21/12/2024
Joyeux solstice 2024
Le ciel grondait
charriait son fleuve de lait et de cendre
Au sillon du labour pourrissait la semence d'amour
Le fer rouillait, plus de cœur à l'ouvrage
Tous et chacun cherchaient en vain le signe, le présage
et guettaient, dans la nuit, l'étoile du bon recours...
Bien sombre le jour enchâssé de ténèbres
Bien sombres les pensées pendues aux branches de l'hiver
froide, si froide la terre pour les hommes sans secours
qui ne peuvent que déposer les armes et se rendre...
La neige recouvrait les plumes des corbeaux
L'eau était figée dans les rus et les sauts
Une main de fer tenait la vie en ses paumes
Point de baumes pour les rêves et les chairs,
ni pour le craquelé de la peau...
Le rire et la joie, tous deux serrés dans la fourrure d'angoisse
La faim, là, au milieu, sur la table vide
Le gel, la glace, figeant même le matin...
Loués, lors, le feu, la braise et le bois,
mais ce n'est pas un pain que l'on mange là !
Lourde la chape sombre du ciel
le noir, le noir, partout, élargissant ses ailes
recouvrant les esprits et les chaumes
ensemençant au cœur le désespoir...
…///...
C'est alors qu'ils décidèrent
de se dresser contre l'hiver
et de dresser avec eux
la plus fervente des pierres
qui n'ait pénétré les cieux...
Armés de cordes et de pieux
ils sortirent de la terre
un morceau de sa chair
afin de l'offrir aux dieux...
Les muscles tordaient la corde
La pensée bandait sa force et l'effort, les cris
Il fallait signifier à la nuit
que son emprise prendrait fin
car il est du bon ordre
et dans le ciel lui-même écrit
que le printemps un jour s'en revient...
La sueur coulait dans l'écorché des épaules
Tout le clan était là par l'ouvrage réuni
Chaque main savait, chacune avait son rôle
et s'élevait la haute pierre qui défierait la longue nuit...
Etait peint sur le front de chacun
le signe qui donne force
faisant que tous s'efforcent
de forcer le destin...
…///...
Sur le tertre, une longue roche se tient ;
s'y tient une femme avec une branche de gui dans sa main...
A ses côtés il y a un homme âgé tenant à son poignet droit une faucille argentée, sa tête est couverte d'une couronne de gui...
Il a versé sur l'autel de pierre le sang frais de deux taureaux écorchés....
Des mots de feu, des mots incendiés sortent de sa bouche...
Des mots, sortis eux de son âme montant en spirales comme un bouquet de flammes enveloppant de leurs vœux, les déesses et les dieux...
…///...
Lors, le feu aussi dans la poitrine des hommes et des femmes...
Le feu dans les bras, le feu dans le sang, le feu dans les voix...
Et la corde se tend qui amène le menhir à l'aplomb de l'étoile...
Lors, Terre et Ciel, se pénètrent et les forces s'empalent
qui enfanteront demain un nouveau destin pour l'humain qui réclame une plus juste loi...
O ghel an eu O ghel en eu
le blé lèvera pour eux
O ghel en eu O ghel an eu !
11:16 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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