du monde. Après tout, le monde de demain dépendra beaucoup plus de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique latine qu’on ne le croit aujourd’hui, et une telle augmentation de leur influence est sans aucun doute positive.

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Malgré les menaces et les pressions l'Inde et la Russie ont multiplié en 2022 échanges et partenariats

Permettez-moi de vous rappeler que la civilisation occidentale n’est pas la seule, même dans notre espace eurasien commun. En outre, la majorité de la population est concentrée précisément à l’est de l’Eurasie – où sont apparus les foyers des plus anciennes civilisations de l’humanité.

La valeur et l’importance de l’Eurasie résident dans le fait que ce continent est un complexe autosuffisant qui possède des ressources gigantesques de toutes sortes et un potentiel énorme. Et plus nous nous efforçons d’accroître la connectivité de l’Eurasie, de créer de nouveaux moyens, de nouvelles formes de coopération, plus nous réalisons des progrès impressionnants.

Les activités réussies de l’Union économique eurasienne, la croissance rapide de l’autorité et de l’influence de l’Organisation de Coopération de Shanghai, les initiatives à grande échelle dans le cadre de l’initiative « Une ceinture, une route », les plans de coopération multilatérale pour la mise en œuvre du corridor de transport Nord-Sud et de nombreux autres projets dans cette partie du monde, j’en suis sûr, marquent le début d’une nouvelle ère, d’une nouvelle étape dans le développement de l’Eurasie. Les projets d’intégration ne se contredisent pas, mais se complètent, bien sûr, s’ils sont réalisés par les pays voisins dans leur propre intérêt, plutôt que d’être introduits par des forces extérieures pour diviser l’espace eurasien et le transformer en une zone de confrontation entre blocs.

Une partie intégrante de la Grande Eurasie pourrait être son extrémité occidentale, l’Europe. Cependant, nombre de ses dirigeants sont entravés par la conviction que les Européens sont meilleurs que les autres, qu’ils ne doivent pas participer à des entreprises sur un pied d’égalité avec les autres. Ils ne remarquent même pas qu’ils sont eux-mêmes devenus périphériques et qu’ils sont essentiellement devenus des vassaux, souvent sans droit de vote.

Chers collègues !

L’effondrement de l’Union soviétique a également détruit l’équilibre des forces géopolitiques. L’Occident s’est senti victorieux et a proclamé un ordre mondial unipolaire dans lequel seuls sa volonté, sa culture et ses intérêts avaient le droit d’exister.

La période historique de domination sans partage de l’Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin, le monde unipolaire appartient au passé. Nous nous trouvons à un tournant historique. La décennie qui s’ouvre devant nous est peut-être la plus dangereuse, la plus imprévisible et la plus importante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’Occident est incapable de diriger seul l’humanité, mais il tente désespérément de le faire, et la plupart des nations du monde ne sont plus disposées à le supporter. C’est la contradiction majeure de la nouvelle ère. La situation est quelque peu révolutionnaire : les classes supérieures ne peuvent plus et les classes inférieures ne veulent plus vivre ainsi, selon les termes du classique.

Cet état de fait est lourd de conflits mondiaux ou d’une chaîne de conflits, ce qui constitue une menace pour l’humanité, y compris l’Occident lui-même. Résoudre de manière constructive cette contradiction est la tâche historique principale aujourd’hui.

Un changement de cap est un processus douloureux mais naturel et inévitable. Le futur ordre mondial prend forme sous nos yeux. Et dans cet ordre mondial, nous devons écouter tout le monde, tenir compte de tous les points de vue, de toutes les nations, de toutes les sociétés, de toutes les cultures, de tous les systèmes de visions du monde, d’idées et de croyances religieuses, sans imposer une seule vérité à quiconque, et seulement sur cette base, en comprenant notre responsabilité vis-à-vis du destin – le destin des peuples, de la planète – construire une symphonie de la civilisation humaine.

Je voudrais terminer ici en vous remerciant de la patience dont vous avez fait preuve en écoutant mon message.

Merci beaucoup.

 

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