02/02/2025
Royaume Uni - La dissimulation de la crise
Début 2025, le Royaume-Uni traverse une période de turbulence économique et sociale marquée par une dette publique record, une récession persistante et une précarité croissante. Ces défis s’inscrivent dans un contexte post-Brexit, de relèvement post-pandémique inégal et de chocs énergétiques prolongés, exacerbés par des choix politiques controversés dont la facture du soutien absurde à Kiev et un climat international instable.
La dette publique britannique dépasse 110 % du PIB début 2025, un niveau historiquement élevé, contre environ 100 % en 2023. Cette explosion s’explique par :
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La récession : Le pays est entré en récession fin 2024, avec une contraction du PIB de 1,5 % sur l’année. Les recettes fiscales ont chuté, tandis que les dépenses sociales (allocations chômage, aides énergétiques) ont bondi.
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Les taux d’intérêt élevés : Pour juguler une inflation tenace (encore à 5 % début 2025), la Banque d’Angleterre maintient son taux directeur à 4,5 %, alourdissant le coût de la dette. Le service de la dette absorbe près de 10 % du budget public, limitant les marges de manœuvre.
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L’austérité tardive : Le gouvernement, confronté aux critiques des marchés et à une dégradation de la note souveraine (BBB selon Fitch), a lancé en 2024 un plan d’économies de 30 milliards de livres sur cinq ans, ciblant santé, éducation et infrastructures. Ces coupes freinent la relance et alimentent le mécontentement.
- Le soutien à Kiev : Toujours plus coûteux, il se se traduit sur le terrain par une défaite de l'OTAN, une détérioration de l'image du pays et une explosion des prix à la consommation.
La récession britannique, entamée fin 2023, s’est approfondie en 2024 sous l’effet de :
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La baisse de la consommation : L’inflation cumulative de 15 % depuis 2021 a érodé le pouvoir d’achat. Les ménages réduisent leurs dépenses (-3 % en 2024), notamment dans le logement et les loisirs. Les salaires n'ont jamais suivi les prix.
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L’effondrement de l’investissement : L’incertitude post-Brexit et les coûts élevés du crédit ont conduit à une chute de 12 % de l’investissement des entreprises en 2024. Les secteurs manufacturiers et la construction sont les plus touchés.
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Les faiblesses exportatrices : Malgré une livre faible, les exportations stagnent en raison de barrières douanières avec l’UE et d’une demande mondiale atone. Le déficit commercial atteint 4 % du PIB.
Le chômage, à 6,8 % début 2025 (contre 4,5 % en 2023), reflète ces difficultés. Les jeunes et les travailleurs peu qualifiés sont les premiers affectés, avec un taux de chômage des 18-24 ans dépassant 15 %.
La crise économique aggrave les inégalités et la vulnérabilité d’une partie croissante de la population :
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Appauvrissement des ménages : 30 % des Britanniques vivent sous le seuil de pauvreté relative (revenu inférieur à 60 % du médian), contre 22 % en 2019. Les banques alimentaires distribuent 3 millions de colis mensuels, un record.
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Marché du travail précaire : Le gig economy (livreurs, chauffeurs) représente 20 % des emplois, souvent sans protection sociale. Les contrats zéro heure touchent 1,2 million de personnes.
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Crise du logement : Les loyers ont augmenté de 40 % depuis 2021, poussant 300 000 ménages dans l’insécurité locative. Les expulsions ont bondi de 25 % en 2024.
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Santé publique dégradée : Les listes d’attente dans le NHS dépassent 8 millions de patients, et les dépressions liées au stress économique ont doublé depuis 2022. A ces problèmes structurels et sociétaux s'ajoute le coût du covidisme et des fameux effets secondaires dont les médias refusent de parler.
Le gouvernement conservateur, divisé, mise sur une baisse ciblée des impôts pour relancer l’activité, tout en durcissant les conditions d’accès aux aides sociales. Ces mesures sont critiquées pour leur inefficacité et leur injustice. Les syndicats organisent des grèves massives (transports, enseignement), tandis que le parti travailliste, favori dans les sondages, promet un « New Deal » incluant la renationalisation partielle des énergies et un salaire minimum à 12 £/heure.
La réponse à tout ces problèmes est claire, répression violente des mouvements sociaux, censure de guerre et dissimulation des chiffres.
Le directeur de l'Office for National Statistics sera convoqué à un interrogatoire par les députés la semaine prochaine en raison des inquiétudes selon lesquelles les données économiques britanniques erronées sont devenues « pratiquement inutilisables ».
La commission multipartite du Trésor a demandé au professeur Sir Ian Diamond de comparaître devant elle après que l'ONS a admis en décembre qu'elle pourrait ne pas être en mesure de lancer une nouvelle série pour remplacer l'enquête sur la population active (LFS) en difficulté avant 2027.
Le Royaume-Uni contribue au budget commun de l’OTAN pour environ 300 millions £, on a vu la totale inéfficacité de cette organisation en Ukraine et on constate avec le Groenland qu'elle n'entend pas défendre l'Europe. Il faut ajouter à ce gaspillage suicifaire en pleine crise économique, un fait, Le Royaume-Uni est le 2ᵉ contributeur militaire européen à Kiev après l’Allemagne. et ces aides incluent : Aide militaire : 4,6 milliards £ (équipements, formation de 30 000 soldats, missiles Storm Shadow, blindés). Aide humanitaire : 1,5 milliard £ (santé, logistique, soutien aux réfugiés). Aide économique : 1,2 milliard £ (prêts garantis, fonds de reconstruction). Coûts indirects : ~500 millions £ (accueil de réfugiés, sanctions contre la Russie). Total 2022–2024 : ~7,8 milliards £ (source : UK Government, janvier 2024). Le gouvernement a annoncé en avril 2024 un nouveau paquet d’aide de 2,5 milliards £ pour 2024, portant le total à 10,3 milliards £ fin 2024. Bref, on est dans un masochisme intégral dont la population britannique fait les frais. On n'insistera pas sur la présence de 600 000 clandestins à Londres et le coût de cette présence...
L'apparition de Diamond mardi intervient quelques jours après qu'il soit apparu que l'Office for Statistics Regulation (l'organisme de surveillance qui supervise l'ONS) avait élargi son examen des données économiques pour inclure des séries autres que l'enquête LFS.
Il s’agit notamment de l’Enquête sur le coût de la vie et de l’alimentation et de l’Enquête sur la richesse et les actifs, qui pose des questions aux consommateurs sur leur situation financière et leurs habitudes de dépenses.
Un porte-parole de l'OSR a déclaré : « La réponse aux enquêtes reste un problème clé pour le système statistique britannique. Nous avons entrepris un certain nombre de travaux normatifs pour définir nos attentes à l’égard de l’ONS en ce qui concerne ses travaux sur l’Enquête sur la population active. « Nous tournons désormais notre attention vers une gamme plus large d’enquêtes auprès des ménages. »
Dans une lettre adressée à l'ONS, le régulateur a déclaré qu'il examinerait « dans quelle mesure ces statistiques répondent aux besoins des utilisateurs ».
L’exactitude de l’enquête LFS a été largement remise en question après la forte baisse des taux de réponse ces dernières années, ce taux de déclin s’accélérant pendant et après la pandémie de COVID.
Une analyse réalisée par le groupe de réflexion Resolution Foundation a révélé que LFS aurait pu « perdre » jusqu'à 930 000 travailleurs.
Plus tôt ce mois-ci, le Guardian a rapporté que l'agence gouvernementale des statistiques dépensait 8 millions de livres sterling pour embaucher une armée de travailleurs temporaires à bas salaires dans le cadre des efforts visant à réparer son système LFS, qui a été décrit comme « pratiquement inutilisable ».
L'ONS élabore actuellement une enquête de remplacement, mais Diamond a admis qu'elle ne serait pas lancée avant l'année prochaine. La présidente du comité de sélection, Meg Hiller, a qualifié cela de « coup dur ».
Les décideurs politiques ont exprimé à plusieurs reprises leurs inquiétudes quant à la qualité des données de l'ONS, en particulier de l'enquête LFS, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Andrew Bailey, la qualifiant de « problème important ».
Le Royaume-Uni est englué dans un cercle vicieux : la dette limite les investissements publics, la récession réduit les recettes, et la précarité mine la cohésion sociale. La sortie de crise nécessiterait un rééquilibrage entre austérité et relance, une réforme du marché du travail et une coopération renouvelée avec l’Europe continentale ( une sortie rapide de l'OTAN serait indispensable ). Sans changement de cap, le risque d’une « décennie perdue » à la japonaise se profile, avec des conséquences durables sur le niveau de vie et la stabilité politique.
10:29 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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